
S4 H A L H ale s iu s , ou A le siu s , lieu cPEpire ; où l’on
faifoit beaucoup de f e l , félon le meme auteur.
HALETES, rivière d’Italie, dans la Lucanie.
Cicéron ,famil. L . v u f epijl. 20, & ad attic. L . x v U
epifl. 7 , nous apprend qu’elle couloit près de Velia ,
& il l’appelle Nobilem amnem. C ’eft la même rivière
que le Haies, Helees ou YElees de Strabon, & ŸElea
d’Etienne.
HALEUS, nom d’une rivière, félon Théocrite,
dans fa feptième idylle. Vinfémius, fon interprète,
croit que c’eft une rivière de l’île de Co.
H A L EX , rivière de la Grande - Grèce, à fon
extrémité la plus méridionale, au pays des Brü-
tiens. Elle coule, feion Strabon, L. x v i , dans une
vallée profonde.
HALHU L, ville de la Paleftine, dans la tribu
de Juda, félon le livre de Jofué, c. iy , v. y 8.
H A L IA , ville du Péloponnèfe, dans l’-Arcadie,
félon Paufanias, L. v i n , c. 27. Il la met dans le
nombre de celles qui formèrent la colonie de Méga-
lôpolis.
H a l ia , ville maritime du Péloponnèfe, dans
l ’Argie, félon Thucydide, L. 1 , 11 & iv . Je crois
que c’eft la même qui eft nommée Haltz ou Hala
par Etienne de Byfance ; & peut-être même eft
celle qui eft nommée Halice par Paufanias.
HAL IACM O N, rivière de Macédoine. Voici
ce que dit Hérodote ( L. v ï , c. 227 ) , en parlant
de ce fleuve lors du paflage de l’armée des Perfes
en Europe : « Xerxèsfit camper fon armée à
» Therme (Thefîàioniqne). Elle occupoit tout
j> le terrein le long de la mer, depuis la Mygdonie
» fufqu’au Lydias & à l’Haliacmon, qui, venant
» à mêler leurs eaux dans le même lit, fervent
» de bornes à la Bottiétide & à la Macédoine ».
I l fembleroit donc, d’après ce paflage, que l’Ha-
liacmon ne fe rend pas à la mer, ou du moins,
qu’il ne s’y rend qu’après avoir mêlé fes eaux
avec le Lydias. Cependant, comme l’abréviateur
de Strabon dit pofitivement ô •xoTecpLoç
sçiv} èx,$cihhcùv sU t ovSeppLetïov m K'ttov. « Le fleuve
» Haliaemon fe jetant dans le golfeThermaïque » :
Ptolemée eft de même fentiment, puifqu’il dif-
tingue l’embouchure de l’Haliacmon de l’embouchure
du Lydias. On peut voir dans la note 156
fur le paragraphe 117 du feptième Liv. d’Hérodote
( 1 ) , ce que penfoit M. l’abbé Bérenger à ce
fujet; & vol. v u ,p . 164, dans la géog. ce que
M. Larcher penfoit lui même.
Je ne fais fi M. d’Anville a eu des connoiflances
affez exaftes du local aftuel pour fe déterminer
dans le cours qu’il donne à l ’Haliacmon. Selon fa
carte, ce fleuve commençoit au mont Tomarus,
fur les frontières de la Macédoine & de l’Illyrie,
où le Tomarus au nord , & le Citius au fud, forment
un angle, dont le fommet eft à l’oueft. L’Elymio-
tide s*étendoit partie en Illy r ie , & partie enMacé-
(l) Traduftion de M. Larcher, T, y.
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doine. L’Haliacmon commençant à l’angle formé
par les montagnes que je viens de nommer, couloit
à l’eft, recevoit les eaux du. Begorriùs Palus,
puis s’alloit rendre dans la mer, un peu au fud de
Pydna.
HALIACTER , lieu où les Siciliens s’affera-
bloient, félon Héfychius.
HALIARTUS, ville du Péloponnèfe, dans l’intérieur
de la Meffènie, félon Ptolemée.
Ha l ià r tu s , ville de la Béotie , qui étoit fituée
fort avant dans les terres. Cette ville étant reftee
fidelle aux Grecs lors de la guerre contre les Perfes,
Xerxès y fit entrer fes troupes, qui mirent tout
à feu 8c à fang. On y voyoit le monument héroïque
de Pandion & le tombeau de Lifander.
Paufanias, beotic. L. i x , c. 33, dit que l’on y
voyoit plufieurs temples qui étoient en ruines. Les
habùans de cette ville avoient, près du mont Til-
phuflie, une chapelle qui étoit dédiée aux deefles
Praxidices ou Venger ejfes : ils alloient jurer fur cet
autel dans les. grandes occafions , Si. ce ferment
étoit inviolable.
H A L IC A , ou Ha l ic e , lieu de l’Argie, félon
Paufanias, L . 119 c. 36. Il n’étoit pas loin de Mafes,
du côté d'Hermione. Elle étoit déférte au temps de
cet auteur.
HALICARNASSUS, ville de T A fie mineure,
dans la Carie. Elle étoit fituée fur une baie, à
l’entrée & fur le côté nord-oueft du golfe Cera-
micusy vis-à-v is & au nord-eft de l’ilè de Cos
vers le 36e deg. 55 min. de latit.
Cette ville devoit fa fondation à une colonie
de Doriens , conduits par Anthès. Strabon dit
qu’elle fut d’abord appelée Zéphyr a ou Zephyria,
IU que la contrée prit celui de Doride, du nom
de fes nouveaux poffefleurs.
La ville d’Halicarnaffe conferva long-temps fa
liberté : Créfus, roi de Lydie, fut le premier qui
en triompha; dépouillées par Cyrus, les colonies
grecques furent affujetties à des tyrans particuliers
que leur donnoient les Perfes. Ce fut fous le règne
du petit-fils de la reirie Artémife, qu Hérodote
s’exila volontairement ; mais au retour dé fes
voyages, il rentra dans Halicarnafîe, & fut inf-
pirer au peuple le courage de chafler fon tyran.
Ses concitoyens payèrent fes fervices par l’exil.
Orontobale eut la gloire de réfifter aux armes
d’Alexandre. Pendant les guerres pour le partage
de fon empire, Halicarnafîe, après avoir appartenu
à Antigone, pafla au pouvoir de Lagidés ;
mais elle profita de la guerre d’Antiochus pour
recouvrer fa liberté, que les Romains lui confervèrent
dans leur traité avec Philippe.
Vitruve compare la forme de cette ville a celle
d’un théâtre; fur la partie droite du port, près de
la fontaine de Salmacis, étoit un temple dedie a
Vénus & à Mercure; fur la gauche étoit le palais
bâti par Maufole; ces monuméns formoient deux
citadelles qui réfiftèrent long - temps aux efforts
1 d’Aléxandxe. La ville étoit entourée -d une mu-
H A L
raille fortifiée d’un grand nombre de tours. Vi-
rruve parle dun temple de Mars qui étoit dans
cette ville, & que Maufole avott fait conltruire,
on y voyoit une ftatue coloffale du dieu . faite
nar Télocharès. Cette ftatue s’appeloit A c t o l u h o s .
r C’eft au milieu de l’efplanade de cette ville que
fut élevé ce maufolée & fes magnifiques Ouvrages,
qui le font mettre au nombre des fept merveilles
du monde. . . . . _
A ce court expofé, je vais joindre ce qu
M. Larcher dit de cette ville dans fon excellente
géographie d’Hérodote. * . .
« Cette ville étoit fituée vers la pointe du golfe
Céramique, au nord de l’ifthme de la pèmnfule de
Cnidie. Elle avoit M port, d’excellentes fortifications
& de grandes richefles. Le lieu ou elle etoit
fituée fe nomme aujourd’hui Tabla, félon fîuel“
ques géographes ; & B o n d r o n , félon d autres.
» La ville d’Halicarnafîe étoit la capitale de la
Carie; & les rois y faifoient ordinairement leur
rèfidence. C’étoit autrefois une des fix villes de
l’Hexapole des Doriens, du nombre defquelles elle
fut exclue (1 ). •
» Du temps de l’expédition des Perfes contre
la Grèce, les états d’Artémife, reine dHalicar-
nafle , étoient renfermés dans des bornes fort
étroites : Halicarnafîe, les îles dé Cos , de Nifyros
& Caly dnes, faifoient tout fon royaume ; & il s’en
falloir de beaucoup qu’Halicarnafle, dans ce temps-
, là, fût parvenue à ce haut degré de grandeur & de
magnificence où les rois de Carie la portèrent
depuis. ^ ,
» Hécatomnus, roi de Carie, que Ion droit
avoir fuccédé immédiatement a Lygdamis, faifoit
fa rèfidence à Mylajfus, qui étoit alors la capitale
de la Carie. Maufole, fon fucceffeur immédiat,
& le plus puiffant des rois qui, jufqu alors, fuflent
monté fur le trône de Carie, établit fa rèfidence
à Halicarnafîe. Il n’y avoit guère de villes dans
fes états qui égalaffent cette ancienne capitale,
v » Bientôt elle les furpaifa toutes par la magni-
' licence des palais & divers monuméns publics,
: dont Maufole prit foin de l’embellir ; il y trans-
[ féra aufli de nouveaux habitans. Malgré cet ac-
| croifîement & ces embelliflemens ? la ville de
Mylafles avoit encore le nom de C a p i t a l e . . Mau-
(1) Voici à quelle occafion. Selon Hérodote,!./, c . 1 4 4 ,
une'partie des Doriens d’Àfie formant une ligue de fix
villes , appelée Hexapole , avoient bâti en commun un
temple nommé T r io p icum T em p lum . On, y confervoit,
comme d'ans quelques autres templesles trépieds d’airain
adjugés au vainqueur des jeux qui s’y celébroient
en l’honneur d’Apollon Triopien : ils étoient confacrés
au dieu, & il étoit défendu de les emporter. Un habitant
d’Halicarnaffe, nommé Agaficlès , ayant obtenu le
prix à ces jeux, emporta le trépied dans fa maifon &
l’y fufpendit. En punition de ce prétendu crime, les cinq
"autres villes exclurent Halicarnafîe de leur affociation.
V o y e \ Doris , T, / , p . 600.
H A L
plir fes coffres : il ne négligeoit aucun des expé-
diens qui pouvoieni lui procurer de 1 argent : il
n’étoit point de moyens d’extorfions qu’il n’ima*
»atil ne fe contentoit pas de demander par lui-
même , fes miniftres le fervoient a cet égard au
gré de fes defirs. Ce fut ainfi qu il devint le prince
de fon ftècle le plus opulent ; & Maxime de T y r
(diffin. 3 S ) , ne fait aucune difficulté de mettre
fes richefles en parallèle .avec celles de Créfus,
Il confacra une partie de fes tréfors à la çonf-
truâion de ces fuperbes édifices, dont on trouve
la defcription dans Vitruve.
» En la ville d’Halicarnaffe, dit cet auteur, le palais
du puiffant roi Maufole a des murailles de briques'
, quoiqu’il foit par-tout orné de marb* de Pro-
connèie; & l’on voit encore aujourd’hui fes murailles
fort belles & fort entières, couvertes d’un enduit
fi poli, qu’il reffemble à du verre. Cependant
on ne peut pas dire que ce roi, n’ait eu le moyen
de faire des murailles d’une matière plus riche ,
lui qui étoit fi puiffant & qui commandoit à toute:
la Carie..On ne peut pas dire que ce foit faute
de connoiffance de la belle architeaure, fi on
confidère les bâtimens qu’il a faitsv Car ce ro i, ■_
quoiqu’il fût né à Mylaffes, fe réfolut d'aller demeurer
à Halicarnaffe, voyant que c’étoit une
place d’une afliette fort avantageufe & très-çon-
fidérable pour le commerce, ayant un fort bon
port. Ce Heu étoit courljé en forme de théâtre.-
il en deftina le bord qui approchoit du port, pour
faire la place publique. Au milieu de la pente de
cette colline, il fit une grande & large rue,"oit
depuis fut bâti cet excellent ouvrage que l’on
nomme maufolée, & qui eft 1 une des fept merveilles
du monde. Au haut du, château qui étoit
au milieu de la vi l l ei l édifia le temple de Mars ,
où étoit une ftatue coloffale nommée lAcrolithos,
qui fut faite par l’excellent ouvrier Télocharès,
& , comme quelques-uns eftiment, par Timothée-
En la pointe étroite de la colline, il bâtit le temple
de Vénus & de 'Mercure, auprès de la fontaine
de Salmacis , que l’on dit rendre malade d’amour
ceux qui boivent de fon eau.. . De même qu’au
coté il y a le temple de Vénus & la fontaine
dont nous avons parlé; il a aufli à Fautre coin,
qui eft à gauche, le palais que le roi avott dif-
pofé comme il avoit jugé à propos. Ce palais eft
difpofé enfotte qu’il a vue vers la droite fur la
place publique & fur le port, & généralement
fur tous les remparts de la ville. Le roi feul, de
fon palais, peut donner les ordres aux foldats & •>'
aux matelots, fans que'l’on en fâche rien. .
» La plupart de ces monuméns, qui fubfiftoient
encore du temps de Pline, montrent jufqu-’â quel
degré Maufole avoit porté la magnificence. Cependant,
ce prince ne fe fit pas tant d’honneur
par fes fuperbes édifices, que par la bonté avec
laquelle il reçut les favans qui fe retirèrent â fa
, cour.