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étoient proclamés par le crieur public, 8c qualifiés
Eléens de Léprée.
LEPREUM ou Lepreos ou Leprium -, félon
Ptolemée, ville de la Triphy lie, au-delà de la jonction
du fleuve Jardanus & du fleuve Akidon au
,nord-oueft de Chaa.
Elle devoit, difoit-on, fon origine à un certain
Lépréos , fon fondateur. Il eft célèbre par deux
luttes contre Hercule. Dans la première, il falloit
décider lequel des deux héros a voit le plus grand
appétit. Chacun d’eux tua un boeuf, & mangeant
en même temps, ils eurent fini l’un auffi-tôt que
l’autre. Je demande pardon à mes lefteurs de les
entretenir de ces contes ridicules. J’en tirerai du
moins l’avantage de leur faire obferver que cette
yoracité dont on rougiroit à préfent, & qui feroit
traitée de maladie, n’étoit point traitée de gloutonnerie
chez les anciens ; qu’elle étoit même une
qualité reconnue & avouée par les athlètes.
Lépréos, qui avoit l’appétit d’Hercule, s’en crut
probablement la force ; ou peut-être ayant déjà celle
d’un athlète, il crut qu’elle furpafferoit celle d’Hercule
: il ofà le défier à la lutte : Hercule le vainquit
& le tua. Tout ceci n’eft bon à rapporter
que pour prendre une idée des anciennes moeurs
de la Grèce. -
Au temps de Paufanias, les habitans de Lepreum
fe difoient Arcadiens. On n’y voyoit qu’un temple
de Cérès fait de briques crues.
La fontaine Arènè n’étoit pas loin de. la ville. Il
y avoit eu une ville de ce nom ( Aréné ) , dont il
eft parlé dans Homère, & dont Paufanias crut apper-
cevoir les ruines.
LEPRIA, île fituéè fur la côte de l’Ionie, province
de l’Afie tnineure. Pline fait mention de
cette île.
LEPRIUM. Voye^ L e pr eum .
LEPSIA, île de la mer de Rhodes, fur la côte
de la Carie, province de l’A fie mineure. Pline fait
mention de cette île.
LEPTE A C R A , promontoire de l’Inde, félon
Pline. Il ajoute que d’autres le nomment Dre-
vanum.
L e p t e A c r a , lieu maritime ^de l’A fie , dans la
Galatie, félon Arrien.-
L e p t e A c r a , lieu maritime de l’Egypte, fur
le golfe Arabique, auprès de Bérénice, félon
Ptolemée.
LEPTIS M A G N A , ville d’Afrique, fur le bord
de la mer, dans la région que l’on nommoit Syr-
tique , à l’extrémité fud-eft de celle que l’on nommoit
particulièrement Trïpolis : elle étoit peu éloi-
gnée au nord-oueft du fleuVe Cinyphs. Cette ville
eut auffi le nom de Neapolis. Leptis fut une
colonie romaine:dans la fuite, elle devint épif-
copale.
L e p t is P à r v a ( Lempta) , ville de l’Afrique,
de laquelle Pline 8c Ptolemée font mention.
Elle étoit fituée fur le bord de la mer, au fivJ
LER
eft d’Adrumeium, 8c elle avoit plus d’un mille de
tour. On y voit quelques ruines.
Hirtius dit que c’ètoit une ville libre & franche,
LER1A , île de la mer Egée, l’une des Spo-
rades, félon Strabon. Leria , ville clé i’Hifpanie, dans la Tarrago-
noife & dans l’intérieur du pays, des Edetanï, félon
Ptolemée.
LERINA {l'île de Lêrins) , île de la Méditerranée
, fur la côte de la Gaule narbonnoife, au
fud-oueft de Niceea.
Strabon l'appelle PUnaJïa, parce qu’elle eft fort
unie 8c fans, aucune éminence. Elle n’a qu’en-
viron .fept cens toifes de long fur deux cens de
large. Strabon dit qu’il y avoit une garnifon dans
cette île.
LERNA ou Lernè, lac (ou étang Molini) de
l’Argolide, un peu au nord de Genefium.
Il eft fameux dans la fable par la défaite de
l’hydre à plufteurs têtes qui s’y retiroit & qui fut
tué par Hercule. Les gens du pays préteridoient
que c’étoit près de ce lac que Neptune avoit enlevé
Proferpine. En mémoire de cet événement,
on y célébroit tous les ans des myftères confà-
crés à Cérès.
Paufanias parle suffi d’un marais qu’il appelle
marais Alcyons , & pour lequel les Argiens
difoient que Bacchus étoit defcendu aux enfers
pour en retirer fa mère Sémélé. Le marais étoit
fi profond, que Néron y ayant fait jeter un cordage
de plufteurs ftades de longueur, ne put jamais
: réuffir à en trouver le fond.
La fontaine d’Aphîaraüs étoit tout près.
Lerna étoit auprès de la mer : on y célébroit les
myftères de Cérès', que, du nom du lieu, on
nommoit les myflères Lernêens. Il y avoit là. un
bois qiii étoit confacré à la déefle , & qui com-
mençoit au mont Pontinus. Paufanias , L. i i .
Corint. c. 36. •
N. B. Sans manquer au refpeél dû au mérite
de M. d’Anville, j’obferve „ici que dans la diftri-
bution des lieux qui fe trouvent avec Lerna fur
la même côte de l’Argolide, ce favant paroît n’avoif
pu bien faiftr le fens de Paufanias. Je l’ai traité
autrement fur la carte du Péloponnèfe, comprife
dans mon atlas. Lerna , nom rinthe, félon Paudfa’unniaes .fontaine de la ville de Co-; -
LERNÆUS FONS, fontaine du Péloponnèfe,'
dans la Laconie. H ygin , cité par Ortélius, dit
qu’on la nommoit auparavant Amymonius. y
LERO ( Vile Sainte-Marguerite ) , île fur la côte
de la Gaule* narbonnoife, au nord-oueft de celle
de Lérins, dont elle eft féparée par un canal
d’environ trois cens toifes. On prétend qu’elle s’ap-
peloit Lèro à caufe du culte qu’on y rendoit à
une divinité gauloife qui portoit le même nom..
Strabon dit qu’il y avoit une garnifon dans
cette île.
LEROS (<Lero')y île de la mer Egée, l’une des
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Sporades, fituée au fud-fud-eft de celle de Pathmos ,
8c au nord-nord-oueft de celle de Calymna, vers ,
le 37e deg. 10 min. de latitude.
Strabon dit que cette île étoit habitée par une
colonie de Miléfiens. Ce peuple avoit une réputation,
de probité.
LERSA, lieu de l’Hifpanie, aux epvirons de
Caftulo. Appien en fait mention.
LESBOS ( Metclin) , île de l’Archipel. Elle étoit
fituée nord-eft & fud-oueft, occupant dans fa longueur
le devant du golfe Açlramythe fur \ i côte
de l’Afie mineure. Elle s’étend en.latitude depuis
le 39e deg. 5*min. jufqu’au 39e4eg. 30 min. Elle
étoit au fud-eft de l’îlë de Lemnos.
Cette île, ce qui eft tout fimple, avoit été d’abord
déferte. Les Pélafges, dit-on, furent ceux qui s’y
établirent les premiers, fous la conduite de Xan-
thus, fils de Triopus, roi des Pélafges fortis d’Argos,
lequel s’empara d’abord d’une partie de la Lycie
avec les Pélafges1, & paffa de-là dans l’île de Lesbos,
nommée alors JJfa. Il la no.mmâ -Pelafgia. Sept générations
après, arriva le déluge de Deucalion, ou
plutôt, une inondation particulière, à cette île.
Tous les habitans périrent & l’île refta déferte.
Enfuite Maccaréus, fils de Crinaéos, qui habitoit
. à Olenus, dans le pays appelé alors Ionie, & depuis
Achaïe, vint s’y établir. Ce prince avoit avec lui
des Ioniens & quelques autres peuples 4 e différentes
nations. Lesbus y paffa quelque temps après.
Il étoit fils de Lapithos, 8c petit-fils d’Eole, 8c
arrière-petit-fils de Maccaréus.
L ’île de Lesbos a été moins célèbre par les événe-
mens hiftoriques que par lés noms de quelques-
uns de fes citoyens : Pittacus eft compté parmi
les fages de la Grèce, & l’humanité le compte
parmi fes bienfaiteurs. Lui feul a donné le fpec-
tacle d’un philofophe ofant affujettir fa patrie pour
en affurer la liberté, 8c d’un tyran defcendant du
trône pour remonter au rang de citoyen. Euftathe,
dans fes commentaires fur le troifième livre de
l’Odyfféô, dit, « que l’île de Lesbos contient cinq
3ï v illes, Lesbos, qui a donné fon nom à l’île,
jy Antiffa ou Iffa, Pyrrha, Mèthymne 8c Myti-
w lène, d’où cette île a été depuis appelée Myti-
ï» l'ene yy. Cette dernière ville en étoit la capitale.
Les Lesbiens, après s’être gouvernés eux-mêmes,
furent fournis à des tyrans. Alexandre-le-Grand
leur rendit la liberté. Ils la confervèrent jufqu’au
temps~'de Pompée, qui réduifit l’île en province
romaine. Cependant peu après il rendit à Mitylène
fes anciens privilèges.
Lesbos a produit de grands muficiens, tels qu’A-
rion, Tefpandre, qui mit le premier fept cordes à
la lyre ; cette célèbre Sapho , furnommée la
dixième Mufe. Les vins de Lesbos étoient excel*
lens, 8c n’ont rien perdu de leur ancienne réputation.
LESBUM ou Lesbus, lieu de l’Afrique, dans
la Mauritanie céfarienne, fur la route de Sitifis à
■ Salies, félon- l’itinéraire d’Antonin.
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. LESEM, ville de la Paleftine. On lit dans Jofiié
que les enfans de Dan, ayant marché contre cens
v ille , l’affiégèrent 8c la prirent. Ils paffèrent au
fil de l’épée tout ce qui s’y rencontra ils y habitèrent
& la nommèrent du nom de leur père,
Lefem-Dan.
LESPIAM ,lieü vers l’Egypte. Selon Fréculphe,
les chrétiens s’y tenoient cachés.
LESSA, bourg du Péloponnèfe, où fe terminoit
l’état d’Argos 8c commençoit le territoire d’Epi-
daure, félon Paufanias, L. n ' Corint.. c. 26.
Il étoit fitué au nord-oueft d’Epidaure, & on
y voyoit un temple de Minerve & une ftatùe de
la déeffe'.
LÈSORA MONS {le mont Losère') , montagne
de la Gaule, dont la cime étoit prés du Gaba-
licus Pagus 8c du pays des Arecomaci. Sidoine-
Apollinaire, dans une pièce qu’il adreffe au recueil
de fes poéfies, s’exprime ainft :
Hinc te Le fora, Caucafum Scytharum
Vincens, afpiciet, citufque Tarais.
Pline, en parlant des fromages eftimés à Rome 9
nemaufenfi proecipua ( La us ) , Lefurce , Gabalicique
pagi. Dans la Martinière on lit Lefura.
LE STADÆ , nom d’un village de Pile de Naxe ,
félon Athénée.
LESTÆ, nom propre d’un peuple de l ’Inde, au-
delà du Gange, félon Ptolemée.
LESTRYGONES, les Leftrygons. On place ce
peuple en Sicile, vers la partie du fud-eft. I l eft
bien peu connu : on en a parlé comme d’un peuple
féroce.
LESVITANUS, fiège épifcopal d’A frique, dans
la Mauritanie fitifenfis, félon la conférence de
Carthage. ~
LESURA {le Léçer), rivière de la Gaule: elle
fe jetoit dans la Moja. Aufone dit, dans fon poënie
fur la Mofelle,
Prcetereo exilem Lefuram.
L E T A , rivière d’Italie, dans le Picenum.
LETAND RO S , île de l ’Archipel, & l’une des
Sporades, affez près de celle de G ya re , félon
Pline.
LE TANUM , ville fituée fur le bord de la Pro-
pontide. Diodore de Sicile nous apprend qu’elle
avoit été bâtie par les Athéniens.
LETE ou Litæ , ville de la Macédoine, félon
Pline. Harpocration la nomme Lite, & Ptolemée
Lete. Ce dernier la place à l’extrémité de la Myg»
donie, aux confins de l’Amphaxitide.
LETHÆVS FLUVIUS, nom d’un fleuve de
l’Afie mineure. Selon Strabon, il avoir-Ta fourcé
dans le mont PaÇlyas, au pays des Ephéfiens , &
alloit fe perdre dans le Méandre.
Elle paffoit plus près de la ville de Magnifie