
corrompre. Tl y avoir afiffi dans ce même qifar-
tier une chapelle de Vénus, & un autel de V é nus
Epitalaria.
Dans le douzième quartier , il y avoit une
rue dite Veneris Alma, & une chapelle de Vénus,
fous le même nom.
Il y avoit en outre un temple de Vénus Vie-
trlx 9 & un autre de Vénus Lubentina.
Il y avoit auffi à Rome , «m - pied du mont
Palatin , temple de Vénus & de Rome.
A arien , fier de cet ouvrage , en envoya le plan à
Apollodore, fameux architeéle.
ROMANI, {les Romains.') Quoique les Iiifto-
rïens fe foient occupés de nous faire connoître
ce peuple célèbre , je ne puis , fans manquer à
1 uniformité du plan que j’ai adopté , ne pas
donner au moins une idée de fa conftitution.
politique. Je m'aiderai beaucoup de l’excellente
introduction que M. le préfident de Broffes a
mife au commencement de fon hifioire de la République
romaine.
Rome exiftoit à peine , que Romulus, fon
fondateur, s’occupa des foins de fon gouvernement.
Les difpofitions qu’il fit dès ce commencement
furent fi fages, que la plupart fubûftèrent
autant que la république.
Première divijion. Romulus divifa fon peuple
en trois tribus , & chaque tribu en trente curies.
Sénat. Pour former le tribunal qui devoit gouverner
la nation , il donna ordre aux trois tribus
de nommer chacune trois perfonnes des plus
confidérables d’entre elles , ik aux trente curies
d en nommer pareillement chacune trois, ce qui
fait quatre-vingt-dix-neuf fujets,auxquels il ajouta
im centième. Ce corps fut appelé fénat (i)-y
c eft-à-dire affemblée de vieillards : ceux qui le
compofoient, ou qui y furent ajoutés depuis ,
furent compris avec leurs familles fous le nom
de patriciens ; le refie du peuple demeura compris
fous le nom de plébéiens. A ce nombre de
cent, Romulus , après la jon&ion des Sabins aux
Romains , en joignit cent autres de cette nouvelle
nation : pn les appelle patres conferipti, ou
ajoutés. Tarquin l’ancien en créa encore cent
autres; ce qui fit en tout trois cens fènateurs.
C e nombre fubfifia jufqn’au temps de Sylla ou
des Gracques ; car les avis font partagés. Alors on
introdùifit dans le fénat trois cens chevaliers.
Sous Céfar ce nombre alla jufqu’à neuf cens, &
ils ne furent pas trop bien choifis. Il y eut en-?
core quelques changemens. Enfin Augufie en
réduifit le nombre à fix cens.
Tant qu’il y eut des rois à Rome, ce furent
eux qu^ nommèrent aux places vacantes du fénat.
Après leur expulfion, les confuls propofè-
rent aux afiembîées du peuple un certain nom-
(t) Du mot latin fçnis.
[ ^ * P f rfo,nnes.'Parmi lefquelles le peuple clioi-
I j1 01t* Apres linflitution des cenfeurs, ce droit
eur demeura dévolu. Tous les cinq ans ils faiotent
*e dénombrement du fénat, & nommoient
cle nouveaux fujers en place de ceux qui étoient
morts dans cet intervalle, ou qui s’étoient rendus
indignes de leur rang. En faifant cette nomination
, les cenfeurs avoient égard à la bonne
réputation, à la naiflance, à l’âge : on n’y ad-
mettoit pas non plus de race d’affranchis. Du
re e , tout citoyen romain , ou de villes municipales,
pouvoient y être admis, fans pour cela
devemr patricien, titre réfervé aux feules fc-
j ^1^ ltut^on* Ordinairement ce choix fe
tailoit flans ) prdre des chevaliers, où les fils des
îènateurs etoient phligês de reflet jufqu’à l’âge
prelcrir pour pouvoir monter au rang de lenrs
amilles. Il falloit aufii avoir un bien-fonds, afin
que la dignité du rang ne fût pas avilie par la
bafleiie de la fortune.
Les fènateurs-fe diftinguoiem du refie des citoyens
par leurs habillemens., garnis de larges
boutons plats, couleur de pourpre. Outre le
nombre de gens qui compofoientie fénat, ceux
qui exerçoient les grandes dignités de l’état ou ‘
magifiratnres curules, s’il arrivoit qu’ils ne fuf-
ent pas fènateurs, continuoient, même après
leur magiftrature, a avoir droit d’entrer au fénat,
oc. voix délibérative ; mais fans jouir des privilèges
des fènateurs, jufqu’à ce que les cenfeurs
les y euiîlnt formellement agrégés. Les magif-
trats non curules avoient aufii le droit d’entrer
au fénat pendant l ’année de, leur charge feule:*-
ment, mais fans voix délibérative.
Le fénat ne s affembloit jamais que dans des
endroits facres par eux-mêmes, ou confacrés par
- les augures, tels que des temples ou des bâti—
mens publics, construits exprès, & nommés cours
( curiæ ). D e - là vient qu’on appeloit fouvent le
fénat curia, doù efi venu notre mot cour, pour 15
defigner les tribunaux fupérieurs. Romulus affeék
le temple de Vulcain aux affemblées du fénat.
Le roi Hpfiüius le çranfporta dans la cour Hof*
tilie, qu’il avoit fait bâtir à ce deffein , & qui
fut brûlée par le peuple, lors du tumulte excité à
la mort de Clpdius. I)epuls l’abolition de la
royauté , pn les tint indifféremment dans les
temples de Jupiter Stator, de Mars, de Caftor,
de la Concorde, de la Foi -& autres, ou dans les
cours Hoflilie, Julie & Pompéia ; mais toujours
dans l’enceinte de la ville , fi ce n’eft lorfqu’il
falloit donner audience à des ambaffadeurs étrangers
Alors le fénat s’affembloit dans le temple
de Beilone, hors de la v ille , tant parce que ce
n étoit pas la coutume d’écouter dans Rome ceux
qui venoient de la part d’iifl peuple ennemi,
qu’afin d’y pouvoir donner féance aux généraux
d’,armées , qui n’avoient pas la permiffion d’en,
trer dans Rome avant d’avoir dépofé Je commandement.
On le convoquoit par la déclaration du mng'f-
trat principal, ou par la voix du crieur public.
Ce droit appartenoit feulement aux grands ma-
giftrats. Mais prefque toujours c’étoit le conful
qui étoit de fervice en ce moment, qui affem-
bloit le fénat, rapportoit & prenoit les voix.
Le conful, après avoir fait fon rapport, re-
Cueilloit les fuffrages, à commencer par le prince
du fénat, lequel étoit afîis à la première place.
C ’étoit le comble des honneurs & le couronnement
de toutes les dignités. _Son origine eff aufli
ancienne que celle du fénat.'Du temps de la ri-
publique , il étoit nommé par les cenfeurs. Il
paroît que cette place n’étoit pas à vie. On y
nommoit à chaque dénombrement........ Quand
itn: fénateur parloit, quelque chofe qu’il dît ,
quelque fujet qu’il traitât, on ne pouvoit l’interrompre
tant qu’il vouloit parler. Ceci étoit inventé
pour arrêter des délibérations fouvent préjudiciables
au bien public; car nulle affemblée du fénat
n’étoit valide après le foléil couché. Au refie
ou penfe aifément que dans une affemblée auffi.
nombreufe , chaque fénateur ne s’avifoit pas
d’opiner. Ils donnoient ordinairement leurs voix
per difcejjionem. Les fènateurs fe féparanr en deux
bandes , alloient fe ranger autour de celui qui
avoit ouvert l’avis dont ils faifoient choix.
Quelquefois auffi on opinoit par acclamation.
^ Le fénat é toit, pour ainfi dire , famé de la
république, comme le peuple en étoit le corps.
11 avoit le détail du gouvernement, & les ma-
gifirats étoient fes miniflres. Sa profonde politique
étendit par tout le monde connu la puiffance
de Rome , & arrêta pendant long-temps l’effet des
divifions qui ne cefîerent de l’agiter.
Outre les affaires du gouvernement, le fénat
comioiffoit des affaires de droit divin & de
droit public, qui' en font une dépendance. Quoique
le conful & le préteur euffenr le pouvoir de
juger feuts les caufes des particuliers , le fénat
ne latffa pas d’en juger auffi une partie par com-
mtffatres nommés ou tirés au fort, jufqu’au temps
ou C. Gracchus leur enleva ce droit pour le
transférer aux chevaliers.
Chevaliers romains. Les chevaliers tiroient leur
origine des gardes du roi, que Romulus créa au
nombre de trois cens , ehoifis dans les trerne
curies. Il en forma trois compagnies de cent chacune.
Tarquin l’ancien les mit depuis à deux cens
hommes. Dans le temps de la république, ils fu-
' P $ | P comme les premiers d’entre les
plébéiens; & leur nom de chevaux-léeers (ce-
/ères) fut changé en celui de chevaliers ( équités).
Le public leur entretenoit un cheval pour le fervice
«rd.na.re de 1 état. On les diftinguoit par l’anneau
qu ils porto.ent au doigt, & par leur habillement
garni de petits boutons plats, couleur de pourpre.'
Les cenfeurs en faifoient la revue, & en nom-
mo.ent de nouveaux en place de ceux qu’ils
cabotent, ou qu ils tiroient pour fuppléer au
nombre des fènateurs. Leur fortune, plus aifêe
que celle du refte du peuple, les mit en état de
prendre à ferme tous les revenus de l’état, qui
leur valurent bientôt de grandes richeffes, en
même^ temps qu’une grande confidération. Juf-
ques-là néanmoins ns n’avoient été que les plus
apparens des plébéiens; lorfqu’en 630 C. Gracchus
, tribun du peuple , entreprit de faire une
information générale des malverfations du fénat.
En effet, il réuffit à transférer aux chevaliers le
droit de juger les affaires , & les faire nommer
commiffaires de l'information contre les fènateurs.
Cette ordonnance de Gracchus les tira tout-à-
fait depuis des plébéiens. Ce ne fut que dès-
lors qu’ils commencèrent à former un ordre mitoyen
entre le fénat & le peuple. Mais en 662,
le fénat, outré de l’autorité que les chevaliers
avoient acquife à fon préjudice, s’efforça faire
abolir l ’ordonnance de Gracchus. Enfin le préteur
L. Cutta compofa les féances des juges de membres
pris dans les trois ordres , les tréforiers de
la guerre ou intendans du tréfor ( iribuni ara-,
ni ) y repréfentant l’ordre du peuple.
La puiffance des chevaliers s’accrut à proportion
du gain qu’ils firent dans les fermes générales
, & leur crédit fut encore porté à lin
point plus, haut par Cicéron. Ce conful affeélion-
noit particuliérement cet ordre dans lequel il
étoit né. Les jeunes gens de famille fénatoriale
reftoient dans l’ordre des chevaliers jufqu’à l’âge
requis par les loix.
i Peuple^ romain. Le peuple proprement dit
c’eft-à-dire tour citoyen qui n’étoit ni fénateur ni
chevalier, au temps où ceux-ci faifoient un ordre
à part , formoir le troifième ordre de la république.
Sur quoi il faut faire cetre remarque
que lorsqu’on dit le peuple romain ( populus) ,
on entend la nation en général; & qu’en parlant
du peuple ( plebs) , on doit l’entendre du
troifième ordre feulement. Ce n’eft pas que ces
deux expreffions ne reviennent au même dans le
fond, puifque les fènateurs & les chevaliers par-
îicipoient tous perfonnellement aux opérations
dépeuple, chacun dans fa tribu; mais ce n’étoit
qu autant que membre de cette tribu ; & comme
le vulgaire y furpaffoit infiniment en nombre les
gens de diftinéfion, on penfe aifément qu'il étoit
alors feul maître des decilions. La vraie puiffance
de l’état réfidoit en lui , puifqu’elle fe trouve
par-tout où eft la force, quand 011 en veut faire
ufage : mais il- fut fouvent écrafé par les grands.
Romulus, pour entretenir une union continuelle
entre les fènateurs & le peuple , avoit
établi l’ufage des cliens. Chaque perfonne du
peuple devoit fe clioifir un proteûeur parmi les
fènateurs ; ce qui les ebügeoit les uns envers les
antres à des devoirs réciproques. Celui du pro-
teéletir, appelé’ patron , étoit de prendre foin des
affaires de fon client, de l’aider de fes confeils ,
- de foH crédit, de plaider pour lu i, s’il étoit