
V Amphaxitis, à l’eft de l’embouchure de VA-
x'ius, fur le golfe Thermaïque. On verra ci-après
les villes que Ptolemée attribue à cette partie,
La plus considérable étoit Therma qui prit en-
fuite le nom de Thejfalonica, Pline nomme
de plus Chalaflra & Phïleros. Mais Strabon
nous apprend que Caffandre avoit tranfporté à
Theffalonique les habirans de quelques villes de
cette contrée : telles étoient ChalafiraÆnea, Ce [fus &
quelques autres. On ignore la pofition de ces villes.
La Mygdonia étoit au nord du golfe Thèmaï-
q u e , mais n’alloit pas jufqu’à la mer.
On y trouvoit Anùgonea & Stobi, Phyfca ou
Phyfca ( i ) , Terpillas , AJforus & Xylopolis. C ’eft
en érendant considérablement cette partie vers
le fud , que l’on y comprend les villes d'Apollonia
& à'Arethufa.
Thucydide place immédiatement après la Mygdonia,
la Grejlonia , Y Antkemus & la Bifaltia.
L ’Anthemus , contrée, avoit probablement reçu
fon nom de la ville d’Anthemus, placée par M.
d’An ville vers l’eft de l’Amplaxitis, près de la
fource du Rechius.
La Grejlonia ou Crejlonia , étoit vers le nord-eft
de l’Amphaxitis : ce petit pays avoit une ville de
même nom. L'Echedorus y prenoit fa fource, & ,
comme on le voit par Hérodote, couloit de-là
dans la Mygdonie.
La Sintice & la Bifaltia étoient au nord , & au
nord-eft de la Crejlonia fur le Pontus, entre des'
montagnes : il y avoit une ville nommée Hera-
clea Siritica. La Bifaltia étoit la contrée habitée
par les Bij,'allez : jepenfe que m’ayant pas eu d’abord
une demeure très-fixe, de ce même côté, delà
font venues les différentes opinions fur le lieu
qu’ils habitoient. Mais on s’accorde allez à les
placer près-du Strymon; Pline leur attribue Am-
phipolis ; c’eft indiquer qu’ils s’étendoient jufqu’à
la mer.
Il refte encore à faire connoître de ce côté toute
la partie de la Macédoine comprife dans la pref-
qu’île renfermée entre les golfes Thermaïque
à l’oueft, & Strymonique à l ’eft. Dans la partie
du nord-oueft étoit le petit pays appelé Grejfæa;
la partie méridionale fe nommoit, de l’oueft à
l’eft , Chalcidice ; mais elle étoit terminée par trois
ptefqu’îles , longues & étroites , allant à-peu-près
du nord-oueft au fud-eft. La plus occidentale fe
nommoit P aliéna , & avoit d’abord porté le nom
de Phlegra ; la fuivante étoit la Sithonia. La troi-
fièmeprefqu’île ne tient au continent que par une
langue de terre allez étroite: elle rènferme la haute
montagne que les Grecs nommoient le mont
Athos.
’ Sur la côte occidentale , où fe trouvoit là Crof-
ftza , on comptoit les villes d’Ænia ou Ænea,
(i) M. d’An ville ne l’a pas placée fur fa carte, non plus
que quelques autres.
de Gigonus, de Smyla, d’Antigohea , de Combrca
& de Lipaxos ou Lipaxus.
La prefqu’île de Pallène tenoit au continent
par un ifthme fort étroit. Sur cet ifthme étoit
! la ville nominee d abord Potidaia, puis Caffan-
dria. Les autres villes étoient à l’oueft, Sana,
Menda , Scions , Thrambus ou Therarnbus. A l’extrémité
du fud-eft étoit le Canaflroteujn promonto-
rium, avec un lieu de même nom. Sur la .côte
orientale étoient Æga 8c Aphitis.
Entre la côte orientale de la Pallede 8c la côte
occidentale de la Sithonia, la mer formoit un
golfe allant du fud-eft au nord-eft : il fe nommoit
Toronaïcus finus.
Au fond de ce golfe , fur une élévation, étoit
la ville d’Olynthus, fur la côte du continent, fé-
paree du golfe par le Bolyca Palus : c’étoit dans
ce marais que fe rendoient les deux petits
fleuves Olynthius, à l’oueft de la v ille , & Arnnias .
à l’eft. *
Sur la côte occidentale de la Sithonia , à partir
du Palus Bolyca , on trouvoit les villes de Mecy«
berna, de Sermyla, de Galepfus & de Torone ou
Toron. Cette dernière étoit devenue confidérable;
& c’étoit d’elle que le golfe avoit pris fon
nom. A l ’extrémité occidentale de cette prefqu’île
étoit le Promontorium Derris..............A la pointe
du fud-eft étoit le Promontorium Ampelos (i).-En
remontant la côte orientale on trouvoit Sarga ,
Singus, Pidaurus 8c AJfa, tout-à-fait au nord,
à l’embouchure du Chabrius. Le golfe , qui de ce
côté baigne cette prefqu’île , avoit pris ion nom
de la ville deSingus, fituéeaunord & à l’entrée
d’une affez grande baie.1
La- prefqu’île où fe trouve le mont Athos
avoit aufli quelques lieux fur les bords de la mer ,
ou , fi l’on v eut, fur ces golfes. A l’oueft étoient
en commençant par le nord Sana, Cleoate, Thyf
furn, affez près du Promontorium Nympkæum. . . .
Sur la côte du fud-eft, au pied du mont, il y
avoit une ville <V Apollonia, à l’extrémité de cette
côte, qui couroit au nord-eft; le promontoire
portoit le nom d'Acro Athos Promontorium. f . .
En remontant cette côte qui alloit vers le nord-
oueft, on^ trouvoit les villes d'Olophyxus, de
Dium & d’Acamhus-, fur une baie ; c’étoit de cette
baie que Xerxès vouloit faire paffer fes vaiffeaux
dans le golfe Singitique en perçant l’ifthme , pour
n’avoir pas à doubler les deux promontoires l’^cro-
Athos 8c Nymphtzum (2)............. Au nord, fur la
(2) On verra que Ptolemée étend jufques-là la région
Paraxia.
(3) Voici un paffage de Marcian d’Héraclée, qui prouve
que cette opinion étoit celle de l’antiquité :
Tov A '7feLpet7rheuruvri, ir&pdxios 'irixiç
Av.eiv%<J(içiv, Av<fp'iuv ATtoitua.
n«p «v SicofvÇ S'vKvvreti rsr/Ati/xlvn
EtctÙl çuiioiç, StpÇnv X iytf cturriv rn/Atv EtV Ay.ç'nroXiç.
« Lorfque l’on a navigé au-delà du mont Athos; or»
même côte , étoient Stagyra , Arna , Arethufa ,
Brornifcus ( d’où la côte commençoit à courir
par le nord-eft) , Argilus & Eton , à l’embouchure
de Strymon, où fe trouvoit aufli Amphipolis, dont
l’ancien nom étoit EwsuoS'a) , c’eft-àrdire ? novem
v ia , ou les neuf chemins.
Pline ( L. iv , ç. / o ) , dit: Aihon Xerxes rex
P erf arum continenù abjcidit. Oppidum in cacumine
fuit Acrothon .*• nunc Junt Uranopolïs , Palatorium,
ThyJfuS', Cle ones, Apollonia, cujus incolæ Macro bit
Qognovùnantur.
Macédoine*: ajou tie.
Cellarius nomme Macedonia adjeEla celle qui
prife , au temps de Philippe, fur la Thrace, s’é-
tendoit entre le Strymon à l’oueft & le Neffus
à l’eft. _ .
La ville d’Arnphipolis avoit appartenu à cette
partie, ainfi qu’EIon qui en étoit le port. Cluvier
place dans cette partie la ville de Berga; mais
elle étoit à l’oueft du fleuve ( 1 ).
A l ’eft du Strymon on trouvoit Gaçolus.
Sur le bord de la mer, après Eion, Phagres y
Gapfelus , Æfyma (2) , Neapolis.
Dans les terres on trouvoit Philippi, appelée
d’abord Crenides & Datas, & qui fous fon dernier
nom , devint colonie romaine : en fe rapprochant
vers l’oueft ,Drabefcus, Triullum, Domerus, &c.
La Macédoine étoit coupée par plufieurs voies
romaines. La plus ancienne qui étoit faite & pavée,
de bonnes pierres, portoit le nom de ViaEgna-
ïia. Elle étoit cenfëé la continuation de la voie
romaine, qui finiffoit en Italie a BrunduJium : elle
commençoit à Dyrrachium, ou, fi l’on partoit dYHy-
druntum, on arrivoit à Aujon, auffi fur la côte
de l’Epire. De chacune de ces villes il partoit
une voie qui fe rendoit à Claudiana. De ce lieu
la voie montoit à Lichnidus, chez les Dajfaretti,
en Illyrie , puis redèfcèndanr air fud , elle paffoir
par Heraclea chez les\Lynceflæ , par Edejfa, Pella
Thejfalonica, Apollonia., Amphiopolis, Philippi, Nea-
polis, & le refte de la Thrace, jufqu’à Cypfdus.
©u Cypfela , comme l’écrit M. d’Anville , fur
l’Hebrus.' Quelques auteurs la continuent jufqu’à
Gonftantinople.
Je finirai cet article en difant avec Pline /use
ejl Macedonia, .terrarum imperio pâtit a quondam ,
« trouve Acanthus, ville maritime , fondée par des An-
** driotes. Près de cette ville eft un fofie long de fept
n ltades, creuté, dit-on, par Xerxès. Enfuite eft Amphi-
« polis». v T - 2 3 4 -
(1 ) C’eft de cette ville qu’étoit Antiphanès, furnommé
le Aergecn, qui avoit écrit d’une manière fi exagérée & fi
peu croyable que c’étoit un proverbe reçu chez les
Grecs, pour dire un homme qui outroit, qui exa^éroit
il bergazife. BcpyuiÇsty * v t * rov * x tâ l
Xiyny-, Bergai^are id. eft nihil veri dicere.
(2) Il y avoit encore une autre ville de ce nom à l’eft
eu N.eftjir^ t
M A C 3.1 r
hac Afiam \ Armeniam, lberiam , Albanian! , Cap-
padociam , Syriam, Ægyptum, Taurum , Caucafum
tanfgrejfa : hotc in BaElris Médis, Perfis dominata
to to oriente pojfejfo : hotc etïam India viElrix per
vcjligia Liberi patris aique Herculis^vagata : hesc
eadern ejl Macedonia , cujus uno die Paulus Ænù-
lius Imperator nojler LX X .ll, urbes direptas vindidit
lantam dijferentlam fortis , prcsjlitere duo homines.
Géographie de la Macédoine , felon Ptolemée; ;
Ce géographe étend la Macédoine jufqu’à la
mer Ionienne ; il la borne au nord par la Dalmatic
, la Moefie, & à l’oueft par la Thrace.
T U L A N T I O R U M.
Sur la-côte.
Dyrrachium.
PanyaJJi ,fl. ofiia.
Apfi, fi. ofiia „
Apollonia
Loi, fi. ofiia,
Aulon j ville & pcr&.
Armffa.
Dans les terres,.
Bullis.
E l Y M I O T O R U Mb.
Sur la côte.
Etyma
Amantïa*
Dans les terres,
O R E S T I D I Si
Sur la côte.
Coelydni, fi. ofiial
D ans les terres.
Àmantu.
E d O N I D T S E T O DO M AN T I C E s.
Sur le golfe. Strymonique.
Neapolis (3-),. Strymonis^fii ofiia-,.
(Efymd.
Dans les terres..
S co tuf a-,. Amp h\p olis,
Berga„ Phiüppi.. ‘
Gaforus.
A M P H A X-1 T I D I Si..
Sur le même golfe,.
Aretufa., Siantrra.
(3) O s l voit que Ptolemée. a paffé. de.l’o-aeità.l’e ü .