
appelle les chefs des fcêUrjts. Ces chefs de factieux
étoient tous gens' de haute naitfance , ou
fort chéris de la populace , accrédités par leurs
fami.ies ou par leurs emplois ; journellement ils
re cheminoient dans les rues qu’accompagnés de
pli,heurs m hiers d hommes. Une pareille troupe
les metteit tout à la fois en état de faire le mal
& de n’en pas craindre la punition.
Mufjlrats , confuls & proconfuis. Deux cens
quarante-cinq ans après, la fonuation de Rome ,
le gouvernement de> magihrars annuels fuccéda
à celui des rois. Le peuple en élut deux, Btu-
tu s , auteur de la liberté, & Collatin , père de
Lucrèce, dont la mort avoir caufé le foulévement
de la nation. On les nomma confuls, du mot
conseiller { conjulere). Leur pouvoir, à cela près
qu’il ne duroït qu’un an , fut prefque égal à celui
des rois. Ils en avoient même le feeptre & la
couronne ; à condition cependant de ne s’en fer-
vir jamais que dans la circonflance d’un triomphe.
Les marques habituelles de leur puiflànce furent
la robe de pourpre, la chaife curule d’ivoire , &
les douze h fleurs ou huiffiers qui les précédoient,
armés de hachas & de faifeeaux de verges. Ils
étoient les chefs de la nation, convoquoient le
f .n a r , afftmbloienrJe peuple, propofoient les
loix auxquelles ils donnoiem leur nom, après
qu’elles étoient ratifiées par les deux ordres. Ils
commandement les armées, levoienr les troupes,
nommoient les officiers généraux , rrairoient avec
les nations étrangères , mais quelquefois affi z
inutilement ; car le peuple Romain n’exécutoit
enluite le traité qu’autant qu’il lui éto»r avantageux.
Au forint de leur charge, on leur dotinoir des
gt uvernem.ns avec le titre de proconful; Scion
I é at bi les circenilances des affaires du moment,
le iénat décidé a i que telles ou telles provinces de
J’empire fer oient c lies où les magistrats, Sortant
o exercice, feroienr envoyés pour gouverneurs.
Ils tiroienr au fort : après quoi, le magistrat
alloit commander dans fa province, jufqu’à ce
qu on lui envoyât un fucceffcur, ou que les af-
fai'cs Suffenr terminées.
Ce que Ton pratiquât à cet égard pour le#
cor/f .h , on le pratiquait pareillement a l’égard
des préteurs, qnefieur* & autres. Comme il y
avoir a la Sois deux confuls, ils Se partageaient
par mois les Ji&eurs, la prééminence 6e les prérogatives
de la place. Le confwl élu le premier
en jouiSToit au mois de janvier, le fécond au
mots de février, 6c de même en fuivanr. A l’expiration
du temps de leur magistrature, ils la
depofolent publiquement en préfincc du peuple,
6c devenoient fujm à lui rendre compte,
, OtHatUft» 1/4 puifi'AtKe confulairc ne dura pas
p;uî, /le dix ans fans interruption. Kn Je Sé-
t>At 9 lorSqu’d voulut lever des troupes pour op»
po-'.r a h iy,uç des villes latines, éprouvant de
L de Ja part du peuple, déjà méco/ttvnt
des u fa r ti, imagina de *«<loubJcr l'appareil
public de leur puiiTance , de manière à intimider
le peuple. Il créa,une nouvelle magistrature,
donnant à celui que l’on en revêtit un pouvoir
arbitraire fur toutes les perfonnes, tant en guerre
qu’en paix, tant à la ville qu’à l ’armée. T. Lnr*
gius Ru fus en fut revêtu le premier. On le
nomma chélateur, parce qu’il difloit absolument fes
volontés, fans être fia jet à en rendre raifon. Vingt-
quatre lifleurs le précédoient armés de haches &
de faifeeaux. Toute autre puiffance étoit fu(pendue
à fa création, fi ce n’elt celle de fon lie ut e-
nanr, qu’il nommoit lui-même pour commander
en fon abfence. Ce lieutenant portoit le titre de
général de la cavalerie.
Mais Si la dignité du diflateur n’étoit point limitée
quant au pouvoit, elle l’étoit pour le lieu
& la durée. Us ne pouvoient ni la retenir plus
de Six mois , ni fortir des confins de l’Italie , juf-
qu’à la fécondé guerre punique, quoiqu’on eût fréquemment
recours à cette magiSlrature. Mais
dans cet intervalle, aucun diflateur ne fut tenté
de fc fervir d’un pouvoir approchant du defpo-
tifme pour s’élever a la tyrannie. Depuis la fécondé
guerre punique, elle tomba en non ufage
jufqu’à Sylia qui la reçut pour un temps illimité*
& s’en dépouilla quand il lui plut. Jules Céfar
fut le feul à qui ou la conféra depuis, tk le der-
n er des diélateurs.
Tribuns militaires. L’ambition des tribuns dit
peuple fit une nouvelle interruption au confulat.
En 309, le peuple déclara hautement qu’il vouloir
avoir un conful de fon ordre. Le fénat eut
beau proteSlcr qu’il fe porteroit à toute extrémité
, plutôt que d’y contemir : le peuple le
voulut abfolument ; il fallut donc encore prendre
un moyen d’éluder. Le fènateur Genutnis , de
concert avec fon ordre, propofa pour accommodement
de ne point nommer de confuls, mais
feulement un plus grand nombre de capitaines
généraux, dont la dignité, moins grande, comme
érant plus diviféc, Se pnrtageroit en nombre égal
dans l’un 6c l’autre ordres. L'expédient rue
agréé ; mais quand on en vint à Péleélion, les
plébéiens s'avisèrent d’être choqués de voir
leurs égaux au nombre des prêter)dans. Ce qu’ils
vouloicm en général, leur déplut en particulier.
La jalonne s'augmenta ; 6c plutôt que d’élever un
de fes compagnons au de (lus <lc fol, on ne nomma
que des patricien». Tous ceux qui furent élur*
étant alors tribun» militaires, le nom de leur
emploi devint celui do la nouvelle dignité, ('a
parti moyen fin pris à diverfos fols , mais picf-
que toujours avec peu de fuccès. On en revint
à l'élcéfcioM de» confuls. Lu lin , pour abolir tout*
1* fait lufage des tribuns militaires, le (ému cuti *
fe/iiir, en 3H7, que le peuple eut, en lu per»
forme de L S< xnus Luioraniis, le premier conful
tiré de fon corps.
Les plébéiens voulurent enfolre être (lié)a(0111%
Nouvelles dumeurs de lu part du Iénat, Il y w
apparence qu’il n’en anroit pas eu fi-fôf le démenti
, fans la pique per fon «elle do conful
Manlius Capitolinus. Celui-ci, mécowre-rvf du fe-
nar, ayant eu ordre, en 3 9 7, cfe nommer tue
chélateur, fit choix de fon eoliègee C.
RutiJus, plébéien de naiffance, qj&i Re p&a#
pas de prendre dans fon ordre C. F/«£-
culus pour général de la cavalerie, D*as< lie temps
dont je parle, on prenoit le pys
un des confuls dans un ordre, 6t i’asr-e dam Vastte,
Preteurs. Mais les patriciens, après 3&&K a*s>
cordé au peuple d’avoir un confv. ,
en revanche la création d’une nouvelle
ture , tirée de leur corps , pour exercer j J - - ! -
dtélion dans la ville : le peuple I*accords, *Ceâ
fe paffa* la même année 387. Ce æasHbac fe
nomma préteur, mot dérivé de ce Les de mreseden
( preire ). Le terme & 1’emp’ot reviennent i£~z à
ce que nous nommons préfidem, U avoir le oeuvrer
des confuls en leur abfence, & , jcomce eux.
la robe de pourpre la chaife curule 5c les Acteurs.
Mais ta marque dtflinâive étoic i’epee &
la hallebarde, que l’on ponoic devant h.1 -cc.r
marquer fa jurifdiâ on , tant for ie cW7 :~-
le criminel. En'effet, il jug:oit tocs les crcces
^ des particuliers d’une & d’aube fbrre. Dias ce
dernier cas feulement, il pronor.çoit vèns tTctre
r°be noire, au lieu que la robe crJuiaLre éccà
bordée de pourpre.
x bies conquêtes 6c le peuple Ro.su.ia sieçrne“ -
terent au point que le préteur ne pe^uveît
fuffire à fes fondions. On en créa un ùcxhkF au
bout d’un fiècle , pour rendre L juince aux ëtraw-
gers. Celui-ci, inférieur eo rang au premier hit
appelé préteur des étrangers ( JWc- ;
1 autre, demeuré chargé des attiores des cttoveus
Romains , te nommoit le préteur de la \ die
yprutor urbanus)% Eufuite . lortque le< cv>rquét«s
perpétuelles eurent multiplié. jufqu’à un oenain
nombre, les gouve«nemcns des p ro voe e s , les
plaintes des coucuilu'tts cvnttte Ls iv'ovewettts
devint cm ti fréquentes, que fou tut oéduté eu
C04 , d ordom.ct quhl \ autxdt
tueiie tut co fu je t . 6s «Tét*l>hr un trv'dlétue ts-é*.
teur -, pour puTuler au tribunals. o » eu ervtvt;
meute, (Sé peu après, ttvùs avutes, iw t
du pétillât, du crime vt\ urt > 6s vos Hùtitw A
ceux c l , Sylla vu ajouta quarto aut'ss ^ ^ 1
poil des «u 1 nos , l'empo ionne veut , le v<hr>. V»v
leu dt le pahiclde ^ terme vptM tte tant i,v v* 1
noirre, pour en avoir b péri
terfonne , dont le préteur
regittre, après avoir fait
n’agiaoK coi tic par etori:
marqué . l’accutareur & i
me 1ilm» mure tigultwation ftanyouc.
quoi U'S U\tmaliiv eutendiuent le met
petit"me ail lée ou publique. U v eu
dix ptéileurs \ iN t\'Us AttguOo. v
Juliiil'ti U'Uu. Apres rtVv'irété nvnwsuêv.
mi nm leurs ImlHluMiotw , excepté pt\'
i» 1'! tmileii 1 i'C peuple lie tatxla oas A
le tlitiix 1‘■"lie place,
Ni quelqu'iin VtMHvtU t'evtllét tut ei\
t'iltm^ put y.xemple uu tua^ilUat d«\
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