
M maux que l’on tuoit à la chafle, fe donnoient
w pour rien ».
Les villes principales de cette province étoient,
A u x Lujitani,
Lagobriga , Talabriga, Conimbriga, Collippo,
labis, Hierabriga, Oljîpo, Lama, Lancia Oppidana,
& Igtzdita.
Aux Vettones,
Vicus Aquarius , Ocellum, Salmantica, Lancia
Tranfcudana , Cap ara , Augujlobriga , Rujîiriana ,
Cajlra CtzcïVia , Norba Cajarea , Aicidobriga 3 Me-
tallinum, Emerita Augujla, 5 ^/em
Aux Celtici,
Moron, Cetobriga, Salaria, Pax Julia 8c Mirobriga.
Dans la contrée Cuneus, Balfa, OJfonoba , Portos
Hannïbalis & Lacobriga.
On trouve, dit Pline, en Lufitanie du fel Couleur
de pourpre, mais qui blanchit lorfqu’on le broie.
LUSIUS, fleuve de l’Arcadie, qui prenoit fa
fource an nord dans lès montagnes, près de 7Va-
/Aw, & fe rendoit dans PAlphée à l’oueft, fous le
nom de Gorthynus, qu’il prenoit en paffant par
Gorthys. On donnoit au lieu de leur' confluent
le nom de Rhctées. On prétendoit que le nom
du fleuve , qui lignifie propre à laver * lui venoit j
de ce que l’on y avoit lavé Jupiter lorfqu’il vint
au monde.
LUSONES, peuple de l’Hifpanie , fur le bord
de YEhus, au voifinage de Numance, félon Ap-
pien. Strabon dit qu’ils s’étendoient jufques aux
jburcesde YEbrus.
LUSPÂRIA ou L ü p p a r i a , ville de i’Hifpa-
jiie , dans la Tarragonoife , félon. Ptolemée.
LUSSA, ville de la Palefline. Elle appartenoit
aux Arabes, félon Jofeph. C ’êtoit une des douze
villes qu’Alexandre, père d’Hircân, avoit enlevées
aux Arabes, 8c qu Hîrcan s’obligea de rendre
à ce peuple, c’êfl-à-dire, à leur roi Aretas, en
faveur de fon rétabjiffement.
Ptolemée la nomme L y fa , & la place dans
l ’Arabie Pétrée.
LUSSI, village du Péloponèfe , dans l’Arcadie ,
au territoire de la ville de Clitorium, félon Ptolemée.
Voye% Lu SI.
LUSSONIUM ou Lustunium, ville de la baffe
Pannonie, félon Ptolemée & l ’itinéraire d’Ar>
Jonin. Ce dernier dit tuflunium.
LUSTIUS, peuple de la tribu (Enéide, félon
Héfyche.
LU TE CIA ou Lutetia , appelée aufli Pm fù ,
du nom du peuple qui l’habiteit, ville de la
Gaule , comprife dans une île de la rivière appelée
Sequana, la Seine. »
Il tne paroît difficile de donner une étymologie
du nom de cette ville ; mais au moins con-
viendroit-il de la chercher dans la langue Celtique ;
fi nous fàvions au jufte le nom que fe$ premiers
habitans luy donnoient. Les Grecs ont écrit Lu-
cotocia , d’oïi le nouvel auteur de la vie de Clovis-
le-grand, s eft cru en droit d’en conclure, que
ce nom venoit de Lukos ou Luçus, un bois facré >
mais je crois que les Grecs pouvoient avoir altéré
ce nom , ils en étoient bien capables , ne fût-ce
que-pour lui donner une étymologie grammati-v
cale dans leur propre langue ( i) . D ’autres auteurs
dérivant Lutetia de-Lutum, la boue , ont prétendu
gue ce nom avoit été donné à la ville des Parijii,
parce qu’elle étoit comprife dans le terrein bas &
Fangeux d’une île. Ceci préfente plus- de vrai-
■ femblance,, puifque la plupart des villes de la
: Gaule portoient des noms qui avoient rapport au
. phyfique de leur pofition.
Les noms terminés en dunum indiquoient des
villes fituees fur quelque élévation ; celles dont
les noms finiffoient en brica , briga ou brixa,
■ croient fituees au paflage de quelque rivière, 8cc.
M. le Briganc croit que Lutetia lignifie demeure
fur les eaux , & que Parijii, lignifie , mot à mot,
une portion d’eux , ce qui pôurroit fe rendre par
ces mots , ceux qui font féparés des autres , quoi-
qu en en feifant partie. Quoique l’on ait quelquefois
refufé créance aux étymologies de ce favant, on
ne peut difconvenir de deux chofes, c’eft qu’il a
une grande connoiffance des langues ', & que pour
les étymologies Celtiques, il ne faut pas les chercher
dans le grec ni dans le latin, à moins que-ce ne
• foit que comme dans des langues defcendues d’une
contrée plus ancienne.-
On n’eft pas plus fûr de l’origine du nom des
Pariji'u Je fais bien que l’on veut allez général
lement qu’il vienne à?IJis, dont le temple & les
prêtres étoient où eft a&uellement Ifli. Ceci me
paroît un peu forcé. Je crois plutôt que nous ne
connoiflons pas allez bien les Gaulois pour nous
rendre actuellement compte de ces détails; &
que leur dieu Efus n’étoît pas l’Ifis d’Egypte.
Quoi qu’il en foit, le,s Parifii formoient une cité
qui comprenoit à-peu-près toute l’île de France
propre : Lutetia en étoit le lieu principal. Ammien
Marcellin l’appelle Cajlellum, c’eft indiquer que
c’étoit un lieu fortifié il l’étoit même par la
nature , puifque cène v ille , fituée dans une î le ,
étoit toute entourée d’eau ; f^uf les changemens
que le temps a pu apporter au local. L’île devoit
s’étendre depuis la pointe de l’île Notre-Dame juP
qu’à celle où fe trouve placée la ftatue de Henri
IV ;; mais la ville n’avoit pas cette étendue, comme
on le verra ci-après. Les habitans faifoient le
commerce par eau ; & ils avoïent dès-lors un
vaiffeau pour emblème.
Céfar, voulant s’emparer de cette v ille , envoya*
contre elle des troupes, commandées par Labie-
nus. Les habitans mirent le feu à leurs maifons,
qui n’étoient que de bois & de rofeaux. Cettfl
(1) Ceft ainfi que les Turcs ayânt, par corruprio»,
changé les raots eis, ten,polin, en celui de Stamboul, nom
aâuel de Confiant!nople ; quelques écrivains de cette
nation prétendoient qu’il auroit fallu dire IJlamboul, ou
la ville de la Foi, & que c’étoit la véritable origine du
nom a&u el.
précaution étoit fage ; mais ils auroient dû faire
comme les Athéniens à l’approche de l’armée de
Xerxès , fe retirer fur leurs bateaux. Au Contraire,
ils allèrent ati-devant de l’ennemi & furent battus.
Céfar , maître de la v ille , l’enrourra d’un mur &
la fortifia de tours, élevées de diftance en dif- !
tance. Ce ne fut probablement que depuis ce moment
qu’elle mérita le nom de Cajlellum. Céfar
fit auffi conftruire à l’occident un palais pour le
proconful & les principaux officiers de l’empire,
qui dévoient y tenir -le confeil fouverain des
Gaules ( i ). Ce fut par une fuite des foins qu’il
prit de Lutèce qu’elle eut quelquefois, félon Boëce,
le nom de ville de Céfar.
Malheuréufement nous manquons de détails fur
l ’hiftoire de Lutèce dans ces premiers temps. On
voit que lorfque Julien vint commander les troupes
dans la Gaule ■, la ville de Lutèce étoit comme
renfermée dans l’île. On peut douter même
qu’il y eût des ponts de pierre ; car Julien dit
expreffément que la rivière l’entouroit de tous
côtés. Ce prince dut habiter dans le palais bâti par
Céfar fur remplacement à-peu-près où eft aujour-
•d’hui le palais & le fiège du parlement. Voici
comment il s’exprime dans fon Myfopogon :
« Jepaflài l’hiver dans ma chère ville de Lutèce
( Leucoria ) , car c’eft ainfi que les Gaulois appellent
la ville des Parifiens. Elle eft fituée dans une
petite île , & l’on y entre de l’un & de l’autre
côté par des ponts de bois; le fleuve qui Ferivi-
-Tonne croît & déborde rarement ; il fournit une
eau très-pure & très-agréable à boire. L’hiver eft
fort doux en ce lieu ( 2 ) , à caufe , difent-ils, de
l ’Océan qui n’en eft qu’à 900 ftades , ce qui doit
faire 112 milles romains , environ 45 de nos
lianes. Ainfi , ajoute Julien , l’eau de la mer fem-
ble être plus chaude que l’eau douce. Mais, quoi
qu’il en foit, foit cette caufe ou quelque autre
qu’on ignore , il eft certain que l’hiver eft plus
doux aux habitans de ce pays qu’ailleurs. Au refte,
il y croît de très-bonnes vignes , même plufieurs
figuiers qu’ils élèvent par àrt , les couvrant
l’hiver-avec de la paille de froment, & autres
chofes femblables, qui pewvent défendre les arbres
de l’injure du temps. L’hiver de cette année
fut donc plus rude qu’à l’ordinaire, & le fleuve
chariotoit avec les eaux des croûtes femblables
à du marbre , ou à ce que nous appelions pierre
de Phrygie ; plufieurs de ces croûtes fort grandes,
s’aflemblant & fe joignant enfemble, paroiffent devoir
former une efpéce de pont. Me trouvant alors
d’une humeur plus auftère& moins traitable que je
ne Pavois jamais été, jenepouvois fouffrir que l’on
chauffât ma chambre, parce qu’en ce lieu toutes les
(1) Summum Gallia concilium in Lutecium Parifiorum
tranjtulit. Lib. v i , de Bel. Gal.
(2) Ce prince n’y avoit pas apparemment éprouvé un
hiver femblable à celui-ci, en décembre 1788 & janvier
1789.
maifons Fe chauffent avec des fourneaux, ce qui
eft affez commode. Mais voulant m’accoutumer à
fupporter la rigueur du frpid , par une efpèce de
dureté à moi-même, je refufois ce fecours fi
néceffaire dans une faifon fi fâcheufe».
Le froid étant devenu plus vif-, Julien permit
que l’on mit un fourneau dans fa chambre; fes
ferviteurs ignorant les effets funefles de la vapeur
du charbon., ou même de la braife en trop grande
quantité, n’écoutèrent que leur zèle, firent un
grand feu chéz leur maître, 8c penfèrent lui donner
.la mort. 11 n’eut que le temps d’appeller à
fon fecours : on l’emporta au grand air ; il fe
trouva mieux , r8c'bientôt affez bien pour travailler
dans :1e refte .de la journée.
M. Vialon s’exprime ainfi par rapport à la communication
entre la ville 8c les dehors.
Quant aux deux ponts qui conduifoient dans
Pile, l’un au. midi, Fautre.au nord, je penfe-
rois que ce dernier étoit vis-à-vis la rue de Long-
pont, & qu’il aboutiffoit au'commencement du
pont Rouge a&uel. Ce qui me le feroit croire ,
c’eft que la place deGrèv.e , ;8c que tout le terrein
depuis cette placé jufqu’au-delà du pont Notre-
Dame , n’étoit qu’un marais.; au lieu que vers
S. Gervais, 8c jufqu’à la rue dont je parle, le
terrein étoit é le v é , 8c permettoit d'arriver juf-
qu’au lortg - pont. JLe chemin qui conduifoit à
ce pont venoit de Saint-Maur-les-foffés, où fe
trouvoit un autre pont fur la Marne , 8c ce
chemin étoit une chauffée romaine. Xorfque l’on
ffit le pont Notre-Dame , on détruifit le long-,
pont.
Quant au pont du midi, ajoute le même auteur
, il pouvoit être où il eft actuellement.
Toutes les maifons étoient en bois, les murs
feuls des fortifications .étoient en pierres. Comme
Fon a agrandi la cité de toute la place Dauphine, &
de tous les bâtimens adjacens , dans le fixième
fiècle, la ville ne s’étendoit que depuis ce que
l’on nomme le terrein des Chanoines , jufqü’à l’extrémité
du Palais ; fa longueur étoit de 380 toifes,
fa largeur de 150 , 8c fa* fupêrficie à-peu-près
de 45600 toifes carrées.
On n’a pas plus de détails concernant Lutèce. On
voit qu’elle faifoit partie des villes confédérées
entre les Wifigoths 8c les Francs, lorfqu’ils entrèrent
dans la Gaule. Clovis fit inutilement 1«
fiège de cette place, qui ne paffa à fon pouvoir que
lorfqû’il eut embraffé la religion chrétienne.
L’hiftoire de Paris, beaucoup plus connue par la
fuite, ceffe ici d’être de mon objet.
LU T E V A ou F o r u m N e r o n i s . On trouve
fur la table dePeutinger,Loteva (L o d è v e ) , villç
de la Gaule , dans la province Narbonnoife. Elle
étoit fur la route qui, de Segodunum des Ruteni,
alloit à TeJJcro.
Ptolemée attribue une ville du nom de Forum
Neronis aux Miment, à l’orient de Rhenea.
LU TE V AN I, peuples de la Gaule narbonnoife,