
D e Laïc a à Hydruntum, il y avoir 150 ftades;
'& de-là jufqu’à Brundufium 400.
Les villes de l’intérieur des terres étoient Ru-
idiot (1 ) & Lupiee, un peu loin de la mer Salapia ,
près Thyrcei ( 2 )•
C ’étoit à Brundufium qu’abordoient de Grèce &
d’Afie , ceux qui vouloient fe rendre à Rome.
11 en fortoit deux1 routes. L’une, que Ton pouvoit
faire avec des mulets , traverfoit chez les Peucé-
îiens, appelés aufli Pédicules, & chez les Dau-
niens & les Samnites, jufqu’à Benevent. Sur cette
route fe trou voient Ægnatia, Celia9 Netium, Ca-
Tiufium, H&rdonid( 3 ). L’autre route qui s’incline un
peu fur la. gauche , paffoit par Turentum : il ne
falloit qu’un jour pour rejoindre la voie Appienne:
fur cette* route étoient Uria & Venufia ; la première
entre Brundufium & Tarentum ; l’autre fur les
confins des Samnites. Ces deux routes fe joignent
à Benevent.
De Brundufium à Barium ( au nord ) , il y avoit
700 ftades. Le pays des Daunii étoit tout près ,
& au-delà les Apuli 8c les Frenteni : mais tout
ce pays avoit pris le nom à'Apulia.
De Barium jufqu’à Y Aufidus, où étoit Canufiumx
lieu de commerce , il y avoir 400 ftades ; de de
Canufium à la mer il y en avoit fix. Près de-là étoit
Salapia & le port Argyripa ( 4 ). Ces deux villes
pafloient pour avoir été fondées par Diomèdes;
tout fembloit annoncer qu’il avoit autrefois pof-
fédé ce pays ; & même, près de la côte, il y avoit
deux îles que l’on appeloit Infiulee Diamedeee.
Sipuntum, éloignée de Salapia, d’environ 140
ftades, avoit été aufli bâtie par Diomèdes.
Entre Salapia 8c Sipuntum , il y avoit un grand
lac navigable.
Il y avoit dans la Daunie une colline, appelée
Drium , fur laquelle étoit une chapelle en
Fhonneur de Chalcas, avec un oracle. Au bas de
la colline, il y avoir une autre chapelle en l’hon-
xieur de Podalie.
Le Promontorium Garganum s’avance de 300 ftades
a l’eft dans la mer. Dans 'l’angle qu’il forme en
quittant la côte, étoit la ville tfUrium ( 3 ).
Les Apuli partaient le même langage que les
[Daunii & les Peucetii. Cette nation autrefois flo-
rifîante, étoit bien déchue depuis la bataille de
Cannes.
A quelque diftance de la mer étoit Teanum
(1) Stràbon dit Rodai : c’étoit.le nom grec.
(2) On croit qu’il faut lire Uria.
, (.3) Le texte porte Kerdonia ; mais j’ai adopté la correction
d’a,près Ptolemée.
'U) Ç’eft-à-dire, Arpi : ce fut fon dernier nom : elle fut
nommee d’abord Argos Hippoum, puis Argyripa, & enfin
Arpi. 'if.
Quoique la v ille eût changé de nom, il paroît que les
habitans avoient confervé le premier, car Strabon dit le
port des Argynpiens; -■
(5) Ou Uria* r
Apulum. On eomptoit mille ftades de cette villd
à Puteoli.
En remontant la côte , on trouvolt Buca chez
les Trentani : il y avoit 200 ftades.
N. B. C ’e fticique Srrabon termine fadeferip-
tion de l’Italie. Il finit par un coup-d’oeil rapide
fur cette région, faivi d’un petit précis hiftorique
de l’accroinement de la puiffa'nce des Romains. Je
pourrai bien traduire ce petit morceau à l’article
R o m a ou R o m a n i .
Géographie de VItalie , félon Pline.
N. B. C ’eft au chapitre V du troifième livre £
que Pline commence fa defeription de l’Italie ;
elle fait fuite à celle de THifpanie 8c delà Gaule
Narbonnoil'e.
Les premiers peuples que l’on trouve en Italie,
au fortir de la Gaule Narbonnoife, font les Ligurest
puis YHetruriay YUmbria, le Latium, où eft l’embouchure
du Tibeiis 8c Roma ; à 16 milles de la
mer ; au-delà, la côte des Volfci 8c de la Campa-
nia ,* enfuite le Picentinum, le Lucanum ( 6) & le
Brutium, où l’Italie , à partir des Alpes, s’avance
le plus âu midi. Au Brutium commence la grande
Grèce ; puis les Salentini, Pediculi, Apuli, Peli-
gni, Frentani, Murrucini , Vefiini, Sabini, Picentes,
Galli , Umbri, Tufci, Veneti, Car n i, Lapides, Ifirf,
Libumi.
. N. B . Ici Pline s’exeufe fur la brièveté de fa
narration , & fur ce qu’il donne fi peu de détails
concernant un pays, « choifi par la fageffe des
» dieux, pour rendre le ciel plus brillant, & raf-
» fembler les empires épars , /purfa,congrégaré
» imperia , &c n.
Cependant, après la fuite des éloges qu’il continue
de donner à l’Italie , il annonce qu’il va
entrer dans quelqnes explications ; feulement
il prie le leâeur de fe fouvenir qu’il a entrepris
de donner un tableau rapide de l’univers ; le-
gentes tantum qiuzfo meminerint., adfingula toto orbe
e différenda fefiinari.
L ’It a l ie reflemble à une feuille, principalement
à une feuille de chêne ( 7 ) , étant beaucoup plus
longue que large. Vers fon extrémité orientale
elle fe ceintre 8c va fe terminer en bouclier d’amazone
(8). Enfuite elle forme un autre golfe, formant
un double croiflant ; il s’y trouve les promontoires
Cocinthos , Lencopetra à droite , 8i La-
cinium à gauche. La longueur de l’Italie fe prend
des Alpes, vers Augufia Prouoria, par la ville de
Capua jufqn’à Rhegium ; cette longueur eft de fix
fois cent vingt mille pas. Et cette étendue feroit
(6) Le mot Lucania a prévalu.
(7; Ceci prouve que les anciens n’avoient pas une idée
bien jufte de la forme de l’Italie -, autrement ils l’auroiene
comparée, finon à une botte, ainfi que nous, du moins
à une jambe.
(8) Ils étoient faits en demi lune.
plus confidérable fi l’on meftiroit jwfqu’au cap
Lacinium, ( 1 ).
La largeur de l’Italie eft fort inégale. Entre
les deux mers fupérieure & inférieure, les fleuves
Varus & l’Arfia. Dans fa moitié', vers Rome , en
niefurant à-peu-près de l’embouchure du fleuve
Aternus , qui fe jette dans le golfe adriatique,
jufqu’à l'embouchure du T ib re, on ne compte que
136 milles, 6cc. Son circuit entier, depuis le Va-
rus jufqu’à Y Arfia, eft de trente fois,cent cinquante-
neuf mille pas. Elle eft peu éloignée des contrées
qui l’entourent ( 2 ) : car elle n’eft eloignee de
l’Iftrie & de la Liburnie, dans quelques points ,
que de cent milles ; de l’Epire 8c ae l’I lly r ie ,
que de cinquante; quant à l’Attique, elle n’en
eft éloignée au plus que de deux cens milles. Elle eft
à cent vingt milles de la Sardaigne; à deux mille
cinq cens de la Sicile, & à moins-de foixaote &
dix milles de l’île de Corfe : d’Iffa à l’Italie, on ne
Compte que cinquante milles ; elle fe prolonge au
fud dans la mer. ^
Pline avertit que pour la defeription qu’il va
donner , il fuivra la defeription que le divin
Augufte a donnée de l’Italie. Selon cet empereur,
l’Italie fut divifée en on^e régions.
Mais Pline ne fuit pas le même ordre : il adopte
celui qui. fe préfente naturellement en faifant le
tour de la côte. Il donne les villes de l’intérieur
du pay s , par ordre alphabétique, fans énoncer
leur diftance réciproque, à caufe du peu d’étendue
qu’il fe permet ; mais il défigne celles qui font
colonies.
A commencer ( 3 ) donc delà rive gauche du
y anus, on trouvoit,
Nicaa, fondée par les Marfeillois (Nice)»
Le Padus ( le Po ).
Les Alpes , ou Alpes, habitées par des peuples
de diffèrens noms , mais fur-tout par les Capillati.
Vediantiorum civitatis Cerne lion (Chiraffo, à ce que
l’on croit).
P or tus Her'culis Monceci (Monaco).
Au-delà des Al pestes plus célèbres des Ligurièns,
étoient les Salluvii, les Deciates , les Oxybii (4).
En-delà des Alpes étoient,
/ Les Veneni, iflùs des Caturiges>
Les Satielli, les Vibelli, les Magelli, les Eubu-
(1) Pline connoiffoit mal la forme de l’Italie : le promontoire
de Lacinium étoit réellement moins éloigne de
Capoue que Rhegium, & pour y aller de cette v lie , il
eût fallu mefurer la côte & revenir fur fes pas.
(2) Pline fait cette obfervation parce qu’il a dit que
Tltalie eft prefque toute entourée de mer. Il me femble
que l’on ne fent pas affez cette penfée de Pline dans la
tradu&ion de M. de Sivri. Il dit : •» fa diftance des contrées
>* voifines eft peu confidérable »». Mais on eft, ce me
femble, toujours auprès de fes voifins-, ou le mot voifin
n’eft pas pris dans fon fens le plus ordinaire.
(3) lgLturab amne Varro , &e.
(4) Ces peuples n’étoient pas en Italie, mais dans la
Gaule, entre le Rhône & le Var.
notes, les Çafmonates, les Ve liâtes \ 8c ceux dont
les villes fe trouvent fur la côte dont on va parler.
On y trouvoit.:
Le fleuve Rutuba ( la Bota).
Oppidum Albïum Iniemclium ( Vintimiîle ).
Le fleuve Merula ( l’Arotia, (félon le P. Har?
douin ).
Oppidum A ’bium Ingaunim (A)benga).
Portus Vadum Sabatium ( V a i, près de Savorte),
Le fleuve Porcifera ( l e Bifnaga, félon le.P.
Hardouin ).
Gennce oppidum (Gen es ).
Le fleuve [Feritor ( la Lavagna, félon lé Pt;
Hardouin ).
Portus Delphini (Porto- finio).
Tigulia dans l’intérieur du pays (T e io ) .
Segefla Tiguliorum fur la côte ( Seftri ).
Le fleuve Macra (la Magra), qui terminoîf
la Ligurie.
Au nord des lieux que l’on vient dénommer;
eft l’Apennin, qui eft la plus grande chaîne de
mon tagnes de l’Italie, puifqu’elles la parcourent dans
toute la longueur , depuis les Alpes jufqu’à la
Sicile.
De l’ autre côté de l’Apennin coule le Padus ;
fleuve le plus riche de toute l’Italie. Il la traverfe
depuis les Alpes jufqu’à la mer. . . fon cours n’ar^
roloit que des villes célèbres, favoir :
Libafna ( Caflel Acaua).
Dertona, colonie ( Tortone ).
Lrice (Vicheria).
Barder aie , (Bardia ).
Indufiria, appelée aufli Bodincomacum (Odo-r
lingo, lieu ).
..Pollentia (Polenza).
Carrea, furnommée Potentia.
Forofulvi, aufli nommée Valentinum ( Valenza);
Augufia Vagiennorum ( V ic o , lieu').
Alba Pompeïa (A lb a ) .
Afia ( Afti ).
Aquis Statiellorum (Acqui ).
La feptième région, félon l’ordre d’AugufteV
comprenait YHetruria ; elle commençoit au fleuve
Macra, qui a fouvent changé de nom. Les villes
étoient,
Luna9 fameufe par fon port, (Porto Lune).
Luca, colonie , à quelque diftance de la mer ;
(Luques).
P i f a , colonie, entre YAufer 8c YArnus, (Pife),
Vada Volaterrana (V ad i) .
Le fleuve Cecina , ( Cecina ).
Populonium ( détruite ).
Le fleuve Prille, (Fiume Bruno).
L ’Umbro ( l’Ombrone).
Le Portus Telamon (Talamone, pétit port }*-
Coffa ( détruite ) colonie des Volfquesr envoyée
par le peuple Romain.
Gravifca ( détruite ).
• Caflrum novum ( S. Marinella ).
Pyrgi (S. Servera).
D d 2