
HELLAS. Je n’oferois décider fi Homère ( Calai,
vers po) entend, par ce mot, une contrée de la Theffalie
où s’ètoit confervé le nom d'Hellas, on s’il parle
de la ville qui en effet portoit ce nom. Elle étoit
fituée au nord du mont Othrys, dans une plaine où
couloit l’Enipeus, qui fe trouvo.it entre cette villeSt
Meliuza. Strabon, par qui l’on connoît Helias, dit
que les habitons de Afeliteea croyoient qu’elle avoit
été à dix ftades de leur ville. C ’eft ce qui a décidé
la pofition que M. d’Anville lui a donnée fur fa
carte. Dieéarque dit aufli qu’Hellas étoit anciennement
une ville bâtie par Hellen, père d’Eolus ,&
qu’elle étoit en Theffalie, entre.Phavfale. & Mé-
litée. 11 eft très-probâble que le'nom d’Hellas commença
lorfque les Pélafges fe réunirent pour former
an corps fous le nom d’Hellènes. Le centre dç la
Theffalie dut fe nommer l’Hellas ou pays des
Hellènes. Hellas. Par ce mot on a quelquefois entendu
toute 1?. Grèce. Mais plus ordinairement on l’ap-
pliquoit à la partie de la Theffalie -habitée d’abord
par Hellène, fils de Deucalion. Hellas : fi nous en croyons Ariftote, dans fon
traité des météores, L. i , c. 14, la Grèce , ou le
pays d’Hellas, étoit, dans les premiers temps, le
pays qui eft aux environs de Dodone & du fleuve
Achéloüs ; car, parlant du déluge de Deucalion,
il dit qu’il arriva principalement autour de la Grèce ,
& fur-tout autour de cette partie que l’on appelle
Y ancienne Hellas ; or, cette contrée eft celle qui eft
aux environs de Dodone & du fleuve Achéloüs. Hellas , contrée de Grèce, dans la Theffalie. Hellas , ville de la Theffalie, félon Strabon,
L . i x , p. 431 &,432.
HELLENES , nom qu’une partie des habitans
de la Grèce prirent lorfque des colonies d’étrangers
abondèrent dans ce pays ; les unes venant dë la
Phénicie, & d’autres qui defcendoient fans ceffe
du nord pour fe rapprocher du midi. Les habitans
de cette partie de la Grèce qui étoit entre la Macédoine
& le Péloponnèfe, félon M. de Gébelin,
durent être effrayés, & ' chercher les moyens de
fe maintenir dans leur état par une étroite confédération.
Ceux qui entrèrent dans cette alliance fe
diftinguèrent du refte des Pélafges par le nom
d Hellènes, qui fe communiqua aux habitans du
Péloponnèfe lorfque les Doriens - Heraclides en
«urent fait la conquête. Dès ce moment, le nom
d’Hellènes devint celui des Grecs, & il ne fut plus
queftion de celui des Pélafges, qui parurent avoir
été exterminés par les Hellènes. M. de Gébelin
ajoute que les Grecs dérivoient le nom d’Heliènes,
d’un prétendu Hellen, fils de Deucalion.
Hérodote dit que les Athéniens commencèrent
foixante ans après la guerre de Troyes, à prendre
la dénomination d’Heîlêhes, pour fe diftinguèr des
Pélafges, à qui ils avoient donné retraite chez
eux.
Le corps de la nation hellénique étoit compofè
de trois peuples, les Doriens, les Ioniens & les
Eolîens. Thucydide fait voir que le peuple du
canton de la Theffalie, où les Hellènes primitifs
avoient habité, étoit le feul qui portât le nom
d Hellène, au temps de la guerre de Troyes.
H ellenes , ville de l’Efpagne tarragonnoife, au
pays des Callaïci, félon Strabon , L. n i .
HELLENORUMjfiègë épifcopal, dans la Lydie,
félon ,les notices grecques.
HELLESPONTUS. Les anciens donnoient le
nom dHellefpont au détroit qui établit la communication
de la mer Egée ou de l’Archipel avec la
Propontide ou mer de Marmara. Il n’a pas plus
de dix à douze lieues de long. Selon moi, ce
nom fignifioir mer des Hellènes, c’eft-à-dire, fur
les bords de laquelle ils commencèrent à fe former
des établiffemens grecs ; mais les poètes ne fe feroient
pas-.çontentés d’une étymologie fi fiinple. Selon
eux, Phryxus, fils d’Athamas ,.voulant fe mettre
à l’abri des perfécutions de fa belle-mère Ino, prit
avec lui fa foeur Halle, & tous deux placés fur un
mouton qui avoit une toifon d’o r , ils partirent
pour la Colchide. Hellé s’étant laiffée tomber dans
cette mer, lui donna fon nom. A ce trait purement
fabuleux, on peut joindre ,mais fans le lui aflimiler,
ce que Hérodote rapporte de Xerxès, qu’il fit
conftruire fur l’Hellefpont un pont qui avoit fept
ftades de long. Le'canal n’a en effet que cette
largeur en quelques endroits. Il prétend que la
mer détruifit d’abord l’ouvrage; que le roi de Perfe
y ayant fait jeter des chaînes, lui fit donner trois
cens coups de fouet, en difant : « élément falé &
j> amer, ton maître te fait infliger ce châtiment
w pour l’avoir offenfé fans raifon : il a réfolu de
» traverfer tes flots en dépit de ton infolente
» réfiftance ». En effet, fes troupes de terre y
pàffèrent.
On a nommé aufli Hellefpont, les côtes qui le
bordent au nord & au fud, en Europe & en Afie ,
& même à des parties plus étendues.
On trouve cette même mer, ou plutôt ce détroit
, défigné par differens noms familiers aux
anciens. C ’eft ainfi que Lucain a dit ( En. L. 1 ,
v. 38s ):
Bis feras Phrygium confcendi navibus aquor.
« J’avois douze vaiffeaux, lorfque je fis voile
de la mer de Phryxus w.
Lucain dit ( L. v i , v. ƒ/ ) :
Tôt potuere menus aut jungere Seflon Àbydo
Ingefioque folo Phryxæum elidere Pontum
Aut Pelopis lads Ephyren abrumpere regnis.
« Tant de bras auroient pu joindre Abydos à
Seftos, & combler la mer de Phryxus en rem-
pliffant de terres fon canal, ou fépaner Corinthe
du Péloponnèfe ».
On trouve aufli dans Valérius Flaccus (Z.. 11 *
y. 586) :
; ; ; , Thryxct fubibant JE quota.
Mais comme ce fut en traver faut l’Hellefpont
à la nage que Léandre parti d’Abydos, périt en
allant trouver Héro dans le château de Seftos , on
trouve qu’Aufone a dit : la mer du jeune homme
de Seftos. Mais ces circonlocutions s’entendent
aifément avec quelques connoiffances de mythologie
& d’hiftoire. Hellespontus. Dans la divifion de l’empire,
on trouve ce nom donné à une province de 1 Afie
mineure. Ce doit être celle qui avoit porte, le
nom de Myfîe; elle eft une des dix provinces du
diocèfe d’A fie , connues par la notice de 1 empire.
La notice de Hiéroclès met YHellefpontus pour
vingt-unième province de l’empire d Orient, &
dit qu’elle étoit* gouvernée par un homme confu-
laire. Cet auteur dit qu’il n’y avoit que trente
villes, & il en nomme trente-quatre. Les voici :
Cyzique, métropole.
Proconèfe.
Exoria.
Barifpe.’
Parium.
Lamplaque.
Molis. Germæ.
Aptaüs.
Cergæ.
Sagara.
Adriani & Theræ.
Abydos.
Dardanum.
Ilion.
Troas ( Alexandrie ).
Scamandre.
Polichna.
Poëmanentos.
Artemèe.
Recita.
Bladus.
Scelenta.
Heræ.
Pionia.
Coniofine.
Argifa.
Xius Tradus.
Manda Canda.
Ergafterion.
Mandræ.
Hippi.
Afideron.
Scepfis.
Ce nombre n’eft pas, a beaucoup près, aufli
confidérable dans la notice de Léon-le'-Grahd :
il ne place, dans la province de l’Hellefpont que
treize villes.
Cyfici.
Germes.
Poëmanii.
Abydi.
Dardani.
nu.
Troadis.
Pionia.
Melitopolços,
Oces.
Bareos.
. Adriani Vetiatus.
Lampfaci.
Mon objet n’eft pas de chercher a concilier ces.
auteurs ; il faudroit entrer dans des ^détails qui
formeroient autant de differtations. J’ajoute feulement
que le P. Charles de Saint-Paul, dans fa
géographie. faerèe ( Geog. facra, p. 223 ) , fe rapproche
de la notice de Léon ; mais qu’il admet
un plus grand nombre de villes. Les voici :
Cyficus.
■ Germa.
Poemanium.
Occa.
Bures.
Adrianothere.
Lampfacus.
Abydus.
Dardanum.
Ilium.
Troas.
Melitopolis.
Adriana.
Scepfis.
Pionia.
Praconnefus.
Ceramus.
Parium.
Theimce.
Mais Holfténius obferve,
i°. Qu’au lieu dOcca on a dit aufli Occe &
Oce.
20. Qu’au lieu de Thermoe, c’eft Germes qu’il
faut lire. Hellespontus, province d’A fie , dans la Phry-
gie , au nord de laTroade. ( Voyeç l’art, précèdent).
HELLOPES. Strabon affure que Pindare appelle
Helles ce qu’Homère nomme Selles, qui étoient
les miniftres de l’oracle de Jupiter à Dodone. Et
Favorius, après Héfychius , dit que l’on appeloit
Hella, le lieu de l’oracle de Jupiter à Dodone.
Pline prétend que les Selles & les Helles ou HeU
lopes, font des peuples differens.
HELLOPIA. Hellops ou Ellops, fils d’ion ,
avoit, félon Strabon (Z . x ) , fondé une ville,
efpèce de bourgade, qui donna le nom dHellogie
à une contrée de l’île d’Eubée. Cette ville étoit
dans le territoire appelé Hifiiaotide, près du mont
Téléthrion, à l’oueft , ou plutôt à l’oueft-nord du
Pallas, vers les côtes de la partie la plus fepten-
trionale de l’Eubéë. Il y avoit dans cette contrée
des eaux chaudes que l’on nommoit Ellopiennes.
HELLUSIl. Tacite nomme ainfi un peuple de
la Scandinavie, que Pline appelle Hilleviones.
HELMODENES, peuple d’Arabie, félon Pline,
L. V I , c. 28. Il y avoit une ville nommée Ebode. \
HELMONDEBLATHAIM, lieu de la quarantième
ftation des Ifraélites. Il devoit être dans le
défert, près le torrent d’Arnon, à l ’orient, fur les
frontières de Moab.
HELODES, îles de la. mer Cafpienne, fur la
, côte d’Albanie, félon Ptolemée, L. v , c. 12.
HELON, ville de la Paleftine, dans la tribu
de Juda : elle fut donnée aux Lévites. Parai. L. 1 ,
c. 6 , v. 38. Helon y ville de la Judée, dans la tribu de
t Nephtali, félon le livre de Jofué. Helon, ville de la Terre - promife, dans la
tribu de Ruben. Elle étoit fituée près du Jourdain.
Jérémie menace Hélon de la vengeance du
feigneur.
HELORUM, ou Helorus (Muri-Ucci) , ville
dé la Sicile. On vantoit les agrémens des cam-»
pagnes aux environs de cette ville.
HELORUS, rivière de Sicile, fur la côte orientale
de l’ile, dans fa partie méridionale : elle avoit