
en quelque forte h l’abri des coups du bélier J
on ne les conftruifit pas de pierres, que cette
machine pouvoit brifer, mais d’une brique très-
dure, 8c difficile à entamer, au moyen de laquelle,
après beaucoup d’efforts, le bélier ne laiffoit d’ouverture
que dans l’endroit qu’il a voit long-temps
frappé. Cependant l’ufage dé cette brique n’étoit
pas fans inconvénient : elle étoit fort attaquable
par l ’eau, Sc fe délayoit aifément. Les Mànti-
néens en firent une expérience bien funefte.
Après la paix d’Antalcidas, l’an 38.7 avant J. C.
les Lacédémoniens, fous la conduite de leur
roi Agé fi polis I , vinrent affiéger Mantinée, pour
la punir d’avoir fuivi le parti des Athéniens. On
s’y dêfendoit vaillamment 8c les efforts des
affiégeans , pendant tout l’é té , n’avoient pas
/même jeté d’effroi dans la place. Mais, à l’approche
de l’hiver, les Lacédémoniens arrêtèrent le
cours du fleuve ; 8c; le firent circuler autour des
murailles. Les briques dont ils étoient bâtis en
fouffrirent beaucoup : il fut enfuite aifé de s’ouvrir
un paffage 8c d’entrer dans « la ville. Les habitans
en furent chaffés, 8c les vainqueurs démolirent
prefque entièrement la place. Après la bataille de
' Leu&res, : en 370 avant J.C.le s Lacédémoniens
fe trouvant Confldéfablement affoiblis , les Man-
tinéèns revinrent vers leur ville , 8c la reconf-
truiflrent de nouveau , avec le fecours des Thé-
bains.
Les Mantinéens prirent enfuite parti pour les
Lacédémoniens , contre ces mêmes Thébains qui
les avoient obligés.' Xénophon 3 L. v u , nous les
montre contraires à Epaminondas dans la fameufè
bataille 011 périt ce grand homme.
• Etant entrés enfuite dans les ligues des Achéens
-vefsTari 22$ , les Mantinéens, auffi baffement
flatteurs que les autres Grecs, fupprimèrent encore
le nom de Mantinée, pour donner à leur viilele
nom d’Antigonée, ou plutôt (T Antigonia, qui continua
d’être en ufage jufqu’à ce qu’Adrien, indigné
de ce qu’une ville 11 célèbre portât un nom
11 peu aimé des Romains, lui fit reprendre fon
ancien nom de Mantinée.
Ce fut à-peu-près vers ce temps que Paufanias
la vit 8c en fit la defcription : je n’en citerai que
les plus beaux morceaux.
i°. Un grand temple, féparé en deux parties par
un grand mur ; d’un côté fe voyoit la ftatue
d’Efculape, faite par Alcamène ; de l’autre celle
de Latone avec fes enfaris , par le fameux Praxitèle.
Sur une colonne’ étoit une ffatue de l’hif-
■ torien Polybe, qui rendit de fi grands fervices
aux Achéens dans leurs guerres contre la république
Romaine : il étoit Arcadien, mais dé Mé-
galopolis.
tt°. Un teînple de Cérès 8c de Proferpine-,
dans lequel on entretenoit un feu facré qui ne
de voit jamais s’éteindre.
30. Le temple de Junon, fitué près du théâtre
: on y ^voyoit la déeffe affife fur un trône
d’iv o iré ; âÿâtit à fes- côtés Minerve 8c Hébé :
ces ouvrages étoient auffi dé Praxitèle. Près de
lautel étoit le tombeau d’Areas,fils de Califto,
Ly caotl* Quoique la fable eût
débité que, tranfporté au ciel avec fa mère, il
y avoit été changé en conftellation ; on ne laiffoit
pas de convenir que fes os étoient dépofésence
lieu, appelé les Autels du Soleil.
De. Mantinée, 8c peut-être du centre de la
place publique, cinq routes oppofées conduifoient
en différens endroits de l’Arcadie.
L’une ailoit à Tégée.
Une autre paffoit par Pallantium.
Les deux autres conduifoient à Orchomène.
4°. Une colonne fur laquelle étoit la ffatue de
Gryllus , qui fe diftingua, par fon courage 8c fes
talens , dans les guerres des Arcadiens, & périt
à la bataille de Mantinée.
50. Un temple dédié à l’infame Antinous, ce
criminel complice des débauches de l’empereur
Adrien. Ce temple occupoitune des plus belles
places de la ville ,' 8c n’étoit pas moins l’ouvrage
de la flaterie que du defpotifme de l’empereur,
qui vouloit que l’on honorât par tout fon favori
comme une divinité» Mantinée , ville du Péloponnèfe , dansl’Ar-
golide. Pline la diftingue de la Mantinée d’A rcadie.
Elle ne fubffftoit plus du temps de cet
auteur, 8c on ne la conçoit que par lui ; de forte
que j’oferois peu affurer fon exiftence.
MANTINIUM, lieu de la Cappadoce, dont
parlent Suidas 8c Socrate le feholiafte.
MANTINORUM C IV IT A S , ville de l’îlede
Corfe , fur la côte orientale, félon Ptolemée.
M A N T IT TU R , ancienne ville de l’Inde en-
deçà du Gange, au pays des Caréens, dans les
terres, félon Ptolemée.
MANTUA ou M a n t o u e , ville de l’Italie;
au fud-eA de Brixia, 8c au fud du lac Benacus
fur le Minçius. Quoique plus ancienne que Brix
ia, c’eft bien moins par fa haute origine, fous
les Tufcîy 600 ans avant J. C . , que par la naïf-,
fance de Virgile 8tles beaux vers de ce poète,
qu’elle a obtenu fa célébrité. On croit affez communément
qu’il étoit né dans l’enceinte de la
v ille ; c’eff à tort, il étoit d'Andes, petit lieu
tout proche. Le lac qui environne la ville eft
formé par les eaux du fleuve. Virgile ( Géog.
L. 11. v. 198) en fait une peinture charmante,
auffi bien, que des avantages de fa patrie, 8c Servais
( adÆn.L. at, v. 201) , dit qu’elle fut fondée
par Dianor , fils de Tiberis 8c de Manto, 8c qu’il
lui donna le nom de fa mère.
MANTUA (Madrid), ville de l’intérieur de
l’Hifpanie citérieure. Ptolemée nomme cette v ille,
dont les hiftoriens ne diient rien. Je ne la place
ici que pour avoir occafion de nommer la capitale
, dont elle paroît avoir été le berceau , quoique
Louis Nonius croie retrouver l’ancienne
Mantua
IMantua , dans un village prés de Madrid, dont le
nom eft Villamanta.
MAO N, ville 8c défert de la Paleftine, dans
la tribu de Juda, félon le livre de Jofué, c. //. :
Nabal y du mont Carmel avoit de grands biens ;
dans le défert de Maon, 8c David demeura affez
long-temps dans ces déferts pendant la perfécu-
tion qu’il éprouva de la part de Saül.
M. d’Anville a placé une ville de Maon
loin au fud d’Hébron , dans la partie méridionale
du royaume de Juda. . Maon , défert de la Paleftine. Voyez ci-dejfus.
MAPALIA ou M a p p a l ia . Voici ce que dit
la Martinière à i’occafion de ces mots. Mapalia
avec un p doit venir de l’orienta! Palia; 8c lignifie
un toit ruftique, une maifon de payfan ;
avec deux pp il vient de Mappal, 8c fignifie
auffi en oriental des ruines, des mafures : fait
que l’un eût été formé de l’autre, ou qu’ils aient
eu chacun une origine différente, il eft fûr que
Mapalia fignifie des maifons champêtres. Virgile
dit, Geog. Z. n i :
Raris habitata Mapalia te&is.
Il y avoit un lieu particulier d’Afrique, près
de Carthage, qui portoit ce nom ; peut-être avoit-
il commencé par n’en pas mériter un autre, 8c
que ce n’avoit été d’abord que des cabanes.
MAPETA , ville de la Sarmatie afiatique ,
fur le Pont-Euxin , félon Ptolemée, Z. v , c. 9 ,
quelques exemplaires portent Maicla.
MAPHORITÆ, peuple de l’Arabie heureufe,
félon Ptolemée, Z. v i , c. 7.
MAPPALIENSES ; S. Auguftin nomme ainfi
les habitans d’un lieu voifin de Carthage, nommé
Mappalia.
MAPSE, ville de la Paleftine, dans l’Idumée,
félon Ptolemée , L . v , c. 16 ; Hiéroclès la nomme
Mampfis, 8c la met dans la troifième Paleftine-,
fous Pétra, métropole.
MAR A , lieu de l’Egypte, dans le défert, du
côté occidental de là mer Rouge.
Ce fut le lieu de la cinquième ftation des
Ifraélites dans le défert.
C e fut auffi à Mara que Moïfe adoucit l’amertume
des eaux. Mara , ville de l’Arabie heureufe, félon Ptolemée
, Z. v i n , c. 6 ; fon plus grand jour eft
de 14 h. 7 min. 30 fec. Elle eft plus orientale
d’une h. 4 min. qu’Alexandrie. Elle a deux fois
par an le foleil à fon zénith.
MAR A ANTIUM , lieu de la Gaule Aquita-
nique, dans la partie que l’on nomme aujourd’hui
l’Aunis.
MARAB INA, ville de la Cyrénaïque, entre
Phalacra 8c Auritina, félon Ptolemée, Z. i v ,
c. 4.
MARABIUS FLUVIUS ou M a r u b iu s , rivière
de la Sarmatie afiatique, félon Ptolemée, Z. v , t, 8.- Géographie ancienne• Tome ƒƒ»
M A ItACAN D A ( Samarkand ) J, ville de la
haute Afie, 8c la principale de l’ancienne Sog-
diane, félon Arrien.
Selon Strabon, Maracanda fut une des villes
renverfées par Alexandre.
M A R A C E , ville de l’Arabie heureufe , àu
pays des Hômérftes , félon Pline, Z. v l , c. 7,
quelques éditions portent Madache.
M A R A CH E , ville de l’Inde, félon Etienne
de By fance.
MAR A C ! , peuple de la Grèce , félon Xeno-
phon , hijl. Gr<zc. L. v i , init. C ’eft fans doute le
mipme peuple que les Maraces de Pline, Z. i v ,
c. 9 , dans l’Etolie.
M A R A C L E A , ville maritimé de la Phénicie
, auprès d’Antarade, vers le nord, félon
Guillaume d eT y r . Ortélius, Thefaur.
MARA CO D RA , ville de la Eaâriane, félon
Ptolemée , Z. v i , c. //.
MARADUNUM, ville épifcopale d’Afie, dans
la Lycaonie.
MARAGA ou Ma r a t a , ville de l’Arabie heureufe
, félon Ptolemée , Z. v i , c. 7.
M AG GAR IT ANUS, fiège épifcopal d’Afrique,
dans la province proconfulaire, félon la notice
d’Afrique.
MARAGUENSIS , fiège épifcopal d’Afrique,'
dans la Byfacène, félon la notice épifcopale de
l’Afrique.
M AR AN E , ville de l’Arabie heureufe, fur le
bord de la mer Rouge , félon Pline, Z. y i ,
c. 28.
MARANGA, contrée de l’ancienne Perfe, félon
Ammien Marcellin, Z. x x v , c. 1 ; Zofime,
Z. m , c. 28 , en fait un village qu’il appelle
Maronfa. C ’eft l’endroit où fe donna la bataille
qui fit périr Julien l’Apoftat.
MARANTHESII. On trouve fur une médaille
de Néron , le nom de ce peuple au génitif» Ortélius
penfe qu’il défigne les habitans de Mara-
thefium : Voyez ce mot.
MAR A N T IS , village d’Afrique, dans la Cy-;
rénaïque félon Ptolemée, Z. î v , c. 4.
MARANTINÆ , peuple de l’Arabie heureufe;
dans un coin du golfe Arabique. Strabon. Z. x v i%
p. 7 76, remarque qu’ils avoient été furpris 8c
tués par le peuple Garindoù, 8c qu’il s’étoit mis
à fa place.
MARANUM , lieu de l’Italie , dans la Carme.’
Voye% Cluvier.
MARASDI, ville de l’Arabie heureufe, feloit
Ptolemée, Z. v i , c. 7.
M A R A TH , campement des Ifraélites, félon
Jofué, c. 21.
M A R A TH A , petit village de l’Arcadie an
fud* eft de Buphagium , 8c près de la fource du
fleuve de Buphagus. ,
M a r a t h a , ville de l’Ofroëne , félon la
notice de l’empire, feft. 2f. T t