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» Italie. Selon Strabon, il étoit suffi nommé Paf-
tanus [mus, du nom de la ville de Poejlanum, qui
y étoit fituée. Voyeç Po s id o n ia , ville de l’Italie.
POSIDONIUM, lieu de l’Italie , dans le Bru-
tium , au voifinage de la ville de Rhegium, & à
Foppofite du promontoire Pdorum, félon Strabon. Posidonium ou Posideum, nom de l’un des
trois canaux qui conduifoient les vaiffeaux dans
le port d’Alexandrie, félon Solin.
Pline parle de ces trois canaux, 8c en nomme
un Pofideum.
PO S IN A R A , ville de l ’Inde, fur le bord &
au-delà du Gange. Ptolemée la marque entre
A fabium 8c Pandaa.
POSINGÆ, nom d’ un peuple de l ’Inde, félon
Pline.
POSSENI, nom d’un peuple de l’IUyrie. Selon
Appien , c’étoit un de ceux qui compoloient la
nation des Japodes.
POVTIGIA, ville que Ptolemée indique dans
l’intérieur de la Cherfonnèfe Taurique.
POSTUMIA, route de l’Italie, aux environs
de la ville Ho(liliez, félon Tacite.
PO T A CH IDÆ , nom d’une tribu du Pélopo-
nèfe , dans l’Arcadie, félon Paufanias.
PO T A MI A , contrée deJ’Afie , dans la Gala-
tie , feloîV, Strabon.
POTÂM O S, ou Potamus , lieu maritime de
l ’Afie , dans la Galatie, entre Stephance 8c Leptes
'Aéra, à cent cinquante Rades du premier, 8c à
cent vingt du fécond, félon Arrien. .
POTAM O SA CO N, île & fleuve de l’Eolide,
félon Etienne de Byfance.
POTAMUS, ou Po tam os, bourgade de TAt-
tique y à l’eft, fur le bord de la mer Egée, à
l’embouchure d’un petit fleuve, qui, peut-être,
lui avoir donné le nom de Potamqs ou de fleuve.
Elle étoit de la tribu Léontide. On y voyoit le
tombeau d’ion, fils de Æuthus. PauJ. in atticâ, c.
31. Strabon qui en parle (Z.. i x , p. d'n), n’en dit
rien de particulier. Potamus , nom d’un fleuve qui paffe à Mar-
cianopol's, félon'Jornandès.
POTENTIA ( Potença ) , ville d’Italie, dans la
Lucanie, au fud-oueft d'Opinum. Cette ville n’eft
nommée que dans Pline; il eft probable qu’elle
rfetoit pas ancienne au temps des Romains.
Potentia ( Patenta ) , ville d’Italie, dans
le Picenum, au fud-eft, 8c à l’embouchure d’une
rivière de fon nom. Elle devint colonie romaine
l ’an 568. Ses habitans étoient appelés Potentini ou
Potentiens.
POTENTINI. Pline nomme ainfi les habitans
de Potentia, ville de la Lucanie.
POTHERUS, fleuve de l’île de Crète, entre
Gnojfus 8c Gonyne , félon Vitruve , cité par
Ortélius.
POTICARA , ville de l’A fie , dans la Perfide,
dans l’intérieur, entre Cotamba 8c Ardea, félon
Ptolemée*
P O T
PO.TIDÆA, nom d’une ville de la Macédoine
, 8c l’une des cinq places qneScylax, dans
fon Périple , met dans la péniniule de P aliène.
Selon Thucydide, elle étoit fituée fur l ’ifthme,
qui joignoit la prefqu’île à la Macédoine.
Tite-Live rapporte que cette ville avoit été
bâtie, il veut dire fans doute réparée, par le
roi Cafiander, d’où elle prit le nom de Cajfan-
dria,
PG T ID A N IA , ville qui étoit fituée dans l’intérieur
de l’E tolie, félon Thucydide, Tite-Live
8c' Etienne de Byfance.
P ü TN ÏÆ , fr. Potnies , ville de la Béotie ,
au nord-eft de Platée, 8c 'aufud-oueft de Thèbes.
Elle étoit ruinée au temps de Paufanias. Il y
reftoit cependant encore un bois confacré* à
Cérès 8c à Proferpine. Quelques ftatueî» fubfif-
tant encore dans le même bois , portoient le
nom de Pot ruades ; ce qui ne nous -inftruit pas
du tout des divinités qu’elles repréfentoient. Malgré
la deftru&ion de la v ille , les gens du pays
confervoient encore de la vénération pour ce
lieu. En certain temps de l’année , ils venoient
faire des facrifices à Cérès & à Proferpine, ap-,
portoient dans le bois de petits cochons de lait,
que quelques frippons ne manquoient pas fans
doute d’enlever quelque temps après : car en effet,
on ne les y voyoit plus. Ce qui me fait croire
que c’étoit un tour des prêtres, .c’êft qu’on pré-
tendoit que ces petits cochons fe retrouvoient
au bout d’un an dans la forêt de Dodone ; erreur
qui n’avoit pu s’accréditer que par l’autorité des
gens capables d’en impofer au peuple.
On voyoit alfeiz près du bois facré, un temple
de Bacchus furnommé Egobolus. Et à ce fu je t ,
on raconta à Paufanias qu’anciennement les Pot*
niens facrifiant un jour à Bacchus, dans un accès
d’ivreffe , tuèrent le prêtre de ce dieu. Auffi-
tôt ils furent frappés de la pefte, & pour la
faire ceffer, l’oracle ordonna qu’il falloir tous les
ans facrifier un jeune garçon. Cependant peu
d’années après, le dieu s’étant radouci, l ’on ne
facrifia plus qu’une.chèvre , 8c delà, dit Paufanias
, le furnom du dieu (1).
Parmi les' ruines de Potnies, on voyoit un-
puits dont l’eau rendoit les cavales furieufes ,
lorfqu’elles en buvoient ; ce qui venoit fans
doute de la qualité des terres , où des foufres
qui fe trouvoient près de cette fource.
Sur lé chemin de Potnies à Thèbes , lequel
n’étoit pas d’une demi-lieue, on voyoit fur la
droite une petite enceinte entourée de colonnes t
(1) Araazée fait venir ÆgoBoîus d’Aix, chèvre, & de
BoXoç-, jaclos , c’eft-à-dire à Bacchus, qui terraffe ou1
même tue la chèvre. M. l’Abbé Gédoyn penfe qu’il'
faudroit peut-être lire Ægoborus , du grec Bopua %
edax ou mangeur -, ainfi ce feroit Bacchus Le mangeur-
de chèvre, comme on dit Junon Ægophagus, qui a la
sncpie lignification.
P R Æ
çe fut l à , félon la tradition du p ay s , que la
terre s’ouvru pour engloutir Amphiaraüs : ils
ajoutoient même que les oifeaux ne venoient
pas fe tepofer fur ces colonnes, ni les animaux
brouter l’herbe qui croiffoit aux environs. Paufanias
ne paroît pas, il eft vrai, ajouter beaucoup
de foi à ce récit. Mais fon génie timide n’avoit
pas ofé aller jufqu’à faire une expérience, aifée
à faire cependant, qui conftatât la vérité du
fait ou fa fauffeté. Pauf. in Beat. è. 8.
POTULACENSII, peuples de la Dacie. Ptolemée
les place avec les Senfiïy au midi des
Caucoenjîi.
PR A ASP A , ville de l’A fie , dans la Médie.
Elle avoit le titre de royale, félon Dion Caffms.
Plutarque la nomme Phraortus, 8c dit que Marc-
Antoine s’en rendit le maître.
PR A B IO TÆ , peuples, de l’Inde, en-deçà 8c
à l’ori nt du Gange, félon Ptolemée. Cet auteur
leur donne quatre villes.
PRACA , ville de l’A fie , dans la Ciîicie. Elle
étoit voifine de Séleucie, félon Nicétas, cité par
Ortélius.
PRÆCAUSENSIS, fiège -épifcopal d’Afrique,
dans la Byfacène, félon la notice épifcopale
d’Afrique.
P R A C IÆ ,0 « P r a c e s , peuples du Péloponnèfe,
dans la Laconie, félon Etienne de Byfance.
PRACNUS, nom d’une ville de l’Illyrie, félon
Etienne de Byfance.
PRAGTIOS. Homère femble parler d’une ville
de ce nom , dans laTroade. Cependant, ou elle
étoit détruite du temps d’Alexandre , ou ce
n’ avoit jamais éié qu’un fleuve : dans ce cas,
le poète n’auroit parlé que des peuples qui
h^biroient fur fes bords. Arrian dit pofitivement
que c’etoit un fleuve. Je le retrouve en effet fur
la carte de JM. d’Anville. Ce qui m’étonne , ç’eft
qu’Arrian dit d’Alexandre gj Ià/k i<r ApicrCtiy
rx.ev ; ka.) r « vçëpuva. i<r UspKcoTsv dj J'e uKhct
JS.ct,p.r\.eLKov '7rct.pcc[Aei*\.a.0‘ irpoV tû> TlpcutTia mro-
'Tety.a ÉÇ’pctTo'TrèS'ëvo'ëv. u D ’Ilion il alla à Aribé,
« 8c le lenderiiain à Percote, puis il fe rendit à
» Lampfaque , s’étant avancé jufqu’au fleuve Prac-
» tins ». D e ce paflage ainfi traduit,! il réfulte que le
Praélius devoir être entre Percote & Lampfaque,
au lieu que fur la carte de M. d’Anville ce fleuve
eft à l’oueft, 8c il n’y a pas de fleuve entre
Lampfaque & Percote. Pline, en décrivant cette
partie de la M y fie, ne dit rien de contraire à
1 auteur grec. C ’eft que M. d’Anville croit qu’Arrian
dit que le fleuve fe trouvoit au-delà de la
ville. Je l’entends autrement. Il fe conforme au
refte au fentiment de Strabon, en mettant'le
PraStius entre Abydos 8c Lampfaque ; mais l’ef-
pace eft confidérable ; ce que dit l’hiftorien d’A lexandre
eft plus pofitif.
PRACTIUM, ou Pr a c t iu s , fleuve de l’Afie
mineure, dans la Troade. Il couloit entre Abydus
©c Lampjacus, félon Strabon,
P R Æ 6 o j
Il eft aufli fait mention de ce fleuve par Homère.
Le même que ci-deffus.
PRÆDONES, nom que l’on donnoît aux peuples
BeJJi, à caufe de leurs brigandages.
PRÆFECTURA-MESOPOTAMIÆ, nom que
Pline donne à l’Ofroëne.
PRÆGUTT1I , peuples de l’Italie. Ils étoient
plus à l’orient que les Marfi, & plus à l’occident
que les Veftini, félon Ptolemée.
PRÆNESTE ( Pàlcflrine ) , ville d’Italie , dans
le Latium, à peu près à l’eft de Rome, d’où l’on
s’y rendoit par une voie qui portoit fon nom :
elle étoit à 23 milies (1) : cette ville étoit ancienne
en Italie. Si l’on en croit V?rgile, elle-
exiftoit avant le temps d’Evandre : fon premier
nom avoit été Stephanon, qui fignifie couronne,
Peut:êrre la place qui portoit ce nom étoit elle fur le
haut de la monragne , d’où la ville s’ètendoit en-
fuite dans îa vallée. Ser.vius, qui, dans fon commentaire
, s’étend fort au long fur i'ranefley fait
venir fon nom d’^-ro .*7 eav 'xpivoîv, efpéces de
chênes qui croifloient daas fes environs. Voici
ce qu’en dit Strabon : « Prenefte , remarquable
» par fon temple de la Fortune , fa magnificence
» 8c fes oracles , eft éloignée de Rome de 200
» ftades. Elle eft -très-forte par l’avantage d’èire
>; placée le long d’une montagne qui s’élève au-
» deflùs d’elle de près de deux ftades, avec une
yt cime qui fe détache du corps de cétfé mon-
» tagne : elle avoit un fécond principe de force
n dans le grand nombre de fouterreins pratiqués
» au travers de la montagne. Les uns fervoiene
» à la conduite des eaux; les autres étoient de
» longues iflùes , au' moyen defquellès on pouvoit
» parvenir au loin dans la campagne. C^ fut dans
» l’un d’euxjque périt le jeune Marius (2) ». L’auteur
grec ajoute : « le fleuve Ouerefis.ou Verejîs
» en arrofe le territoire ».
L e monument le plus diftingué de Prænefte
étoit ce temple de 1a Fortune dont parle Strabon,
& qui fut fi célèbre dans l’antiquité par les prédirions
qui s’y rendoient : voici de quelle manière.
Cicéron nous apprend dans fon ouvrage
de Divinatione, que dans ce temple étoient gardées
des tablettes , fur lefquelles il y avoit différentes
réponfes inferites en caraélères anciens.
Ces tablettes étoient enfermées dans une boëte ou
coffret, fait du bois d’un olivier qui avoit rendu ,
difoit-on, du miel. Un jeune enfant tiroir l’une
. (1) Strabon dit 200 ftades. Si, comme on le dit
communément, il entroit 8 ftades au mille, cette dif-
tance eût été de 2ÿ. Mais on fait que pour remplir
exaftement le mille , il falloit S milles & un tiers ; ce qui
rapproche les deux manières de mefurer cette diftance.
(2) Il fuyoit les effets de la colère de Syîla , &
vouloir lui réfîfter. En conséquence, il s’étoit retiré à
Prénefte. Mais fur le point d’y être fait prifonnier „
il crut pouvoir s’échapper par un de ces fouterreins j
en trouvant les iflues occupées» il s’y tua.