
d’affaffiiler Lycurgue. Enfin, le tyran Machanidas,
qui lui fuccéda, anéantit la puiffance des éphores,
ne voulant pas avoir à Sparte des hommes qui
partageaflent fa puiflance. On préfume bien que
les loix dévoient être très-mal obfervées dans une
ville agitée par des troubles de partis.
Le cruel Nabis fuccéda à Machanidas, & lorfque
ce tyran mourut, Sparte fe joignit à la ligue
Achéenne. Trois ans après, c’e ft-à -d ire , l’an
565 (1 ) de Rome, fous le confulat de C. Manlius
Vulfo & M. Fulvius Nobilior, les Spartiates
ayant entrepris de fe détacher de la ligue, Phi-
lopémen les défit. Alors il ordonna d’abattre les
murailles de Lacédémone, abrogea les loix de
Lycurgue, & contraignit les Spartiates d’adopter
celle des Àchéens.
Ce peuple malheureux porta dès plaintes au
fénat de Rome. Çallicrate rétablit fes murailles ;
mais, félon l’opinion la plus vraisemblable, qui
eft celle du célèbre Meurfius, les loix de Lycurgue
ne lui furent rendues qu’aprês que les Romains
eurent vaincu Perfée, & joint l’Achaïe à leur
empire, cent vingt ans après leur abrogation.
Lacédémone fut mife ên liberté fous la prote&ion
des Romains ; mais il eft aifé de fentir combien
une telle interruption avoit dû être funefte aux
loix.
Elles reprirent cependant vigueur. Cicéron, qui
avoit été témoin des exercices & de l’éducation
des jeunes gens, en parle avec admiration. Lorf-
quç les guerres civiles éclatèrent, Lacédémone
fuivit le parti de Céfar & d’Augufte, auxquels elle
éleva même des temples. Néron, dans le voyage
qu’il fit en Grèce, n’ofa pas entrer à Sparte, par
refpeft pour la févérité de fes loix. Pline l’ancien
en parle comme d’une ville libre fous Vefpafien.
Apollonius de Thyane trouva, fil’on en croit Phi-
loftra.teles loix de Lycurgue encore en vigueur
au temps de Domitien. Il eft vraifemblable que
ce même empereur diminua la liberté des Lacédémoniens
; car Pline le jeune écrivoit fous le
règne de Trajan , qu?il ne leur en reftoit que
l ’ombre. Depuis ce temps, on ne trouve plus dans
l ’hiftoire aucun veftige de ce qui arriva aux loix
de Lycurgue : du moins le favant Meurfius n’en
a rien découvert. Lorfque le chriftianifme devint
la religion de l’empire , ce qui fubfiftoit encore
de ces loix fut fans doute aboli. Meurfius cite un
paflage de Théodoret, qui prouve qu’elles avoient
été entièrement anéanties par les Romains avant
fon témps, c’eft-à*dire, avant le cinquième fiècle.
N. B. Quoique je me fois fouvént fervi indifféremment
du nom de Spartiates & du nom de
Lacédémoniens, cependant je dois prévenir que
l’on y attache quelquefois une différence très-
marquée. Les Spartiates font toujours les citoyens 1
de Sparte ; au lieu que le nom de Lacédémoniens
s étend fou vent à tous les habitans de la Laconie y
excepté les Ilotes, regardés comme efclaves.
LA C E R IA , nom d’une ville de la Magnéfie
félon Etienne de Byfance. Mais comme Nicétas
parle d’une ville de ce nom dans la Phrygie,
Ortélius penfe que c’eft la même.
Laceria , ville de l’Italie, félon Etienne de
Byfance. Mais Berkélius penfe qu’au lieu d’iTetA/W
il faut lire ®s<rcrccAiccç. Cette remarque eft appuyée
d’un paflage de Pindare, qui parle d’une Laceria
dans ce pays : le fcholiafte dit expreffément que
cette ville étoit fur le lac Batbeis.
L A C E T A N I , les Lacétans, petit peuple de
1 Hifpanie citérieure. Ils s’étendoient le, long de
la cote, & leur lieu principal étoit Barcino.
LACETANI A , pays de l’Hifpanie, fur le bord
de la mer Méditerranée, félon Pline.
LACHER E, ville de l’Arabie lieureufe, félon
Ptolemée.
LA CH IS , ville royale de la Paleftine, dans
la tribu de Juda, félon le livre de Jofué, c. /ƒ.
Le roi de cette ville fut Un des cinq qui vinrent
attaquer Gabaon, & qui furent vaincus par Jofué*
Lachis fut fortifiée par Roboam. Amafias, roi
de Juda, s’y réfugia long-temps après. Enfin, ail
temps du roi Ezéchias, Sennachérib, roi d’A ffyrie,
vint à Lachis après avoir afliégé les plus, fortes
places de Juda. Le P. Briet & Cellarius diffèrent
entre eux fur le nombre des villes qu’ils attribuent
à ce peuple. ÇLa Martlnière).
LA C IADÆ , lieu municipal de la tribu Enéide,’
1 une de celles de l ’Attique. C ’étoit la patrie de
Miltiade & de fon fils Cimon. On y voyoit un
temple du héros Lacius.
ou Lacibis, ville de l’Hifpanie, dans
l’intérieur du pays des Turdules, félon Pline &
Ptolemée. Ce dernier écrit Lacibis.
LACIBURGIUM , ville de la Grande-Germanie
, vers le Caudanus Sinus ( mer Baltique ) ,
félon Ptolemée.
LA C IDE S , bourgade de l’Attique. Elle étoit
du côté d’Eleufis, & appartenoit à la tribu Enéide*
Lacius, qui avoit tout auprès un bois confacré,
lui avoit donné fon nom. On y voyoit, r°. le
tombeau de Nicoclès le Tarentin, le plus célèbre
joueur d’inftrument qu’il y ait eu ; 2.0. un autel
dédié au Zéphyr; 3°. un temple de Cérès & de
Proferpine.
Les habitans de ce bois prétendoient que Cérès
étant venue chez eux , fut bien accueillie par un
perfonnage fort diftingué dans le canton, nommé
Phytalus ; & que par reconnoiffance la déeffe lui
fit préfent du figuier. Cet événement étoit même
raconté en vers fur fon tombeau. Paufanias, in
Attica, c. 3 6.
Miltiade & fon fils Cimon, fi fameux dans l’hif-
toire grecque, (1) Avant J. C. 189. étoient de ce bourg.
Au-delà du bourg & en-deçà du Céphiffc étoit
le tombeau de Théodore, auteur tragique fort
célèbre.
LACINIENSES, nom d’un peuple de la Li-
burnie, félon Pline.
LACINIUM PROMONTORIUM ( capo dclle
Colorie ) , promontoire d’Italie , à la partie la plus
orientale du Brutium, & fermant au mÇ le golfe
de Tarente. Ce cap étoit fort renommé par un
temple de Junon Lacinienne, objet d’une extrême
vénération. Les offrandes les plus riches s’y étoient
réunies de toutes parts. On y voyoit,'difent les
auteurs, jufqu’à une grande colonne d’or maffif.
C e temple étoit, en quelque forte, en oppofition
avec celui de Jupiter Aléen, placé .plus au nord
fur le promontoire Crbrüfa.
Fulvius Flaccus fit ôter les dales de marbre qui
étoient au temple de Junon , & les fit trànfpotte;-
à Rome pour orner un temple qu’il faifoit élever;
mais un ordre du fénat fit rapporter les matériaux
à leur place.
Les Romains rapportent qu’Annibal, forcé de
quitter l’Italie par ordre du fénat de Carthage,
raffembla dans ce temple tous fes alliés d’Italie,
& fit maffacrer tous ceux qui ne voulurent pas le
fuivre en Afrique.
LA C IP E A , lieu de l’Hifpanie, fur la route de
Mérida à Sarragoce, félon l’itinéraire d’Antonin.
LACIPPO ou Lacippus, ville de l’Hifpanie,
dans la Bétique, félon Pomponius Mêla, Pline
& Ptolemée. Le’ dernier écrit Lacippus.
LACMON MONS. Cette montagne étoit en
Epire & faifoit partie du Pindus. C ’étoit de cette
montagne que couloit l’Aoüs , qui~paffoit par le
territoire d’Apollonie, & alloit fe jeter dans la mer
près d'Oricum.
LACOBENA , ville de l’A fie , qui étoit fituée
entre des montagnes au nord de la Comagène ,
fur une petite rivière qui alloit fe perdre dans
l’Euphrate, au fud-eft de cette ville, Lacobena
étoit vers le 37e deg. 30 min. de latit. à l’orient
*de Zapetra.
L A C O B R IG A , ville de l’Hifpanie, fur la Pifô-
racay ?M fud de Juliobriga & au nord-eft de Pal-
lantia, chez les Vaccei..
LACOBRIGA {tout près du lieu oit ejl Lagos), ville
de l’Hifpanie, dans la Lufitanie , & dans la contrée
golfe de Laconie; à l’oueft, lé golfe de Meffénie
en partie & la Meffénie elle-même.
Ce pays étoit peu fertile, & il renfermoit les
monts Taygète & Tornax, qui' étoient remplis
de bêtes fauves.
Les Lacédémoniens difoient que Lélex eft le
nom du premier qui ait régné dans ce pays: Myles,
un de fes fils, lui fuccéda; & Eurotas, fils de'
M y lè s , fut lé troiffème : celui-ci voyant fon pays
inondé, fit ouvrir un canal par ou une partie
des eaux s’écoula, dans la mer , l’autre partie
forma un fleu v e , à qui il donna fon nom. Comme
il n’avoit pas d’enfaris mâles, il laiffa fon royaume
à Lacédémon, qui avoit époufé fa fille Sparte. Dès
qu’il eut pris poffefîion de fon royaume, il voulut
que les habitans & le pays portaffent fon nom,
puis il bâtit une ville qu’il appela Sparte, du nom
de fa femme, nom que cette ville a toujours
gardé.
nommée Cuneus.
C ’étoit une ville confidérable, fur la c ô te , à
l ’eft du promontoire Sacrum.
Laconie Cette contrée de la Grèce ;oc-
cupoit la partie la plus méridionale du Pélopon-
nèfe. Elle avoit environ dix-neuf lieues dans fa
plus grande longueur, depuis le cap Ténare, au
fud , jufqu’aux frontières de l’Argolide, ■ & douze
à-peu-près dans fa plus grande largeur.
Ses bornes au nord étoient l’Arcadie & l’Ar-
golide; à l’eft, le golfe Argolique; au fud , le
N. B. Pour connoîfrê les détails géographiques
de cette province, voÿe% Græciâ , ou l’on trouve
fucceffivement ce qui concerne la Laconie, félon
Strabon , Paufanias & Ptolemée.
L ACONIMURGIUM, ville de l’Hifpanie, chez
les Vettons, à l’orient de la Lufitanie.
LACONUM TR O PHÆ A , monument élevé
près des Thermopyles, en l’honneur des trois cens
Lacédémoniens qui, étant commandés par Léo--
nidas , leur , roi., firent tête à la formidable armée
du roi de Perfe.
L A C Ô T E N A , lieu dont parlé Ammien Marcellin.
Ortélius juge-que ce lieu étoit dans la petite
Arménie, vers le mont Taurus.
LACRIASSÜS, ville clé l’A fie , dans la petite
Arménie. Ptolemée la place dans la préfeâure
Rliavénienne.
LACTARIUS MONS. Cafliodore parle d’une
montagne de ce nom ; il vante la falubrité de^ fon
air; mais il ne dit pas en quel pays elle étoit
fituée.
LA C TER PROMONTORIÜM, promontoire
de Prie de Cos , fitué à la pointe fud-oueft de l’îie ,
vers le 36^ deg. 38 min. de latitude.
L A C TO R A & Lactorates. M. d’Anville
obferve qa?aucun des anciens géographes n’offre
ces noms ; mais plufieurs infcriptious du temps des
Anton ins , font mention de LaFtorates & de Civitas
Laiïorenfis. Dans la table de Peutinger on- trouvé
Lafiora. Ce lieu étoit en Gaule, dans la Novem-
populanie, entre Auch & Leiéloure.
LACUBARENSIS, fiège épifcopal d’Afrique,
dans la province Proconfulaire, félon les a clés du
premier concile de' Carthage.
LA CU R IS , ville de i’Hifpanie, dans la Tarra-
*onnoife, au pays des Oreuini, félon Ptolemée.
° LACUS LAUSONIUS ( lac de Laufane). Ce
lac étoit compris dans l’étendue de la Gaule.
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