
Les Lydiens que le fort banniflbit de leur
patrie, allèrent d’abord à Smyrne, où ils conftrui-
firent des vaiffeaux, qu’ils chargèrent de tous les
meubles & uftenfiles, 8c s’embarquèrent pour
aller chercher des vivres & d’autres terres. Après
avoir côtoyé différens pays , ils abordèrent en
Ombrie, où ils le bâtirent des villes qu’ils habitent,
dit Hérodote, encore à préfenr. Mats ils
quittèrent le nom de Lydiens & prirent celui de
Tyrrhéniens , d’après Tyrrhenus, fils de leur ro i,
qui étoit le chef de la colonie.
Le commerce des Lydiens devoit être confi-
dérable. Autrement on ne voit pas comment un
particulier , tel que Pythius, après avoir régalé
Xerxès & fon armée, lors de fon paflage en
G rè c e , eût encore pu lui Caire préfent de aooo
talens d’argent, & de 3,993,000 pièces d’o r , marquées
au coin de Darius.
Quant aux règnes des rois de L y d ie , je ne
chercherai pas à m’étendre fur leur hiftoire : je
m’en tiendrai aux courtes notions fuivantes. On
reconnoît trois familles de rois en Lydie. i°. Les
A t y a d e s , qui régnèrent environ quatre fiècles;
le plus ancien fut Manès : fon règne eft incertain....
20 Les H é r a c l id e s , dont le premier roi,
nommé Agron, commença à régner l’an 1220 avant
J. C. (1) Cette famille finit en la perfonne de Can-
daule, aflaffiné par Gygès. . . . . 30 La famille
des M e rm n a b e s , qui commença en la perfonne
de G y g è s , l’an 715 (2). Il eft fort connu, par
les contes que l’on débite fur les vertus de fon
anneau , qui le rendoit invisible à volonté , par
fon amour pour la reine , & par l’affaflinat du
prince auquel il fuccéda. Le dernier de cette
famille fut le célèbre Créfus, dont le royaume
fut détruit par Cyrus l’an 545.
L y d i , peuple , qui étant venu s’établir en Italie,
fe bâtit des villes dans-le pays appelé depuis Tyr-
rhenia 8c Etruria, Voye{ l’article précédent.
L Y D IA , la Lydie. Il ne faut pas , ce me fem-
ble , confondre le royaume de Lydie tel qu’il fut
fous quelques-uns des rois puifians de cet état,
avec les provinces de l’Afie mineure qui, après
avoir porté le nom Moeonia, prirent celui de Lydia.
©n trouve dans Quinte-Curfe une lettre de Darius
à Alexandre, dans laquelle on lit Halys amnis
qui Lydiam terminât. ( L. IV , c. 11').
Les poffeffions des rois de Lydie a voient pu
s’étendre jufqu’à l’Halys ; & l’on voit qu’en effet
elles s’étendoient jufqu’à ce fleuve, lorfque Cyrus
marcha contre Créfus; mais c’eft comme au temps
(1) On lit dans plufieurs chronologiftes 1223 '»cette Æffi
5»n-ce-M^rlt - e ^époque qu’ils donnent à la prife de Sarde;
iVla:s M . Larçhef, chronologie d’Hérodote, T. y J . p . 1 6 <
fuiv. prouve que ce fut 1-an 1220.
p^rodore, qui le dit éxprefféroent, la famill
des Heraclides régna 505 ans *, il faut donc ici 715 au üe
de 71S que donnent les Chronologies ordinaires*
ou les roîs de France poffédoient, fous Charlemagne,
des provinces en Allemagne 8c en Italie.
Les bornes de la Lydie au nord , étoient la
Mÿfie ; à l’eft , la Phrygie ; au fud, le Maander
ou Méandre, qui la fèparoit de la Carie. Si l’on parloir
d’une époque très-reculée , i l conviendroit de
ne lui donner pour bornes à l’oueft que la mer
Egée; mais on a vu à l’article Ionia qu’il s’étoit
établi fur cette côte des colonies grecques, com-
pofées d’ioniens. Il faut donc donner pour bornes
à la L yd ie , de ce cô té , les colonies Ioniennes
ou l’Ionie.
Entre les montagnes de la Lydie qui en avoit beaucoup
, fur-tout dans la partie orientale , il faut
diftinguer le mont Slpy us , à quelque diftance
aunord-eftdu golfe de Smyrne ; le mont Tmo-
lus , à quelque diftance au fud de Sardes,.& le
mont Mefagis, au fud du Cayftrus.
Les principaux fleuves étoient, ail nord le
PhrygiuSy appeléaufli Hyllus q u i, venant du nord-
eft , le rendoit dans YHermus à Magnefia ; . . . le
Pa&olus , qui fe rendoit dans YHermus près de
Sardes »encore ce dernier n’eft-il connu que parcç
qu’il avoit la réputation de rouler des paillettes
d’or ; car il étoit peu confidérable.
Les principales villes de la Lydie étoient Sar-
des , capitale , à peu de diftance au pied du mont
Tmolus, 8c dont le territoire étoit arrofé par le
PaEhle. La plaine qui étoit à 'l’oueft fe nommoit
Cilbianus Campus. . . . Au nord de Sardes étoit
Hyrcania ( Marmara ) fondée par des Hyrcaniens,
tranfportés en ce lieu au temps des rois de Perle...«
Magnefia fipyli (3 ) , fur YHermus , & l’oueft.. . .
Thyatira ( Ak-hifar ) , au nord d’Hyrcania , fur le
Hyllus... .Hypapa ( Berki) ,au fud-oueft de Sardes,
Métropoles ( Tirels ) au fud-oueft fur le CayfirSs....
Magnefia Maandri , au fud , au confluent du Le-
thaus, dans le Maander. . . . . Traites, au nordeft
de cette dernière, fur YEudon..............N'y fa
( Nafli ) à peu de diftance , à l’eft , au pied du
Mefogis, qui s’étendoit jufque-là..............Tripolis,
au nord-eft à l’endroit où le Cludrus fe rend dans
le Maander. . . . Philadelphia, ( Alah-Shehr ) au
nord-eft de Tripolis, appuyée fur une des branches
du Tmolus. . . . Maonia, au fud-eft,fur le fleuve
Cogamus. . , . . Attalaa ( Tlalach ) , au nord de
Philadelphie , fur YHermus.
Il y avoit encore d’autres lieux moins confi-
dérables.
Villes de la Lydie , félon Ptolemèe.
Ptolemée, en diftinguant la Lydie de la Masonie,
les joint enfemblepour l’indication de leurs villes.
Ce font ;
(a ) C eft près de cette ville qu’Antiochus-le-Grand fut
défait par Scipion l’Asiatique,
Termere•
Mo fient.
Hiero C tefarea.
Nacra fa.
Thyatira,
Magnefia ad Sipylum.
Julipgordus.
Ægara.
Hypapa,
Sardis.
P hiladelphia.
Jovis Fanutn,
Met repolis.
Ce qui furprendra, c’eft que dans un pays où
Ptolemée ne comptoit que treize villes un peu
confidérables, la notice de Léon-le-Sage y compte
jufqu’à vingt-fept évêchés ; 8c Celle de Hiéroclès
vingt-trois , ce qui eft encore beaucoup.
Selon Léon le-Sage on y comptoit les fièges
Sardjnfium. Acrafi.
Philadelphia. Apolloniadts.
Tripoleos. Attalia•
Thyatirorum. Bages.
Seltorum. Balandi.
AuteliopoUos. Mefotimoli.
Gordorujn. Hiero Cafarea*
Trohallorum• Dalles.
Salorurn. Stratonicaa.
Silandi. Cerafeorum.
'Maonia. Satalorum.
Apollinis-Fani• Gabalorum.
Arcanidis. Hermocapelia*
Mufitnes.
Selon Hiéroclès,
Sardis. Apollinis-Fanum.
Philadelphia* Talaça,
Tripolis. Bagis.
Thiatera. Cerafe-Mefo.
Sita. Tymellus.
Maonia. Apollones.
Julianopohs. Hierocafiellia.
Traites. Myfiene.
Aureliopolis, Sataleon.
Attalia. Gordosr. >
Hermocapelia. Mofiina.
Ocrafus.
LYDIUS-FLUVIUS , rivière de la Macédoine,
on la trouve aulfi nommée Lydias. Il paroît,
d’après Ptolemée , que l’embodchure de ce fleuve
étoit près de celle de YAxius.
L YG AM A TÆ , peuple de l’Afrique, dans la
Libye intérieure, félon Ptolemée. On croit qu’il
faut lire daqs cet auteur Lynxamata.
LYGDANUM au L y d a m u m , ville de l’Afie
mineure, dans la Troade, félon Pline.
L Y G I I , LïGII , LUGII , 8c LOGIONES,
peuple de la grande Germanie. Au rapport de
Tacite , au-delà d’une chaîne de montagnes qui
coupe le pays des Suèves, il y a plufieurs* nations,
entre lefquelles les Lygiens font un peupie
fort étendu , 8c partagé en plufieurs cantons.
LYGIUM , lieu de G rèce, dans la Theffa-
lie-, félon le grand Etymologique. Phavorin etl
fait une ville,
L Y G O S , ancien nom de la ville de Byfance,
félon Pli ne.
LY LA , ville du Péloponnèfe , dans l’Arcadie,
félon Etienne de Byfance. Ortélius doute fi ce ne
feroit pas la Lilaa de Ptolemée.
LYLÆUS , rivière de l’Afie, dans la Bithynie,
félon Pline.
L YM A X ; rivière du Péloponnèfe, dans l’A rcadie.
Elle baignoit la ville de Phigalia , 8c alloit
fe perdre dans le Neda, félon Paufaftias.
LYMÏN1S,ville deCappadoce. Lecomte Marcellin
d it, dans fa chronique , que l’empereur
Zenon envoya Bafilique, avec fa femme 8c fon
fils en exil à Lyminis, 8c qu’ils y périrent de
faim 8c de mifère. On lit ailleurs Lemnis, Slem-
nium, &c. mais on n’en connoît pas la pofition.
LYMOCOPION , lieu de la Thrace , vers la
partie feptentrionale du promontoire Hermeum ,
fur le Bofphore de Thrace.
LYM PH O R TA , ville de l’A fie , dansl’A rie.
: Pline la donne au peuple Gedrufi.
LYNGÆE, nom d’une ville qu’Héfychius place
dans la Macédoine.
LYNCÆUS , riiifleau ou fontaine du Péloponnèfe
, dans l’Argolide. On ne fait pas quel lieu-
arrofolî cette rivière.
L Y NOE S TÆ , peuple de la Macédoine, dans
. la Lynceftifa, au couchant de l’Æmathie.
LINCEUS ou L y n g e u s , rivière de l’Italie,
félon Terzès, Les eaux en étoient chaudes 8c très-
bonnes pour les yeux.
L y n c u s , ville de l’Epire , félon Etienne de
Byfance ; mais vraifemblablement dans la Lyncef-
tid e, qui étoit de la Macédoine. Tite-Live fait
mention de cette ville. Elle devoit avoir été importante
, puifque le peuple 8c la province en por-
'toient le nom.
L y n c u s , L y n c o s ou L y n g o s , chaîne de
montagnes , entre l’Epire, la Macédoine 8c la
Theffalie, félon Tite-Live. Elle eft couverte de
forêts, .lés fommets. ont de vaftes plaines, 8c il
y a des fources- d’eaux v iv e s , qui ne tariffent
point.
LYNX , en. grec kvyx. , ville de l’Afrique,
dans la Libye, auprès du détroit. C ’eft la même
que Lixus.
■ LYPERUS, montagne de l’A fie , dans la Bythy-
nie, auprès dé la ville Zipatium, félon Ortélius, qui
cite Memnon , hiftorien grec, qui vivoit au temps
d’Augufte.
L Y R A , ville de l’Afie , dans la Bithynie , où
Orphée fufpendit fa Lyre. Elle étoit vers le Pont,
entre l’ile de Thynia , 8c le fleuve Parthenius. Il
en eft fait mention par Apollonius.
L YR B E , ville de l’Afie , dans la Pifidie, feloa
Denys le Périègète.