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le nom Te font, par la fuite, confondus avec les
Chinois & les Tartares. Voilà ce que devinrent
les Huns du midi ; fuivons ceux du nord.
Peu de temps après s’être féparés de ceux du
m id i, ils furent défaits par les Chinois, dans une
bataille donnée à la montagne de Kin-Vi, proche
l’Irtich, l’an 91 de J. C. Alors plulieurs hordes
des Huns du nord fe féparèrent du corps de la
nation; quelques-uns fe joignirent avec les Sien-Pi,
& fe confondirent avec eux : plufieurs autres fe
difperfèrent dans la Tartarie , 011 ils formèrent de
petits états. Le corps de la nation paiTa du côté
de l’occident, s’établit dans le pays des Bafckias ,
qui eft arrofé par le Volga, & auquel on à donné
le nom de grande Hongrie. De-là ils s’étendirent
vers les pays plus méridionaux , dans les plaines
du Kaptchaq, jufqu’à la ville de Kafchgeo. Ces
peuples étant arrêtés par les Perfes du côté du
midi & du fud-oueft, n’avoient de libre que
l’occident 8c le nord de~la mer Cafpienne ; ils
paffèrent dans le Yen-tçai ou la SarmatieAfiatique,
en chaffèrent les Alqins , 8c s’établirent dans ces
plaines qui font entre le Volga 8c les Palus-Méo-
tides, 8c s’étendirent jufqu’au Derbent. Ils tra-
verfèrent les Palus vers l’an 376 , fournirent
d’abord les Alipfuriens , les Alcidzuriens , les
Ytamares, les Tuncaffes, les Boïfques , les Oftro-
goths; épouvantèrent les Wifigoths, qui prièrent
l’empereur Valens de les laiffer paffer fur les terres
de l’empire ; ce qu’il leur accorda. Les Huns s’emparèrent
du pays que les Wifigoths venoient d’abandonner,
s’établirent fur le bord du Danube,
8c fe trouvèrent maîtres de tout ce qui eft depuis
ce fleuve jufqu’au détroit de Derbent. Ils ne
tardèrent pas à faire des courfes fur les terres,
des Romains. La paffion de ces peuples pour le
pillage, les engageoit à prendre la défenfe de
tous les rebelles qui la leur demandoient contre
l’Empereur. Ils accouroient à la première folli-
citation, 8c ne s’en retournoient jamais que chargés
de dépouille. S’ils faifoient la paix avec les Romains
ils ne tardoient pas à la rompre : la poffibi-
lité du pillage frégloit l’effet de leurs fermens.
Les Huns n’ étoient pas tous fournis au même
chef. 11 y en avoit qui commandoient à ceux qui
étoient établis fur le Danube ; d’aiitres, à ceux
qui étoient reliés dans la Sarmatie : enfin , ceux
qui étoient difperfés entre les deux efpaces, avoient
auffi les leurs. Pendant que ceux qui étoient fur
les bords du Danube, faifoientla guerre aux Romains,
les autres attaquèrent les Tartares leurs
voifins. Ainfi les Huns faifoient trembler l’occident
8c l’orient. Les Romains garantiffoient leur
pays de ces barbares à force d’argent ; niais Attila
parut. Cet homme fier, avare & cruel, n’écouta
que fa paffion. S’il fit la paix avec les Romains
en montant furie trône , ce ne fut que pour avoir
la poffibiiité de foumettre plufieurs nations du
nord. Il parut bientôt dans l’Illyrie , à la tête I
d’une armée formidable, paffa dans la Mcefie 1
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ênfuîte darts la Pannonie, 8c fit par-tout des ravages
affreux. On le vit prefque aufii-tôt en Thrace ,
où il renverfa plufieurs villes. Thêodoric I I , alors
empereur d’Orient, envoya des troupes contre
Attila ; mais il les défit , 8c les ravages recommencèrent.
Enfin, Théodofe, par des fommes immen-*,
fes , qui épuifoient fes tréfors 8c ruinoient fes
peuples, obtint la paix de ce barbare.
Attila ne ceffa de ravager l’Orient que pour
tourner fes troupes contre l’Occident : il entra
dans les Gaules avec une armée formidable ,
& y mit tout à feu 8c à fang. Il venoit de fe
rendre maître d’Orléans, lorfqu’Aëtius, général
Romain, fecourutles Wifigoths, vint l’attaquer,
le battit, le força de fe retirer dans fon pays.
Il raffembla une nouvelle armée, paffa en Italie,
qu’il trouva dégarnie de troupes , 8c qu’il
ravagea. 11 vouloit aller à Rome, 8c l’enfevelir
fous fes ruines ; mais les foldats lui ayant repré-
fenté qu’Alaric étoit mort peu après avoir ravagé
cette ville , la fuperftition fit ce que n’auroient
pu faire la bonne-foi ni la juflice. Attila s’arrêta,
écouta les propofitions de paix que le pape Léon
vint lui faire de la part de l’empereur. Il s’en
retourna dans fon pays où il mourut. Après fa
mort, les divifions affoiblirent les Huns, au point
qu’ils ne purent tenir dans le devoir les nations
qu’Attila avoit foumifes. Ils fe difperfèrent dans
les plaines fituées au nord de la Circaffie, du Pont-
Euxin 8c du Danube. On voit dansl’hiftoire, qu’une
nation de Huns ravagea la Thrace, voulut affié-
ger Conftantinople , 8c que le célèbre Béilfaire
les défit. Enfin, il vint de Tartarie d’autres barbares
, avec lefquels ils furent confondus ; ce qui
fit oublier le nom de Huns. Ainfi difparut ce
peuple qui, des frontières de la Chine , avoit
porté devant lui le ravage jufqu’aux rives de la
Loire. Quel fléau pour l’humanité !
HUNNUM, ville de la Grande-Bretagne, félon
le livre des notices de l’empire. feâî. 63.
HUS {la terre de). On croit qu’elle étoit dans
la partie de la tribu deManaffé, au-delà du Jourdain.
C’étoit la patrie de Job.
Cette terre avoit reçu fon norçi de Hus, un
des quatre fils d’Aram, qui fe répandirent dans
l’étendue des anciennes Syries.
HUSATH, ou Husati , lieu d’A fie , dans la
Paleftine. C ’étoit la patrie de Sobochai, l’un des
braves de l’armée de David.
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HYADETÆ,îles de l’Armorique,félon Strabon.
Antonin les nomme Siadte.
H YA E A , ville de Grèce, au pays des Locres
Ozoles , félon Etienne de Byfance. Thucydide en
fait auffi mention.
HYALA. Selon Diodore de Sicile, Alexandre
étant defeendu jufqu’à la mer par le canalCfcle la
droite, ou principal du fleuve Indus, 8c remon-
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tant enfmte, trouva une ville nommée Hyata, J
remarquable par un gouvernement mixte de royauté
& de magiftrature, comme à Sparte. f ,
La marée porte les bâtimens depuis 1 entree du
canal jufqu’à cette ville. Il eft dit dans Amen ,
qu’Alexandre en fit un lieu capable de recevoir
des navires. , . , è i&
M. d’Anville penfe que c eft la meme'Ville
que Pline nomme Xylcnopolts (ou ville de bois), «
qu’il dit avoir été conftruite par Alexandre.
HYA LÆI, peuple ou famille de Sicile. Il en
eft parlé dans, la cent quarante-huitième epitre
SHYAM IA , ville du Péloponnèfe, dans la Mef-
fénie, félon Etienne le géographe.
HYAMIUM. Etienne de Byfance attribue cette
ville aux Troyens; mais il ne dit pas quelle fut
dans leur pays, ou qu’elle: leur appart.nt adleurs.
HYAMPEUS VERTEX 6- Hiam p e ia , ceft-
à-dire, le Commet d’Hyampé. Hérodote,L. v i n ,
c. , 9 , nomme ainfi l’un des Commets du Parnafle.
Il paroît, par le témoignage de Plutarque , *
Del vindiaâ, qu'elle étoit près de Delphes. Les
Phocéens, dit-on, étoient dans l’nfege de préci-
piter leurs criminels du haut de cette roche :_mais
ayant fait périr Efope injuftement, elle ne fervit
plus à cet ufage. Ce fut celle que l’on appeloit ;
^ H Y A M P O L I S . Cette ville eft placée par
M d’Anville, dans la partie orientale de la Pho-
cide, à quelque diftahee au Cud-eft d’Elatée Son
if,,,, J comme l’obCerve PauCanias , rappelon 1 origine
de Ces habitans. C ’étoient des Hyantes, chaffes
de Thèbes par Câdmus , & établis dans ce canton,
où ils avoient bâti une ville de leur nom. Lors
de Con incurfion dans la Grèce , Xerxes brûla
Hyante; elle s’ètoit un peu remiCe de ce delaftre,
lorCqu’elle fut entièrement détruite par Philippe.
Cependant, au temps de PauCanias, on y voy oit
encore quelques reftes de la place publique, un
théâtre affez près des portes de la v ille , & un
édifice où le fénat s’affembloit. Afin de lui rendre
quelque choCe de Con ancienne Cplendeur, 1 empereur
Adrien y avoit Cait bâtir un portique.
Comme il n’y avoit qu’un Ceul puits dans toute
la v ille, les habitans, pour Cuppléer a ce manque
d’eau, tâchèrent de raffembler & de conferver, de
leur mieux, les pluies du ciel. Ils avoient une
vénération particulière pour Diane ; cette deeffe
avoit un temple à Hyampolis, qui ne s’ouvroit
que deux fois par an.
H YAN TÆ , les Hyantes, peuples de la Béotie,
lefquels, félon PauCanias, fuccédèrent aux Eéfènes,
conjointement avec les Aoniens. Cadmus étant
arrivé de Phénicie avec des troupes, & ne trouvant
pas les Hyantes de ce pays difpofés à les
recevoir, il leur livra bataille, & les défit la nuit
fuivante. Us s’enfuirent & allèrent chercher une
retraite ailleurs. Pauf,in Beot,
H YA N T IA , ville de Grèce, dans la Locride,
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félon Etienne le géographe ; dans le pays des Locres
Ozoles , félon Plutarque, quoeft. groec.
H Y B A , bourg de Grèce, dans l’Attique, félon
Etienne le géographe.
HYBANDA. Pline, L. //, c. 39, parlant des
lieux que la mer ufurpe ou abandonne, met entre
les exemples Hybanda, autrefois île de la cote
d’Ionie, 8t dit que de fon temps elle etoit à
deux cens flades de la mer.
H YB E LE , ville au voifinage de Carchedon,
félon Etienne, qui cite Hécatéé. O r , la Carchedon
étant la Carthago des Latins, il s’enfuit que cette
ville étoit en L ib y e , & non en A fie , comme
l’avoit cru Ortélius. Au refie, onignore fa pofition.
H Y B L A , ville de Sicile. Il y en avoit trois
de ce nom , félon Etienne le géographe, qui les
diftingue par les furnoms de grande, moindre & petite.
H y b l a m a j o r , ou H y b l a l a g r a n d e , ville
de Sicile, affez près & au midi du mont Etna. Pau-
fanias, Eliac. L. 1, c. 23, qui n’a connu que deux
villes de ce nom , dît que l’une eft furnommée la
grande. Cet auteur dit qu’elle étoit dans le territoire
de Catane, & entièrement dépeuplée. -
H y b l a m i n o r , ou M i n i m a , ou H y b l a l a
MOINDRE, on la nommoit auffi Heraa, ville de
Sicile, dans fa partie méridionale, dans les terres.
C ’eft de celle-ci qu’il eft queftion dans ritinéraire
d’Antonin, où elle eft mife fur la route d’Agri-
gente à Syracufe.
H y b l a p a r v a , ou H y b l a l a p e t i t e , ville
maritime de Sicile, fur la côte orientale. On la
nommoit aufli Galeotis, & plus fouvent Megan ;
de-là vient que le golfe, au midi duquel elle étoit
fituée, prjjioit le nom de Megarenfis Sinus. Il paroît
que ce fut devant la petite Hybla, que mourut
Hippocrate. ( Hérod. L. v u , c. 130 ).
H y b l a , ville d’Italie, félon Etienne de B y fance.
,
N. B. Servius paroît avoir cru qu’il y avoit un
lieu de l’Attique nommé ainfi. On peut voir fon
fentiment dans fes remarques fur le vers 55 de
; la première églogue.
Hyblais apibus fiorem depafta faliÜi,
Mais ce poète parle certainement ici des abeilles
d’Hybla en Sicile, renommée pour fon excellent
miel. x
H YBODÆ, habitans d’H yba, bourg de Grece,
dans l’Afrique , félon Etienne le géographe.^
HYBRI ANES, peuples vers la l hi ace. Ils étoient
fort inquiétés par les Scordîques, félon Strabon ,
L. v u , p. 318. Mais Cafaubon penfe qu’il faut
lire Agrïones.
HYBRISTES, rivière d’Afie, entre le Caucafe
& le peuple Chaiybes. Elchyle en fait mention
dans une de fes tragédies.
H Y C C A R A , ville de Sicile. Elle étoit petite &
maritime, fur la côte feptentrionale. Antonin *
itinèr. la met entre Parthenicum 8t Païenne, fur