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Latium. Le Latium, où Rome eft fttuée, touchoît
au pays des Sabins : il comprenait, outre les
Latini, 1-es Æquî, les Volfci , les Hernici 8c ,• autour
de Rome, les Rutuli ( i ).
Au commencement ( p. 2 f 2) les Latins n’étoient
pas bien nombreux, encore n’étoient-ils pas fournis
aux Romains ; mais ceux-ci, ayant vaincu
les Æqui, les Volfci, les Hernici, & , auparavant,
les Rutuli, les Aborigènes, les Rceci 8c les Argy-
rufci, auffi bien que les Prtvenates, tout le pays
fournis prit le nom de Latium. Avec le temps,
toute la cote qni s’étendait depuis Oflia jufqu’à
Sinuejfa, appartint au Latium. Il s’étendit enfuite
jufqu’à la Campanie^& au pays des Samnites.
Les villes maritimes du Latium étoient Oflia,
loin de Rome de 190 ftades , & ou il n’avoit
pas été poflible de faire un port, à caufe de
là quantité de limori qu’y porté le Tibre; An-
tium, loin Oflia de 260 Rades. Entre ces villes
étoient Lavinium, Laurentam, 8c au-deffus Ardea
Rutabrum, qui étoit une colonie, éloignée de la
mer de 70 Rades. A 290 Rades d'Antium, étoit le
mont Circtzus, formant un promontoire, où il y
àvoit une ville nommée Circes , avec un autel de
Minerve.
Dans les terres Iraient le Campus Pomettus : les
'Âujonts avoient habité le pays qui étoit dans le
voifinage ; ils entrèrent auffi dans la Campanie,
auffi bien que les Aufci. Au temps de Strabon, le
Latium s’étendoit jufqu’à Sinuejfa %(p. 13 f . )
A 100 ftades de Circeoeum eft Terracina, appelée
d’abord Trachina : avant d’arriver à cette ville on
trouvoit un grand marais, formé par les eaux
de deux fleuves , dont le plus grand eft VU fais (a).
C ’eftà Terracine que la voie appienne, qui alloit
de Rome à Bruniafium, atteignoit la mer pour
la première fois. :
On trouvoit enfuite fforaffie, appelle d’abord
Hofmia , puis Cajeta ou Cajatta , comme difoient
les Laçons fes fondateurs. Formioe eft éloignée de
Cajeta de 40 ftades. Entre ces villes & ’Sinuejfa
étoit Minturnx , à la diftance de 80 ftades. A Mia-
turna couloit le U n s , appelé autrefois Clanms
ou Glanis.
En face du continent étoient les deux îles de
Pandctaria & de Ponùa. Les territoires du-Latium
les pluseftimés pour les vins, ceux de Cecube
de Frondi, de Setina , deFalerne, d’Albe & de
Statanum.
Les villes de l’intérieur des terres étoient, au-
deffus d’OJlia , Roms ou Rome, bâtie au bord
(1) Ici Strabon parlé (p. Wo) de l’arrivée d’Enée en
Italie.
( i) Le grec portç Aüqutos ; mais comme VAufidus eft ailleurs,
que Pline dit l’ Ufens, il faut préférer cette leçon.
Il y avoit un canal à travers du marais, qui alloit dans*
le fens de la voie Appienne, & fur lequel on paffoit la
nuit jrour le rendre a Terracine.
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( du Tibre, fur les monts Capuolium, Palaùum 8c
Quirinal.
Strabon nomme en&ite les villes qui fe trouvent
fur les trois voies Appienne, Latine & Va-
lérienne.
La voie Appienne alloit kSinueJfa : la voie Va-
lérienne paffoit par le pays des Sabins, & alloit
jufqu’aux Marfes. -
La voie Latine étoit au milieu; elle rejoignoit
la voie Appienne à Caffinum.
Sur la voie Latine étoient les villes de Feren-
tinum , Frujinum, arrofées par le fleuve Cofa , &
Fabrateria , arrofée par le Trerus. . . . Aquinum,
grande ville , près du Melpis ,* Interamna entre le
Liris 8c le Cafinus : c’étoit la dernière ville dés
Latins -de ce c ô té , car Teanum Sidicinum aVoit
appartenu aux Sidicins qui étoient Ofques d’orig
in e . . . . Calenuss, belle v ille, près de Cafilinum.
Entre cette voie & la voie Appienne, il y avoit
Setia & Signia , fertile en vins. . . . Privernum 8c
Cor a , 8c Sueffa, Trapontium (3 ) . . . Felitroe , Ale-
trium, & Fregelhe, arrofées par le Liris : cette ville,
autrefois célèbre , n’étoit plus alors qu’un village.
Les autres villes du Latium avoient été fondées
par les Romains.
A gauche de la voie Latine, entre cette voie
& la voie Valérienne, fur la voie Prénefline étoit
Gabii........... au-delà étoit Preenefle, puis fur les
montagnes, chez les Herniques, Capitulum, Ana-
gnia t Cerata & Sora, d’où le jetoit le Liris pour
arrofer les villes de Fregellx 8c de Minturnce: lès autres
villes étoient Vtnafrum, renommée par fes
huiles... enfin Æferma & Alïfice, villes dès Samnites.
La voie Valérienne commençoit à Tibur, &
conduifoit chez les Marfes & à Corfinium Peligno-
rum. Les villes Latines fur cette voie étoient Va-
leria, Carfeoli, Alba 8c Cuculum. En face de Rome
étoient Tibur, Preenefle 8c Tufculum. Ces villes*
étoient au levant par rapport à Rome ; quelques-
unes étoient entre les montagnes.
La voie Appienne paffoit fur le mont AU
banus. On y trouvoit A rida, à 160 Rades dé
Rome , avec une forterefie, enfuite Lavinium.
Picenum. Après les villes fituées (fur le golfe
Adriatique ) entre Ariminum 8c Ancona fe
trouve le Picenus Ager. Les Piceni étoient venus.,
du pays des Sabins; le pays produifoit plus de
fruits que de froment. Depuis le fleuve Æfls, jufqu’à
Caflrum, la navigation le long de la côte
étoit de 800 Rades. Il y avoit dans le Picenum une
ville grecque, c’étoit Ancona , bâtie par des Sy-
raeufains, qui fuyoient la tyrannie de Denys.
Affez près étoit Auxinum, puis Septempeda, Pneuen-
tià ( 4 ) , Potentia, & Firmam Picenam. Enfuite
le temple de Cypra. Plus loin étoit le fleuve Truen-
(3) Il eft reconnu que ce nom eft une faute ; mais 0«
n’eft pas d’accord fur celui qu’il y faudroit fubftituer,
(4) Ce nom paroiffoit être fautif à Xilander,
I T A tus, avec une ville de même nom ; puis le Ma-
trinus & le port d’AJria ; dans les terres étoient
Adria, Æfculum Piceni, lieu très-fort par fa po-
fition.
Au-deffus du Picenum étoient les, Veflini, les
Mar f l , les P eligni, les Marucini, les, Fr entant, 8c
la nation Samnite. Ils hàbitoient les montagnes
& s’étendoient fort peu vers la mer.
Corfinium. étoit la capitale des P eligni, 8c fut le
fiège de leur confédération lors de la- guerre de
tous ces peuples contre les Romains ; ils lui avoient
oonnè le nom d’italique. Outre cette v ille , il y
avoir Sulmo , Maruvium, 8c Reate, capitale des Marucini.
Vers la mer étoient Aternum, de même nom
que le fleuve, : cette ville fervoit de pprt aux Pe-
ligni 8c aux Marucini. . . .. Enfuite Orton , port des
Frentani , & au-deffus Orùum.
Le Sagrus divifoit les Frentani des P eligni.
La navigation le long de cette côte jufqu’à
l’Apulie étoit d’environ 45 o Rades.
Au-delà du Latium, {p. 370 } , étoit la Campanie
, s’étendant depuis la mer jufqu’au Sammum ,
aux Frentani 8c aux Dauni,
Depms SinueJfa , la côte forme un grand golfe
jufqu’à Mifenum : depuis Mifenum jufqu’an promontoire
de Minerve , on l’appeloit Crater ; ce
golfe étoit enfermé entre, deux promontoires. La
Campanie eR la plus fertile de toutes les contrées.
Les Tyrrhéniens- y avoient eu douze villes.. . .
Les Romains entiroient les excellens vins de Fa-
lerne,de Statane & de Calene ,mais préférablement
le vin de Surentum , en ce qu’il fe confervoit très-
long-temps.:
Les villes de la. Campanie, fur la nier, étoient,
après Sinue/fa,Luernum,ou étoit le tombeau du premier
Scipion l’Africain ; Vulturnum , Curnoe., ancienne
ville Grecque, puis le promontoriim Mifenum
, prèsduquel étoit le marais Acherontia. Après
avoir doublé le cap , on trouvoit Faite, avec
des bains d’eaux chaudes ; le lac Lucrinus 8c VA-
vernus étoient affez près.
Après étoit la ville de Puteoli, appelée d’abord
Diccearchia ; cette ville avoit un port. Au-delà étoit
Neapolis : o.n alloit de Neapolis à Puteoli à travers
de la montagne ( 1 ). Il y avoit auffi des bains
chauds à Neapolis. Toute çette côte étoit très-habitée
par les Romains les plus riches. Ils efpé-
roient y trouver, fous un beau c iel, & avec d’ex-
cellens bains , le cours d’une, vie plus longue,
ou du moins d’une vieillefle moins pénible.
Après étoit Herculanur.i ( 2 ) , dont le terrein
s’aVançoit un peu dans la mer. Pompeïi, peu éloignée
( 3 ) , étoit arrofée par le Sarnus. Ces deux
( i l Ce qui fe pratique encore aujourd’hui. .
(2) On fait que cette v ille fut depuis en partie détruite
par une erruption du Véfuve..
(3) Elle fut remplie de cendres brûlantes dans une éruption
du Véfuve.
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villes avoient été autrefois habitées par les Qfcl,
les Etrufci 8c les Pelafgi, 8c depuis eux: par les
Samnites..
A l’embouchure du Sarnus r il y avoit un port
qui étoit commun aux habitans de Nota., de Nu-
céria ( 4 ) , &c.
Au-deffus de ees lieux eR le mont V e fu v e ,
Vefu-vius monsv entouré de. champs fertiles, excepté
le fommet, q ui, étant flérile , couvert de
pierres: & de cendres , hit. conjeéftiret qu’il y
eut autrefois dans cette montagne un volcan , qui
s’y eR éteint faute de matières ( 7 ) .
Après Pompeii étoit Summum, dominée par le
Promontonum Athentzum, appelé auffi Prcnuffum.
D e là , jufqu’à l ’île de Caprecc, le trajet étoit fort
court ; dès qu’on apaffé ce promontoire, on trouve
les îles des Sirènes , ou Sirenufoe infula. C ’eft au
Promontorium Athenoeum. qu.e'cfmiffoit.le grand baffin
de mer , qui commençoit au cap Mifenum ,.8c que
l’on appeloit Eratus. 11 étoit bordé, de villes , de
maifons embellies de riches plantations, placées
R près les unes des autres r qu’elles fembloient ne
former qu’une feule & immenfe habitation.
En face du cap Mifenum. , étoit 111e, Prochyta,
détachée de celle de Phkecufic ; cette, dernière
avoir été habitée par des Erétriens.
Dans l’intérieur des terres étoient la ville de
Capua, dont le nom (6) indiqùoit , félon Strabon-,
qu’elle dominoit Rir toutes les villes de cette
contrée, affez- peu confidérabies , excepté. Teanum
Sidicinum. Capua ètoit fur la voie Appienne, ainfi
que pluffeurs autres , que l’on rencontroit; en allant
à Brundujium ( 7 ) ; les premières* étoient Ccdatia ,
Caudium (8 ) & Beneventum. Cafilinum , fur le Vul-
tumus, étoit fituèe du côté de Rome. Outre ces
villes, il y avoir encore celles de Cales 8c de Teanum
Sidicinum, puis Sueffula, Ateüa, Nola-, Nuce-
ria , Acerræ (9), Abbclla , & quelques, autres moins
considérables , dont plnfieuns étoient cependant
attribuées aux Samnites.
Les Samnites ayant été égorgés , & prefqù®
tons détruits par ordre de. Sylia , plufteurs de leurs
villes n’étoient plus que des villages^, au temps
de Strabon: aüfli n’ofe-t-il pas compter Bojanum,
Æfenia , ou Pauna (10) , Telfia , près de' Venafrum,
(4) Je mets ici un &c. parce que je ne puis m’engager
dans la difeuffion qu’entraîneroit lè mot qui fe
trouve.dans. le.texte, & qu’elle feroitinutile. Mais voyc[
les notes de Gafaubpn & de Xilander, T. i,Yp. 378.,
(5) Cette expreffion de Strabon , cec rsKpcLifiic- £v -ur
t o %up'ioy xeti ecrïïcti' îrpoTtyov, prouvé que lès Romains
n’avoient aucune connoiffance des éruptions du Véfuve :
on les regardoit comme cèffées faute de matière, fous le
règne d’Augufte, où. v-ivok Strabon.
(6) Formé dû mot c,apm, la tête.
(7) Surlamerlpniénne, à l’êntréê de la mer Adriatique.
,/Sl J’adopte la correédon indiquée par Càfaubon.
(9; Le grec porte Apcfip<&t ; mais j ’ài adopté le nom'latin
reçu.
(io) Ou Patina.