
<les montagnes, entre autres le mont Orbe fus, 8c
les terres q u i, au fud de cette montagne, fe notn-
moient Orbdia. Au nord de ces montagnes étoit
la DareUnia. Une chaîne de montagnes qui fépa-
roit le Nefitts ou Méfias, à l'eft, du Strymon ( i )
à l'oueft, étoit la borne orientale de la Macédoine :
elle alloit jufqu’à la mer à la hauteur de l’île de
Tkaj'us. Depuis cette île , la mer baignoit la côte
de ia Macédoine , dans laquelle je comprends la
grande prefqu’ile renfermée entre le Strymonicus
Jinus à l'eft , & le Thermaicus Jînus ; au fud de
ia Macédoine étoit une chaîne de montagnes, terminée
dans le golfe thermaïque au promontoire
Doùum. En la fuivant vers lé nord-oueft, elle remontoir
jufqu’aux monts Cambunii, qui avoient à
l'oueft le mont Stymphe près le C'uius. L à , le 7 o-
ûtarus failant avec ce dernier un angle aigu , re-
montoit & formoit plufieurs angles jufqu’au mont
£ or cas ou Bores, & formoit depuis le Tomarus,
les bornes occidentales de la Macédoine.
Mor.ugnes. Les principales montagnes étoient le
Bores au nord-oueft ; le Scomius vers le nord-eft ;
le Tomarus au fud-oueft ; le Citius, le Stymphe &
le Cambunii au fud. 11 y avoir de plus quelques
longues chaînes allant du nord au fud, dans la partie
orientale.
Fleuves. Prefque tous les fleuves de la Macédoine
avoient leur fource dans la partie feptenrrio-
Eale, d’où ils venoient prefque tous fe réunir au fond
du golfe thermaïque. Je vais les nommer par ord
re, en commençant par l ’oueft, lorfque j’aurai
fait connoître Y Haliacmon)qui commençoit à l ’oueft
au mont Tomarus, cou\o\t vers l’e ft, recevoit à fa
gauche les eaux du Begoriùs palus, 8c s’alloit rendre
dans le golfe thermaïque, à quelque diflance au
fud de Pidna. Les autres fleuves étoient YAfirczus,
prenant là fource à des montagnes attenantes aux
Car.davü montes, en Illyrie , traverfant un lac fur
le bord duquel étoit Celethrum 8c s’y réunifiant à
l ’Oueft de Pelle, aux deux fleuves fuivans : YErigon,
commençant au mont Boras, recevant à fa droite
Y Ofphagus , & fe réunifiant à YAfirczus ; YAxius y-
plus confidérable que les précédens. Il les recevoir
à l ’oueft de Pella, où il y avoit un marais,
d’où les eaux s’écouloient à la mer. Un autre
fleuve qui pourroir bien avoir porté le nom
de Doberus , parce qu’il traverfoit une région de
c e nom , commençoit au mont Scomius, & à peu
de diflance du golfe thermaïque, recevoit par fa j
gauche YEchedorus. Le Pontus qui couloir. dans la
Srnûcc, & fe rendoit dans un marais, près à'Amphipolis
, le Strymon, commençant auflî au mont
Scomius, coulant jufqu’à Myrcinus & Amphipolis,
au-delà defquelles ils fe rendoient dans le golfe
Srrymonique.
Vivifions. La Macédoine, comme état politique,
(i)La partie à l’eft dn Strymon çft ce que Cellarius
$onua e Macedonia Adjccla,
s étoit formée de la réunion d’un aflez grand nom»
bre de parties : Pline ( L. i v , c. io ) dit qu’elle
renfermoit cent cinquante peuples : on verra
par la géographie de Ptolemée, que ce nombre,
i de fou temps, étoit confidérable.
i Tite-Live ( c. x x x ) renferme ces petites di-
vifions en quatre principales parties. Voici comment
il s’exprime.
Pars prima , BiJ allas habet fortijfimos viros : trans
Ncfi'um (a) amnem incolunt <5* circa Stryrnonem, &c.
Cette partie étoit fertile , renfermoit des mines,
& avoit pour ville principale Amphipolis, qui dé-
fendoit l’entrée de la Macédoine, à l’eft.
Seconda pars, ce'eberrirnas urbes Theffaloniccm &
CaJJandriam (3) habet. A cette partie étoit jointe
la Pallène, terre fertile & abondante en grains;
& elle avoit de bons ports.
Tecfia regio, nobiles urbes Edejfam & Betoeam ,
& Pellam & Vettiorum bellicofam gentem: incolas attaque
permultos Gallos & Illyrios impi gros cul tores.
Quarîarn regionem Eordcei, & Ly net fia & Pelago-
nés incolunt. J un H a his Atintania «S* Stymphalis &
Elimiotis.
M. d’Anville ayant feulement placé fur carte
de la Grèce ancienne , les principales divisons
de la Macédoine, on y trouve :
A u nord-oueft Pceorâa & Pelago ni a.. La première
s’étendoit au nord, hors des limites de la
Macédoine : à l’oueft de la Pélagonie étoit le
pays appelé Deuriopus.
Le Lyncefiis, auflî dans la partie occidentale;
étoit plus au fud.
L'Elymictis, qui s’étendoit dans Illyrie , étoit
au fud-oueft.
Le Pieria étoit dans la partie méridionale,’
près du golfe Thermaïque.
IdEmathia étoit le centre de la Macédoine ;
elle s’étendoit depuis la Pélagonie jufqu’au golfe:
c’étoit dans cette partie que fe trouvoient. Edeffa
& Pella. *
La Mygdoma étoit au nord, du golfe.’ En
remontant au nord on trouvoit la petite région
nommée Doberus Peeonica.
Les Pceonicce Gentes , ou nations Péoniennes ;
étoient au nord & au nord-eft ; elles avoient fait
partie des Thraces. L’Amphaxïtis, le Sintice, lçs
Bifalttz & Y Odomanùce, étoient dans le fud de la
partie orientale.
La prefqu’île entre les deux golfes de Therme &
du Strymon , renfermoient la région Croffced, la
Chalcidïce, la Sithonia, & la Pallïene, que l’on
avoit d’abord appelée Phlegra.
Je crois devoir donner ici l’analyfe deladivi-
fion de la Macédoine par Cellarius : il diftingue 2
(2) Ceft le Nefius. Il étoit dans la Thrace, & n’appartint
à la Macédoine que par les conquêtes de Philippe : les
bornes que j’ai indiquées étoient en-deçà à l ’oueft, 0 ) Appelée auparavant Potidaa,
la Macédoine propre de la Macédoine ajoutée. Il
commence par le nord, en faifant remarquer qu’il
va fuivre un ordre plus géographique que Celui
indique par Tite-Live.
Macédoine propre»
I. Première Partie. Dans cette partie étoient les
rAlmopii, dans le nord, où les monts Hctmus Sc
Scardus fe joignent. Ptolemée place chez eu\Horma
8c Europa : ce pays eft nommé Almopia par Thu- .
cydide. Tite-Live y place le mont Bore as (1). -
La Pelago nia, dont Strabon dit qu’il y avoit
trois villes , du moins il la nomme Tpiazohniç. :
Ptolemée n’en nomme que deux ( 2 ) . La Pella-
gonie eft la quatrième région de Tite-Live. C ’étoit .
la même chofe que la Poeonia : il y avoir eu une
ville de Pelagonia.
La Lyceflis, habitée par les Lyncefia, étoit vers
le fud-oueft de la Pæonie. Selon quelques auteurs,
le pays avoit pris fon nom delà ville de Lyncus:
mais cette ville, détruite apparemment de bonne
heure, n’eft pas connue : Ptolemée y place
Heraclea.
IdEordcea, habitée par les Eordcei , n’oflfriroit,
ce me femble , aucune difficulté , quant à
fa pofition , fi M. d’Anville , fur fa carte, ne
l’avoit placée en I lly r ie , à l ’oueft de la Lyncefiis.
Le peu de paflages que l’on trouve dans l’anti-
qurté concernant ce peuple, indique au contraire
qu’ils étoient à l’eft. Cluvier (Z.. 1 1 , c. /y) avoit
déjà remarqué que Strabon, en indiquant la route
qui conduifoit de Pylon à Theflalonique , pafloit
par Heraclea, .enfuite chez les Lyncefice, les Eordi
ou Eordcei, par EdeJJa Pella , & enfin Thejfalo-
nica. M. Larcher, dans la géographie d’Hérodote,
a repris cette obfervation, & penfe que M. d’A nville
sreft trompé. A cette première preuve on
peur joindre encore, ce me femble, la fuivante ; c’eft
que Tite-Live , décrivant la quatrième région delà
Macédoine, dit, ainfi qivon l ’a vu'plu s haut, Quarta
Eordtz, Lyncefiice, 81 Pelago nés, &c. Jeferois difpofé
à croire que c’eft ce paffage qui a pu amener
Fhabile M. d’Anville à l’opinion qu’il a adoptée.
I l n’a pas pris garde que î’hiftorien latin, décrivant
la Macédoine de l’eft à l’oueft , puifqu’il part
du Strymon, a dû nommer les Eordcei avant les
Lyncefice. Telle peut-être a été la caufede l’erreur
de ce favant homme, q u i, malheureufement, ne
peut plus nous donner des raifons plus folides.
Ces peuples, dit Thucydide (Z . 1 1 , §. pp), furent
difperfés par les rois de Macédoine : quelques uns
habitèrent aux environs de Phyfca, que l’on ne
(1) M. d’Anville n’a pas nommé Y Almopia fur fa carte :
ç’eft fans doute à caufe de la difficulté d’accorder entre
eux les auteurs qui en ont parlé.
(2) Comme on voit plus bas toute la Macédoine felon
Ptolemée, je ne nommerai pas les lieux qui doivent fe
trouver içi d’après lui,
connoît pas d’ailleurs, mais que l’on foupçonne
être la Phyfcce de Ptolemée, qui la place dans
la Mygdonie. Ce feroit une nouvelle preuve que
les Eordcei n’en étoient pas loin : car s’ils avoient
été en Illyrie, ils ne fe feroient pas réfugiés dans
l ’intérieur du pays, dont le prince leur faifoitla
guerre.
Une portion de YElymioiis appartenoit au fil à
cette partie ; le refte étoit en Illyrie , auflî bien
que la Candavia. II. La fécondé partie étoit comprife en ŸErigon
8c YAxius. On y trouvoit les villes remarquables
Edeffa, de Ber ata ( 3 ) & de Pella. Tite-
Live place dans cette partie la glorieufe natien
des Vêtît ( Vettiorum belltcojd gens} ; on ne les connoît
pas d’ailleurs. Vers fe nord étoit une portion
de la Pæonie, dont une partie portoit le nom
de Deuriopus.
Le Deuriopus avoit, félon Strabon, trois villes
principales, Bryanium, Alalcomence (4 ) & Sty-
bczra ( 5 ).
Dans la partie de la Pæonie qui étoit en-deçà
de YAxius, étoit Artruffa, dont Thucydide dit
qu’elle étoit la première ville du royaume de
Perdiccas. M. d’Anville n’a pas donné place à
cette ville : on la trouvera ci-après dans ia géographie
de Ptolemée.
UEmeethia : c’étoit la partie la plus confidérable
de la Macédoine ; car enfin , aucune partie ne
portoit ce dernier nom ; & celle-ci étoit le centre
& la première de celles qui le portoienL On y
trouvoit Tyriffa , Scydra, Mey^a ; puis chez les
Cyrrheflce , la ville de Cyrrhus, puis Idormne &
Gortynia, ou Gordynia , félon Pline, Edella appelée
d’abord Æge ( 6 ) , Pella.
Vers la mer étoit la petite contrée que l’on
nommoit Botticea ou Bouiceiis. Comme Hérodote
attribue à ce petit pays les villes Ülchncz 8c de
Pella, Cluvier conjecture que l’Emathie fut agrandie
dans la fuite aux dépens de cette petite région.
La Pïeira étoit au fud de ce petit pays ; dans
la fuite elle comprit la Bottiæide. On trouvoit
dans la Pierie les villes d’Alorus , de Methone
de Pidna, appelée auflî Citron, de Dium ; & d’autres
moins confidérables. L'Empois, coulant des
vallées du mont Olympe, fejetoit dans la mer
au fud de Dium : Phyla, ville forte, bâtie par
Démétrius Gonatas , étoit à fon embouchure. III. Troifième partie. Cellarius nomme alsfi
la partie qui étoit comprife entre YAxius 8c le
Strymon ; c’eft la fécondé , félon Tite-Live. On y
trouvoit,
(3) Tite-Live dit St ultra, & Polybe S t««,':';*.
(4) N’eft pas fur la carte de AL d’Anville.
(î) Cette ville n’écoit pas, félon M. d’Anville, entre les
fleuves, mais à peu de diflance à l’oueft de rJEr»©*,- i*
très-près de YAJiraus.
(6) Cefl à ton que Ptolemée eu fait deux vütes,