
7®. On peut ajouter que la plupart des villes
grecques payoient tous les ans à celle d’Athènes
quelques mefures de grains.
Les droits' iitiles étoient,
i°. Celui que les citoyens des métropoles,
avoient de pouvoir faire des alliances, y contrarier
des mariages, fans que leurs enfans fuffent
réputés étrangers ( 1 ).
2°. Le droit de pouvoir acheter des terres ,
ou d’autres biens dans le territoire des colonies (2).
30. Le droit d’hofpitalité avoit lieu entre la
métropole 8c fes colonies.
Mais de plus, les métropoles avoient le droit
de donner des législateurs à leurs colonies , foit
pour y établir la forme du gouvernement, foit
pour l’y faire revivre lorfque quelques événe-
mens l’avoient renverfé.
Il paroît aufli que les métropoles pouvoient
envoyer de nouveaux citoyens dans les colonies,
& qu’ils enrroient en partage de biens avec les
anciens colons.
Toutes les fois que les colonies vouloient faire
quelque établiffement nouveau , elles étoient
obligées de demander un chef à leurs métropoles.
Il y a quelques exemples même que des généraux
furent tirés de la métropole.
Mais le plus important, fans contredit, c ’étoit.
celui de pouvoir exiger que leurs colonies les
fecouruffent en temps de guerre , foit qu’elles
leur envoyaient des foldats ou des vaifleaux,
foit qu’elles rcçuffent dans leur fein les citoyens I
de la métropole afliégée. Non-feulement on par-
tageoit avec eux les terres, mais on leur cédoit
la principale autorité.
Outre ces prérogatives communes à toutes,
quelques métropoles jouifloient de certains droits
particuliers, qui rendoient plus grande encore la
dépendance de leurs colonies. Ainfi, par exemple,
les Lacédémoniens gouvernoient par eux-mêmes
la ville d’Héraclée, tant pour le civil que pour
le militaire, & les magiftrats fe montrèrent fi fé-
vères, que l’on abandonna la ville. Ils. en ufoient
de même à l’égard de la colonie qu’ils avoient dans
l’îlê de Cythére.
Les Corinthiens gouvernoient. aufli la ville de
Potidéé, par des magiftrats nommés Epidemiur-
ges • on les y envoy oit tous les ans. La même
chofe avoit lieu entre plufieurs autres métropoles
& leurs colonies.
Gn voit par ce qui vient d’être dit, qu’il y avoit
entre les métropoles & les villes qu’elles avoient
fondées’, une alliance naturelle qui fubfiftoit réel(
1) Cet avantage étoit regardé comme très-important,
parce que’ lès villes grecques, fi jaloufes les unes des
autres, eftimoient fi fort leur droit de bourgeoifie,
qu’elles ne Tâccôrdoient que rarement.
(2) On fait que les villes ne permettoîent pas aux
citoyens de quitter leur patrie -, ni aux étrangers de venir
y fixer leur féjour, fans un çonfentemént public.
lement fans avoir befoin d’être marquée par.auciiiï,
traité pofirif. Et ce devoir des colonies étoit une
fuite fi naturelle de leur dépendance, que les
métropoles fe plaignoient hautement de celles qui
paroiffoient y manquer, 8c que même elles les qn
puniffoient avec la dernière rigueur, lorfqu’elles
étoient en droit de faire valoir leurs droits par la
force.
Mais enfin , tout n’étoit pas à la charge des'
colonies: les métropoles avoient aufli des devoirs
à remplir à leur égard. On peut d’abord entrevoir , '
dans le droit d’y envoyer des magiftrats, l’obli-,
eation de veiller à leur confervation, de leur
lervir de tutrice, fi l’on peut fe fervir ici de
cette expreflion, de les foutenir , de partager leurs
difgraces, de leur donner toutes fortes, de fecours.
dans la guerre, 8c de s’occuper en route occafion
de leurs intérêts : ce n’étoit qu’à c e prix que les
colonies leur dévoient hommage & obéiflance. Et
la négligence des métropoles à remplir ces devoirs,
mettoit les colonies en droit de fe fouftraire à
l’obéiffaiice qu’elles leur dévoient.
Le titre de métropole n’eut pas le même avantage
chez les Romains : quoiqu’ils multipüaflent
leurs colonies, il n’y avoit jamais qu’une métropole,
c’étoit Rome. Et comme elle étoit la première
ville d’un empire immenfe , elle ne voyoit
dans les habitans des colonies que des fujets.
E11 général cependant , on traitoit de métropoles
les villes que nous nommerions Capitales 9
celles où fe tenoient les aflemblées générales de
la province, où étoient les tribunaux en dernier
reffort.
Mais le droit de métropole fe conferva dans la
hiérarchie eccléfiaftique. L’églife d’Orient divifa •
d’abord fes prélats en métropolitains, en autocé-
phaies 8c en archevêques 9 qui tous étoient plus
que les évêques.
Le nom d’autocéphale a difparu, quoique la
chofe foit reftée. On appeloit ainfi les évêques
qui ne reconnoiffent que lautorité du patriarche ;
comme il en eft de quelques évêchés qui ne font
fuffragans d’aucun archevêque : car depuis les
métropolitains & les archevêques n’ont plus fait
qu’une même clafle , 8c ce 11’eft qu’autant qu’un
prélat eft archevêque, qu’il peut être métropolitain.
On peut voir à la fin de l’hiftoire Byfantine une
longue lifte de métropoles, qui fut publiée par
Andronique Paléqlogue-le-vieux. La Martinière l’a
inférée dans fon di&ionnaire, où l’on pourra le
voir aufli. Comme elle n’intérefle que les divifions
eccléfiaftiques, je crois qu’il fuffit ici d’y renvoyer.
Je remarquerai feulement que dans la Gaule,
fous Honorius, temps où la Gaule étoit diftinguée
des fept provinces, il y avoit quinze métropoles,
i° . Dans la Gaule : favoir,
Lyon , Lugdunum, dans la première Lyonnoife.
Rouen , Rotomagus, dans la fécondé Lyonnoife.
Sens, Senones, dans la Lyonnoife Sénonnoife,
Trê v e s , Trevtri, dans la première Belgique,'
Reims, Remiy dans la fécondé Belgique. Um
Mayence, Mogontiacum, dans la première Germanie.
Cologne , Colonia Agrippina , dans la fécondé
Germanie.
Befançon , Vefontio, dans la grande Séquanoife.
2°. Dans les fept provinces; favoir;
Vienne, Vienna-, dans la province Viennoife.
Bourges, Bmriges, dans la première Aquitaine.
Bordeaux, Burdïgala, dans la fécondé Aquitaine.
Eaufe ( 1 ) , Eluja, dans la Novempopulanie..
Narbonne, Narbo , dans la Narbonnoife première.
A ix , Aquce fextia, dans la fécondé Narbonnoife.
30. Dans la provincedes Alpes maritimes.
Embrun , Ebrodunum.
Metropolis , ville de la Sarmatie européenne.
Ptolemée , L. 111, c. $ , la place auprès
du Boryfthène , entre Serymum 8c Olbia. Pline,
L. î v y c. 12, la nomme Miletopolis.
.Metropolis, ville de la Phrygie, félon Etienne
le géographe. Ptolemée , L. v , c. 2 , la range
parmi les villes de Lydie 8c de Mcenie, au-deflous
de Jovis fanum.
Metropolis, ville de la grande Phrygie. Ptolemée
la place entre Peltce 8cApamea Ciboos. Etienne
le géographe connoît aufli cette ville.
Metropolis, ville delà Lydie , félon Etienne
le géographe.
Metropolis . ville de la Theflalie , félon
Etienne le géographe. Ptolemée, L. 1 1 1 , c. 13 ,
la donne aux Eftiotes. Tite-Live, L. x x x i i ,c . 13,
8c Jules Céfar, de bell. civil. L. 1 1 1 , c. 80 , en
font aufli mention.
Metropolis , ville de l’Acarnanie , félon
Etienne le géographe 8c Polybe.
Metropolis , ville de la Doride, félon Etienne
le géographe.
Metropolis, ville du Pont. Etienne le géographe
la donne aux MoJJynoeci.
Metropolis , ville de la Scythie, félon Etienn-e
le géographe.
Metropolis , ville de l’Eubée félon le même.
Metropolis , ville de la haute Theflalie.
Etienne le géographe la diftingue d’une autre ville
de même nom dans la même province. -
Metropolis , ville de l’Afie mineure , dans.
l ’Ionie , fituée entre Ephèfe & Colophon , au
nord-eft de cette dernière. Cette ville peu connue
a cependant été nommée par plufleurs auteurs
anciens. On en voit encore quelques ruines.
( 0 Cette ville d’Eaufe n’eft pas précifëment celle qui
avoit le titre de métropole -, c’étoit E lu fa , capitale des
Ehifates , placés dans l’Aquitanie , entre les S o t ia t e s , au
nord, & les A u f c i -, au fud. E lu fa ayant été détruite par les
Normands, l’évècjue d 'A u f c i ou à 'A u c h , monta à la dignité
de métropolitain. L'ancien emplacement d'E l u f a porte
la nom de Cintre j mais Eaufe eft tout grès.
M e t r o p o l is , ville del’Ifaurîe, félon Ortélius;
thefaur. qui cite lé concile de Nicée, où on voit la
foufeription deSylvanus nuett’opolitànus ex Ifauriâ
METROUM. Il eft parlé.. don lieu * ou d’une
ville de ce nom dans Arrien , P è rip l. p . 1 4 , qui le
met dans la Biihynïe, fur le Pom-Euxin, & dit
qued’Héraclée à Metroum , il y avoit quatre-vingts
liades, & quarante ftades de Metroum à Po/idium.
M E T U B A R 1 S ,.îi.e de la P an no n ie fé lon
Pline , L . 1 1 1 , £..-2 7.
METULUM, ville des Japydes. Appien , m
lllyric. lui donne lé titre de métropole du pays :
il ajoute qu’elle eft fmiée fur une montagne cou-'
vertes d’arbres, & qu’elle eft bâtie fur deux élévations
, partagées par une petite vallée. Diort
Caflius en parle, L . x l i x - , p . 4 1 2 ., Strabon ,
L . r u , p . 4 , dit qti’Augufte'fut bleffé en l’aflié-
geant, qu’il la prit, leur impofa des loi* fi dures
qu’ils aimèrent mieux fe brûler avec leur ville que
de les fubir.
MEVANIOLA , ville de l’Italie , chez les
Sénonois.
M E V IAN A , ville de r ita lie , dans l’Umbrie
au fud-otieft de Fulginium. Ptolemée la donne aux:
Viiumfcres $ peuple, qui hzbitoit dans la partie
orientale de rUmbrie.
ME ZAI, ou Maza e i , peuple de l’Illyrie ,
lèlon Ptolemée & Pline. Ce dernier écrit Me^a!.
M IA , bourg dé la Paleftine, au-delà du Jotir-
dain t félon Jofeph, a titiq. L . x x , c. 1.
MIACUM , ville'de l’Hifpanie , félon l ’itinéraire
d’Antonin à où elle eft marquée entre Segovia
& Complutum.
Elle étoit fituée prefqu’au fud de Segovia:
M LED I I , peuples de l’Afrique propre. Ptolemée
, L. i v , c. 3 , les met au-deflùs des Mufinù
MIAS J village de Syrie , pour lequel il y eut
difpute entre les Juifs & les habitans de Philadelphie.
MIAZENA , ville de l’A fie , dans la Mélitène J
entre des montagnes & le fleuve Mêlas, près &
à l’occident de l’Euphrate, vers le ^7= degré 40
minutes de latitude.
MIBIARiCENSIS , fiège èpifcopal d’Afrique t
dans la Byzacène. Parmi les évêques qui fouf-
crivirent à la lettre adreffée à l’empereur Ç ont
tantin , on trouve Joannes mibiarcerijis.
MICERIANUS , fiège èpifcopal, dont il eft
parlé dans la première décrétale du pape Félix ,
difl. 1.
MICHENAS, au fud de Grefna,. & au nord
de Jérufalem.
MIDACUM , ville del’À fie, dans l’Arménie,
à ce que croit Ortélius , qui cite Curopalate.
MIDÆUM, ville de l’A fie , dans la partie fep-
tentrionale de la Phrygie falutaire.
MIDAILJM, ville de la grande Phrygie, félon
Ptolemée, L. v , c. 2, qui la place entre Vorylaum
8c Tricomia, Dion, Caflius., L. 49, p, 403. Etienne