
Précis hijiorique fervant de développement au tableau
chronologique.
Le peuple hébreu étoit établi en Egypte depuis le
temps que Jacob, leur père commun, y étoit paffé
avec fa famille : ils s’y étolent prodigieuiement multipliés........
Moyfe les en tira l’an 1491 avant J. C.
Après les avoir conduits au travers des défer-ts de
l’Arabie pètrée jufqu’aux frontières du pays de
Canaan,- & avoir même établi à l’eft du Jourdain
deux tribus 8c demie, il mourut fur la montagne de
Wébo-, l’an 1451. Jofué lui fuccéda. Il entra à
main armée dans le pays de Canaad. D ’ailleurs,
tout Hébreu étoit foldat, excepté les prêtres &
les lévites : tout le pays fut fournis il y établit
le refie des tribus. Son adminiftration fut de quinze
années.
Pendant plus de trois cens ans, les Hébreux
furent conduits par des juges & par des prêtres.
Ils eurent de fréquentes guerres avec leurs voifins,
8c en adoptèrent quelquefois les moeurs & les divinités.
Samuel les gouvernait lorfque, foit inconf-
tance, foit oppreffion de la part de leurs chefs, ils
demandèrent un roi & l’obtinrent.
En 1095-, Saül fut facré par Samuel. Il eut des
guerres à foutenir contre les Ammonites, les Ama-
lécites, les Philiilins.
En 1055, David, déjà facré roi aofli par Samuel,
fuccéda à Saül, dont il avoit époufé la fille. Ce
prince fit la guerre allez heureufement ; mais il
éprouva des chagrins domeftiques caufés par l'ambition
de fon fils Abfalon , qui avoit pris les armes
contre lui.
En 1005 , Salomon , l’un des fils de David, lui
fuccéda. 11 fe rendit célèbre par fes richeffes &
par l’éclat de fon règne. Ce fut lui qui bâtit le
temple de Jérufalem.
En 976, fon fils Roboam lui fuccéda ; mais,
prefqu’en même temps, Jéroboam fe mit à la tête
d’une partie de la nation mécontente de fon règne.
Les tribus de Juda & de Benjamin lui relièrent
feules foumifes ; les dix autres reconnurent Jéroboam
pour leur roi. Cette révolution politique
entraîna un fchifme de religion. Il n’étoit permis
d’adorer Dieu que dans le temple de Jérufalem, ou
du moins il étoit enjoint de s’y rendre toiis les%
ans à Pâques. Jéroboam s’affranchit de cette obligation
: il fit élever deux autels ; l’un à Bethel ;
l ’autre à Dan, villes qui fe trouvoient, la première
au fud, la fécondé au nord de fes états.
Dès cet in fiant il fe fomenta une haine qui éclata
quelquefois de la manière la plus vive-entre les
deux royaumes.
En général, quoique comprenant dix tribus , le
.royaume d’Ifraëlfut moins puiffant. Ses rois furent
fouvent en guerre contre ceux de Juda. Si ces
princes eulfent vécu en bonne intelligence, ils
auroient réfifté à leurs voifins ambitieux, les rois
de Sy r ie , d’Egypte d’Afiyrie. Les rois d’Ifraçl
fuccombèrent les premiers : Salmanazar, roi d’AA
fy r ie , vint mettre le fiège devant Samarie, 8c y
tint Ofée enfermé l’efpace de trois ans. Au bout
de ce temps, l’an 72 1 , il prit la ville, emmena
les peuples & leur prince prifonniers. Ofée, chargé
de chaînes, fut jeté dans une prifon ; les dix tribus
furent difperfées en différentes parties des états
de Salmanazar.
Le royaume de Juda fe foutint avec plus d’éclat
& plus long-temps. Il eut plufieurs princes d’un
mérite remarquable 8c d’une grande piété. On remarque
, entre autres, Jofaphat, en 915. Quelques
années après, une femme ambitieufe & cruelle
monta fur le trône ; c’étoit Athalie, en 883. Sa
politique fut trompée par la fageffe du grand-
prêtre , qui trouva le moyen de lui ôter la couronne
pour la mettre fur la- tête de Joas, fuccef-
feur légitime d’Ochofias; le commencement de fon
règne eft de l’an 877. Entre fes fucceffeurs, on
ne trouve plus guere qu’Ezéchias, en 7 2 7 , qui
mérite d’être connu par fa piété.
Joakim II avoit commencé à régner en 610. Peu
après fon élévation fur le trône, Nabuchodoriofor ,
roi de Babylone, vint mettre le fiège devant Jérufalem.
Il prit cette ville & le roi, que peu après
il rétablit fur le trône. Cette apparence de tranquillité
dura peu. Jéchonias avoit fuccédé à fon
père en 599. Nàbuchodonofor vint encore devant
Jérufalem, prit le roi, l’emmena prifonnier avec
toute fa cour, & mit fur le trône Sédécias , oncle
de ce prince. Il était ,fi)s de Jofias; fon règne,
commencé en 599, ne fut pas de longue durée.
Il avoit cru s’être mis à l’abri de la puifîance du
roi de Babylone en appelant à fon fecours le roi
d’Egypte. Son allié le fervit mal. Nàbuchodonofor
revint encore, prit la ville ; & pour cette fois, il
emmena tous les-habitans en captivité avec leur
roi Sédécias. Cet événement eft de l’an 588.
En faifant remonter la captivité aux premières
entreprifes de Nàbuchodonofor contre Babylone ,
on trouve, qu’elle dura foixante - dix 'ans. Cÿrus ,
devenu maître de Babylone, rendit aux Hébreux
la liberté & la permiflion de retourner dans leur
pays ; ce retour eft de l’an ^3.6.
Ils travaillèrent à reconftruire le temple; & ,
malgré les Efforts de leurs ennemis, parvinrent
à recouvrer une partie de leur ancien état. Ils
eurent des pontifes à leur tête : Jaddus fut le
premier, en 343. Ce fut en 332 qu’Alexandre
vint à Jérufalem -, & fut reçu avec les égards que
l’on accorde à un conquérant qui s’irritoit de la
réfiftance, & fe laifloit captiver par la foumiflion
& les égards. Il y eut onze pontifes. •
Les rois de Syrie, fucceffeurs d’Alexandre dans
cette partie de l’A fie , tournèrent leurs armes
contre les Hébreux, qui n’avoient de forces militaires
que leur courage, & de chefs que*quelques
guerriers defcendans d’Afmonée, d’où ils
prirent le nom d’Ajmonèens. Les rois d’Aflÿrie
prçtendoient, non-feulement foumcttre la Judée,
mats de plus, faire abandonner aux Hébreux le
culte de leurs pères. Ils éprouvèrent la plus vigou-
reufe réfiftance. Mathatias avec fes fils s’y oppofa
de tout fon pouvoir. En 16 6, Judas fut chef des
Hébreux, & commanda leurs troupes : il parvint,
aufli-bien que fes fucceffeurs, à fe foutenir contre
les rois de Syrie : leur puifîance augmenta au point
qu’en 106 Ariftobule, fils de Jean Hircan, prit le
titre de roi. „ . . T1 - 1
L’an 3 7 , Hérode, fils d’Antipater, Idumèen de
nation, trouva le moyen de fe ménager la protection
des Romains & de fe faire reconnoitre roi
de Judée. Ce prince, heureux au dehors, fur barbare
époux , père cruel & prince injufte. ^
Son fils Archélaüs lui fuccéda. Mais apres un
règne affez court, les Romains l’exilèrent dans les
Gaules : il mourut à Vienne fur le Rhône. La Judee
fut réduite en province romaine. f
Les Hébreux étoient alors nommes Juifs, ou
plutôt Judai, parce que leur pays s’appeloit Judaa,
d’après la tribu de Juda, qui en occupoit la portion
la plus confidérable. Ayant entrepris de fé révolter
contre les Romains, ceux-ci fongèrent a les réduire.
Les Juifs, il eft v ra i, que le fanatifme aveugïoit au
point qu’ils croyoient combattre pour leur religion,
tandis que les Romains n’en vouloient qu’à leur
liberté politique, fe défendirent avec un courage
qui tenoit de la fureur & de la rage. Enfin, ils
furent fournis par Titus, fils de 1 empereur Vefpa-
fien, & reconnu lui-même enfuite comme un des
meilleurs princes qui aient jamais régné. Il avoit
fait tout ce qu’il étoit en lui de faire, pour épargner
le fang de plufieurs milliers d’hommes, qui périrent
au fiège de Jérufalem & à celui du temple. Il n’en
fut pas le maître. Le temple fut brûle 8c un grand
nombre de Juifs périt dans cet incendie. Les
vafes & les principaux ornemens du temple furent
apportés en triomphe à Rome. La nation fut dif-
perfée ; 8c quoique fubfiftante encore actuellement,
elle n’a pas en fa poffefîion fur notre globe, une
étendue de pays où elle ait une exiftence politique,
libre & indépendante. C ’eft donc ici que je terminerai
le peu que j’ai dû en rapporter.
HEBROMAGUS, lieu, de la Gaule, placé dans
l’itinéraire de Jérufalem à quatorze milles à l’oueft
de Carcafb-: fon nom aCtuèl, félon M. d’Anville,
eft Bram, portant avec foi quelque chofe de l’ancien
mot.
HEBRON, ou Ch eb ro n , une des plus anciennes
villes de la Paleftine, & même du monde,
puifqu’elle fut bâtie, dit-on , fept ans avant Tanis,
capitale de la baffe Egypte. Ce lieu renfermoir la
fépulture de plufieurs patriarches. Cette ville étoit
dans la tribu de Juda. Sous les juges, elle fut une
ville de refuge. David, après la mort de Saül, y
établit d’abord le fiège de fon royaume. Pendant
la captivité, les Iduméens s’en emparèrent. On
croit que ce fut à Hébron que naquit faint Jean-
Baptifte.
HEBRONA, lieu du trente-unième campement j
des Ifraélites, où ils vinrent en fartant de J été-
batha. On peut conjecturer que ce lieu étoit au
midi de Jétébatha, & au nord d’Afiongaber.
HEBRUS {U Marina ) , fleuve de laThrace ,
que quelques écrivains grecs écrivent E@poc fans
afpiration. Ce fleuve paroît avoir fir fource au
mont Scomius, mais du côté oppofé à celles du
Stryrnon. Il couloit du noi'd-oueft aufüd-eft, depuis
BcJJ'apara, peu éloignée de fa fource, jufqu’à Phi-
lippopolis ; là il tournoit affez. direClement au fud
pour fe rendre dans la mer Egée, près du Mêlants
Sinus, entre' Ænos , à l’efl -, 8c Sala, à
l’oueft.
Selon Plutarque le géographe, ce fleuve por-
toit d’abord le nom de Rhotnbus.
11 fait à ce fujet un petit conte qui n’eft ni affez
vrai ni affez important pour trouver place ici. Selon
ce même auteur, il croiffoit dans ce fleuve- une
herbe que les Thraces brûloient 8c s’enivroienc
de la fumée qu’ils en refpiroient : auroit-on voulu
par-là défigner le tabac à fumer? Selon Pline
{L . x x x i 11, c, 3 ) , on y trou voit des paillettes
d’or. Ce fut dans ce fleuve,difent les mythologues,
que les femmes thraces jetèrent la tête d’Orphée.
Comme cette région eft plus froide que l’Italie
& les belles parties de la Grèce connues des Romains,
ils le citent pour la froideur de fes eaux, &
comme étant couvert de glaçons.
Hebrufque nivali compede viclus.
Hor. epit. 111.
Ce fleuve, vers fon embouchure, féparoit les
Ciconiens des Abfÿnthiens.
HECA LE , bourg de Grèce, dans l’Attique, dans
la tribu Léontide , félon Etienne le géographe.
HECATÆ NEMUS, promontoire. Voye^ Hê- CATIS NEMUS.
H E C A T E , ou Psammite c nom d’un écueil
entre 111e de Délos & celle de Rhénéa., Il étoit
autrefois confacré à Diane. Suidas nous apprend
qu’elle étoit ainfi appelée du nom des gâteaux
qu’on offroit à cette dèeffe.
HECATES INSULA, île de l’Archipel, devant
celle cle Délos -, félon Suidas.
H e c a t e s , lieu dans le voifinage de Lesbos, félon
Hèfychius.
HECATIS NEMUS, bois de la Sarmatie européenne,
fur un promontoire qui s’avance entre
l’embouchure du Boryflhènes & l’ifthme de la
prefqu’île nommée la courfe £ Achille, félon Proie-
mée, L. m , c. $. C’eft le Trivia. Lucus d’Am-
mien Marcellin. Ce lieu eft le même que M. d’An-
ville nbtnme ITecata Nemus, promontoire, au fud-
eft de l’embouchure du Boryjlhènes.
HECATOMBÆUM, lieu de Grèce, an Pélo-
ponnèfe , dans i’Achaïe proprement dite , auprès
de Dyme. Plutarque, in Cleomen.- 8c Polybe , L. 1 19
en font mention.
HECATOMPEDUM, ville de l’Eptre, dans la