
3 6o M E G ville de toute la Grèce. Au refie, dit Pau fa ni as
en finiflant cet article , « fi cette ville efl tombée
» d’un fi haut degré d’élévation , je ne m’en
» étonne pas ; la fortune fe joue également des
» plus grandes chofes & des plus petites; &
m fort ou foible, rien ne réfifle à fa pùifTanoe ».
Paufanias rapporte qu’il y avoit eu près du
théâtre de cette v ille , un temple de Vénus,
dont il ne fubfifloit plus que la partie antérieure ,
avec trois flatues, dont, l ’une étoit de Vénus
Uranie.
Me g a lo po lïSj île qu’Etienne de Byfance place
fur la L y cie, contrée de l’Afie mineure.
Me g a l o p o l i s , ville d’Afrique , dans le territoire
de Carthage, félon Diodore de Sicile. Megalopolis, nom félon Etienne de Byfanced. 'une ville de l’Ibérie,
MEGALES1U M , lieu d’Afie, félon Varron,
X. F , de lingua latîna.
MEGALLÆ , peuple des Indes. Pline^ X. v i ,
c. 20 , les place au-deflbiis des Ceji & des Cetrï-
boni.M
EGANITAS, fleuve du Péloponnèfe , dans
l’Achaïe, félon Paufanias, qui dit qu’il arrofoit
le territoire à'Ægium, & qu’il fe jettoit dans la
mer au fud-ouefl du golfe de Corinthe.
MEGARA ou Me g are , capitale de la Mégaride
ou territoire des. Mégariens, compris ordinairement
dans l’Attique, borné à l’efl par des
montagnes : la Mégaride s’étendoit à l’ouéfl juf-
qu’à la moitié de l’iflhme de Corinthe,
Cette ville avoit d’abord porté le nom de
Nifa, d’après Nifus, fils puîné de Pandion & frère
d’Egée ; elle étoit échue à ce prince dans le partage
que Pandion fit de fes états entre’ fes deux
fils. Quant à l’origine de fon nom de Mégare ,
il y avoit trois fentimens différens. i ° . Nifus •
étant afiiégé dans la ville par Minos, un chef
des Béotiens , nommé Mégarius , vint au fecours
du roi Nifa. Mais il fut tué & enterré fous les
murs de la v ille , à laquelle, par reconnoiffance ,
Nifus donna dès-lors le nom de fon malheureux
allié: tel étoit le fentipient des Béotiens; 2°. les
gens du pays difoient que les anciens temples élevés -
chez eux à Cérès fe nommoient M égare 3 d’où Je
nom étoit refié à la ville ; 30. on donnoit à Hercule;
une femme nommée Megara, & peut-être le nom
de la ville n’éroit-il que celui de cette princeffe.
Sous le règne de Codrus les peuples du Pélo-
ponnèfe ayant déclaré la guerre aux Athéniens,
.& échoué dans leur entreprife, en s’en retournant
ils. prirent Mégare qu’ils peuplèrent de
Corinthiens. De-là vint que l’on trouvoit à Mégare
la langue & les ufages des Doriens.
' Outre la ville il y avoit deux citadelles dont
nous parlerons bientôt.
On voyoit à Mégare, 1«. un aqueduc magnifique
, ouvrage admirable par fa grandeur &
la beauté de fes colonnes, confirnit par Théagène,
tyran dç Mégare ; 20. auprès de l’aqueduc une
M E G
fîatue de Dian,e proteElnce, lors de l’invafion des
Perfes fous Mardonius ( en 400 ). Pendant que
ce général étoit à Thèbes, des troupes qu’il avoit
envoyées en avant voulurent l’aller rejoindre;
mais l'urprifes par des ténèbres^paiiTes, elles prirent
quelques rochers pour un corps d’ennemis, &
11e ceilèrent de tirer deflùs leurs flèches que quand
cette arme-vint à leur manquer. Au retour de la
lumière , les Mégariens les furprirent prefque fans
défenfes & les maffacrèrent jufqu’au dernier: tel
efl le miracle que l’on attribuoit à la proteflion
de Diane ; 30. les flatues des douze grands dieux
attribuées à Praxitèle ; 40. plus loin un bois con-
facré à Jupiter Olympien, dans lequel étoit une
fîatue de ce dieu ayant le vifage d’or & d’ivoire,
& le refie du corps de terre cuite. Sur la tête
de cette fîatue étoient les heures & les parques,
emblème., comme tout le monde le fait, ajoute
Paufanias, de la puiffance du dieu auquel le temps
& les deflinées obéifTent ( Pauf. in Attica , c. 40 ).
Mais fans manquer à la confidération que l’on
doit au témoignage de cet auteur, ne pourroit-
011 pas conjeéturer qu’en mettant les parques &
les heures fur la tête du dieu , on avoit voulu indiquer
que le deftin & le temps étoient des puif-
fances encore fupérienres à celle de Jupiter? C ’efl du
moins notre fentiment, & en ce point il efl conforme
à l’opinion des Grecs du temps d’Homère ; 50. fur
le chemin qui conduifoit à l’une des citadelles de
Mégare appelée la Carie ( Voyeç ce mot) , étoit
un temple de Bacchus le nofturne ou Nyételius ,
un autre de Vénus l’attrayante ou Spiurophia ;
une chapelle dédiée à la Nuit , où elle rendoit fes
oracles ; un temple à Jupiter le Poudreux ; deux
flatues ; l’upe d’Efcnlapç, l’autre de la Santé ou
d’Hygéia , faites pâr Briexis ; enfin un temple de
Cérès, appelé 1 e Mégaron', 6°. au nord de la citadelle
, & allez près du temple dé Jupiter Olympien
, étoit le tombeau d’Alcmène, qui, étant partie
d’Argos pour aller à Thèbes, mourut en chemin
; 70. le tombeau d’Hyllus, fils d’Hercule, tué
par Echeufus dans la première expédition des
Héraclides, fous le règne d’Atrée , qui monta fur
le trône de Mycène (en 1291) ; 8°. un temple
d’Apollon & de Diane, confacré par Alcathofis,
Ce héros-^étoit fils de Pélops ; de fon temps un lion
’ mônfîrûèui faifoit de grands ravages fur le mont
Cithéron : ' il avoit même mis en pièces le jeune
Èvippus, fils du roi Mégareus, dont l’autre fils,
nommé Timalque, avoit été tué par Thèfée.au
fiège d’Aphidna , où il avoit fuivi Caflor &
Pollux. Mégareus , privé de l’appui qu’il efpè-
roit de fes deux fils, promit fon royaume & fa
fille en mariage à quiconque tuçroit ce lion qui
ravaeeoitle pays. Âlcatjioüs fe préfénta, tua le
lion , époufa la princeffe, & maître du royaume ,
il bâtit le temple dont on vient de parler, comme
un monument de fa recorinoiffance.Tous ces faits,
félon Paufanias, avoient peine à fe concilier avec
le refie de la chronologie grecque ; & les iMégah
rèeft$
M E G
rêens, ajoute-t-il, fe trompoient moins qu’ils ne
cherchoient à tromper les autres ; 90. Je tombeau
d’Hippolite, reine des Amazones, entrées dans la
l’Attiquepour avoir Antiope, enlevée par Théfée.
Mais cette troupe ayant été vaincue , Hippolite qui
la conduifoit mourut de douleur à Mégare; io°. le
tombeau de Thérée , ce barbare époux de Progné
qui régnoit, non dans la Thrace, comme le dit
Ovide (v o y q ce mot ) , mais à Daulis, dans la
Phochide. L’hifloire ajoute , qu’après qu’il fe fut
donné la mort, Progné & Philômèle fe retirèrent
à Athènes, où elles paffèrent le refie d’une vie
languiffante dans la douleur & l’ennui.
Dans la fécondé citadelle de Mégare, nommée
citadelle d’Alcathoüs , on trouvoit-le tombeau de
Mégareus, dont il a été parlé plus haut. Au haut
de la citadelle étoit un temple de Minerve, où |
l’on, voyoit une fîatue de cette déeffe, dont le
corps étoit doré, excepté le vifage, les pieds &
les'mains qui étoient d’ivoire. Entre autre flatues
qui fe trouvoient encore dans la citadelle, on en
remarquoit une toute d’ébène & d’un fort beau
travail.
Dans la rue qui conduifoit au Prytanée, on
voyoit un tombeau que l’on difoit être celui d’Ino,
& les Mégaréens prétendoient qu’après qu’elle fe
fut jettée à la mer avec fon fils Mélicerte ( voye^
le mot Megarii ) , elle fut portée fur les côtes de
la Mégaride, où deux princeffes lui donnèrent la
fépulture : félon la même tradition ils furent les
premières à lui donner le nom de Leucothoé. On
croyoit dans le pays pofféder auffi le tombeau
d’Iphigénie. Adrafle accablé de vieilleffe & de douleur
de la perte de fon fils Egialé, revenant de l’expédition
de Thèbes, finit fes jours à Mégare, où l’on
voyoit fon-tombeau. Près de-là étoit la pierre
Anacletra ( voye% Eleusis) : 1e tombeau de Co-
roebus ( voyqTRiPODisCus ) étoit dans la place
publique de Mégare, & ce héros y étoit repré-
fenté tuant ce monflre de l’Argoliae.
L ’athlète Orfippus , q u i, auffi habile à la courfe
qu’à la tête des armées, puifqu’il fut général des
Mégaréens, avoit fon tombeau dans le même lieu.
C e fut lui qui laiffa tomber fa ceinture, continua
fa courfe & remporta le prix. On admira dans le
temps que ce petit événement ne l’eût pas retardé.
Paufanias conjeélure qu’il pouvoit très-bien s’y être
attendu, & l’avoir fait exprès afin d’aller encore
plus vite. Il y avoit encore à Mégare quelques
temples, & plufieurs flatues moins confidérables.
(Pauf. in Attica ) , c. 39-44. Megara, ville fur la côte orientale de laSi-
• elle, dans le golfe de Mégare,. autrement nommé
XipJionius , au nord de Syracufe. Elle avoit été
nommée auparavant Hybla, à ce que remarque
Strabon, L. v x , p. 267. Pline, X. 1 1 1 , c. 8 , la
nomme Megaris. ' Megara , lieu ou ville de la Macédoine , félon
Plutarque, in Pyrrko. Etienne de Byfance la place
dans la Theflalie.
Géographie ançimui 1 Tome //,
M E G 3 6 1
M e g a r a . Etienne de Byfance met une ville
de ce nom dans la Moloffide. Megara , ville de l’Illyrie, félon Étienne de
ByMfanecgea. ra, nom d'une ville du royaume de
Pont, félon Etienne de Byfance. Megara , ville de l’A f ie , dans la S y r ie , & -
de la dépendance d’Apamée, félon Strabon. Megara , ville de la Grèce , dans le Pélopo-;
nèfe, félon Ariftote.
MEGARI, peuple des Indes, aux environs du
fleuve Indus, félon Pline, X. n , c. 20.
MEGARICUM , bourgade de l’Afie , dans la
Biihynie, félon Etienne de Byfance.
M EG AR II, les habitans de Mégare, peuples de
Mégaride , à l’oiieft de la partie feptentrionale de
l’Attique. On n’a pas grand détail fur leur hifloire.
Il y a même différens fentimens fur l’origine de
leur nom ( voyc\ Me g a r a ) ; ils avoient d’abord
été fournis aux rois d’Athènes , enfuite ils eurent
quelques rois particuliers, à compter de Nifus, fils
de Pandion, auquel fon père avoit donné ce royaume
en partage. ( Paufanias in Attica, c. 39 ). Hypérion,
fils cl’Agafïiemnon, & roi de Mégare , ayant été
tué par Suridion , à. caufe de fon avarice & de
fon arrogance, les Mégariens ne voulurent plus
avoir de ro i, ni obéir conflamment à l’autorité
d’un feul. Ils créèrent un magiflrat annuel .'dans
le même temps Efymnus, le plus confldérable d’entre
eux , alla à Delphes , afin de fayoir de l’oracle
par quel moyen pourroit profpérer fa patrie;
Il fut répondu qu’ils feroient heureux tant qu’ils
obéiroient à plufieurs ; afin d’imprimer plus de
vénération pour le nouveau tribunal que gl’on
alloit ériger, les Mégariens renfermèrent dans
leur fénat la fépulture de leurs anciens héros,
lefquels étoient cenfés les conduire encore après
leur mort. (.Paufanias in Attica, c. 43). Ayant été
dans la fuite fournis par les Athéniens, ils figurèrent
peu dans les affaires de la G rèce, & tombèrent
dans une extrême pauvreté, après avoir
eflùyé le fort général de la Grèce, & paffé au
pouvoir des Romains.
MEGARIS, la Mégaride , contrée de l’Attique-
Voyez Megara & Megarii.
Cette province, entourée de montagnes de trois
côtés, avoit au fud le golfe Saronique vers i’if-
thme de Corinthe : on y trouvoit de cette belle pierre
blanche appelée échinite y formée de coquillages
pétrifiés. - ■ Megaris , ville de l’Italie, dans la Campanie','
félon Pline, qui la place entre Naples & Pau fi-
lipe.
MEGARSUS, rivière de la Scythie, félon Strabon
, cité par Ortélius. Megarsus, fleuve de.l’Inde,5 qui fe déchargé
dans Y Indus, félon Denis le Périégète, v. 1149. Megarsus , nom d’une ville de la Sicile ^
félon Etienne de Byfance. Zz