
leurs mains ; & l’hiftoire même des beaux jours
de la Grèce préfente plufieurs exemples des grands
hommes qui ne durent leur' conservation chez un
peuple ennemi qu’à la force de ce même préjugé.
Paufanias, en parlant d’Hélicé, la traite de
y^cùptov , ou bourg; mais il fait obferver qu’elle
avoit été long-temps floriflante fous les Ioniens
Sc fous les Achéens, c’eft-à-dire, avant l’arriyée des
Doriens dans le Péloponnèfe : c’eft ce qui lui fit
donner par Homère l’épithète de svpsict, vafle. Elle
le foutint long-temps dans cet état ;-mais, vers l’an
373 avant J. C. un très-grand tremblement de terre
ayant ébranlé une partie de cette côte , la mer
recouvrit une grande partie de Remplacement d’Hélicé.
Le poète Callimaque (hym. 6 ) , parlant des
courfes de Latone, qui cherchoit un afyle contre
la fureur de Junon, dit d’Hélicé, ÊKimce rioa’sr-
«Pclcùvoç STctlpb , Hèlicé, l’amie de Neptune. C ’eft
qu’alors cette ville étoît dans toute la puiffance
cftie lui procuroit fon commerce maritime. Au
temps de Paufanias, on ne voyoit plus que les
ruines du temple de ce dieu.
Hel ice , ville de Grèce, dans la Béotie ,• félon
le fcholiafte de Callimaque.
He-ltce , ville de Grèce , dans la Tlieffalie, félon
Strabon, qui cite Héfiode.
H el ice , lieu d’A fie , fur le Pont-Euxin, vers la
Gappadoce. Orphée en fait mention, au rapport
d’Ortélius.
H el ice , marais ou étang de la Gaule, aux environs
du fleuve Attagus, félon Feftus Aviénus. Ce ne
peut être, dit M. d’An ville, que l’étang de Yendres,
par lequel le bras de l’Aude, qui fe fépare du canal
tendant à Narbonne , communique avec la mer.
Les anciens pâroiffent d’accord à prendre pour
A ta x , le canal qui paffe à Narbonne : c’eft la robine
d’Aude,
HELICEUS AM NIS , ruifîeati dont il eft parlé
dans l’hiftoire mêlée, X. xvu , vers la Thrace &
la Macédoine, au fentiment d’Ortélius, thefaur.
HELICON, montagne dë la Grèce, dans cette
partie de là Béotie qui étoit fur le golfe de Corinthe.
Paufanias rapporte qu’Ephialtès & Otiis ont fa-,
crifié les premiers aux Mufes fur le mont Hélicon ,
& qui leur ont confacré cette montagne. On difoit
oueles fils d’Aléoüs inftituèrerit le culte de trois
Mufes feulement, & que dans la fuite Piérus,
Macédonien, étant à Thefpies, établit le nombre
dè neuf Mufes, & leur donna à chacune le nom
qu’elles avoient •encore au temps de Paufanias.
Le Permeffe couloit autour de l’Hélicon. En
allant au bois facré des Mufes, on voyoit la fontaine
Aganippé à la gauche. La ftatue d’Euphémé
étoit fur la route du bois, que l’on difoit avoir
été la nourrice des Mufes. La ftatue de Linus étoit
dans une niche de rocaille, à côté de celle d’Euphémé.
Ce Linus avoit été le plus excellent milicien
de fon temps ; il fu t, difoit-on, tué par
Apollon, pour avoir ofê fe comparer à lui, On
faifoit fon annlverfaire tous les ans au mont Hé«
licon, avant de facrifier aux Mufes. Homère parle
de ce Linus au dix-huitième livre de l’Iliade.
Les neuf Mufes ont leurs ftatues dans ce bois :
oh y voyoit auffi un Apollon en bronze & un
Mercure; ces dieux fe dvfputoient une lyre.
Sylla enleva aux Orchoméniens une ftatue de
Bacchus, faite par Lyfippe, 8c de laquelle il fit
préfent aux Thefpiens , qui la mirent dans ce bois
facré. On y-voyoit aulîi quelques ftatues de poètes
& de muficiens célèbresi'
La ftatue d’Orphée de Thrace étoit aufli dans
ce bois : il avoit, la Religion à fon côté , & il
étoit environné de bêtes féroces : toutes ces ftatues
étoient en bronze ou en marbre.
Arfinoé r que Ptolemée fon frère époufa, étok
dans ce bois, à cheval fur une autruche en bronze.
Une biche s’y voyoit allaitant Télèphus, fils
d’Hercule. La ftatue de Priape méritoit l’attention
des eurieiix.
Dans les fêtes que l’on eélébroit tous-les ans
dans ce bois en l’honneur des Mufes 8c de Cu-
pidon, il y avoit des prix pour les athlètes &
les rnufieiens qui fe diftinguoient le plus.
L’hippocrène étoit à vingt ftades au-deflus du
bois facré : on la nommoit aufli la fontaine du
cheval , parce que l’on difoit que le cheval de
Bellerophon la fit fortir en frappant du pied
contre terre. Hélicon , rivière de Grèce, dans la Macédoine:
elle couloit près de Dium, & après avoir parcouru
un efpaçe de foixante-quinze ftades, elle
fe cachoit fous la terre, & quittant fon nom d’Hé-
licon, portoit celui de Baphyras ou Baphyrus, au
rapport de Paufanias, L. v m , e. j o , qui ajoute
que de-là elle eft navigable jufqu’à la mer. Ptolemée
la nomme Pharibus. Hélicon, rivière de Sicile, félon Ptolemée,
dans ce qu’il appelle la côte Occidentale.
H ELII, peuple dont parle Céfaire, frère de
faint Grégoire de Nazianze, dans les Dialogues.
Ortélius, thefaur. dit qu’on ne fait rien du pays
où vivoit cette nation.
HELIMNA, village dont il eft parlé dans la
vie de Thalaflius, écrite par Théodoret. Il étoit
dans la Syrie.
H E LING A, ville de l’Efpagne tarragonnoife.
Polybe, L. x i , p. 88p, & Appien en font mention.
HELIOPOLIS, ou la ville du Soleil, ville de
l’A fie , dans la S y r ie , félon Ptolemée. Elle étoit
fituée à l’orient du mont Libanus, à la fource de
la rivière Leonies, vers le 34e deg. de latit. entre
Laodicée & Abila. Il y avoit un temple confacré
au Soleil, divinité proteârice de la ville. Cette
ville étoit dans le voifinage de Biblos.
Il y avoit auprès d’Héliopolis un temple dédié
à Vénus Uranie, où les Gentils, par principe de
religion, proftituoient fans fcrupule leurs femmes
& leurs filles. Conftantin fit abattre ce temple
& fit publier une loi qui défendoit aux habitans :
de continuer leurs déréglemehs ; il les engagea à
recevoir le chriftianifme, 8c il leur envoya un
évêque ; bâtit une grande églife dans leur v ille ,
& envoya d’abondantes aumônes.pour les pauvres.
Sous Julien l’Apoftat, ils fe vengèrent fur les chrétiens
de l’abolition de leur culte ; mais enfin cette I
ville fut convertie au chriftianifme dans le cinquième
fiècle.
He l io p o l is ( Matta-Reafr) , ville d’Egypte, qui
étoit fituée fur la droite du N il, un peu dans les
terres & au-deflous de Babylone.
Cette ville eft appelée On dans l ’écriture, & ;
Jofeph dit que le premier établiffement des Hébreux
fut à Héliopolis.
M. de Fournont, neveu du favant abbé de ce
nom, a publié la defcription moderne des environs
de cette ville fous le titre de plaine d’Héliopolis.
H e l io p o l is ', ville d’E gypte, différente de la
métropole de ce nom, quoique dans la même
province , félon Ptolemée,/.. i v , c. 5.
He l io po l is , ville d’Arabie, au pays des Aromates,
félon Etienne, qui avertit qu’elle étoit différente
de celle d’Egypte.
H e l io p o l is . Il y avoit deux villes de ce nom
en Egypte ; l’une hors du De lta, affez près de
Babylone. C’étoit un endroit peu connu, & qui
a été confondu fouvent avec la ville célèbre du
même nom.
H el io po l is , autre ville d’Egypte, & dont il
eft parlé dans Hérodote {L . 1 1 , c. 5 ) , étoit fituée
entre le canal Sébennytique & le canal Cano-
pique, affez près de la pointe du Delta. C ’eft cette
ville qui eft appelée dans l’écriture On ou T^oan (i) .
Cette ville , .célèbre par le boeuf Mnévis, que
l ’on y adoroit, de même que le boeuf Apis à
Memphis, étoit tout-à-fait déferte au temps de
Strabon. On y voyoit de grandes maifons defti-
nées aux prêtres : ils s’appliquoient à la philoio-
phie & à l’aftronomie. Mais lorfque Strabon voya-
geoit en Egypte, ils ne s’occupoient plus de ces
fciences, 8c ne vaquoient qu’au fervice des autels.
On montroit dans ces maifons les appartemens
qu’avoient occupés Platon & Eudoxe, fon difciple.
Ils y demeurèrent treize ^ns avec les prêtres, Mais
l ’épitome de Strabon ne parle que de trois ans;
ce qui eft plus vraifemblable. L’auteur de cet épi-
tome prétend aufli que ce fut aux environs de
Thèbes. que. ces philofophes féjournèrent & apprirent
la géométrie , l’aftfonomie 8c la philofophie.
Un peu au-deffus d’Héliop'olis étoit l ’obfervatoire
d’Eudoxe.
Les Grecs, dont l’imagination fertile en contes
(0 M. Larcher, dont j’emprunte cet article ( Trad.
d’Hérpd. T .y z i ,p . i jt ) , remarque que M. d’Anville a
placé Zoan au lieu qu’occupoit Sais, & confondu T\o*n
avec Tunis,
égaloit les prétentions de. leur vanité, imaginèrent
qu’Héliopolis avoit été fondée par Aéfis, fils du
Soleil; que cet Adis avoit donné à la ville le
nom de fon père, & que ce fut de lui que les
Egyptiens avoient appris l’aftrologie. |
M. Larcher ne croit pas que ce foit cette Héliopolis
qui ait été au lieu ou eft aujourd hui
Matarea, puifqu’elle avoit été hors du Delta ;
mais ce lieu répond à l’autre Héliopolis, qui a
été confondue avec celle-ci.
H e l io p o l is , ville épifcopale d’A fie , dans la
Galatie, félon la notice de Léon-le-Sage & celle
de Hiéroclès.
H e l io p o l is , ville de la Thrace, félon Etienne
le géographe.
H e l io p o l is , nom de Corinthe, qui fut d’abord
nommée ainfi , puis Pagus, puis Ephyra, & enfin
Corinthe, félon Etienne le géographe.
HELIOPOLITES NOMOS,nôme ou province
d’Egypte, à l’orient du N i l , entre le nome aphro-
ditopolite au nord, la pointe de la mër Rouge,
& l’Arabie pétrée à l’orient, & le nome Bubaf-
tide. Il étoit traverfé dans fa longueur par le canal
de Trajan, qui communiquoit au Nil à la mer
Rouge par Héroopolis 8c Babylope ; ces deux
villes 8c les deux Héliopolis font lés feules que
Ptolemée y ait nommées, X. i v , c. ƒ.
HELIOTROPIUM, lieu de Grèce, dans le voi-
finage de Thèbes, félon Polybe, X. v 3 p. 600
HELISSON, petit fleuve de l’Arcadie , dans la
partie méridionale , prenant fa fource dans les
montagnes, près de la ville de fon nom, & fe
jetoit dans FAlphée.
HEL1U-LUCUS, ou So l is D e lu b r u m , lieu,
fur le Pont-Euxin, où Diodore de Sicile, X. i v 9
c. 4 7 , dit que fe cacha Médée lorfqu’elle fuyoic
la colère de fes parens. Par le mot Tsjw'gj/os-, dont
fe fert Diodore, on entend un endroit facré.
HELIUM, château bâti par les Romains à l’embouchure
de la Meufe 8c du Vahal. Aufli le nom
Oflium Hélium, e f t - il donné à cette embouchure*
On peut croire, avec quelques auteurs, que ce
château fut uh de ceux qu’avojt fait conftruire
Drnfus.
Quoique l’on ne trouve aâuellement. aucun
veftige de ce fort, peut-être à caufe des ravages
dans toute cette partie de l’ancienne Gaule, on
voit cependant qu’il étoit encore célèbre dans le
moyen âge. L'Hélium eft connu par les fièges qu’il
foutint, & par les batailles qui fe donnèrent pour
s’en affurer la poffeflion. On préfume qu’il fut ren-
verfé par les Saliens lorfqu’ils conquirent la Toxan-
drie. Les rois Francs ayant depuis reconnu l’importance
de ce pofte, bâtirent la Brille à-peu-près
dans la même fituation.
H é l ium O s t iu m , embouchure de la Meufe,
appelée par Tacite Oflium immènfum.
HELLANA, ville d’Italie, dans l’Etrurie, au
1 fud-eft de Pifloria. .
O 2,