
rendre en foule cîansHalyçarnafle,& pendant qu’elle
en mettoit à mort nnè partie, retenoir l’autre
prjfonnière, fa flote s’empara descelle de Rhodes ,
retourna vers cette v ille , '.s-’en empara, y fit
mettre à mort les premiers de la nation, & érigea au
milieu de la v ille , un trophée de cette vi&ôirç.
- Uet état de.foibleffe & d’humiliation,n’eut qu’1111
temps; fo‘i t , comme quelques auteurs le penfent,
/ameu^e harangue de Démofthènes pour
h liberté des Athéniens,-ait en effet touché le peuple
d’Athènes,.au point d’avoir fecourules Rhodiens;
loit, comme le penlent quelques autres, que la
reine Arthémife , étant venue à mourir, les forces
de Rhodes lui aient fuffi pour fe remettre en liberté.
Lorfqu’Alexandre fe fit reconnoître généralif-
fime dès Grecs , les Rhodiens fe montrèrent fort
empreliés à fuivre les drapeaux & à reçonnoî-
tte fon autorité. On a dit que ce prince avoit
mis un tel prix à leur attachementqu’il avoit
depofé entre leurs mains une copie de fon tef-
tament. Après fa mort, ils fe révoltèrent ; ou plutôt
ils reprirent leur liberté. Alexandre les avoit
traités- en alliés: ils ne vouloient pas l’être en
liqets.
Ils gardèrent uneexafte neutralité entre les généraux
d’Alexandre qui, les armes à la main, fe
partageoient fes dépouillés. Antigone n’ayant pu*
les contraindre à prendre parti en la faveur contre
Ptolemée , roi d’Egypte , envoya contre eux fon
nls Démétrius , que fes talens militaires.firent
nomtper Poliorcète. Il arriva devant la ville avec
2CO vaiffeaux de guerre , 170 v.aiffeairx de tranf-
p o r t, & environ 40000 hommes de débarquement
: mille barques pqrtoient des vivres & des
machines de guerre.
Le courage & le patriotifme triomphèrent ici
du nombre & de la force. On fit fortir les boug
e s inutiles, on affura des traitemens aux familles
de^ceux qui perdroient dans'cette guerre
les perfonnes qui en faifoient le foutién. On fe
défendit enfuite avec une valeur & une activité
fi foutenues, qu’après avoir confidêrablement tué
de monde à Démétrius, avoir brûlé la plupart de
fes machines * & rendu inutile celle qui 9 fous le
nom d’Hélépole, furpaffoit toutes les autres en
grandeur & en effets, qu enfin on fit lafpaix à des
conditions três-avantageufes. Démétrius même
par eftime pour la bravotîre des Rhodiens, leur
fit préfent détourés les machines qu’il avoit employées
contre eux (1).
Des que les Rhodiens furent remis des fatigues
de ce fiège, qui avoit étendu leur gloire fur toute
la' Méditerranée, ils fe livrèrent plus que jamais
(1) On a vu que ce fut en partie de l’argent pro-
du:t par ces machines, que les Rhodiens firent la dé-
penfe du fameux coloffe,
oc uevinrent le 1
lant de I3 Grèce.
'Une guerre furvenue contre les Byfantins
■ O T ® d | ^ quelque temps leurs forces de ce
cote : elle le termina heureufement. Ce fut peu
a près cette guerre qu’un tremblement de terre
aftreux renverfa 'coloffe , & la plus grande partie
des batimens publics & particuliers.
, Mais ï’ëftiine qpe l’on avoit pour les Rhodiens
t que ne tous côtés,on leur envoya tant d’argent,
de vtyres & de matériaux, &c. qu’ils reçurent bien
au-aela^de ce qu’ils avoient perdu.
Ils s’allièrent enfuite avec Attale, roi de Per-
game, contre Philippe, roi de Macédoine &
■ emportèrent contre lui de grands avantages. Devenus
alliés des Romajns , ils les fécondèrent avec
beaucoup de zèle dans leur guerre ; contre An-
uochus , roi de Syrie. Ils combattirent même'favec
avantage une-flotte commandée par le fameux
Anmbal. Enfin,ils acquirent tant de confidération
aux yeux des Romains, qu’ils influèrent dans leuV
conduite politique, & les décidèrent à régler les
affaires de l’A fie , de manière à y .maintenir, la
tranquillité. Ils reçurent en récompenfe de leurs
lervicesda L y cie, la partie de la Carie qui étoit
en face de Rhodes , & une partie de. la Pifidie.
c . L influence de la. puiffance Rhodienne s’étoit
faitfentir dans.la guerre des Romains contre Perlée'.
CSC elle avoit été fort recherchée de ce dernier.
Les Romains,il eft vrai,n’avoient pas toujours-été
contens de la conduite des Rhodiens. Cependant
un evenement confidérable vint reflerrer les liens
qui les umffoient. L’an. 8.8 avant 3. C . , Mithridate
vint mettre le liège devant cette ville : mais iis
le forcèrent de fe retirer.
1 Mais quand une fois, les Romains furent divi-
fes entre eu x , que la parti de Céfar eut été reconnu
différent de celui de Caflîus,. ils ne fuffit
plus aux allies de Rome, de relier attachés à fes
interets ; ît fallut fe déçider entre les iaftions.
Ces Rhodiens prirent-parti pour Céfar. Ils furent
combattus & traités indignement par Caffius.
Cependant, après la mort de ce général’, Marc-
Antoine leur rendit leurs anciens privilèges &
leur donna plufieurs îles, à l’égard defquelles ils
fe conduifirent fi mal, qu’on 'leur rendit la lt-
berté. \
Rhodes fe maintint encore fous les premiers
empereurs. Elle fut comprife entre les provinces
romaines par l’empereur Vefpafien , & réduite
a payer un tribut annuel. Dès-lors fon hifloire ceffa
d’être intéreffame : elle fuivit le fort de l’Orient
à l’arrivée des Arabes. Ce qui lui arriva depuis
, n eft pas l’objet de la partie de géographie
qui m a été confiée , & qui fait la matière de ce
volume.
RHODUSSA , île fi tuée fur la côte de l’Ar-
golide, au voifinage de celle de Caumnus, félon
Pane,
f l eft aufli fait mention de cette île pâf Etieritïè
iâe Byfance.
RHODUSSÆ, nom d’une île de la Propon-
tîd e, félon Pline.
RHOE, fleuve de l’A fie mineure, dans la Bi-
ihynie.
Arrien compte vingt fia des de l’embouchure
de ce fleuve dans le Pont-Euxin, pour aller au
port de Calpe.
RHCETIUM , lieu °du Péloponnèfe , près de
Mégalo polis, félon Plutarque, in Cleomeno.
RHCETUM, ou R hcetium , ville de l’Afie
mineure, dans la Troade , fur la côte de l’Hel-
Jefpont.
Selon Strabon, elle étoit bâtie fur une hauteur,
près du tombeau d’Ajax.
Thucydide écrit Rhcetium. Il y avoit aufïi vers
le même endroit fur cette côte , un promontoire
appelé Rhceteum, à 4 milles de diftance de celui
de Sigée. M. Wood appelle ce promontoire Cap
JSarbréfi.
RHCEXUSk port de l’A f ie , fur la côte de
la Cilicie, à l’embouchure du fleuve Sarus, félon
Etienne de Byfance.«
RHOGE, nom d’une île que Pline indique au
voifinage de celle de Cypre.
R h o g b , île qu’Etienne de Byfance place fur
la côte de la L y c ie , province de l’Afie mineure.
C e doit être la même que la précédente.
RHOGMOI, port de l’A f ie , fur la côte de
la Cilicie, félon Etienne de Byfance.
RHOGOMANIS, ou R h o g o n i s , fleuve de
î ’Afie , dans la Perfide, félon Ptolemée, Arrien
& Néarque. Les deux derniers écrivent Rhogonis•
Ptolemée place l’embouchure de ce fleuve dans
la partie méridionale de la Perfide, fur le golfe
Perfique.
Selon Néarque , c’ étbit une petite rivière , à
deux cens ftades du fleuve Granis.
RHOGONIS. Voye{ R h g g o m a n is .
RHOMBITES, fleuve de la Sarmatie Afia-
tique, félon Ptolemée.
Cet auteur dit qu’il y avoit le grand & le petit
Rhombites, allez éloignés F un de l ’autre.
RH O N , ville de l’Inde, chez le peuple Gan-
darii, félon Etienne de Byfance.
RH O NDÆ I, peuples de la Thrace, félon
Etienne de Byfance.
RHONDE. C ’ofl: un nom de lieu dont parle
Feftus , L. x v i .
RHOPENSES, peuples dont parle Etienne de !
Byfance, d’après Phavorinus.
Ortélius foupçonne qu’ils hâbitoient dans la
Paniphylie.
RHOS, peuples de la Scythie, a.u feptentrion
du mont Taurus, félon Curopalate & Cédrène,
cités par Ortélius.
RHOSOLO.GIA, ville de l’Afie , dans la Ga-
latie, au pays des Tcttofages, entre Vinçela &
Sarmalia , félon Ptolemée.
Géographie ancienne. Tome II,
RHOSOS, ville qui étoit fituée fur le golfe
d’Iffus, à l’extrémité orientale de la mer Méditerranée
, entre deux défilés, dont l’un condui-
foit en S y r ie , & s’appeloit les portes de Syrie;
l’autre, formé par le mont Amanns Sc le rivage
de la mer , communiquoit avec la Cilicie , &
étoit nommé les portes Amaniques. Cette ville
eft placée dans la Syrie par Ptolemée, & Strabon
la place dans la Cilicie. Les auteurs du
moyen âge, les a Ôtes des conciles & Us notices
placent la ville de Rhofos dans la Cilicie.
On faifoit remonter la fondation de cette ville
à C ilix , fils d’Agénor; il eft auffi fait mention
de Rhofos, à l’occafion des guerres des fuccef-
feurs d’Alexandre. Après la mort de Séleucus
Nicator , Démétrius fit tranfporter à Rhofos la
ftatue de la' Fortune, que Séleucus avoit drefîée
fur les ruines d’Antigonie , près d’Antioche.
Cette ville avoit une manufa&ure de vafes de
terre, fort renommée dans le temps que Cicéron
étoit gouverneur de la Cilicie : il en fait mention
dans une épître à Atticus.
Rhofos fut placée dans la fécondé Cilicie, fous
l’empire de Théodofe le j?une. Sapor, roi de
P e r fe , brûla cette ville, après avoir fait prifon-
nier l’empereur Valérien, l’an 260 de J. C. Cette
ville fut encore pillée fous le règne d’Arcsdius ,
l’an 404, même è re , par les lfaures, peuples
fauvages qui hâbitoient les montagnes.
Jupiter étoit adoré d’un culte' particulier à Rhofos
: la ftatue de ce dieu étoit placée fur le fameux
rocher gravé fur les médailles de cette
ville. Elles repréfentent aufli les deux bonnets
furmontés d’une étoile , fymbole des Diofcures.
RHOSPHODUSA , île fituée dans le golfe
Carcinite, félon Pline.
Elle eft nommée Rhodujfa par Etienne de
Byfance.
RHOSSICUS SCOPULUS , ou R h o s ic u s ,
promontoire de l’A f ie , dans la Syrie. Il s’avan-
çoit fur le golfe Ifficus, félon Ptolemée.
Il eft nommé Rhoficus par Etienne de B y fance.
R H O T A L A , village fitué aux confins de la
haute Galilée, félon Egéfippe , cité par Orré-
Kus.
RH O T A N A , ville fituée dans les Indes, félon
Etienne de Byfance.
RH O TAN UM , fleuve de l’île de Corfe. Ptolemée
en place l’embouchure fur la côte orientale
, entre Valeria Colonia & le port de Diane.
RH O XO LAN I, peuple Scyte, que les hiAériens
indiquent à quelque diftance au nord des
laçyges & du Palus Matons.
RHOXO NO CÆA , ville dont parle Etienne
de Byfance. •
RHUACENSII, peuple de l’île de Sardaigne,
au midi des Cornenfù & au nord des Celtifani,
félon Ptolemée.
R H U A D A , ville fituée dans l’intérieur de
M m mm