
monftre, il avoit été produit un gfëÏÏadier chargé
de fruits d'une grande beauté. Nana, fille du roi
Sangarius, ayant cueilli une grenade* qu’elle avoit
mife dans fon fein, devint enceinte, & fon père
ne-croyant pas à cette rufe fnrnaturelie, la traita
comme coupable d’une foibleffe affez commune ,
mais toujours très-répréhenfible : elle fut renfer-
condamnée à périr de faim.
Cybèle ayant nourri miracüleufement cette
princeffe, elle mit au monde un éjnfant que Sangarius
fit e x p o f e r ; m a is qui d ’ a b o r d , nourri par
des chèvres, fut fauvé par un certain Phorbas :
cet enfant étoit Atys ; devenu grand, & montrant
mille qualités e x t é r i e u r e s , vint à la cour de Mydas
8c y époufa la princeffe l a , fille du roi. Mais ’
Cybèle, jaloufe de ce mariage, vint avec Acdeftis.
troubler les noces. Tout y fut ravagé : Atys lui-
même , perdant la tête, fe fetira fous un arbre,
s’y priva de la puifîance d’engendrer , & mourut
peu après : la princeffe fe tua pour le fuivre aux
enfers. Cybèle pleura beaucoup A t y s , & l’on
érigea un culte .en fon honneur. On raconte encore
autrement cette hiftoire, pour expliquer l’origine
du culte de Cybèle. Quoi qu’il en foit, il eft certain
que fes prêtres confentoient à paffer à l’état
d’inertie auquel s’étoit réduit Atys : on les appèloit
Cubeboi en phrygien : les Grecs & les Romains les
nommoient Curetés 8c Corybantes. Le nom du fleuve
Gallus qui paffoit à Pefîinonte, où Cybèle étoit particuliérement
adorée, leur avoit fait aufli donner
le nom de Galli ou Galles.
Entre autres cérémonies du culte de Cybè le,
les Galles portoient fa ffatuë en proceffion, &
danfoierit en tournant, ce qui les mettoit dans une
agitation d’efprit, telle que fouvent ils fe faifoiént
:des bleffures çonfidérables en l’honneur de la
déeffe. Ces plaies, étoient en mémoire de la douleur
qu’avoit éprouvée Cyhèle à la mort d’Atys.
Tous les ans on portoit, eh grande cérémonie,
un pin dans le temple, en mémoire de ce que
Cybèle avoit porté mort le corps d’A tys : on lui
immoloit un taureau & une chèvre.
Il y avoit encore d'autres divinités en Phrygie,
Baccïms y étoit appelé S a b a ÿ u s Adagyus, fils
de Vénus & de Mercure, &c,
Révolutions Kijloriques. On fait remonter au temps
qui a précédé le déluge de Deucalion , le règne du
premier roi de Phrygie : du moins c’eft l’opinion
de Suidas : ce prince fe nommoit Nannachus. On
prétend qu’ayant confultè l’oracle pour favoir
quelle feroit la durée de fon règne , il lui fut
répondu qu’à fa mort tout devoir périr. Cette
perte générale lui parut un malheur affreux : il
ails avec fon peuple fe jeter aux pieds des autels,
qu’il inonda d’un torrent de larmes. Delà le proverbe
: Pleurer comme Nannachus. Mais ces larmes
n’empêchèrent pas le déluge qui détruifit prefque
tout le genre humain.
Manis eft le premier fouverain que l’on conçoive
enfuite. Ce fut un prince fi vaillant, qu’en
Phrygie des éxploits maniques étoieht Ceux cht
grand courage.
Gordius lui fuccéda', mais non pas immédiatement.
C ’étoit d’abord un fimple particulier : un
jour qu’il labouroit fon champ, une aigle vint fe
pofer fur fa charrue ; il en fut épouvanté , & alla
confulter l’oracle de Telmyjfus ën Lydie. En entrant
dans cette ville , il rencontra une jeune femme
d’une grande beauté, à laquelle il demanda la demeure
de quelque devin. Elle lui répondoit, qu’inf-
truite dans cet art, ce prêfage lui affuroit une
couronne, & lui offrit de l’époufer. De leur côté
les| Phrygiens, tourmentés de mille diffenfions
inteftines, avaient reçu pour rép.onfe qu’il leur
falloit un roi, & qu’ils dévoient choifir le premier
homme qui s’avancerait en charrette vers le temple
de Jupiter. A peine a voit-on cette réponfe, que l’on
' vit paraître Gordius : il fut en effet proclamé roi.
Il confacrà fa charrette dans le temple de Jupiter.
Il attacha au timon un noeud fait avec tant d’art *
que,le préjugé général fut que quiconque déferait
ce noeud arriverait à la monarchie de toute
la terre. ,
Mydas, fils de Gordius, lui fuccéda : il amaffa
de fi grandes richeffes, qu’elles font pafîees en
proverbe. Strabon dit qu’il les dut à la découverte
de quelques mines. On prétend qu’Orphée lui
enfeigna quelques-uns des-myftères de fa religion.
La reine Hermadica eft célèbre par fa facette 8c
par fa beauté. Quant au proverbe, le roi Mydas
a des oreilles d'âne, on en donne plufieurs explications
: une des plus raifonnables, c’eft qu’il avoit
trouvé moyen de favoir ce qui fe difoit au loin d&
lui & de la reine, & que,l’on dit d’abord qu’il
avoit les oreilles bien longues, puis longues comme
un âne, puis enfuite des oreilles d’âne.
_ Gordius II fuccéda à fon père : il entoura de
murailles la ville de Gordium. Un de fes frères,
Ancharus fe rendît immortel par fon amour pour
fa patrie, en fe précipitant .à cheval dans une
vafte ouverture qui s’étoir faite à la terre.
Lityarfès fut un monftre de cruauté : il fut tué
par Hercule, & fon corps fut jeté dans le Méandre;
mais il ne régnoit pas fur tout le pays.
Mydas II fut roi de toute la Phrygie : il ne
fuccéda pas au trône ; il l’ufurpa. Il eft probable
qu’il n’y avoit pas alors de roi. Etant forti de la
ville accompagné de gens qui jouoient des iriftru-
mens, & qui, par ordre de fou maître, àvoient
des poignards fous leurs habits, les habitans de la
ville fortirent pour être témoins de cettè fêté. Les
conjurés profitèrent de cette circonftance pour fe
, jeter fur le peuple ; ils s’emparèrent de la ville ;
& firent proclamer Mydas I I , rai de toute la Phry-<
gie. Enfuite régna Gordius III.
Mydas III étoit regardé par les Grecs, comme
ayant été le premier prince étranger qui eut envoyé
des préfens à l’oracle de Delphes: cetoit
le tribunal.ou trône d’où partoient les oracles.
Sous Mydas I V , qui vivoit vers le .temps dé
Créfus ,
Créfus ; des peuplés feptentrionaux d’Europe, les
Galates chaffes par d’autres peuples, les Scythes
fe jetèrent fur l’Afie mineure , & s?en emparèrent
en partie. Il fe donna la mort de déftfpoir de ne
pouvoir réfifter à de fi puiffans ennemis.
Le fils de ce prince , nommé Adrafte, ayant eu
le double malheur de tuer d’abord fon frère à la
c luffe, puis l’un des fils de Créfus ,< chez lequel
il s’étoit retiré , accablé de douleur d’être deux
fois affaffïn, il devint fuicide & fe tua lui-même. En
lui finit la famille royale de Lydie qui devint une
province de Phrygie.
Quant à l’hiftoire de la petite Phrygie, comme
ce. n’eft réellement que la Troade , j’en parlerai à
l’article T r o a s .
Phrygia Salutaris. Sous le règne de Conf-
tantin, la Phrygie, grande province d’A f ie , fut
partagée en deux ; la fécondé eut le nom de
Salutaris, & comprenoit vingt-trois villes. La
Phrygie falutaire s’étendoit au nord & à l'eft de
la première Phrygie.
PHRYXI TEMPLUM & L ucu s, temple &
bois facré de l’Afie , dans la Colchide , félon Pom-
ponius Mêla.
PHTHELEON, ville de la Grèce, fur le golfe
Pegafeits , félon Pomponius Mêla.
PHTHEMBUTI, nome de l’Egypte, dont la
Capitale eft nommée Tava par Ptolemée.
PHTHENOTES, nome de l’Egypte. Ptolemée
lui donne Butos pour fa capitale.
PH THIA , port de l’Afrique, dans la Marma-
rlque, entre la grande Gherfonnèfe & Paliurus ,
félon Ptolemée.
Phthia , ville de l’Afie , au voifinage du Pont-
Euxin. Elle avoit été fondée par les Phthiotides
Àchéens, félon Euftathe.
PHTHIE. Il y eut une ville de ce nom dans la
province de la Theffalie appelée Phthiotides. Pro-
cop e (deÆdif. L. i v , c. y ) , dit que de fon temps
elle n’exiftoit plus. Il eft probable que c'étoit
cette ville qui avoit donné ton nom à la contrée
qui le portoit. Je crois que c’eft de cette contrée ,
&. non de la ville qu’Homère a dit : E'do-
CcûKciüi CcàTictvsipv ; Phthie abondante ■ en homme &
en troupeaux. ( 111. A. v. 155).
PHTHINOPOL1S , ville de la Thrace, félon
Sextus Ru fus, cité par Ortélius.
PHTHINTHIA, ville fituée dans l’intérieur de
de la Sicile , félon Ptolemée.
PHTHIOT1S , contrée de la Grèce, dans la
Theffalie : elle étoit au fud-eft, près de la Magnéfie.
Quelques auteurs la donnent à la Macédoine ,
mais c’eft pour un temps où la Macédoine, comme
divifion , comprenoit la Theffalie.
PHTHIRA, ou Phthiro , montagne de l’Afie
mineure, dans la Carie, félon Etienne de Byfance
8c Suidas.
PHTHIROPHAGI, peuples qiii habitaient fur
les bords du Pont - Euxin , félon Pomponius
, Mêla.
jGéographie ancienne. Tome /Z,
PHTHONTHIS, village de l’Egypte. Ptokmée
le place dans l’intérieur des terres.
PHTHURIS, ville de l ’Ethiopie, fous l’Egypte ;
félon Pline. Ptolemée en fait un village, & le
marque entre Autoba & Pifire, fur la rive occidentale
du Nil : il le nomme Phthur.
PHTHUTH , fleuve de l’A frique, dans la
Mauritanie Tingitane, félon Ptolemée.
PHUB1A , ou Phoebia , ville qui appartenoit
aux Sicyoniens, félon Paufanias.
PH UM ANA , ville de VAfie, dans la Baby-
lonie , au voifinage de l’Arabie déferte, félon
Ptolemée , qui la marque entre Chuduca 8c Ccefa.
^ PHUNDUSII, peuples de la Germanie , à
l’occident des Chali, félon Ptolemée.
PHUNON. Les Ilraélites allèrent camper datas
ce lieu, pour leur trente-fixième dation. Phunon
n’étoit pas encore compris dans l’Idumée ; mais il
étoit fur les frontières.
PHUPHAGENA , ville de l’A fie , dans la petite
Arménie, dans l’intérieur des terres, vers les
montagnes, entre Arana & Mardara , félon Ptolemée.
PHUPHATENSIS, fiège épifcopal de l’A fie ^
dans llfaur ie , félon les a&es du concile de
Nicée.
PHUPHENA , ville de l’Afie , dans l’intérieur
& au voifinage des montagnes de la petite A r ménie
, entre Ifpa & Arana, félon Ptolemée.
PHÜRGISATIS , ville de la Germanie, furie
bord ou Danube, entre Abilunum & Coridorgis,
félon Ptolemée.
PHURNITA, ville de l’Afrique, dans la Libye,’
félon Etienne de Byfance,
PHUSIANA , ville de l’Afie , dans l’intérieur
de l’A fly rie, entre Gomara & Jfone, félon Ptolemée.
PIIUSIPARA* ville de l’A fie , dans la petite
Arménie, entre Çianica & Éufimara, félon Ptolemée.
PHUT , contrée & fleuve de l’Afrique., dans la
Mauritanie Tingitane , félon Jofeph : ileneftaufli
fait mention par Pline.
PH Y C A R I l, peuple de la Sarmatie Afiatique "
félon Pline. 9
PHYCTEUM, nom d’une ville de la Grèce
dans le Péloponnèfe.
PHYCUM, lieu du Péloponnèfe , près du promontoire
Tanarum , félon Etienne de Byfance.
PHYCUS , promontoire 8c fortereffe de l’Afrique
, dans la Cyrénaïque , entre Aptuchi Fanum 8c
Apolio nia, félon Ptokmée.
PHYCUSSÆ, îles de la L iby e, félon Etienne
de Byfance. -
PHYCADUM INSULA, nom cTqne île que
Strabon donne aux Egyptiens.
PHYG E LA, ville de l’Afie mineure , dans
l’Ionie , félon Pomponius Mêla & Pline.
PHYLA,PHYLONa ow Pu y l e , bourgade de la
D d d d