
Première.
r , Ç Galilée.
Second* [ Traconite.
Troifième. f Ithurée.
\ Idutnée. -
L a n g u e .
E ft- il bien fur que les premiers Hébreux parlement
la langue qui porte anjourdhui leur nom?
Les plus favans rabbins affùrent que oui ; mais le
fait eft trop peu probable pour être admis fans autre
preuve que leurs affertions. Le rapport même du
hébreu avec le bas-breton ( i ) , indique une langue
antérieure à la langue hébraïque ; langue qui devoit
fe parler par les premières familles de l’Afie, de
l’Europe & de l’Afrique. C ’eft en éprouvant une
altération, indifpenfable à toute langue, que la
langue primitive fera devenue la langue hébraïque,
telle que nous la connoiffons.
Je n’entreprendrai point d’en donner ici une
idée , même comme ces détails font étrangers aux
connoiffances géographiques; & je renverrai à
l’article Hébraïque (langue ) du diâionnaire, grammaire
& de littérature.... J’obferverai feulement
ic i, i° . que par rapport à la langue écrite, les_
Hébreux écrivoient de droite à gauche ; 2®. que
les caraâères de leur écriture, que nous nommons
hébreux, font prefque généralement reconnus pour
être moins, anciens que les cara&ères dits famari-
tains ; 30. enfin, que pour lire cette écriture , on a
bèfoin que certaines lettres foient accompagnées
des points qui fuppléent à l’ufage des voyelles,
ou du moins que l’on fâche oit ces points doivent
fe trouver, afin de donner, à la plus graude quantité
des mots, le fens précis qu’ils doivent avoir,
félon qu’ils admettent telle ou telle voyelle. Au
rèfte, cette langue, quoique pauvre par les mots &
la défeéluofité de fes verbes, eft pleine de figures
8c de métaphores hardies, dues au génie de fes
écrivains.
R e l i g i o n .
Dogmes. Les principaux dogmes des Hébreux fe
rangent en treize articles.
i° . Croire qu’ il n’y a qu’un dieu qui gouverne le
monde.
20. Que Dieu eft un ; qu’il a é té , qu’il eft, &
qu’il fera toujours feu! Dieu.
I 3°. Que Dieu n’a point de corps, & qu’il ne
peut tomber fous les fens.
4°. Que Dieu eft le principe 8c la fin de toutes
chofes. 1
(1) Voyt\ le ProfpeSbis du favant ouvrage de M. le
Briganc, fur l’origiae des langues*
Ç®. Q u’il eft feul digne d’être adoré; à PexcltfJ
lion de tout autre.
6°. Que tout ce qu’ont dit les prophètes eft
vrai.
7°. Que les prophéties de Movfe font très-
certaines, & qu’il eft le premier des fages.
8°. Que Dieu a donné à Moyfe la loi qu’ils ont.
9°. Que cette loi ne fera jamais changée ni
abolie.
io°. Que les aftions 8c les penfées des hommes
font toutes connues de Dieu.
i i °. Que Dieu récompenfe ceux qui fuivent fa
lo i , 8c punit ceux qui la violent.
12°. Que le Mefîie doit venir.
I 3°. Que les morts reflufeiteront.
Outre ces dogmes, la religion renfermoit un
grand nombre de préceptes; les uns relatifs à la
religion même , tels que le fabath , les yêtes, les
obligations de. fe rendre au temple , les offrandes
commandées ou volontaires. Il y avoit des pré-
) ceptes relatifs aux ufages civils, tels que ceux qui
concernoient les naiffances, les mariages, les habits,
les maifons, la nourriture, les biens, les terres, &c, 8c
. dont je parlerai aux ufages.
Fêtes. Entre les fêtes des Juifs il y en avoit
qui fe célébroient chaque année, 8c d’autres qui
n’avoient lieu qu’après un certain nombre d’afi-
nées révolues.
i°. Les fêtes de chaque année peuvent être
divifées en fêtes ordinaires 8c fêtes annuelles.
Les fêtes ordinaires font. . . le fabath, qui tiroit
fon nom du mot hébreu fabath ou repos, qui duroit
depuis le coucher du foleil du vendredi, jufqu’aii
coucher du foleil du famedi, 8c que l’on obfer-
voit très-exa&ement.. . . Les néoménies, ou fêtes
de la nouvelle lune, dans lefquelles on offroit
des facrifices.
Les fêtes-annuelles étoient........ i° . la Pâque,
qui tiroit fon nom du mot hébreu pefach,ou
paflage.........qui avoit été inftituée en mémoire
de ce que Moyfe avoit rapporté au peuple, qu’un
ange parcourant les maifons en Egypte pour y
tuer les premiers nés, avoit épargné celles des
Ifraélites, marquées du fang de l’agneau immolé
à cette occafion.........8c qui duroit fept jours ,
pendant lefquels on ne mangeoir que du pain fans
levain : elle commençoit le 14 du mois de Nizan ;
le fécond jour étoit le plus célèbre.. . . 20. La
Pentecôte, appelée enfuitt fête des femaines, parce
qu’elle arrivoit fept femaines après Pâques; fête
de la moiffon, parce qu’alors 011 commençoit la
moiffon, 8c appelée aufli jours des premiers fruits,
parce qu’alors on offroit deux pains de froment
nouveau : la Pentecôte avoit été inftituée en mémoire
de la loi donnée fur le mont Sinaï.: c ’étoit
le fixième du mois de Nizan.. . . 30. La fête des
trompettes, qui fe célébroit le premier jour du
mois de T ifri.. . 40. La fêre des tabernacles , ou
fcénopagie, qui fe célébroit le 1 5 du mois de Tifri
en mémoire des tentes fous lefquelles avoient
habité les Hébreux dans le défert : elle' duroit deux
iours.. . . 5°- La fête des expiations, qui fe cele-
broir le dixième jour du mois de Tifri ; ce jour-
là feulement dans toute l’année, le grand-pretre
entroit dans le tabernacle.. , . 6°. La fête des forts.
Elle fut inftituée affez tard, 8c fe célébroit le 14
8c le 15 du mois d’Adar, en mémoire de la-revocation
de l’édit d’Affuérus contre les Juifs. . . .
70. Les fêtes inftituées à l’occafion des différentes
dédicaces du temple ; d’abord fous Salomon. : elles
avoient lieu le 13 du mois de Tifri ; puis confacrees
de nouveau par Zorobabel ; 8c la fête célebree a
cette occafion avoit lieu le 15 du mois dAdar .
en mémoire de la dédicace par Judas Macchabee,
la/fête étoit le 25 du mois de Kifleu.
2°. Les fêtes qui n’avoient lieu chez les Hebreux
qu’après un certain nombre d’années révolues,
étoient.. . i°. l’année fabbatique | qui etoit chaque
feptième année : alors on ne cultivoit pas les terres,
8c ce qu elles-rapportoient étoit pour les pauvres...
-2°. l’année du jubilé, qui arrivoit après fept fois
fept ans, c’eft à-dire , chaque cinquantième annee.
On Fannonçoit au peuple en •employant, au lieu
de trompettes, dès-cornes de belier.
Sacrifices 8c offrandes. I. On appeloit facrifice
l’immolation d’une victime, par laquelle la majefté
de Dieu étoit reconnue, le pèche expie 8c la juftice
divine appaifée.. . . On immoloitcinq efpeces d animaux
, le boeuf, la brebis, la chevre, la tourterelle
8c le pigeon, qui, tous dévoient etre fans défaut...
Ces facrifices étoient cruels 8c répugnans tout-a-fait
à nos .moeurs ; mais ils étoient communs a prefque
tous les peuples de l’antiquité. Chez les Hébreux,
on s’y prenoit de manière, en égorgeant l’animal, -
que l’on coupoit tout-à-la-fois la trachée-artere 8c
l’oefophage. On recevoir le fang dans une coupe ,
8c l’on en arrofoit enfuite le peuple'ron écorchoit
les vi&imes ; quelquefois on les brûloit toutes entières.
Tout le monde pouvoit offrir des facrifices,
excepté les Gentils ( c ’eft-à-dire, tous ceux qui ne
profeffoient pas la religion hébraïque). Mais un
prêtre feul pouvoit faire les cérémonies.. . . avant
îa conftruâion du temple, on faifoit les facrifices
à l’entrée du tabernacle ; lorfque le temple fut
.bâti, les facrifices fe firent dans le parv is ..... Il
n’y avoit que deux temps de la journée où fe
faifoient les facrifices; ceux du matin, au lever
du foleil ;, ceux du foir , lorfqu’il fe couchoit.. . .
Quoique j’aie parlé d’égorger des vi&imes, on distingue
cependant les facrifices des Hébreux en.
fanglans 8c non fanglans. Les facrifices fanglans
étoient l’holocaufte, dans lequel on brûloit la victime
; le facrifice de paix,, où l’on ne brûloit que
la graifle : l’épaule, &c. reftoient au prêtre le fa-
crihce pour le péché, foit pour le prêtre, foit pour
le particulier ; 8c le facrifice pour la faute, c’eft-à-
dire , pour celles qui avoient été commifes involontairement.
Les facrifices non fanglans confif-
toient en différens^ objets,, tels que. des'oifeaux,.
auxquels on rendoit la. liberté, en les laiffant envole
r, en gâteaux, en farine, & c .... Quant à la
manière de les offrir, il n’y avoit que l’holocaufte
dont on 11’emportât.rien; car il étoit permis de
manger les autres vi&imes dans le parvis du temple.
Quant à l’agneau pafchal, on l’emportoit toujours
pour le manger.
IL O11 diftinguoit entre les offrandes celles qui
étoient commandées par la loi 8c celles qui étoient
volontaires. Celles qui étoient commandées étoient...
les prémices des animaux 8c des fruits, les dîmes-
des*/ruits 8c des animaux, 8c même de l’argent :
chaque Hébreu qui avoit plus de trente ans payoit
chaque année un demi-ficlè.. . . Les offrandes vo lontaires
étoient quelquefois faites à l’occafion d’un
voeu, 8c ces voeux étoient quelquefois accompagnés
d’anathêmes.
Perfonnes facrées. En rapprochant les différentes
claffes des perfonnes regardées comme facrées par
la religion, on trouve, i°. les prophètes; 20. les
prêtres ; 30. les lévites ; 40..les officiers des fyna-
gogues.
'On appeloit prophètes, ceux auxquels- on croyoit
que Dieu avoit accordé,le don de prédire l’avenir.
I l y en a eu un affez grand nombre chez les
Hébreux. Les livres faints renferment les écrits de
quatre prophètes appelés les grands ; 8c de douze
appelés-/« petits ( 1).
Les prêtres dévoient être de l’une des vingt-
quatre familles de la tribu de Lévi ; mais le grand-
prêtre devoit être de celle d’Aaron.... *. Chaque
prêtre devoit être exempt de tout défaut corpor
e l ... . Pour fa confécration ..on. obfervoit, entre
autres cérémonies, de le conduire au pied de
l’autel, de l’y . revêtir de fes habits, 8c de lui
répandre de l’huile fur la tête nue...... Les fonctions
des prêtres étoient étendues* Elles confiftoient
à entretenir le feu fur l’autel confacré à. cet ufage,
à garder les vafes facrés, à offrir les facrifices r
à écorcher les vi&imes, à faire des afperfions d’eau
ou de fang fur le peuple, fur la vi&ime 8c fur le ,
livre de la lo i.. . à faire brûler l’encens fur l’autel,,
à foigner.les lampes, à placer les pains de propofi-
tion, à recevoir dans des vafes le fang des victimes,
6*c. Toutes ces^ fondions étoient remplies
par les vingt-quatre familles, fervant l’une après*
l’autre pendant une femaine : à Pâques, elles fe
réuniffoient tou tes...... Quant aux habits, ceux
des prêtres étoient affez fimples ; ils portoient des
caleçons de fin lin , une robe auffi de lin , 8c fi
jufte qu’elle ne faifoit aucun pli, une ceinture
8c une tiare. Le grand-prêtre étoit vêtu avec
plus de magnificence ; il portoit une robe d’hyaçinte:
qui lui defeendoit jufqu’aux pieds,. 8c au bas de-
(r) Les quatre grands prophètes font I f aïe ,Jérémie\ &’ .
Baruc.), Efchiel & Daniel.
Les douze petits font O zée, Joël , Amos, Abias, Jonas ,.
Michée, Nahum, Habacuc,.Sophonié.,, Aggée , Zacharie;
êt-Malachie*.