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IN D I , les Indiens. Les anciens, par cè nom.
uîllinguoient deux nations, dont l’une dans l’Inde
orientale proprement dite , qui habitoit entre
’Indus & le Gange, & les peuples de l’Ethiopie ,
Connus par Virgile, lorfqu’il parle du N il, dans
les Gèorgiq. Xénophon ne parle ni des uns ni des
autres : ceux dont il fait mention habitoient dans
le voifinage de l’Arménie & du pays des Chal-
déens ou Chalybes, les habitans de Colchos &
de l’Ibérr;
4 Les anciens ont quelquefois donné le nom d’indiens
aux peuples de l’Ethiopie. Elien met des
Indiens auprès des Garamantes dans la Libye; en
conférant ce paflage avec un autre d’Hérodote,
on voit qu’il s’agit de l’Ethiopie.
L’Ethiopie ? dans Procope, eff nommée Inde. Un
grand nombre d’hiftoriens ecdéfiaftiques la nomment
de même.
La reffemblance qu’il y avoit anciennement entre
plnfieurs nations Indiennes 8c les Ethiopiens, fait
que les auteurs anciens les ont quelquefois compris
fous le même nom.
! Hérodote, L. v u , diftingue deux fortes d’Ethio-
piens, les uns orientaux qui habitoient au milieu
des Indiens , & fervoient avec eux dans les troupes
de Darius 8c de Xerxès, & les autres occidentaux
, qui demeuroient au midi & à l’occident de
^ -Egypte i les uns & les autres étoient également
noirs, & différoient feulement par le langage &
la forme de leurs cheveux ; ceux de l’Afrique les
ayant très - crêpés, & ceux de l’Inde les ayant
noirs, longs & rudes.
I Les Indiens croyoîent, fur une ancienne tradition,
que les Noirs ou Ethiopiens de l’Inde avoient
abandonné leur çays pour paffer en Afrique, où
ils avoient peuple l’Ethiopie, après en avoir chaffé
les Egyptiens ; c’efl Jarchas, philofophe Indien ,
qui l’affure à Apollonius dans Philoflrate.
Eufèbe, après d’anciens hilloriens, fait mention
de cette migration des Ethiopiens , & la place
fous le règne d’Aménophis, père du fameux Sé-
foftris, vers les premiers temps héroïques de la
Grèce.
Les anciens, voyant que les.Ethiopiens d’Afrique
& plufieurs nations de l’Inde fe reffembloient
par cette noirceur radicale, confondirent leurs
noms & les employèrent prefque comme Synonymes
, nommant Indiens les peuples de l’Ethiopie
, & Ethiopiens les noirs de l’Inde, comme le
fait Hérodote.
On donnoir quelquefois le nom d’Inde auflï-
bien que celui d’Ethiopie , à la haute Egypte ,
félon un endroit des feholies d’Eufthate fur Denys
de Cbarax.
Comme les noms d’Inde & d’Ethiopie étoient
quelquefois fynonymes chez les anciens, & qu’ils
ont donné le nom d’Ethiopie à la Colchide, ils
ont aufli pu donner celui d’Inde, fynonyme du
premier. Eufèbe en fournit la preuve. Quoique
cet auteur foit bien poftérieur à. Xénophon, il
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pafoit qu’il avoit fuivi d’anciens mémoires ; d’ailleurs
il efl confiant que long-temps avant lui ,.&
même avant Xénophon , des peuples Ethiopiens*
c elt-à-dire noirs,, ou extrêmement bafanés , ont
habité ce pays.
Hérodote , L, u , c. 204 , allure que les peu-
pies de Colchos étoient une colonie Egyptienne*
qu’ils obfervoient la circoncifion , qu’ils avoient
les cheveux , le teint, la phyfionomie, la manière
de cultiver , les ufages ,& enfin la même langue
que les Egyptiens.
Hérodote, furpris de cette reffemblance, s’étoic
informé aux Colches & aux Egyptiens , du temps
que cette colonie d’Egyptiens s’étoit établie à
Colchos : les Egyptiens foupçonnoient que c’étoit:
une partie des troupes de Séfoflris , que ce prince
avoit laiffée dans cet endroit pour défendre fon
empire contre l’invafion des peuples feptentrio-
naux.
Les peuples de Colchos paffoient pour Ethiopiens
, parce qu’ils étoient noirs, ou du moins
bafanés : qu’ils étoient Egyptiens, & peut - être
Ethiopiens proprement dits, car Séfoflris ayant
commencé par ia conquête de l’Ethiopie, avoit:
emmené avec lui les troupes de cette nation, 8c
eii avoit peut-être laiffé une partie à Colchos »
d’où on peut conclure, fans abfurdiréque les
Colches etoient Indiens d’origine.
Les Grecs de Tréb ifonde & des colonies
voifinesdonnèrent le nom d’Inde à la Colchide;
mais le refie de la Grèce ne l’appellant pas de ce
nom, l’ufage ne s’en efl pas répandu, & Xénophon
, dans fa Cyropédie , efl prefque le feul qui
l’ait employé. ( Voye^ India ).
IND1BIL1S , ( San Mai/ieo y ville de l’Hifpanie
eitérieure, dans le pays des llercaoneJf Elle paroît être
la même que Tite-Live nomme JnlibiUs.Elie n’efl
guère connue que par la débite de Magon & d’A -
milcar , fils de Bomilcar , qui y furent battus p a r
P. & C n . Scipion. r
Elle étoit fituée à quelquediflance de 1a- mer*
au fud-ouefl de Dertofii.
1NDICA , ville d’Efpagne , près des Pyrénées ,,
félon Etienne de Byfance.
INDICOMORDANA, ville d’Afie danslaSogdiane,
félon Ptolemée.
INDIGENÆ. Ce nom n’efl pas celui d’un peuple
, mais celui par lequel les Latins désignèrent
ceux qu’ils croyoient avoir pris naiffance dans ce
lieu même. Ce mot eff formé de l’ancien mot
latin Indu., pour in, & de genitus, engendré : il fi»
gnifie donc engendré dans ce lieu. C’eft dans le
même fens que les Grecs ont dit A’vt
ou nés d’eux-mêmes. Dans le fens. le. plus rà\~
fonnable , ces mots doivent fignifièr, les naturels;
pays , ceux avant lefquels on n’y connut pas.
d’autres peuples. 1
INDIGETES , les Indigètes , peuple de l’Hif-.
panie eitérieure -, au pied des Pyrénées. I1&
ne poffédoiéne pas un pays fort étendu §
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inème on croit qu’ils faifoient partie des Ceretani,
vers les fources du Sicoris.
INDSCYTHÆ, Indoscythes, peuple del’Afie,
aux confins de la Scythie 8c de l’Inde* vers le
confluent du Cophène 8c de XIndus. Voye{ India.
INDUS ou Sindus, grand fleuve de l’Inde ,
en-deçà du Gange. Il paroît que ce fleuve avoit.
deux fources principales, dont l’une dans le mont
Paropamifui, & l’autre dans le mont Emodus.
Beaucoup de fleuves & de rivières fe perdoient
dans XIndus, qui couloit à-peu-près au fud, & fe
jetoit par fept embouchures dans la mer , vers
le 24e degré de latitude.
Dans le détail de la navigation d’Alexandre, on
voit que ce prince eut aufîi la curiofité de naviguer
par le canal de la gauche de XIndus. Il y efl
dit qu’il a moins d’efpaceà traverfer pour fe rendre
à la mer, que celui de la droite, 8c qu’il s’épanche
dans un lac avant de trouver fon embouchure.
INDUSTRIA, ville d’Italie, dans la Ligurie,
vers le nord à-’A fia , 8c fur une hauteur près du
Pô. ,
Elle avoit pour nom Ligurien Boden Comagus,
ou le lieu de la profondeur.
On ignoroit absolument fa pofition, lorfqu’on
en trouva les ruines en 1744.
INESSA , ville de la Sicile, félon Vibius Se-
quefler. Inessa , ou InossA, fontaine de l’île de Rhodes.
Vibius Sequefler dit que cette fontaine a donné
le nom à la ville àHneffa , en Sicile.
INFERIOR. Ce mot efl employé par les auteurs
Latins, pour défigner la pofition d’un pays, oppofée
à celle que, l’on peut appeler fuperior, précifément
comme nous difons le haut 8c le bas Poitou, &c.
Ils difoient de même Mafia fuperior, Mafia inferior
; Pannonïa fuperior, Pajinonia inferior ; ordinairement,
la partie appelée inferior efl celle qui
efl vers la mer.
INFERUM MARE. Les anciens avoient donné
ce nom à la partie de la Méditerranée qui étoit
à l’ouefl de l’Italie, 8c le nom de Superum mare,
à celle qui étoit de l’autre côté. Il efl probable
que ce nom très-ancien a été donné dans un temps
où l’on croyoit que l’une de ces mers étoit plus
élevée que l’autre, 8c que ceux quife pénétrèrent
de cette belle idée, habitoient les côtes occidentales,
ayant à l’eftdans toute la longueur de l’Italie,
la longue chaîne de montagnes , nommée Appen-
nin : ils imaginèrent probablement que la mer qui
étoit de l’autre côté devoit être plus élevée que
celle qui couloit au bas des terres, plus baffes .elles-
mêmes que ces montagnes. Au refie,ceci ne peut
être qu’une conjeélure. Cette mer s’étendoit dénis.
les côtes de la Ligurie , jufqu’au détroit de
icile. Elle portoit aufîi diffère ns noms empruntés
des peuples dont elle baignoit les côtes.
INFITENSLS , fiège épifcopal d’Afrique, félon
I3. conférence de Carthage^
I N S 189
IN F LASTË , ou Euphraste, contrée' de la
Sarmatie, vers l’Océan feptentrional, où abordèrent
les Germains 8c les Daces, félon Laonic ,
cité par Ortélius.
INFULO. Ce nom fe lit dans Ortélius pour
celui d’une^ville : c’efl une méprife, Voyeç la Marti-
nière à ce mot.
INGÆVONES, peuples de la Germanie, 8c
l ’une des cinq puiffantes nations dont parle Pline *
en décrivant cette région. Ils avoient fous eux les
Cimbres, les Teutons, & divers autres peuples
auxquels le nom de Gauchi étoit commun.
INGAUNI LIGURES, peuple particulier de la
Ligurie, félon Strabon.
INGENA , ( Avranche ) appelée depuis Âbrin-
catuLCe nom efl connu par Ptolemée, qui nous
apprend que c’étoit celui de la capitale des A brin-
catui. Cette ville étoit de la fécondé Lyonnoife.
On v o it, par la notice de l’Empire, que c’étoit
le pofle d’un commandant particulier, dans le
TraElus arnforicus.
INGERIACUM , ( Saint-Jean-d’Angèly ) ville
dè la Gaule Aquitanique.
INGRIONESk, peuple de la grande Germanie,
entre le Rhin & les monts Abnobes, félon Ptolemée..
INIERUM, lieu de la Pannonie , fur la route
d'Hermonia à Sirmium, en paffant par Sifcia, félon:
j l’itinéraire d’Anton in»
INNA , fontaine de la Thracé, entre les Motdï
8c les P atones, félon Athénée.
In n a , ville ou village de l’Afie, dans la Dran-
giane, félon Ptolemée.
INOPUS , rivière de l’île de Délos. Elle pre-
noit fa- louree vers le centre de l’île , couloit au
fud-ouefl fe perdre dans un petit port à l’oueft-
de l’île. Un peu au midi & près de l’embouchure
de cette rivière, efl une élévation fur laquelle
étoit un édifice fuperbe»
INSAN1 MONTES, ou les Monts infenfés, montagnes
de la partie féptentrionale de l’île de Sardaigne.
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Tite-Live & Florus en font mention, 8c l’on
croit que ce-font les mêmes que Ptolemée nomme
Motnomena.
1NSANUS LACUS. Pline dit que dans laTro-
glodytique il y avoit un lac ainff nommé, parce
que fes eaux étoient malfaifantes. •
INSUBRES. Ces peuples, appelés quelquefois-
Infubriens dans les. hiftoriens modernes, habitoient:
au nord des Lcevi. Ils étoient, félon T ite -L iv e *
Celtes ou Gaulois. Il efl vrai que fous le nom--
à'Infubres on comprenoit plufieurs peuples.. Les-
premiers étoient venus par le nord. 11 paroît quer
leur nom primitif étoit Ombri, lignifiant, dans leur
langue, vaillans. Ifombri, comme dit Pline, fignifie;
Ombri inférieurs. (Mèmi.de Litt., T. x v i u ,
On appela de même Infubres d’autres peuples venuSt
enfemble de la Gaule, tranfalpine , tek. que les>
• Av.ernï >;les Ædui, 6*c,.Ils furent de ta premier &