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étoient tes BoïenSjles ïnfubriens & les Sénbnois ;
qui prirent'Rome avec les Gæfales;: mais que les
Romains ont exterminés depuis ce temps. Quant
àux Boïens , après avoir été chafi'és de leurs habitations
, ils fe retirèrent vers le Danube, & furent
èntiérement détruits. Les ïnfubriens fubfiftent encore
{-dit Strabon ) , & ont pour capitale Medtola-
num , ville fort belle. Patavium, la plus belle ville
dè cette contrée , eft auffi la plus riche 8c la- plus
peuplée. Ravenne ( i ) eft très-grande & environnée
d’eau.... Près de cette dernière eft Spina,
ville autrefois fameufe , poflédant l ’empire de là
mer, & qui n’eft maintenant qu’un bourg... Adria
a donné Ion nom à la mer Adriatique....^4^«i/«<z ,
bâtie par les Romains , contre les incurfions des
barbares, & très-fréquentée par les habitans du
Danube; fes environs contiennent de l’or & du
fer.
*' Dans le fond du golfe, {p. *328 ) eft le Tirmavum,
Tlptctvov , temple fameux de Diomède ; il y
a un port , avec un beau bois facré , & fept
fontaines.
La côte de l’Iftrie s’étend enfuite jufqu’à Pola,
(p . 330,) ville bâtie par des Colchidiens. Au
milieu de la côte eft Tergefte, diftante ;d’^ « i-
Uia de 186 milles.
La pàrtié Cis-padàne contient plnfieurs
belles villes, telles que Placentia & Crcmona, qui font
voifines. Entre ces villes & Anmnium font Parma3
Mutina & Bononia, qui eft la plus proche de Ra -
Venne : il y a auffi quelques autres villes moins
confidérables. Entre ces villes eft une voie qui conduit
à Rome. Sur cette route on trouve Acerre (a) ,
Regium Ltpidi, Campi Mac<zi\ Cliterna, Forum Corne-
Hum, Faventia & Cefeena. Enfuite on trouve Ylfapis,
le Rubico.
Ariminum, ainft que Ravenna, ont été fondées par
des colonies d’Umbriens : elles ont depuis reçu
des colonies romaines. Ariminum a un port &
un fleuve de même nom. De Placentia à Arimi-
num il y a 500 ftades , & de Placentia, en remontant
jufqu’à la ville de Tkinum, ( 3 ) 1036 pas :
cette ville eft arrofée par un fleuve de même
nom, qui fe jette dans le Padus. On trouve de
ce côté Clajlidium & Dertona , & Aqutz Statcl-
lorum, un peu au-delà de la voie.
Là fe trouvent le Druria & plufieurs autres
(1) Quoique cette ville fût en-deçà du P ô , Strabon en
parle ici parce qu’il fuit en détail toutes celles qui fe
trouvent dans les marais du côté des Alpes.
(2) Le texte porte Axapa.-, & d’autres écrivains grecs
mettent un x au heu du x : j’ai fuivi i’orthographe de
Pline. ^ w .............. ' -
(3) Strabon d»t.. . . . *Vi piv vous opovs thç Kot'Jxtuc.
Cette expreffion paroît avoir embarrafle quelques favans.
Voyt\ la note,p; jji. Cc ft que Strabon, ce me femble,
fuppofe que les Alpes Cottiennes commencent vers Tici-
num, où peut-être commençoient les états attribués à
Çottys par Augufte,
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fleuves; il y a 60 milles ( 4 ) . Vers les mortfa-'
tagnes, au-delà de Luna , eft Lûcca ( 5 ).
Dertkon cft. une ville confidérable , entre Genuet
& Placentia ; elle eft à 400 ftades de diftance
de l’une & de l’autre ville.
Sur la même route , dit Strabon , il y a Diacuifla
8c Jella, mais on regarde cet endroit comme étant
corrompu. ( Voyeç la note de CafauborT ). Il y
a , pour deux jours de navigation fur le Padus 3
depuis Placentia jufqu’à Ravenna.
En deçà du Padus, il y avoit autrefois des
terreîns bien marécageux, au travers clefquels
Annibal pénétra en Italie. Mais Scaurùs (6) dèfle-
cha ces marais, en faifant creufer un canal de
Placentia à P arma; à Placentia, le Trebia tombe
dans le Padus.
La Gaule Cis-alpine , dont on vient de parler,
étoit fépàrée de l’Italie propre par l’Apennin ,
l’Æfis & le Rubico , qui tous deux fe jettent dans
le golfe Adriatique (7). C e pays eft très-peuplé &
très-riche. La terre, bien cultivée, fournit des fruits
de toute efpèce, & les forêts donnent une fi grande
quantité de glands , que les troupeaux de porcs
qui s’y nqurriflent, fervent d’àlinaens à la plus
grande’ partie des Romains. L’abondance de l’eau
rend auffi ce pays très-fertile en mil, efpèce de
grains, d’un grand ufage dans le pays. Il abonde
en pois. On y recueille beaucoup de v in , que
l’on enferme dans des cuves plus grandes que des
maifons (8). La meilleure laine vient des environs'
de Mutina 8c des bords de la Scutana. ( Voye^
Strabon , p. 434 ).
La fécondé partie eft la Ligurie, fituée dans
l’Apennin , entre la Gaulé dont je viens de parler
& l’Etrurie . . . . Ses habitans font difperfés par
villages dans les montagnes qu’ils, cultivent.
La troifième partie eft ( p. 33?) h Thyrrhenia,
pays de plaines jufqu’au Tibre , qui le borne à
1 efti jufqu a la mer. De l’autre côté eft la mer.
Le Tibre , ainfi que plufieurs autres fleuves,
(4) Il paroît qu’il manque ici quelque ,ehofe dans le
texte.
(5) Luna étoit la première ville de PEtruriç. én fortant
de la Ligurie par l’eft fur le bord de la mèr.
\F) Ce fut ce Scaurus qui fit faire la voie Æmilicnne,
gui pafloit par P i f te & par Luna , jufqu’à Sabbati , & dé-là
a Dcrthona.
Il y avoit une autre voie Æmilienne qui fe joignoit à
la Flaminienne. Car M. Lepidus & C. Flaminius, confuls
enfemble, ayant vaincu les Liguriens, ce dernier fit conf-
truire la voie Flaminienne, qui alloit de Rome par l’Etru-
rie & l’Ombrie, jufqu’à Ariminum. L’autre conful la .fit
continuer par Bononia, & enfuite par Aquilcia jufqu’au
pied des Alpes.
(7)11 faut bien obferver que le département appelé
de L’Italie, ne commençoit qu’au Rubico, Ce qui étoit au-
delà étoit du département de la Gaule : tout le monde fait
l’incertitude de Céfar avant de rifquer le partage de ce
foible ruiffeau : c’eft qu’il entroit en armes fur les terres
de la république.
- (S) ÇuXiv0i yàp pti^montoYttffh
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prennent leur fource dans l’Apennin. Les Thyrrheni
étoient appelés Etrufci par les Romains (1). Jq
paffetout ce que dit Strabon concernant l’hiftoire
de l’Etrurie.
L’étendue de l’Etrurie, depuis Luna jufqu’à Ofita
(à l’embouchure du Tibre) étoit de 5500 ftades (a).
Car de Luna à Pifa il y a plus de 400 ftades
, delà à Volaterra 82O'; delà a Populonium-
v jo , de Populonium à Cojfa , à peu-près 800 , j|
mais felon d’autres 600 ( 3 ).
. Luna eft une petite ville avec un port magnifique,
entouré de hautes montagnes. Entre Luna
& Pifa étoit Macra, attribuée tantôt à la Ligurie
& tantôt à l’Etrurie... Pifa paffoit pour avoir été
fondée par des Piféens, venus d.e Pife en Elide ; elle
eft fltuée au milieu de YArnus & de 1 Afar, qui
s’y joignent (4 ) .
Le territoire de Volaterra eft arrofe par la mer.
La ville eft fituée dans une vallée profonde, fur une
colline fort haute & fort efearpée , où eft la citadelle.........
Populonium eft fituee fur un promontoire
fort élevé , qpi s’avance dans la mer : elle
étoit prefque déferte au temps de Strabon ; mais
l’arfenal étoit plus fréquenté. On apperçoit de là les
îles de Sardinia , de Corjica 8c <YÆthalia (Elbe ).
Après Populonium eft Cojfce, ( qu’il appelle ailleurs
Cojfa) fur une hauteur peu éloignée de la
mer. Au-defîbus de cette ville eft le Portus Her-
çulis. Il y avoit tout près un lac forme par les.
eaux de la mer. & une caverne.
En allant de * Cojfa à OJîia , on trouvoit les
villes de Gravifcoe (5), Pyrgi, Alfium, Fregencu De
Gravifcæ à Coffa il y avoit 300 ftades. Entre ces
villes étoit RegifviUu ( YtryifoviAAci) , qui avoit I
été, difoir-on , la refidence du Pélafge Malæotus.^
De Grayifcot à Pyrgos, il y avoit 180 ftades; 8c"
de celle-çi 50 ftades jufqu’aù port de Coereta. R y
avoit dans ce port un temple de Lucine, fondé
par les Pelafges, & pillé dans la fuite par Denys-
le tyran , lors d’une expédition qu’il fit en Corfe.
De Pyrgis à OJîia il y avoit 160 ftades* ; entre
ces villes étoient Alfium 8c Fregence. Ces villes
étoient fur la côte de l’Etrurie.
Dans les terres on trouvoit Aretium , Perufiâ ,
Volfinium , Sutrium Blera ( 6 ) ; Ferentinum, Faie-
ria , Falifca, Nepeta , Statonia 8c plufieurs autres,
dont quelques-unes avoient été fondées par les Ro-
(1) Ici Strabon fait un petit conte fur l’étymologie du
mot Thyrrhenia, qu’il fait venir deThyrrhenus, fils d’Atys.
(2) 11 eft probable que Strabon donne ici toute la longueur
de la-cote avec fes finuofités.
(3) Ces fommes rapprochées font 1670. Il eft vrai que
Strabon ne donne pas la diftance de Cojfa a Oftia. Il ajoute
que Polybe dit que cette diftance n’eft que de 1433 ftades.
(4) L’embouchure de l’Arno a changé depuis, puifquc
la ville aftuelle de Pife s’en trouve éloignée de fix milles
par le nord-oueft. . ' -
. (5) Selon le texte, Gravifcium ; mais j’ai fuivi la cor-rection
d’après Pline & Ptol'eméè. ;
(6) J’adopte la correftion au lieu de B.cratr.
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mains , lorfqu’ils eurent fournis les Véiens 8c le«
Fidenates ( 7 ).
Au bas du mont SoraÜe étoit la ville de Fer<miày
du nom d’une dèeffe fort honorée dans le pays.
Ceretium étoit près des montagnes , & loin de Rome
de 1900 ftades ; Clufiuni en étoit a 8oo» Perufia
n’étoit pas loin de cette dernière.
Vers ces lieux étoient plufieurs lacs, tels que
le Cimius lacus, chez les Volfiniens ; le lac Sa-
batus, près de Rome & de la mer. Il y en avoir
un au lu près de CLufium , & le Lacus Trâfymenits
- près (YAretium : il y avoit auffi dans l’Etrurie des
eaux thermales.
Umbria, l’Ombrie eft de l’autre côté des montagnes
& touche à la mer Adriatique. Il ,y avoit
plufieurs villes , favoir, à partir de Ravenna 3
Sarfina, Ariminum, Sena, fur nommée G allia 3 Ca-
marinum : on y trouvoit auffi le fleuve Æ/îs, le
mont Girgunus , appelé par Pline monts Jurgini ;
Sentinum, le fleuveMetaurus, Fanum Fortunoe. IdÆfis
avoit d’abord fervi de bornes de ce çôré ; ce fut
enfuite le Rubicon. De Ravenna à Ariminum, il y
avoit 300 ftades; d’Ariminum à Rome, en fuivant la
voie Flaminienne , jufqu’à Ocnculum ad Tiberim ,
1350 ftades; Telle eft la longueur de l ’Ombrie : fa
largeur étoit inégale.
Les villes qui/fe trouvoient fur la v6ie Flami-
nienne étoient Ocriculum ad Tiberim , Larolum ,
Narnia ( 8 ) j au travers de laquelle paffoit le Nar3
qui fe jetoit dans le Tibre au-deflous d'Ocriculum ;
puis Carfuli, Mevania, arrofé par le Teneas. Il y
avoit d’autres villes moins confidérables, telles
que Forum Flaminii, Nuceria , Forum Sempronii.
Sur le chemin qui alloit d’Ocriculum à Ariminumx
fur la droite , înteramna, Spoletium, Æfium 8c Car-
meta , dans les montagnes qui féparent ce pays du
Picenum. De l’autre. côté étoient Amena, Tuder,
lfpellum 8c Iterum, près des montagnes.
L’Ombrie étoit un bon pays, un peu montueux;
fes habitans fe nourriflbient d’épeautre plus que de
froment.
Sabinôium Regio. Ses habitans habitoient un petit
pays , ayant environ 500 ftades d’étendue depuis
le Tibre & la ville de Nometum jufqu’aux
Verfiini. Leurs villes avoient été, en grande partie,
détruites par les guerres : celles qui s’y trouvoient
au temps de Strabon étoient Amiterawn, Reate,
près de laquelle étoit Interacrea; Foruli, entre des
rochers. Curnes, devenue d’une vi-le illuftre, un
petit village, Trebula , Eretum , 8l quelques autres
qui n’étoient que des villages.
Toute la Sabine étoit très-fertile en oliviers
& en vignes, en glands & en pâturages : on re-
cherchoit les mulets de Reate.
(7) Strabon remarque qu’il y avoit dès auteurs qui ae
regardoient pas Faleria comme une-ville étrufque.
(S) J’adopte la correction de Cafaubon vau lieu de Narna
qllé porte lé texte.