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PINEUM , ville fituée dans la première Myfie.
Il en eft fait mention dans la notice des dignités de
• l’empire,
P1NGUS, fleuve delà MyfieEuropéenne , chez
le peuple Dardant, félon Pline.
PINNA ( Civita di Penna) , ville de l’Italie,
dans le Samnium f dans le pays du peuple Fellini,
à l'eft.
Elle étoit renommée pour fes bons pâturages.
Ptolemêe fait mention de cette ville.
PINNENSES, nom que Pline donne aux ha-
bitans de Pinna , ville de l’Italie, dans le Samnium.
PINON , ville de la Dacie, & fituée entre
Phrj ter:a 6c Amutrium, félon Ptolemêe.
FINTIA ( Vlïlladoiid ) , ville de l’Hifpanie ci-
térieure, dans le pays des Vaccei, au fud-eft de
Pallanàa.
Il eft fait mention' de cette ville par Ptolemêe.
P in t ia , ville fituée fur la côte méridionale de
la Sicile, entre l’embouchure du fleuve Maçara
& celle du fleuve SoJJius, félon Ptolemêe.
PION, montagne de l’Afie mineure , au voifi-
nage delà ville d’Ephèfe, félon Piine.
Paufanias la met dans le territoire de la ville
d’Ephèfe.
PIONIÆ , petite ville de la Myfie Afiatique,
fur le fleuve Caycus, félon Pline & Paufanias.
PIPERIA , ville archiépifcopale de l’Afie , félon
la notice du patriarchat d’Antioche. .
PIPLAS. En citant Feflus Avienus , Ortélius
dit que l’ondonnoitce nom à fept îles de la Méditerranée
, vis-à-vis de Narbonne : mais dans les
petits Géographes, le texte de cet auteur porté 7>i-
plas , & il dit qu’autrefois il n’y avoit que
trois îles.
PIQUENTU , lieu de l’Italie, dans VHiflrie.
P IRÆ A , ville fituée au milieu de la G rèce,
& qui fervoit d’entrepôt, félon Ifocrate. cité par
Ortélius.
PIRÆENSES, bourgade de l’Attique, dans la
Mégaride, félon Plutarque.
PIRÆUS , fr. Le Pyrée, port d’Athènes , à
3 5 Rades dans une péninfule du golfe Saronique.
C e 1 ieu étoit originairement une. des bourgades
de l’Attique : on n’avoit point fongé à en faire
un port avant que Thémîftocle fût à la tète du
gouvernement d’Athênës, & ce fut lui qui y fit
conflruire trois ports : les murs qu’il y avoit fait
conflruire , furent détruirs dans le temps1- que les
Lacédémoniens, maîtres d’Athènes, y avoient établi
trente adminiflrateurs-, que les auteurs appellent
trente tyrans. Conon en fit élever d’autres d’après
le combat de Cnide : auffi, long-temps après y
montroit-on un tombeau dans lequel on prétendoit
que fes parens avoient rapporté de Magnéfie, les
cendres de’ ce grand’homme.
On remarquoit dans le Birée, i ° . un lieu con-
facré à Jupitar & à Minerve, où ces deux divinités
étoient repréfentées en bronze ; la déeffe
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fénoit une pique, le dieu un feeptre & une vie*
2V m ta¥ eau d'Arcéfilas repréfentant
Léoiiheneoi. (es enfouis. Ce general étoit iameux par
eux grandes viéloirts que îes Athéniens avoient
remportées fous fe s ordres , l’une en Béotie, l’autre
au-delà des T h e r m o py i e s & près de Lamia; 3°. un
grand portique où'Ion trnoit marché pour ceux
qui habùoient le long de la mer. Derrière ce
portique étoient deux fi a tues, l’une de Jupiter,
1 autre du peuple d’Athènes; 40. fur le bord de
la mer étoit un temple de Vénus , bâti par Conon,
en mémoire du combat naval qu’il donna contre
les Lacédémoniens ,& dans lequel il les défit, près
de Cnide (1). P au J', in Atti ca.
, E^puis le Pirée jufqu’à Athènes , le chemin
etoit bordé de tombeaux de perfonnages illufires.
Entre les momnnens de ce genre on diftin-
guoit une efpèce de cénotaphe élevé à la mémoire
d’Euripide ; car ce poète étoit mort en
Macédoine."
Vers la partie maritime du Pirée étoit un lieu
nommé Phreathys d’un mot grec fignifiant u/î puits
parce qu’il y en avoit un tout proche : c’étoit-là que
s’affembloient les juges qui dévoient juger un banni à
(on retour, s’il fe trouvoit encore accufé de quelque
nouveau crime. L’accufé plaidoit fa caufe de dédits
fon vaifieau. On prétend que Teucer fut le premier
qui procéda de cette manière pour fe purger du
meurtre d’Ajax, enpréfence deTélamon. Lycurgue,
fils de Lycophon , fit conflruire au Pyrée des
chambres pour les vaiffeaux. Le Pyrée étoit autrefois
entouré de murailles qui le joignoit à Athènes
: deux chariots pouvoient y. palier de front,
& elles avoient quarante fiades en longueur. Ces
murailles, félon Plutarque , avoient été commencées
par Cimon, & ' achevées par Périclès. Les
grofles pierres de tailles qui les compofoient étoient
jointes avec du fer & du plomb fondu.
Pour avoir une idée de la fituation de ce port,
il faut fe tranfporter en efprit dans le golfe Saronique
, ou d’Engia, & examiner la côte de
l’Attique, qui eft à j ’eft du, golfe. A 300 fiades
du cap Sunium , fe trouvaient les ports d’Athènes.-
D ’abord le port de Phalère, qui étoit un bafliri
formé par la nature, dans la partie orientale d’une
petite péninfule , avançant du nord au fud &
ayant à l’eft la rade de Phalère. A l’oueft de cette
péninfule il y avoit une autre rade, & ,1a terre
s avançant un- peu au bas d’une monticule , où
étoit la bourgade de Munichie. Le port de ce
nom etoit au fud-oueft jufqu’au temps de Thé-
miftocle : ces deux ports, avoient été les feuls
qu’eût la ville d’Athènes. Mais au fud-oueft du
port de Munichie, au-delà d’un petit ifthme, il
s’élève un autre petit monticule, dans une pref-
qu’île affez ronde. L’ifthme eft incliné du nord-eft
au fud-oueft : au fud-eft de l’ifthme eft: le port de
(1) Située dans une géninfule de la Béotie, dans
l’Afie mineure.
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Munichie ; pu nord oueft eft une petite baye, qui
pàroît avoir été négligée par les anciens , peut-
être à caufe des travaux qu’il falloit faire pour
en "rendre Biffage commode Ce fut Thémîftocle ,
lorfqu’il fut placé à la tête du'gouvernement, qui
fit de cette baie un port que l’on appella le Py-
réeM, du nom de la bourgade fituée dans la pé-
ninfule.
Ce port en renfermoit trois. Je n’ai pas befoin
de m’étendre beaucoup pour faire fentir que les
bâtimens des anciens étant bien plus petits que
les nôtres, il leur falloit auflî moins de place.
Par ces difFérens ports il faut entendre de petits
golfes qui communiquent enfemble dans une
a fiez grande baie, refferrée à fon embouchure
entre la péninfule & une langue de terre qui
s’avance du nord-eft au fud-oueft.
Le plus feptentrional de ces petits ports a fix
cens pas de circuit
Le petit port, qui eft au fud-eft , a trois cens pas
de circuit ; il eft formé au nord par une digue qui
s’étend de ^’eft à l’oueft.
Au fud-oueft, de celui-ci, & au fud de toute
le baie, eft un autre port qui a aufli trois cens
pas de circuit/
Le milieu forme une belle rade.
Thémîftocle ayant, par la victoire de Sala-
mine , élevé Athènes à un très-haut degré
de gloire , voulut aflùrer la puiffance de cette
ville , en conftruifant pour cette ville le plus
beau port de toure la Grèce : ce fut le Py-.
rée. Mais comme.il foupçonna que les Lacédémoniens
ne laifferoient pas exécuter, fans s’y cppo-
fer , un projet fi avantageux pour la grandeur d’A-
thénes^, il le tint fort fecret; & il déclara même
dans 1 aflemblée du peuple, que les entreprifes
qu il avoit à propofer étant de la plus grande
importance , il ne convenoit pas de les rendre publiques.
Ayant demandé au peuple qu’il nommât
deux perfon'nes delà fidélité desquelles il fût sûr,
afin qu’il leur communiquât fis deffeins , & qu’elles
l’aidaflent dans l’exécution , on lui donna Ariftide
& Xantippe : Thémîftocle confia fon projet ; ils
déclarèrent au peuple que la chofe étoit grande,
utile & fatfabîç, & le fénat auquel le .peuple
voulut encore que le fecret fût confié, en jugea
comme Ariftide & Xantippe.
Theiniftocle , autorilé à faire tout ce qu’il juee-
roit à propos . garda fin fecret & o’allégua pas
d autres motifs pour conflruire un nouv eau port,
que le bien public qui ex fie o i t , dit il hautement,
que Ion fit des remparts contre les entreprifes
des Perfes niais par. ce faux aveu , il cherchoir
a anuffer les Lacédemcni ns Pour y mieux réiff-
fir , il donna tous les ordres pour l’exéa lion du
travail, & fe fit envoyer à Sparte avec djautr.es
dépurés^ Pendant le temp^ de ceite députation fi
les Athéniens fi mirent prompt, ment à l’ou vrée .
■ n*1 H S r,0li veile -à Sparte ; mais Théïmllqt,.
e fis fit regarder comme des nouvelles po-
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pnlaîres; & quand l’ouvrage fut âffiz avancé,, il
s’enfuit de nuit 8c revint à Athènes.
11 y avoit au Pyrée, félon Paufanias, un temple
, ou une chapelle , ( reyÂvoe ) où (e voyoient
deux ftatcics, l’uné de Jupiter ayant un feeptre
& une viéloire à la main ; l’autre de Minerve,
tenant une pique : de plus un portique prés duquel
étoit un marché; un temple de Vénus élevé
par Conon , ^n mémoiie de la viéloire qu’il avoit
remportée fur les Lacédémoniens, auprès'de Cnide
en Carie. J’ajouterai la (fifetiption que M. le Roy
a donnée de ce port dans fon favant & fuperbe
ouvrage fur les ruines des plus beaux monumens de
la Grèce.
Le Pyrée eft à environ fept milles de la citadelle
d’Athènes ; mais la diftance de ce port aux
mur* de l’enceinte de cette ville , étoit bien moins
confidérable. Paufanias nous apprend que Thé-
miftocle remarqua le premier que l’on pouvoit
former trois ports au P yrée , & qu’il les fir confrri,
»ce...... aéluellement nous nous ne ferions qu’un
feul port du grand baflîn du Pyrée & des troi$
ports qui étoient autour.
C ’eft près du port qui étoit au fond de ce
bafîin ,, qu’ étoit le tombeau de Thémîftocle.
Le très grand badin autour duquel étoient les
trois portes que l’on comptoir dans le P y ré e ,
avoit à fon entrée deux tours de pierres rondes
& dans lë milieu un. phare qui fervoit à éclairer
les vaiffeaux (1).
Le lieu le plus intéreffant du Pyrée, étoit fans
contredit cet efpace rond , féparé dàbord entièrement
de la terre ferme, & enfuite uni au continent
par un ifthme, fituè entre le port du Pv*
rée, & celui de Munichie. IL y a lieu de crotre
qu’on doit, attribuer cette réunion à Thémiftocle,
8c qu’ayant rendu le Pyrée une prefqu’i e , il la
fortifia (2).
La prefqu’île de Pyrée étoit éloignée d’Athènes
de quarante ftades., & telle étoit auffi la longueur
de la muraille qui réumiToit ces deux parties Les
grecs appelaient ces mur ailles cy.sxn , les jambes
; on a quelquefois dit les bras ; c’eft qu’elles
embraffoient les ports . le rèuniffoient à la ville,
& affuroient ainfi la communication entre eux.
Ces longues ■ muraiftes , réparées d’abord par
Cimon, détruites prefqu’entièrement par Lyfandre,
Lacédémonien ) & reconftruites en grande partie
par Conon, furent entièrement perfectionné'» par
Callicrare, pendant J e gouvernement de Périclès*
ElleS/avoient aiTez de largeur pour oue deux chars
puffent co«.rir deffus fans fe heurter ; & elles étoieut
hautes de quaramg coudées. La conftruCtion éroit
' t) On voit r Vc-nife deux lions devant o rte de
l’arFeual, avec un-^in^criptton au deflu-» ' qu? m -r -ue
tui'iK ont été en'eves du Fvr?e p.ir le' Provédueur
I Moro (i ni en 1687.
I (i) L'étymologie du nom de Pyrée eft -rir.:xr, trans ^
1 flu-dela, .