
En formant de cette citadelle par le nord , orf
trouvoit enc.ore les tombeaux de plufieurs anciens
héros, entre autres celui d’A lcmène, mère d’Her-
cule.
Il y avoit ( c. 42) , encore à Mégare une autre
citadelle appelée Alcathon (1). La route qui y con-
duifoit étoit également bordée de tombeaux. Au
haut de la citadelle étoit un temple de Minerve.
Auprès du port de Nifcea ( c. 4 4 ) il y avoit
une citadelle de même nom, fur un lieu élevé,
près du bord de la mer. Tour près étoit une petite
île, où Minos fit mouiller fa flotte lorfqu’il vint
faire la guerre à Nifus.
Le territoire de Mégare Confine à la Béotie. Là
étoient les villes de Pagce & d'Ægijl/iena (2).
Un autre bourg de la Mégaride portoit le nom
d'Erena,
Il y avoit une route qui conduifoit de Mégare
à Corinthe. C’étoient tout près que fe trouvoient
les roches Scyroniennes., Scironides Petrce (3).
Peu au-delà du tombeau d’Euryfthée, cet irréconciliable
ennemi d’Hercule , finiffoit le territoire
de Mégare & commençoit celui de Corinthe.
P é l o p o n n è s e .
3°. De la Corinthie (4) (Z i / ) . L’état de Corinthe
touche à celui d’Argos.
Corînthus en étoit la! capitale. Au temps de Pau-
fanias, il n’y reftoit plus d’anciens Corinthiens ;
c’étoient des defceiidans de la colonie que Céfar
y avoit amenée lorfqu’il rétablit cette ville, détruite
par Mummius.
En entrant fur le territoire de Corinthe, on trou-
yoit le village de Çromïon (5).
L ’ifthme de Corinthe étoit baigné par deux
mers ; fur, l’une étoit Cenchrce, fur l’autre Le-
chceum (6).
Prés de la ville de Corinthe il y avoit un bois
facré de cyprès ; on le nommoit Craneum.
Une route conduifoit ( c. y ) de la citadelle de
Corinthe à la ville de Tenea ,• & la porte en por«
toit le nom (7). Cette ville étoit à foixante flades.
Une autre route conduifoit à Sicyone , le long
du bord de la mer.
30. Sicyonie. La ville de Sicyon porta d’abord le
nom d’Ægiale ( c . 6 ) : elle étoit fituée dans une
plaine.
Sur le chemin qui conduifoit de Corinthe à
Sicyone on trouvoit YAfopus, puis, fur la droite,
la petite ville d’Olympium (8) , & fur La gauche,
un monument en l ’honneur d’Eupolis, poète
-Athénien.
Lorfque l’on vouloit aller de Sicyone à Phlius,
on avoit, à dix flades fur la gauche, un bois con-
facré à Cérès & à Proferpine : on le nommoit
Pyràa.
Un chemin conduifoit à Titana: il étoit étroit,
peu commode pour les voitures, & pouvoir avoir
foixante flades. Il falloit paffer YAfopus d’abord,
puis le repaffer pour rentrer dans le grand chemin.
Titana étoit fur le haut d’une montagne, où étoit
un temple.
En defcendant de Titana pour aller à Sicyone
par le chemin qui conduifoit vers la mer (9), on pou«
voit aller vers un port, qui étoit celui des Sicyo-
niens. En fe détournant fur la gauche, pn trouvoit
le port de Pellene, nommé Ariflonautce.
On trouvoit dans les terres deux fleuves, VE»
lijfon & le Sythas, qui alioient fe jeter à la mer.
Le territoire de Sicyone étoit borné de ce côté
par celui de Phlius, qui étoit à quarante flades
de Titana. Le chemin entre Phlius & Sicyon étoit
tout droit.
De Phlius (c. /ƒ ) à Celece (10), il y a cinq flades;
cette petite ville étoit célèbre par des myflères
de Cérès.
. (1) Les citadelles font indiquées .en grec par le mot
àyAcropolïs. Voye\ ce mot dans le premier volume de ce
cü&ionnaire.
(2) M. d’Anville place ces deux villes tout près au fud
de la mer d’Alcyon. ( Alcyonium, mare).
(3) Je ne donne ici aucuns détails,parce qu’ils fe trouveront
aux articles particuliers."
(4) Ce livre comprend suffi. l’Argolide.
(5) Je conviens que j’ajoute ici au texte de Paufanias :
« eh entrant fur le territoire de Corinthe »•. Mais cela eft
naturel, puisque cet auteur y paffe de la Mégaride -, de
plus, Strabon indiqué Cromyon lur le bord de là mer du
côté de Schanus. Il eft vrai qu’il y a feulement dans le
texte T « it Ko/>iv^<æj IV# y«V xaî 0' xet\s/Msyo{ Kpce/AiJav.
** Cromyon appartient à la Corinthie ». Mais c’eft bien
à tort que l’abbé Gédoyn dit : aux environs de Corinthe.
Ce lieu en étoit auffi loin qu’il pouvoit l’être pour le
f£ys. 1 j
- (6) L’abbé Gédoyn, après Amafée, dit que cet ifthme
eft terminé de chaque coté par les promontoires de Centrées
& de Léché. Le grec ne dit pas cela, & ne pouvoir
le dire, car c-_s lieux étoient des ports. Or, des ports
ne peuvent être des promontoires»
40. De TArgolide (c. 14}. En paffant de la Co-
rinthie dans l’Argolide, on.trouvoit-d’abord Cleovce,
qui étoit une petite ville. On pouvoit aller de ce
lieu à Argos par deux chemins.
L’un n’éroit praticable que pour les gens de
pied.
L’autre quoique étroit & traverfant les montagnes
, étoit en ufage pour les voitures.
C’étoit dans les montagnes traverfées par cette
route, que l’on montroit la caverne du lion de
Némée : de-là à la ville de Nemea■ il n’y avoit
que quinze flades. Affez près étoit la fontaine
Adrajleia.
Au-delïùs de Nemea étoit le mont Jpefas.
Ceux qui étant revenus par Tretum pour reprendre
enfuite le chemin d’Argos , appercevoient
de loin, fur la gauche, les ruines de Mycènes,
Mycenee (1).
On voyoit aufli des reftes des murs de Tiryns ,
& le tombeau d’Agamemnon & de tous ceux qui
avoient péri avec lui au retour de Troy e s, par la
perfidie d’Egifthe.
A quinze flades, à la gauche de Mycènes (2)
étoit l’Herceum, ou temple de Junon , iur une montagne.
On trouvoit dans le chemin la fontaine
Eleutherïa, dont on fe fervoit pour les myflères
de ce temple, bâti au pied du mont Euhoece. En
face de ce temple étoit le mont Acuza j la place
qui étoit en face de Y Hertzum fe nommoit Pro~
fymna (3).
Le fleuve Aflerion couloit auprès de ce temple
& fe perdoit dans un gouffre.
En fuivant le chemin qui conduifoit de Mycènes
à Argos, on trouvoit fur la gauche un monument
en l’honneur de Perfée ; & , en avançant, on en
trouvoit un fur la droite en l’honneur de Thyefte :
on l’appeloit les béliers. Un peu plus lo in , fur la
gauche, étoit un petit canton que l’on nommoit
Myfia, où il y avoit un tentple de Cérès.
Ulnachus étoit peu loin de-là. Lorfqu’on l’avoit
paffé on étoit à Argos, dont la citadelle, fituee fur
un lieu élevé, fe nommoit larijfa,
Au fortir d'Argos {c. 2 4 ) , on trouvoit plufieurs
chemins qui conduifoient en différens lieux du
Péloponnèfe,.
Première route. L’un de ces chemins conduifoit à
Tegea, ville d’Arcadie,
En prenant ce chemin, on avoit, fur la droite ,
(1) Cet endroit eft traduit déreftablement par l’abbé
Gédoyn: on ne pourro t qu’errer en géographie en le
fuivant. Comme Paufanias etoit fur les lieux -, qu’il vit des
ruines .& les ‘reftes d’une porte, on doit préférer la portion
le mont Lycone, couvert en partie de cyprès, &
fur le haut deqitel étoit un temple de Diane Orthia.
En reprenant le grand chemin, on avoit, à gauche,
un autre temple de Diane; puis, à droite, le mont
Chaon, couvert d’arbres fruitiers. C ’eft au bas de
cette montagne qu’étoit la fource de YErafinus (4).
Ceux qui fuivent le chemin qui conduit à Tégée,
voient, fur la droite du village appelé Throcos , le
çhâteau nommé Cenchrce.
En redefeendant dans la plaine, 011 trouvoit, au
temps de Paufanias , les ruines d'HyfLz.
Deuxième route. Le chemin qui conduifoit à Man*
tinée, Mantinea, n’étoit pas le même que le précédent
qu’il indique pour M ycènes, à celle de Strabon.
(2) En écrivant « à quinze ftades de Mycènes , fur la
gauche » , M. l’abbé Gédoyn embarraffe beaucoup fon
le&eur -, car alors, s’il arrive avec Paufanias, il vient du
nord , & fe trouvant en face de M ycènes, il devroit voir
Heraum à fa gauche, c’eft-à-dire, à l’eft de Mycènes : ce qui
n’étoit pas -, mais il y a dans le texte Muxhvmv <JWv dpitrrsp#.,
la gauche de Mycènes». O r , la gauche de la ville eft la
droite de celui qui eft en face, c’eft donc à l’oueft qu’étoit
ÏJieraum ; au refte , voye{ Mycenæ.
(3) C’étoient, félon les gens du pays, les noms de trois
filles du fkuve Aft.érion, lefquelles avoient été nourrices
de Junon,
: il partoit de la porte de Diras à Argos.
En prenant ce chemin, on arrivait au torrent
nommé Charadrus ; & , après lavoir traverfé, au
bourg d’ <Enoë : au-deffus de ce bourg s’élève le
mont Arternifium, où étoit un temple de Diane.
C ’eft dans cette montagne que Ylnachus a fa fource *
quoique fes. eaux entrent fous terre peu après pour
reparoître enfuite.
Troijîème route. Une autre route partoit de la
même porte de Diras & conduifoit à Lyrcea (5 ) ,
qui avoit d’abord porté le nom de Lyncea. Elle
étoit riiinée au temps de Paufanias. Cette ville
étoit à foixante flades à'Argos, & à une diftance
pareille d'Ornetz (6).
Quatrième route. Sur le chemin qui menoit d’Argos
à Epidaure ( c. 2$ ) , on trouvoit fur la droite les
ruines de Tiryns. La groffeur des pierres qui avoient
fervi à la conftrucfion des murailles, avoit donné
lieu à la petite fable, qu’elles avoient été conftruites
par les C y dopes.
Le grand chemin conduifoit à Midea, qui étoit
fur la gauche ; on n’en voyoit plus que remplacement
au temps de Paufanias.
Sur le chemin , très-facile, qui conduit à Epidaure
, ori trouvoit le bourg de Lejfa, où étoit
un temple de Minerve. Au - deffus de ce bourg ,
étoit le mont Arachnaus, nommé d’abord Sapy-
felaton (7).
C ’étoit au - delà de Lejfa que commençoit la
(4) Je m’exprime autrement que Paufanias, qui dit que
ce fleuve fortoit de rerre en cet endroit, & qu’il avoir
fa fource en Arcadie, au lac Stymphale : je crois que
c’étoit une fable du pays. Ce fait n’eft pas impoffible ; mais-
il eft affez rare pour que l’on puiffe en douter quand on
n’en a d’autres preuves qu’un Ample récit, d’après une
opinion vulgaire, fur-tout d’après la preuve que Paufanias
en donne. ( V oye\Cqrinth. c. 24 Tvtrs la fin ),
(5) Sur la carte de M. d’Anville, Lyrcïa.
(6) Je ne puis trop recommander de fe défier de l’abbé'
Gédoyn. Il y a dans le grec : e*c (Av H.ntèpèri e<rnv I|f
A’Wsfj/faXov-rtt [AzL'hto-.'rÀ vrov àrrdè'itzlY. S's Avpxuaç , ét tpet
ro<retuTct iç Ôpvietç. ( Pauf. pag. 168 ). Et cet aboé traduit %.
« d’Argos à Lyrcée il y a tout au plus foixante flades, 8c
autant d’Argos à Ornée » . Cela renverfe toute la géographie
de cette contrée.
(7) 11 y avoit fur ce mont des autels de Jupiter & d3-
Junon : on y facrifioit pour obtenir delà pluie*