
MAC
! M A C À T U TÆ , peuples d’Afrique , dans la
Pentapole, félon Ptolemée, L. iv i c. 4 : il eft dit
qu’ils habitoient fur les montagnes Velpi.
MACBENA , ville de la Paleftine, dans la tribu
de Juda: elle Bit bâtie ou fondée par Sué. I. Parai
û 2\ v. 4p.
MACCARÆ. Ortétins , dans, fon tréfor , prétend
que c’eft.une contrée de la Theffalre, au-
defliis dePharfaîe. Etienne le géographe en fait
mention, & cite Théopompe.
: MACCES , J dont il eft parlé - dans le troi-
fieme livre des rois , c. 4 y v. p , eft apparemment
une ville de. la . tribu de Dan. Dont Calmetpenfe
fort que c’eft la même que Machtesi ce qui eft probable.
. ' "
M A C C I , peuples de la Lybie intérieure., félon
Ptôlemee , L. iy ..,. c. -6. Cet ancien géographe lès
place au pied du mont Girgiris.
MACCOCÀLINGl,anciens peuples de l ’Inde ,
furnommes Brachmanes, comme bien d’autres.
P l i n e L. v i 9. c , 17', en fait mention.
. MACCURÆ, peuples de la Mauritanie céfa-
rienne, félon.^Ptolemée, L. i v , ' c. 2 , qui les
place avec \esNacucn[i.8c les Mycêfii, au pied
des montagnes Garapki.
MACË , ville des Celtes, félon Étienne le
géographe, qui ne donne d’ailleurs aucun reiifèi-
gnemént fur- fa pôfitîon.
M ACED A , ville dé la Paleftine, dans la tribu
de Jnda, félon le livre de Jofué, c . ij .
C ’étoit une ville royale, où il y avoit une
Caverne profonde , dans’ laquelle fe cachèrent les
cinq rois qui allèrent attaquer Gabaon ; Jofué ,
après les avoir vaincus;, les fit retirer de cette
caverne, pour les faire pendre.
MACEDONES. Origine. On ignore quels furent
les premiers habitans de ce pays ; & , ce me fem-
b le, iis doivent avoir eu beaucoup de rapports
avec lesThraces. Mais , comme les Grecs les re-
gardoienccomme dès barbares, & qu’ils ne com-
muniquoient pas avec ces peuples, nous fommes
privés des moyens d’en rien /avoir. Et probablement
ces peuples ont mené pendant long-temps
une vie fauvage. Àulft la lifte de leurs rois ne
remonte-t-elle qu’à l’an 807 avant J. C. alors Cara-
bus monta far le trône. Encore, félon Juftin ,
ce prince étoir-il le chef d’une colonie d’Argiens
qui, à main armée, s’établit dans ce pays. Il fe di-
foit defcendant d’Hercute. On ajoute que le vainqueur
y mit tant de modération qu’il fe concilia
ramifié des peuples vaincus, & que par leurs fe-
cours il parvint à étendre fes conquêtes.
Langue. On n’a rien confervé de la langue qui
fe parloir en Macédoine : c’eft dommage fans doute,
elle tenoit de plus près à la langue des premiers
âges du monde. On voitpar ce que difent les auteurs,
qu elle étoit fi différente de la langue grecque , que
les Grecs & les Macédoniens ne s’entendoient
qua la faveur d’un interprète.
Gouvernement, civil Quoique la nation fût gouM
A C
vernée par un ro i, elle conferva cependant beaucoup
de liberté ; aufli Lucien, dans un de fes.
lalogues entre Philippe & Alexandre , appelle-
t - i les Macédoniens e\ev%ip\sç cLyS'pctç , hommes
libres. Ce qui doit s’entendre cependant d’une
1 er£e nonnete telle qu’elle peut être conçue dans
une monarchie bien ordonnée. Dans les cas où l’on
avou à prononcer quelque peine capitale, la caufe
etoit plaidée devant l’armée ( 1 ) , fi l’on étoit en
campagne ; ou devant le peuple, fi l’on étoit à
la ville.
famille de Garantis jufqu’au maffacre de fa famille t
mais ce n’étoit pas toujours l’aîné des fils du roi
qui lui fuceédoit: la nation pouvoit faire un autre
choix.
, Gouvernement militaire. La difcipline militaire parvint
à un grand point de perfeéfion en Macédoine
, fous le règne de Philippe père d’Alexandre.
Outre les troupes nationales ils avoient ordinairement
des corps d’auxiliaires : les troupes nationales
étoient divifées. en trois corps. Le plus redoutable
étoit la phâlange : l’ordre de bataille étoit
de foo defront fur 16 de profondeur : ils étoient
armés de longues piques (2).
. R£tigi°n‘ Les Macédoniens adoroient pliifieurs.
divinités , & particuliérement Hercule & Diane.
Ils arrivèrent avec le temps à être aufli ridiculement
fuperft.itieux que les autres Grecs.
Ufages civils. L ’année des Macédoniens étoit
compofée de douze mois ; mais on n’eff pas d’accord
fur le nombre des jours dont chaque mois
étoit compôfé. Il paroît qu’elle commençoit à-peu-
près à l’équinoxe d’automne. Le premier mois fe
nommoit Dius. Ufférius a travaillé cette matière. H
fembleroit, d’après lui, que des douze mois de l’année,
fept avoient 30 jours , & cinq en-avoient 31.
Ce qui faifoit en tout 365 jours. A chaque quatrième
année, le mois hypérétaës avoit 31 jours , ce qui;
répondoit à notre année biffextile.;Mais je trouve
cet ordre fi favant, que je ne puis croire qu’il ait
été connu de bonne heure en Macédoine.
On dut faire de lamonnpie en Macédoine., aufli-
tôt que l’on en eut les premières idées *, car ce
pays abondoif en mines.
Les Macédoniens étoient fort fobres dans leur
manière habituelle de vi vre, ils étoient magnifiques
dans les feftins publies. Les jeunes gens pouvoient
venir chez-le.roi même prendre place à ces fortes.
(t) Selon Polybe, lorfque Philippe, l’avant-dernier roi
de Macédoine, eut fait faifir Léontius, qu’il foupçpnnoit
de trahifon, un corps de troupes qui étoit en avant, envoya
dire au corps d’armée, que l’on ne décidât rien qu’il
ne fût préfent.
(z) Je fupprime un grand nombre- de détails qui me
menérdient trop loin, & que Ton trouve dans le volume;
de Tart militaire, où.tout ce qui concerne cet art eft fupé •
riëürement traité,, tant par rapport aux anciens, que gas*
rapport aux modeèoes..
■ M A G
de feftins, pourvu qu’ils euflent tué un fanglier
en liberté & n’employant contre lui que leurs
armes.
Révolutions hijloriqües (1). J’ai déjà dit que Thiftoire
delà Macédoine ne remonte pas au-delà du règne
de Garantis. Il étoit argien & defcendant de Te-
ménus. On raconte qu’ayant confulté l’oracle avant
fon départ, il. lui avoit été répondu que fon
eritreprife réufliroit, s’il fe laiffoit conduire par
des chèvres; qu’à fon arrivée fur les côtes de la
Macédoine , il étoit à peine entré dans le pays qu’il
furvint un orage confidérable ; qu’un troupeau de
chèvres qui fiiyoit vers la ville , lui ayant paru
être le guide prédit par l’oracle; il le fai vit avec
fa troupe & s’empara de la ville par furprife (2).
Affermi dans cette première conquête, il réduifit
d’autres, places, & finit par fe rendre maître de
toute l’Emathie.
Les règnes fuivans font peu intéreflans, jufqu’à.
celui d’Arhyntas. Ce fut fous ce prince que Darius,
voulant porter fes armes contre les Grecs
d’Europe, envoya d’abord des ambafladeurs demander
au roi de Macédoine Iè feu & l’eau. Amyn-
tas qui craignoit le roi de Perfe, reçut magnifiquement
les ambafladeurs de Darius; mais ceux-ci
ayant infulté les dames qui, à leurs prières, avoient
paru à la fin du repas ; Alexandre, fils du ro i, les
fit fortir, fous prétexte d’aller prendre le bain , &
(1) La fuite des rois Macédoniens, au moins pour les
temps qui fuivirent le règne d’Alexandre ,eft fi intéref-
fante, que je crois rendre fervice de la préfenter ici.
Avant J. C, Avant J. C.
807. Garanus.
779. Coenus.
767, Thurimas.
729. Perdiccas I.
678. Argée.
640. Philippe I.
602. Efopas.
576. Alcéras.-
547.. Amyntas I.
497. Alexandre I.
.454. Perdiccas II.
413. Archélaüs.
3.99. Amyntas II.
39$. Paufanias.
■ 397. Amyntas III.
392. Argée II-, tyran.
390. Amyntas, rétabli.
371. Alexandre II.
370. Ptolemée Alorites.
366. Perdiccas III.
360. Philippe II.
336. AlexandreIII le
! Grand.
324. Philippe III Aridée.
317. Alexandre IV Aigus.
307. Caflandre, ufurpatmr.
298. Philippe IV.
297. Antipater & Alexandre
294. Démétrius Polior-
cètes.
287. Pyrrhus.
286. Lyfimaque.
281. Arfinoé.
Idem. Sèleùcus.
280.'Ptolemée C er au nu s.
279. Méléager.
Idem. Antipater.
Idem. Softhènes.
277. Anarchie de 14 mois. ' .
276. Antigone Gonatas.
240. Démétrius il.
232. Antigone Dofon.
220. Philippe V .
179. Per fée.
168. Perfée, vaincu.
149. Andrifque.
; 148. La Macédoine réduite.
(2) On peut remarquer que prefque tous les noms des
villés grecques nommées Ægoe, ont pris, félon les Grecs,
leur nom.de quelque chèvre-, mais on doit voir aulfi.
qu’elles font prefque toujours près des eaux. O r , je crois
bien plus à l’étymologie qui te tire de leur pofition, qu’à
celle 'pour laquelle il faut une petite hiftoire qui a l'air
d’un conte.
M A C 367
fit peu après rentrer à l’eûr place de; jeunes hommes
habillés en femmes, avec des armes fous leurs
habits. Les Perfes continuèrent leurs infolences ,
Sc les jeunes gens les âflaffinèrenr avec leur fuite.
Cette vengeance auroiteu des fuites terribles pour
la Macédoine, fi ce même prince n’avoit eii l’adrefle
de gagner le commandant des troupes que l’on
envoyoif contre fon père. Bubaris, devenu éperdument
amoureux de la foeur d’Alexandre, fe prêta
à tout ce que Ton voulut pour Tépoufer. Mais la
Macédoine devint tributaire des rois de Perfe.
Dê ce règne , Thiftoire des rois de Macédoine
commence à être'liée avec celle des autres puifiances
de la Grèce. Oh Voit les rois s’étendre înfenfible-
rhent à l’eft & à l’oueft de leur pays. Et la pru-
dènee de Perdiccas 1 prépara de longue main,
l’è règne de Philippe II.
Il n’eft pas poflible de développer ici tous les
reflbrts que mit en oeuvres la politique adroite
& ambitieufe de ce prince ; ni de fuivre Alexandre
fon fils dans le cours rapide de fes conquêtes.
J’ajouterai feulement qu’après un règne d’environ
douze ans, fes vaftes états furent partagés entre
fes généraux : Philippe Aridée fut reconnu pope
foh fuccefleur ; maïs l’ambition dés autres princes
lui enleva la plus grande partie des états de fon
père. Ses fuccefleurs, après plufieurs guerres très-
deftruéfives avec les princes qui régnoient en AfieJ
finirent par avoir guerre contre les Romains. Ils
y fuccombèrent ; Perfée fut mené vaincu à Rome 5
& peu après la Macédoine fit partie de l’empiré
romain.
M A CED O N IA , la Macédoine , royaume d’Europe
, au nord de la Theflalie , dont il étoit féparé
par une chaîne de montagnes , & ayant à Teft &
au nord la Thrace ; à l’oueft , lTllyrie. Au reft®,
la Macédoine, confidérée- comme royaume , a
éprouvé de grands changemens pour l’étendue,
en différentes époques. Sans parler de l’empire
d’Alexandre, qui comprenoit prefque toute la
Grèce , prefque toute l’Àfie connue, & PEgypte ,
on peut àfîùrer que la Macédoine, au temps de
Garantis-,J 807 ans avant l?ère vulgaire, ni même
fous le règne de Perdiccas II en 366 , n’étoit pas,
pour Téténdue, ce qu’elle’ devint fous Philippe II,
qui lui fuccéda en 360 , & qui fut le père d’Alexandre.
Ce prince y joignit par fes conquêtes,
à l’èft , une grande partie de la Thrace ; à l’oueft ,
l’Illyrie. Ce ne fut guère que de fon règne qu’il
faut commencer à compter des grands rapports
entre les Grecs & les Macédoniens. Les Grecs les
traitojent de barbares. Ce mot ne veut pas dire,
a in fi qu’on le lui a fait lignifier depuis , des peuples
féroces, mais des peuples [épurés, qui font très-
diftin&s de ceux dont on parle.
Je ne décrirai ici que la Macédoine telle qu’elle
étoit au temps de Philippe & d’Alexandre, fans y
joindre les conquêtes , qui ajoutent à l’é tat, mais
ne doivent pas fe confondre avec le pays.
Les bornes de la .Macédoine avoient au nord
Q q l