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pie, cinquante ans après le déluge de Deucalion ;
il confacra enfuite un autel aux Curâtes , & nommément
à Hercule , fous le titre d’Hercule Protecteur.
Ces jeux furent interrompus depuis Oxilus
jufqu’à Iphitus , qui les rétablit. Ces jeux s’ou-
vroient par un facrifice à Jupiter, & après cela
commençoient les différentes courfes & combats.
L’ordre & la direâion de ce fpeélacle ont beaucoup
varie, ainli que le nombre des juges , qu’on
nommoit Agonothètes ou Hellanodices : on pouvoit
appeler de leur jugement au fçnat d’Olympie.
Iphitus , qui fut Te reftaurateur des jeux olympiques
, y préftda feu). Oxilus & fes fucceffeurs
confervèrent le même privilège. Mais en la cinquantième
olympiade, deux particuliers, choifis
par le fo r t , en eurent la direction, & cela dura
long-temps fur ce pied, puis le nombre en augmenta
ou diminua, félon les circonftances : au
temps de Paufanias il y en avoit dix.
Il y avoit à Olympie un bois d’olivier confacré
à Jupiter : il fe nommoit l’A h is , ancien mot refté
en ufage pour ce lieu, & qui avoit fignifié bois
avant qu’on fe fervît du mot Alfas.
Le temple de Jupiter olympien l’emportoit fur
tous les autres pour la beauté , & la liante que
l ’on y voyoit de ce dieu , étoit le plus magnifique
des ouvrages de Phidias, le premier des
fculpteurs de la Grèce.
. Paufanias , qui en parle avec admiration , convient
qu’il n’avoit pu la mefurer ; mais on trouve
ailleurs qu’elle étoit haute de foixante pieds. Cette
Haute étoit d’or & d’ivoire, & l’enthouftafme pour
ce merveilleux ouvrage alloit ft loin chez les Grecs
& chez les Romains , lorfqu’ils connurent le prix
des arts, que l'on y regardoit comme un malheur
de mourir fans avoir vu la ftatue de Jupiter olympien.
Le dieu étoit repréfenté aflrs avec une couronne
d’olivier fur la tête , tenant d’une main une
viétoire, St de l’autre un fceptre furmonté d’une
aigle. La deftinée de ce rare chef-d’oeuvre e ft,
il me femble , abfohtment ignorée, ainli que dés
^utres monumens qui décoroient Olympie. Le temple
étoit d’ordre dorique, & la place où il étoit
bâti formoit un beau périflile, parce qu’au, dehors
il étoit tout environné de colonnes : d'y avoit du
pavé à la couverture, foixante-huit pieds d’élévation
, deux cens trente de long, & quatre-vingt-
quinze de large. Libon , originaire & né dans le
pays, en avoit été f’architeéie. Il étoit en marbre
taillé en tuile. Au-deflus des colonnes qui ré-
gnoient autour du temple.il y avoit un cordon,
eu étoient attachés vingt-un boucliers dorés , que'
le çonfttl Mummitts, général des Romains, avoit
autrefois cpnfacrés à Jupiter, après qu'il eut défait
l’armée des Achéens, pris Corinthe , & anéanti
le parti des Doriens. Ce Mummius eft le premier
Romain qui ait fait des offrandes dans les temples
des Grecs. Le dedans de ce temple avoit une très-
grande quantitéd’ornemens , tanten flatues, qu’en
peintures, & en colonnes chargées de trophées.
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Entre les flatues, on en voyoit plufieurs en nrarbré
de Paros, dont les unes avoient été érigées à l’em-
pereur Adrien par les villes qui compofoient l’état
d Aehaie , & les autres à Trajan , par toute la na-
y recclue* La ville d’Olympie étoit redevable
a Trajan de plufieurs ouvrages qui l’embelliffoient,
dont lesj>rincipaux étoient des bains qui portoient
ion nom, d’un amphithéâtre, d’un lieu pour les
courfes de chevaux, qqi avoit deux flades de long,
& d’un fénat pour les magiflrars Romains, qui
etoit plafonné en bronze.
Entre un grand nombre de flatues, d’autels &
de temples, qui fe voyoient dans VAltis & dans
la ville , j je crois devoir en remarquer un qui
étoit dédié aux dieux inconnus. Paufanias en place un
pareil à Athènes. Cela s’accorderoit fort bien avec
ce qu’en ont penfé quelques peres de l’églife,que
1 autel dont parle S. Paul étoit élevé aux dieux
inconnus , & non pas au dieu‘inconnu.
La plupart des athlètes avoient leurs flatues à
Olympie , dont quelques-unes avoient été faites
par Phidias. Je regrette que Paufanias ne nous
ait pas donné une idé& de la hauteur des flatues :
i e ne Puis croire que toutes celles dont il parle
fuffent de grandeur naturelle : fi elles euffent été
comme celles qui décorent nos maifons royales,
la ville d’Olympie eût été feule , plus riche en
ce genre, que les villes de Paris & de Rome»
Je n’ai guère compris par la defcription que donne
Paufanias du flade où l’on difputoit le prix des
jeux olympiques , & encore moins par le deffin fait
par M. le Chevalier de Follard, & inféré dans
la traduélion de M. l’Abbé Gédoyn, comment un
fi grand concours de monde pouvoit affifler à ces
jeux. La plaine des Sablons fufEt à peine aux fpeç-
tateurs & aux troupes à la revue du roiN; & il
efl probable qu’il y avoit encore plus de monde
aux jeux olympiques , puifque l’on y accouroit de
toutes les villes de la Grèce.
La longueur du flade érigé pour la eourfe étoit
de fix cens pieds d’Hercule , & par conséquent
un peu plus grands que les autres. M. d’Anville
eflime cette longueur de quatre-vingt-quatorze toifes
& demie. La manière dont fe parcouroit ce flade
a exercé les favans. On peut voir, dans les mémoires
de l'académie des Belles-Lettres, ce qu’en
ont dit MM. Burette & de Barre. M. le R o y ,
de la même académie, l’a expliqué d’une manière
plus plaufible, dans une diffestation qui fe trouve
au fécond volume de fon ouvrage fur les beaux
mpnumens de la Grèce.
Le gymnafe d’Olympie étoit décoré de deux flatues
de beau marbre du mont Pentélique : l’une re-
préfentoit Cérès & l’autre Proferpine : elles avoient
été données par Hérode furnommé Atticus. Ori
y voyoit un trophée entouré d’une baluflrade de
marbre , qui avoit été érigé pour perpétuer la mémoire
d’une viéloire remportée fur les Arcadiens.
Dans la lice, au-dédans du lieu nommé VE-
peron > il y avoit un autel de Vénus, félon Panfa
ni as , qui dit qu’il y avoit une flatue de cètte
déeffe dans le temple de Junon ; & au-devant de
cette flatue, il y en avoit une qui repréfentoit
un enfant nud & afïis.
O l y m p i a , lieu du Péloponnèfe, dans l’A rca die
, félon Philoflratè.
OLYMP IAS, fontaine du Péloponnèfe , dans
l’Arcadie , félon Paufanias.
OLYMPICUM TEMPLUM, temple de Jupiter
Olympien, en Sicile, à quinze cens pas de Sÿ-
racufe, félon Tite-Live. Thucydide l’appelle Olyrn-
pieum.
| OLYMPIEION , ou l a n o u v e l l e A th ène s ,
ville de l’île de Délos. Elle étoit bâtie au nord
de T île, & avoit été fondée par l ’empereur Adrien.
Cet empereur, après avoir rendu à la ville d’A thènes,
fes temples, fes loix, fa liberté, voulut
encore étendre fes bienfaits fur toute la Grèce ;
il fit élever à Délos une ville qui s’appela la
nouvelle Athènes ; on y voyoit un temple d’Hercule
, un autre confacré à Neptune, & ils étoient
fans doute magnifiques, puifque Adrien n’employa
à leur vonflruélion que les feuîs Athéniens.
OLYMPIS, place forte du Péloponnèfe, près des
montagnes , aux confins de la Laconie & de l’A r-
golide, félon Polybe.
OLYMPIUM , petite ville de Sicyonie, peu con- I
fidérable, à■ l’efl dyAfopus, & à peu de diflance
de fon embouchure.
On voyoit auprès de cette ville le tombeau
à'Eupolis, poète Athénien , dont Horace fait mention
, comme d’un des bons auteurs de l’ancienne
comédie grecque.
O l ym p iu m , lieü du Péloponnèfe , près de Corinthe
, félon Paufanias, de caufis plant. L. v. Théo-
phrafle dit que Corinthe-Cranium & Olympium font
des lieux voifins.
OLYMPUS MONS , le mont Olympe. Ce nom
étoit commun à plufieurs montagnes, & je fuis
perfuadé- qu’il a été donné à des montagnes ter-
reflres , avant de fignifier le ciel. Aufïl ne fuis-je
pas de l’avis de M. le Clerc., qui fait venir ce
nom du phénicien Holamimbo, immortales in eo. Les
hommes ont dû donner d'abord des noms aux
lieux terreflres , & le fens en appartenoit à la
nature même de ces lieux. Je préfère donc le
fenriment de M. l’Abbé Bergier, qui dérive 'Ohvpc-
vroç de l’oriental Lop ou Lup 9 fignifiant élévation.
D’après cette origine fi naturelle, il n’efl
pas étonnant que plufieurs montagnes aient eu ce
même nom. Selon Héfychius, il y e n avoit quatorze.
On en connoît au moins fept en géographie.
Dans Homère , l’Olympe efl toujours la
demeure des dièux. Il femble cependant qu’il faffe
quelquefois allufion à la montagne qui féparoit la
Macédoine de la Theffalie. C ’efl un des monts
Olympes les plus connus dans l’antiquité : & nos |
voyageurs européens ne lui donnent pas un autre
nom.
Je ne finirai pas cet article fans faire mention
d’une opinion de M. Bovin , confignée dans les
mémoires de l’académie des Belles-Lettres, T. v u ,
p. 411. Je ne crois pas que l’on puiffe abufer plus
complètement de Part du raifonnement. De ce
qu’Homère fait toujours monter fes dieux fur le
fommet de l’Olympe pour découvrir ce qui fe
paflè chez les mortels , il conclut qu’Homère avoit
fuppofè l’Olympe formant dans le c ie l, par rapport
à nous, une montagne renverfée : pour prévenir
l’objeâion qu’alors ils auroient eu la tête
en bas, il s’appuie d’une vérité phyfique : c’efl:
qu’entre les planètes il n’y a ni haut ni bas. Cependant,
comme en partant de l’une, on paroi*
troit à fes habitans s’élever en l ’air, & qu’Homère
fait fou vent de'fcendre fes dieux de l ’Olympe
, on voit que le poète, en parlant de ce
féjour des dieux, a toujours en vue une montagne
, quel que foit fon emplacement, fituée dans
le fens de celles de la terre : idée plus naturelle*
& bien plus faite pour le génie d’un poète, qui
no defcendpas dans les détails minutieux d’un
point de phyfique ; un poète peint les objets en
grand, mais ne les démontre pas.
On comptoit au moins fix autres montagnes de
ce nom ; la première en Theffalie, la fécondé “en
M y fie , la troifième en Cilicie, la quatrième en
Elide , la cinquième en Arcadie , la fixième dans
Tîle de Cypre.
E O l y m p u s Pr o m o n t o r iu m j promontoire
de l’île de C yp re , auprès de Carpafie. On y
voyoit un temple de Vénus Acroea : c’eft aujourd’hui
Santa Croce.
L’Olympe Myfica étoit une chaîne de montagnes
qui commençoit près & au nord de la fource
de VHermus, & s’étendoit du fud au nord juf-
qu’en Bithynie. On l’appeloit Olympe Myjîen ,
parce que fa partie occidentale étoit dans la M y fie ,
à l’efl de l’Eolide & de la Troade. Elle porte
aujourd’hui le même nom.
O l ym p u s , ville de l’IUyrie , félon Etienne
de Byfance.
OLYMPUS , ville de l’A f ie , dans la Pamphy-
l i e , félon Etienne de Byfance.
O l y m p u s , ville de l’A fie mineure, dans la
Ly cie, près de la mer, entre Phafelis & le promontoire
Hier on, félon Ptolemée.
Strabon dit que c’étoit une grande ville , l’une
des principales de la L y c ie , & voifine d’une mon-,
tagne du même nom.
Elle ne fubfifloit plus au temps de Pline.
O l ym p u s , montagne de la Macédoine, felort
Ptolemée. »
O l y m p u s , montagne du Péloponnèfe, dans
l’Elide, félon Strabon, qui en parle à l’occafion
de la ville de Pife, qu’il place entre cette montagne
& le mont OJfa. Cet auteur ajoute; qu’il
y a deux montagnes de ce nom dans la Theffalie.
Le Scholiafle d’Apollonius efl cité par Ortélius
csomme ayant parlé d’une montagne de ce nom
en Elide.
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