
On comptoît entre les villes de la Phthîotide
fbumifes à Achille, Tàebce, Echînus, Lamia, £ri-
neus, Coronea, M dilata , Thmmaci, Proerna, Phar-
falus, Eretria, Paracheloitee ( i) . Ce pays étoit divifé
en quatorze petits diftri&s différens : on Tavoit
nommé, comme la Dori d e , Tetrapolis, à jÜBjfe
de fes quatre villes, dont les principales étoient
Heraclea & Dryopis (2).
Vers la région (2ùæ«z, le long de la chaîne du
mont Æ * , étaient Acyphas (3) Parafopias ,
(Endadiz & Ànùcirrha, de même nom que celle
de la Locride.
Strabon obferve que le nom de Macédoniens
ou de Theflaliens étoit devenu fi recommandable,
que tous les peuples qui en étaient voifios, fe
rangeoient fous l’un ou fous l’autre.
Les Athamanes, les Æthices, les Talares fe difoieftt
TheiTaliens.
Les Orejlee, les Pelagones & les Elimiotee fe difoient
Macédoniens.
Le P indus étoit une très-grande montagne qui
avoit les Macédoniens au nord; au couchant, les-
Perrheebi; & au fud, les Dolopes (4) ; cette montagne
étoit de la Theflalie.
Strabon reprend enfuite la defcription de la côte
des poffçflions d’Achille. Du promontoire Ceneeum
(en Eubée) , jufqu’aux Thermopyles, il y avoit un
détroit de foixame'dix fiades de large ; des Ther-
mopyles à l’emnouchure^iu Sperchius dix fiades(5).
. Dé-là, jufqu’au Phalara, vingt fiades ; de P ha-
lara ï. Lamia (6) cinquante fiades de Phalara à
Echînus, cen.t fiades ; de cette ville à Cremajle,
dans les terres., & nommée auffi Larijfa, vingt
fiades.
On trouvoit enfuite la petite île Myonnefus,
puis Antron, qui avoit été dans les pofleffions de
Protéfilas,, anffi-bien que Phylace & Theboe, Alos,
Larijfa , Cremajle & Demetrium , à l’orient du mont
Othrys : cette dernière prit le nom dé Pyrafus :
elle était éloignée de Thcbee de vingt fiades. Au-
delà étoit Iton, avec un temple de Minerve Itonia :
elle étoit arrofée par le petit fleuve Cnarius.
Après Antron étaient, fur la côte , Pieieus &
Alos ,.puis. un temple de Gérés, & Pyrafus (7) ;
(1) Strabon obferve ici qu’il y avoit auffi un fleuve
chez les Phthiotes, qui portpit le nom d'Achdoüs.
(2) Je n’ofé pas affurer que Ce fou ici le fens de Strabon,
dont les détails géographiques me paroiffent obfcurs en
cet endroit.
(3) Elle, étoit dans la Doride. S.trabon avewit qu’il
nomme ces villes,.non comme appartenantes à un même
local, mais comme ayant été foumifes aux Dolopes., également
fournis à Pélée.-
(4) On prendra une idée plus jufte de cette diftrihution
de pays & de peuples en jetant les yeux fur la carte de
M. d’Anville.
(5) Ii faut croire qu’une connoiffance exafie du local
aéruël a déterminé M. d’Anville à.fuivre d’autres mefûres :
car il n’adopte pas le feqtiment de Strabon.
(6) J’adopte la conjecture de Paulmier de Grantemenil,
-car lemom ne fe trouve pas dans le texte.
(7} Détruite au temps de Strabon,
enfuite le promontoire de Pyrrha, & deux petites
îles dont une étoit Pyrrha; l’autre, D eue al ion :
c’étoit à-peu-près là que finifloit la Phthiotide.
2°; fw| entro^ enfuite dans la Magné fie & dans
la Pélafgidtide. propre.
Phera fervoit de bornes aux champs pélafgiques,
du côté de la Magnéfie, qui s’avance jufqu’au mont
Pelion, à cent foixante fiades. Pagafee était le port
de cette ville, qui en étoit à quatre-vingt-dix fiades*
lolcos, patrie de Jafon, fituée à vingt fiades,
étoit détruite depuis long-temps.
Tout près étoit Aphetee, & un peu au - deflus
Demetrias, fondée par Démétrins Poliorcète, fur
le bord de la mer, entre Pagafee & Nelia. Pour
peupler Démétrias, on avoit pris les habitans des
villes voifines ; favoir, Nelia, Pagafee, Ormenium,
Rhifus, Sépias, Oly^on, Bcebe , lolcos, qui étoient
devenues des villages de la dépendance de Démétrias
(8) : au temps de Strabon, cette ville avoit
bien perdu de fa puiffancé, Auprès de Bcebe étoit
un lac nommé Bcebeis. Le fleuve Naurus couloit
près de Demetrias.
Artémidore plaçoit dans le golfe Pagafceus l’île
de C'tcynethus, ayant une ville de même nom.
En face de la Magnéfie il y a plufieurs îles : les
plus confidérables le nommoient Sciaihus, Pepa-
rethus s leus, Halonefus, Scyros (9).
30. Strabon parle enfuite de l’Eftiæotide, qui
avoit autrefois porté le nom de Doride, Doris ;
mais les Perrheebi, qui avoient renverfé la ville
d'EJlieea (10 ), en ayant amené les habitans dans
cette contrée, elle en reçut fon nouveau nom.
Strabon y indique les villes fuivantes.
Tricca , vers le mont Pindus ; il y avait un temple
célèbre d’Efculape......... Ithome f nommée d’abord
Thome , fituée dans un lieu d’un accès difficile &
fort efearpé, entre Tricca & les trois villes fui-
vances.
Ces villes étoient Metropoûs , Pçlinnarn &
Gomphi.
Pharycadon (vers le fud-eft), était fur le Pénée,
dans l’endroit où fe rendoit le Curai;us.
Le Peneus, ou Pénée, avoit fa fource dans le
Pinde, à l’oueft, ayant laifle fur fa gauche Tricca,
Pelinceum & Pharycadon, il arrofoit les villes d’ Atrax
& de Larijfa; & après avoir reçu plufieurs fleuves
de la Theflaüotide , il paffoit par la belle vallée
de Tempé pour fe rendre à la mer.
Quelques auteurs plaçoient en ce lieu la ville
d'OEchalia, que d’autres mettaient dans l’île d’Enbée
& d’autres en Arcadie.
Les Perrheebi s’étaient étendus à l’eft (11). On
(8) Cette ville fut pendant affez long-temps le port des
Macédoniens.
(9) Cette dernière eft plus au fud d’un demi-degré , &
M. d’Anville place Icus tout près à l’oueft.
(10) M. d’Anville écrit Ifiuza.
(11) 'Puifque je parle ici des Perrheebi, ou Perrhèbes ,,je
dois ajouter avec Strabon, qu’ôppreflfés par les Lapithes,
trouvoit'
trouvoit, à quarante fiades, Atrax, la ville d’^r-
y g ÿ , appelée depuis Argura, fur le Pénée.
b^Onhon étoit regardée par quelques auteurs,
comme' étant la citadelle de Phalanna (1 ). Plus
loin étoient Larijfa, Oloojfon (2 ) , Elone (3) &
Gonntts, qui étoient des villes appartenantes aux
Perrhèbes : ces deux dernières étoient au pied du
mont Olympe, peu loin du fleuve appelé du
temps de Strabon Eurotas, & qu’Homère nomme
i Tuarefus (4).
Les Perrhèbes habitèrent donc auffi Cyphus,
Dodona & les lieux voifins du Titarefius.
Simonides comprend les Perrhèbes & les Lapithes
fous le nom de Pélafgiotes.
40. La Pélafgiotide, d’après cet auteur, s’éten-
doit au levant & ccmprenoit Gyrton (5) , l’embouchure
du Pénée, YOJfa, le Pelion , Demetrias,
les campagnes qui font de ce c ô t é Larijfa, Cra-
non, Scotujfa (6 ), Mopjîum, Atrax, les environs
des marais Nef on & Bcebeis.
Le Dotius Campus, ou Dotium, comme il eft écrit
fur la carte de M. d’Anville, étoit près de la Per-
rhébie, du mont OJfa & du lac Bcebeis, à-peu-
près au milieu de la Theflalie : il étoit entouré
de collines & # avoit été habité par les Atha-
manes (7).
A partir du promontoire Sépias, célèbre par la
défaite de la flotte des Perfes, en remontant la côte,
on trouvoit quelques lieux peu célèbres, tels que
Cajlhancea, village fur le bord de la mer, au pied
du Pélion ; puis Hynus (8).
Strabon obferve que la navigation eft difficile le
long de cette côte ; qu’il s’y trouve un golfe, au
^fond duquel eft la ville de Meliboea.
Strabon commence fon Liv. X par la defcription
de l ’Eubée; comme mon intention n’eft que de * 2 6 7
ils fe retirèrent vers les montagnes, foit du Pinde, foit
vers celles qu’habitoient les Athamanes, & celles qu’ha-
bitoient les Dolopes. Leur pays & ceuk d’entre eux qui
y relièrent, furent fournis aux Larijfai, habitant vers le
Pénée, & dans les plaines fertiles de ce pays.
1 ; ' (1) M. d’Anville a placé cette citadelle, mais ne l’a pas
nommée. C’eft le nom qui fe trouve dans Homère.
(2) M. d’Anville penfe que c’eft la même qui eft auffi
■ ilommée Perrhcebus.
» (3) Strabon dit que par la fuite elle prit le nom de Li-
i tnone ( ou Leimone ). Elle étoit détruite de fon temps.
I ' (4) M. d’Anville a diftingué ces deux fleuves.
[ (y)Strabon dit que les habitans de Gyrton furent d’abord
| nommés Phlegya ; & ceux de Cranon, Ephyri.
(6) Près de Scotujfa il y avoit quelques montagnes que
l’on nommoit Cyno Cephala à caufe de leur forme. Ce fut-
là que les Romains, aidés des Etoliens, défirent Philippe,
fils de Démétrius, roi de Macédoine.
(7) Car, dit Strabon, plufieurs d’entre eux avoient été
chafîés par les Lapithes vers le mont OJfa. D ’autres étoient
jufqu’à Herculaa & à Echînus; d’autrës enfin, & c’étoit le
plus grand nombre, s’étoient retirés à l’oueft, dans le
Pinde & dans le pays qui prit le nom A'Aikamania. Il n’en
reftoit prefque aucune trace au temps de Strabon.
.f f ! doit être le lieu nommé fur la carie de M, d’An-
Ville ,Hypfus.
Géographie ancienne* Tome IL
parler ici du continent de la G rèce, je vais pafler
à l ’Etolie ■ & à l’Acarnanie, qui fuivent dans cet
auteur la defcription de cette île.
Acarnanie. L’Acarnaniê étoit féparée de l’Erolie
par le-fleuvé Acheloüs (9 ), qui fut auffi appelé Thoas.
Les principales villes de l’Acarnanie font Anac-
torium,fituée dans;Une péninfule, peu loin d'Attium,
& Stratus, qui étoit fur VAcheloiis.-Emre cette
ville & la mer,, à égale diftancé, était Æneia.
Les autres villes étoient Phalerus , Alyfia , Leu-
cas (10) , Argos-Amphïlochicum, Ambracia.
Etolie. Dans l’Etolie étoient les villes de Calydon-
& de Fleuron, villes réduites à im état affez mifé-
rable au temps de Strabon. •
On avoit adopté l’ufage de divifer l’Etolie "en
deux; l’ancienne Etolie & TEtolie Epi&ète ou
Ajoutée.
L’ancienne Etolie s’étendoit depuis l’Acheloüs
jufqu’à Galydon, renfermant des plaines belles & fertiles
; elle s’étendoit jufqu’à la mer : ç’eft dans cette
partie que fe trouvoit Stratus Si Trachinium ( 11).
L ’Etolie Epi&ète étoit vers la Locride. C ’était
lin terrein raboteux & peu fertile. On y trouvoit
Naupaftus Sc Eupalium (12).
La plus grande montagne de l’Etolie étoit le
mont Chorax.
Dans le milieu du pays on trouvoirle mont Ara-
cyntkus 9 près duquel on avoit bâti la nouvelle
Fleuron. L’ancienne, qui était près de Calydon ^
ayant été détruite lorfque Démétrius l’étolique
ravageoit ce pays.
En partant du bord de la mër, on trouvoit,
au-deffùs de Molyona (13), les montagnes peu confidérables
de Thaphiajfus (14) & de Chalcis. On y
avoit bâti les deux villes de Chalcis (15) & de
Macynia.
Coriurn étoit près de l’ancienne Fleuron.
(9) Je ne donnerai pas la fituation de l’Etolie d’après
Strabon. M. d’Anville s’y eft conformé fur fa carte. On
y prendra une jufte idée de ce que dit l’auteur grec.
(10) Cette ville étoit dans file dé Leucada.
(11) Stratus étant fur la droite de l’Achéloüs, par oit fur
la carte devoir être attribuée à l’Acarnanie ; quant à Trachinium
, oh trouve fon nom écrit Trichonium fur la carte
de M. d’Anville, d’après Polybe , Paufanias, &c,. Auffi
croit-on que c’eft une faute de copifte dans le texte de
Strabon.
(12) Ces deux villes font attribuées par d’autres auteurs
à la Locride.
(13) Ville comprifédarisles limites de la Locride fur la
carte de M. d’Anville., & qui devoit, félon Strabon, être
de l’Etôlie Epi&ète. Cétte ville, auffi-bien que Macynia ,
avoit été bâtie depuis le retour des Héraclides.
(14) Comme M. d’Anville »’a pas ajouté au mot Tha-
phiajfusla lettre M,on croiroit que c’eft le nom du fleuve :
je crois devoir en prévenir.
(15) M. d’Anville l’a placée à l’extrémité,de cette montagne,
fur le bord de la mer. Ç’eft parce qu’elie étoit au
pied de la njontâgné, que fon la nommoit auffi, feloa
Strabon, Bypochalcist
G