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& de Berputh fa femme naquirent Epigeos ou
le terreilre, & Ghè ou la -teçre.
llls eurent quatre fils , Ifus, appelé .aufîi Çhronos,
Bethylus, Dagon & Allas. Çhronos fut reprèfenté
par une figure fymbolique de l’invention, de Taqt.j
On lui .donna pour figne.de la royauté , quatre
yeux, deux par devant, & deux autres par derrière.
La femme. de .Cronos étoit. Aftarte fa fceur,,
do»t la principale fonéHon étoit de 'prefider -aux
troupeaux. - .• ; . , ..
‘ Decerto , ou Atergaùs, adorée à Afcalon, étoit
la même, divinité. qu’Aftarte. Cropos.-eut d elle ;
fept filles , appelées Artémides & Titan ides, & deux •
enfans mâles, Pothos. ou Cupidon, Eros ou l'A mour.
On donne aufîi pour enfans à. Cronos, un
fils nommé suffi Cronos, Z eus ou Belus, & Apollon. •
Çronqs eût une ^aptrej ■ fçmme, nommée Rhea , :
;‘èlfe.ffÔutènôs^’ ejlé donnai à fpn.epoux fept en-
fans; enfin Çropps'eùt uue. troifième femme nom-
’ ffieg Diànè,.
A ces' .premières divinités il faut joindre les
dieux-niarins ^""teTs jme N.éréepè re de Pontus,
duquel étoit né Pofçïdon ou Neptune. Les.Ca-
' byfësi’ appelés auffi Diofcures 3 Corybantes & Sa-
moihraèes , reçurent également les honneurs divins..
. Ce foht.eux, difoit-ofi ; qui avoient trouvé
■* lés prertfiers i ’àrt (je cotiAhiire',ùn vàiffeaü , &
' leurs enfans avoient décôuVért iùfage des fim-
■ ples, î'a manière de guérir ïes'tîidrftffes des animaux
& l’art des érichantemens : ces- Câbyres
étoient au nombre de huit ; l’un d’eux étoit nommé
en phénicien Efmunus, & eh grec Afclepio's.
' Sanchoniatôn parle encore- d’un autre prince
Contemporain de Cronos : il fe nommoit Adod
-ou Adaà,
A ces dieux il faut joindre Adonis, prince Phé- !
• nicien, qui avoir régné fur le Liban, & les dieux
pâtaïques ou tutélaires des vaiffeaux.
L’un des aéïes du culte des Phéniciens le plus
univerfel étoit. de baifer les fia tu es des dieux , ou :
de fe baifer la main en les falwant (i^. Au baifer
de la main les Phéniciens fubftituoient quelquefois
une branche de palmier qu’ils tenoient devant
eux, & dont ils fe couvraient le vifage lorf-,
qu’ils adreffoient leurs prières à leurs dieux. Ils ,
pratiqu oient aufîi différentes efpèces de falut.
Les prières-qu’ils adreffoient aux dieux étoient
précédées de luftrations : ils fe lavoient.& chan-
geoient d’habits. Ils avoient auffi l’ufage des cantiques
, que l’on chantoit au fon des inftrumens.
Les Phéniciens connurent aufîi l’ufage des fa-
Crifices non fânglans & fanglans. Ces derniers
étoient ordinairement fuivis d’un fefîin : ceux qui
les avoient offerts envoyoient à leurs .parens &
à leurs amis des portions de la viftime, ou bien
ils les invitoient à venir en manger avec eux. J1
( i) On remarque que le terme grec poneviiv, adorare,
a pour racine xv'a, ofculor.
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n’eft pas poïïible d’entrer, ici dans le détail de#
.différentes efpèces de .facrifices : mais j’ajouterai
avec horreur qu’ils prafiquoient l’ufage des.facri-
fices humains , fur-,tout en'immolant des enfans«
La fuperftition-, abufant de la crédulité aveugle
de ces nations^, prolongea long-temps cet ufage
. barbare.
Us.facrifipient d’abord fur le$ lieux élevés. Dan$
,1a fuite ils enfermèrent ces lieux de murailles :
mais le terrain renfermé entre ces müraillès refte
découvert. Ce ne fut que par la fuite que, fe
bornant à un efpace affez ;érroit , on ÿ mit des
toits. Il ÿ avoit aiifli dé petits temples portatifs,
que l’on portoit folemnellèmerit certains jours de
l’année. Ce n’étoient que dés efpèces de coffres,
qui renfermoient & cachoient aux yeux du public
' les mÿftères de la religion.,
Ce’ ne fut qu’affez tard que les Phéniciens, eurent
des ftatués : mais ils eurent de bonne heure
des prêtres, qui portoîent différent noms, félon
les fondons dont ils étoient occupés; mais dont
le nom, lé plus ordinaire étoit Kohanim , c’ef^à-
direV minières. Ils avoient la tête rafée, étoient
vêtus d’une robe dè fin lin , & ne' pouvoient fe
marier qu’avec des vierges. Ces prêtres inventèrent
des myftêres fuperfîinéux, qui dégénérèrent en abominations.
Il ÿ-/éü't des proflitutiohs religieufes
en l’honneur d’Âftartê, Ces abominations fe com-
mettoient fous des 'tentes ou pavillons , dreffés
par des.-filles', & t q u i, 'pat cette raifon , étoient
appelées.'les tentes dés'filles, d’où efî venu le nom
de S’ica Veneris, donné par Ptolemée & par V a-
1ère Maxime , à «n'è ville peu éloignée de Carthage,
& dans laquelle il y avoit un temple de
Venus , ou lès Carthaginois envoyoient leurs filles
fe proftituer en l’honneur de cette deëiTe.
Une fijperftition moins révoltante & moins ab-
fiirde, c’eft la divination, qui étoit de plufieurs
fortes. Ceux qüi la prâtiquoient, ainfi que différentes
autres fortes de preftiges , étoient nommés
magiciens ou enchanteurs.
Les Phéniciens pratiquèrent de bonne heure
l’ufage de la circoncifion, qu’ils tenoient, dit-on,
de Cronos mais ils l’abandonnèrent bientôt,
puifqûe la pratique de cette opéràtion devint une
difhn&ion entre'eux & les Ifraélites.
Gouvernement'. lie gouvernement étoit monarchique
en Phéniciè ; mais non pas comme formant
un fgrand état : au contraire , prefque chaque
ville, avoit fon roi particulier. Nous n’avons
pas de détails fur la former de ces gôuvernemens;
Il ne paroit pas que la couronne y fût contaminent,
héréditaire : on voit auffi que les princes
n’y'-gopvernoient pas d’qne maniéré arbitraire,
ou que ceux qui fe le permirent, furent regardés
comme de médians princes. On voit que quand
Abraham acheta un champ pour y enterrer Sara ,
il fe profterna devant le peuple du pa;ys ;& qu’ayant
fait fes conventions avec Héphron , elles furent
rarifiéès par le peuple. Au refie , il eft très-probable
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bable què tout lé pays n’obéiffoit pas â liîi hiènîê
fouverain.
Navigation b Commerce. On attribue avec beaucoup
de vraifemblance, aux Phéniciens, les com-
mencemcns de la navigation & du commerce maritime.
Enfêbe , d’après San ch onia ton , raconte
ainfi l ’origine de la navigation : « Des ouragans
ayant cTévaflé tout-à-coup la forêt de T y r , &
« la foudre l’ayant embrafée, les arbres prirent
îj feu, & la flamme dévora la forêt. Dans ce
» trouble Onfoiis prit un tronc d’arbre, & "l’ayant
» ébranché, il cfa le premier aller à la mer ».
L ’homme enfuite étendit fon empire fur ce nouvel
élément. Cliryfor inventa l’ufage de l’hameçon,
de l’amorce & de la ligne, & apprit ainfi aux
Phéniciens à enlever du fein des eaux toutes les
efpèces de poifïons dont ils pouvoient faire ufage
pour leijr fubfifiance , ou pour fe défendre des
injures de l’air. 'En marchant fur les traces d’On-
foiis, il inventa le radeau ( i) . Quelques Phéniciens
, que l’on doit reconnoître fous le nom de
Dïofcures, inventèrent le navire : il efî probable
que, formé d’après les idées qn’ayolt fait naître
le radeau, il n’eut d’abord pas de quille.
Bientôt les. Phéniciens coururent le long des
côtes de la Méditerranée & de la mer Rouge.
On retrouve leurs différentes colonies le long des.
côtes de ces deux mers. On voit même qu’ils
.firent le tour de l’Afrique : mais peut-être ce
voyage ne fut-il pas répété.
Les principales marchandifes étorent la pourpre
de T y r , le verre de Sidon , & le beau linge qui
fe fabriquoit dans le pays. Avec ces productions
de leur crû & fruits de leur induflrie , ils ache-
toient par échange d’autres marchandifes, & deve-
noient les, fadeurs dé toutes les nations.
Révolutions hïfloriqius. On attribue, comme je
l’ai dit précédemment , l’origine des Phéniciens
aux defcendàns de Cham , qui, ayant quitté les
plaines de Sennaar, vinrent s’établir dans la Pa-
leftine & dans la Phénicie. D’abord des capitaines
marchèrent à leur tête : ils eurent enfuite le nom
de rois. Un grand nombre de Phéniciens s’étant
jettes fur l’Egypte . eft connu dans l’hiftoire fous
le nom de Pajleurs : ceux qui ètoiènt reliés en
Paleftine fe donnèrent aufîi des rois , & ils en
eurent dans chacune de leurs grandes villes.
On ne fait pas bien comment fe faifoit l’élection
de ces rois : il eft probable que le voeu des
peuples étoit qu’elle fût réglée d’après les qualités
perfonnelles de chaque prince à élire ; au lieu que
1 intérêt des princes reconnus fouverains, étoit d’établir
la fucceffion dans leurs familles. Au refte ,
U) M. le Roy a très-bien fuivi les déveîoppemens de
de l’art de la navigation dans fes ex cellens Mémoires
fur Ja Marine des Anciens , 2. part, in-8° chez Nyon &
, .chez. Stoiipe. On peut confulter auffi les Mém, de Lite, \,xxxvn.
Géographie ancienne, Tome JIt
P H CE f 69 cê's fouŸêraîns duroient couru, ce femble, de
grands rifques s’ils euffent entrepris d’établir uu
gouvernement arbitraire: ils étoient fort rapprochés
des peuples d’où leur étoit venu le furnom de
I lot’yJvsç Xacùv ou Pafleurs des peuples.
Ces rois étoient en fort grand nombre à Par-
rivéô des Ifraélites., environ Tarn 1450 avant Père
vulgaire. Plufieurs périrent en s’oppofant à cette
invafion ; d’autres quittèrent le pays, & s’enfuirent
par mer avec leurs richelies & ce qu’ils purent
emmener de monde.
De ces différens princes, le plus ancien eft
celui que Plutarque appelle Malcandtr, nom probablement
formé de Melek ou Maïak, roi : mais
fon hiftoire eft chargée WSniKSÊËKÈÊÊÊËmwmr? dem f ab^le s■, Il rr éebnoit à Bi- blos, & reçut Ifis à fa cou:r. C rimydas, autre rci
de la même ville , fut' pèire: d’r.tdonis. OiiLConnbît
auffi .Agenor, pere d’Euro;pe.
Les faits paroiffent un peu plus auth-antiques vers
le ten:ips de la guerre de T rqy'e. Selcin Diiftvs de
Crète , Memnon , qui cond uifoit aux:Troyens les
fécoui•s du roi d’A flyrie, obiige<t les Pfîéniciens d’y
envoyrer une flotte : il en donnà leçoniniandement
à Pliala, roi de Sidon. E t, fel<îri Homère’, après
la prife dle T ro y e , Ménélas , av'ec.d’a1utres princes
Grecs » 2bordèrent en Phénicie:, Si prirent terre
à'Sidon. C ’étoit alors la ville 1a plus confidérable
de la Phéniçie. Infenfiblement T y r \ ienleva cet
avantage. V
Le premier roi connu de T y r eft Abibal.-Après
lui fut Hiram, allié de David & de Salomon, auxquels
il fervit beaucoup pour la conftruéUon du
temple de Jérufalem.
Baiaazar fuccéda à fon père , mais ne régna que
fept ans1: il mourut l’an. 985. Salomon régnoit
encore.
* bd aftarte fon fils, qui lui fuccéda, fut tué
dans une embufeade par les quatre fils de fa nourrice.
L’aîné de ces ufurpateurs monta fur le trône :
fon règne , ain-fi que ceux de plufieurs autres
princes qui lui fuccédèrent, n’offrent rien d’inté-
reffant.
Ithobal, ou plutôt Ethbaal, monta furie trône
en 942,; il fit alliance avec le roi d’Ifraël, &
donna fa fille Jéfabel en mariage à Achab , fils
d’Onori. On lait qu’Achab devint roi, & qu’il fut
le père de la fameufe Àthalie, qui époufa Joram ,
roi dejuda, dont elle eut Ochofias. Ethbaal, félon
Jofeph , fonda les villes de Botrys & d'Au^a:
Il mourut en 910 avant J. C. & fon fils Baleazar,
en 904.
Matgénus, fils de ce dernier, fut un prince puif-
fant il fubjugua l’îie de Cypre. Selon Sei'vius,
il la donna a Teucer, l’un,des princes Grecs qui
avoient été au fecours deTroye. Ce prince eut
pour frère Sichée ou Socharbas. Il laiffa un fils ,
qui lui fuccéda, & deux filles , Eliffa & Anna;
Eliflâ fut mariée à fon oncle Sichée, prêtres
d’Hercule,
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