
Pygmalîorf, en 89^ , fuccéda à Matgénus : il étoit
âgé de neuf ans. Il n’en avoit que feize lorfqu’il
alfaflinafon oncle Sichée, pour s’emparer de festré-
fors. Son efpérance fut trompée. Les .tréfors de
Sichée 'épient cachés. Eliffa , fa veuve , forma le
projet de s’enfuir en les emportant. Elle habitoit
une petite ville maritime, que l’on nommoit Char-
tlca. Lorfque tout fut prêt pour fon départ , elle
lit dire à Pygmalion qu’elle vouloit aller demeurer
avec lui : c’étoit un prétexte pour s’embarquer
fans donner lieu à aucun foupçon. Pygmalion lui
envoya du monde pour l’accompagner; lorfqu’elle
fut en pleine mer, elle les força de jeter à la mer
des facs remplis de fable, qu’elle leur dit être les
tréfors de fon mari. Comment auroient-ils enfuite
ofé retourner vers Pygmalion ; ils n’eurent rien
de mieux à faire que d’accompagner Elifa , qui
alla s’établir en Aftique, où elle fonda Carthage.
Voye{ C A R TH A G O .
Les règnes des fucceffeurs de Pygmalion font
peu connus. Elulée étoit fur le trône de T y r
lorfque Salmanazar fit la conquête du royaume
d’Ifraël. Plufieurs villes de la Phénicie fe fournirent
à ce vainqueur. 11 voulut y joindre la ville de
T y r , 8c la bloqua : mais il mourut au bout de
cinq ans, fans av.oir pu s’en rendre maître.
Ce fut quelque temps-après ce fiège que Né-
c a o , roi d’Egypte, qui monta fur le trône l’an
607 avant J. C. employa des Phéniciens à faire
le tour de l’Afrique , dont ils reconnurent les
côtes.4 mais on ne voit pas qu’ils aient donné
de la fuite à cette importante découverte.
La Phénicie, fans que l’on en découvre la caufe
8c la jufte époque, tomba fous le pouvoir des
rois de Babylone : Nabopôlaffar , dont le règne
commença en 626 , en étoit le maître aufli-Bien
que de la Paleftine 8c de l’Egypte. Nécao , roi
d’Egypte , s’étant révolté -, 8c ayant porté fes
■ armes en Chaldée,fut défait par Nabuchodonofor,
fils de Nabopolaflar : ce même,..,prince fournit de
nouveau tous les pays que Nécao avoit entraînés
dans fa révolte.
T y r réfifta treize ans : elle fut prife en 573 ,
& réduite en un monceau de pierres. Baal fut
établi dans le pays avec le titre de roi. Ce titre
fut éteint à fa mort. La Phénicie ne fut gouvernée
que par des magiftrats , pendant affez long-temps.
Géraftrate, le dernier de ces magiftrats, étant
mort l’an 554 avant l’ère vulgaire , les Tyriens
envoyèrent demander à Babylone un autre gouverneur.
Nabonadius, qui régnoit alors, leur envoya
Merbal, qui eut le titre de roi.
Hiram , fon frère, lui fuccéda en 55p. Il fut
le dernier roi donné aux Phéniciens par les rois
de Babylone : car l’an 538 Cyrus renverfa cet
empire., 8c établit fur fes ruines celui des Perfes.
A cette époque la Phénicie, qui s’éroit étendue
depuis qu’elle étoit foi: mile aux rois deBaby-s
lone , comprenoit toute îa côte , à-peu-près depuis
Aradus, au nord, jufqu’aux frontières de l’Egypte.
La Phénicie, devenue l ’une des provinces de
la Perfe , ne joua pas un grand rôle dans l’hif-
toire ; mais elle fe fou tint par fon commerce.
On a peu de détails fur ce qui la concerne pendant
quelques fiècles. Ce vuide n’offre guère que
les traits qui ont rapport à Tyr 8c à Sidon fous
Alexandre.
Il en eft à peu près de même fous les fuccéf-
feurs de ce prince, appelés Sékucides, Vers la fin
de la monarchie de ces derniers, les troubles
agitoient la Syrie de toutes parts,. 8c à la fa-
v eur de ces troubles, il s’étoit formé de petites
pr s ’cipautés indépendantes les unes des autres :
mais ces princes caufoient un double mal ; ils
vexoient leurs fujets, 8c guerroyoient fans ceffe
contre leurs voifins. Un de ces princes, régnant
à Tripolis, fut dépofé par Pompée, vers l’an 64
avant notre ère , 8c eut la tête tranchée. Il fit
aufli fortir. les Juifs des villes phéniciennes dont
ils s’étoient emparés.
Ln Phénicie , jointe, à la Syrie, continua d’être
go uvernée par des préfidens envoyés de Rome.,
Antoine, qui avoit été battu par les Parthes,
fe retira à Leucotoé, entre T y r 6c Berythe. Peu
après , la Phénicie fit partie des provinces qu’il
abandonna à Cléopâtre. Mais après la mort de
l’un 8c de l’auire , Augufte étant paffé en Paleftine
avec Kérode , lui accorda plufieurs -des
villes de la Phénicie. Cette province fut. affez
tranquille jufqu’à la mort d’Augufte, le 19 d’août
de l’an 14 de notre ère , auflî-bien que fous quelques
uns des règnes fui vans.
Ce fut environ 16 ans après que J. C. commença
à prêcher fa doéirine ; 8c la Phénicie fut
une des premièies provinces qui la reçurent de
lui 8c de fes apôtres : mais la haine, des Juifs contre
les Chrétiens excita dé grands troubles ; tout le
pays étoit en armes , 8c les Juifs étoient révoltés
contre les Romains : ceux-ci y envoyèrent des
troupes , 8c Jérufalem fut prife par Tite le 7 de
feptembre de l?an 72 de notre ère.
Les empereurs fuivans eurent affez de peine
à contenir les Juifs répandus de tous côtés : mais
ils traitèrent quelques villes de la Phénicie avec
diftinâion ; T y r entre autres reçut d’Adrien d’abord
, puis de Sevère le titre de métropole. La
Phénicie ayant ainft fa métropole , fut détachée
(lu gouvernement de la Syrie.
Sous le règne de Théodore 8c fous celui d’Ar-
cadius, cette province fut partagée en deux; la
première fut appelée Phénicie maritime, ou fimple-
ment Phénicie, & l’autre Phénicie du Liban.
La Phénicie maritime avoit pour métropole Tyr,
de laquelle dépendpient Sidon, Ptolémaïs, Berytus,
Biblos, Tripolis, Area, Onhofia, Boirys, Aradus,
Antaradus, Porphyrion , Paneas 8c Sylam'mum.
La Phénicie du Liban avoit pour métropole
D am a s , qui avoit fous elle Laodiccea, Abila, Hé-
lïopdlïsy Jabrunda ,' Palmyra , Emefa, Danaba, Ev a ria
, Comoara , Corada 8f. Sarracenc,
Quelques antres villes que l’on a vu appartenir
à la Phénicie, en avoient été détachées ^ 8c
étoient jointes à la Paleftine.
L’ambition d’Euftathe, évêque de Béryte , caufa
quelques troubles. Il avoit obtenu pour fa ville
le titre de métropole ; il voulut qu’elle en eut
les droits : de-là des difputes entre lui 8c le métropolitain
de T yr.
Cependant le Chriftian.ifme fe répandit de plus
en plus : mais dans les fiècles fuivans , les Arabes
s’en étant emparés fur les empereurs, la Phénicie
embraffa un nouveau culte , 8c fut gouvernée par
différentes dynafties de princes Arabes.
PHCENICE. Selon Pline, c’étoit un des noms
qu’avoit porté l’île de Tenedos.
PHGENICIUS, montagne de la Grèce, dans la
Béotie ; 8c 'dans le territoire de Thèbes , félon'
Strabon.
PHCENICON, ville de l’Egypte, fur la route
de Coptos à Bérénice, entre Coptos 8c Didyme,
félon l’itinéraire d’Anronin.
PHflENICUM. Comme le nom de Phénicie
vient du mot grec Phénix, palmier, les anciens
appeloient Phcenicum, un lieu où fe trou voient
„'beaucoup d’arbres de cette efpèce: nous difons
ainfi une faulfaye , pour défigner un lieu où font
beaucoup de faules. Ce lieu , félon Procope, étoit
au-delà des frontières de la Paleftine.
- Phcenicum , ville de l’Arabie heureufe, fur la
côte du golfe Elanitique , entre Hippos & Ahauna-
thi* félon Ptolemée.
Phcenicum Nemus , bois de l’île de C h io s ,
félon Euftathe, cité par Ortélius.
PHCENICUSA, ou Phcenicodes, l’une des fept
îles Eoliennes des anciens , appelée actuellement
Felicnda. Elle eft vers l’oueft, à l'orient de l’île
Mricufa. Selon Strabon, ainfi que cette dernière,
elle avoit pris fon nom de fes produirions, civro
rov çvtgV ; c’eft qu’il y venoit beaucoup de palmiers,
arbre dont le nom grec eft <po7regi
P hcenicus Mo n s , montagne del’Afie mineure,
dans la Lycie. Selon Strabon, elle fut au fit nommée
Olympus.
PHCENICUS PO R TUS , port du Péloponnèfe,
dans la Mefiénie , près du promontoire Acritas,
félon Paufanias. Ce -port étoit au fud - oueft de
Coloms.
P hcenicus Po r t u s , port de mer , fur la côte
orientale de la Sicile, près du promontoire Pachy-
nus, félon Ptojemée.
Phcenicus , ou Phcenicis P o r t u s , port cîu
nome de L ibye , félon Ptolemée.
Phcenicus , port de l’île de Cy.hè re, félon
Xénophon , cité par Ortélius.
Phcenicus , ou Phcenicis P o r t u s , port fur
la côte méridionale de Tîle de C rète, félon
Ptolemée.
Phcenicus Po r tü s , port de l’Afie mineure ,
fur la côte de là Lycie , à deux milles de la ville de
Patara, félon Tite-Live.
Phcenicus P o r t u s , port de l’Afie mineure'»
fur la côte de l’Ionie, au pied du promontoire
Mimas, félon Thucydide.
PHOENICUSSÆ, ville de l’Afie, dans la Syrie.
Elle appartenoit aux Phéniciens, félon Etienne de
Byfance.
PhoenicussÆ , nom de deux îles qu’Etienne
de Byfance place fur la côte d’Afrique, dans le
golfe de Carthage.
PHOENISSA. Selon Polyen, c’étoit le nom de
la nouvelle Carthage, ville de l’Hifpanie. Mais
c’étoit plutôt une épithète, parce qu’elle avoit été
bâtie par des peuples Phéniciens d’origine & fur
une côte où des Phéniciens avoient eu des éta-
bliffemens..
PHOENIUM, nom de l’endroit où l’eau du Styx
fort du rocher, félon Antigonus, cité par Ortélius.
PHOENIX, lieu fortifié de l’A fie , fur la côte
orientale du golfe de la Doride, entre Phufca 8c
Crejfo Portus, félon Ptolemée.
Phcenix, port de l’Afie mineure, fur la côte
de la Ly cie, félon Zonare, ciré par Ortélius.
Pkcs.mix , montagne de l’A fie , dans la Doride,
félon Ptolemée.
Phcenix. Etienne de Byfance penfe qu’il y
avoit un fleuve de ce nom en A f ie , dans la
Doride, au voifmage de la ville de Phcenix.
P h c en ix , bourg de l’Egypte , félon Pallade.
P hcenix j ville de l’Italie, félon Appien.
Ph c enix, fleuve.de la Grèce, dans la Theffalie,
félon Vibius Séquefter, qui dit qu’il alloit fe perdre
dans le fleuve Apidanus.
P hcenix , fleuve du Péloponnèfe, dans l’A -
chaïe, félon Paufanias. Il avoit fon embouchure
au fud-oueft du golfe de Corinthe.
PHOENUS MONS, montagne de la Gaule,
près la ville de Baioca, félon Ortélius.
PHOETIÆ, ou Ph o e t eæ , ville de l’Acar-
naoie, félon Etienne de Byfance.
PHCSZORUM, lieu du Péloponnèfe, dans
l'Arcadie, félon Paufanias.
PH O GQ R , célèbre montagne de la Paleftine ,
au-delà du Jourdain , entre Héfé'bon & Liviade ,
fdon Eufèbe.
P h o g o r , ville de la Paleftine, dans la tribu
de Juda, près de Bethléem , félon Eufèbe. Mais ce
lieu eft moins connu que le fuivant.
P h o g o & , au nord-eft de la mer Morte 8e
de Livias.\\
PHOLOE,mont de Triphylie, au fud d'Onus;
il y avoir une ville du même nom en Arcadie.
PHOLEGANDRUS, félon Etienne de Byfance,
ou Phlègandrus. Selon l’Iélychius, l’une des îles
Sporades.
Ph o lo e , montagne de la Grèce , dans la
Theffalie. C ’eft où Hercule tua le Centaure, félon
-le -rapport de Quintus Calaber.
Ph o lo e , petite ville du Péloponnèfe, dans
l’Arcadie , à l’oueft du fleuve Erymanflie, félon
Pline 8t Pomponius Mêla. Elle .porroit le nom
‘C e c e 2