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villes occupées par les Lombards, & Horta eft
de ce nombre. Il n’eft pas douteux, ce me femble,
que ce ne foit Hortanum de Pline.
H o r t a , île d’Italie, au lac de Novare, dans
la Gaule cifalpine, félon Sigonius, reg. liai. L. r i .
H o r t a , ville de l’Hifpanie, dans la Bétique.
I l faut convenir cependant que ce nom ri’eft formé
que par analogie du mot Hortano, qui fe lit dans
Silius Itaiicus. Cluvier rejette cette conjecture.
Il me femble cependant qu’elle eft très-admiffible.
H Ô R T AN A , ville du Latium, dont il eft parlé
dans Tite-Live, au fujet de la guerre des Eques
& des Romains. On n’a voit pu découvrir la po-
fition de cette ville. M.' l ’abbé Chauppy ( Décor,
de la maif. de camp, d ’Horace'), croit l’avoir trouvée
dans celle du village appelé actuellement Val-
Montone.
H OR TAN UM , ou H o r t a , ville d’Italie, à
l'embouchure du Nar dans le Tibre. Comme qlle
fe trouvoit fur la droite de ce fleuve, & par con-
fèquent du côté de l’Etrurie, on feroit tenté, à
l ’afpeét des cartes de M. d’A nville, de croire que
cette ville n’appartenoit pas aux Sabins : cependant,
comme Virgile la -donne à ce peuple, on ne
peut guère fe refufer à fon témoignage. ( Voye%
Enéïd. L. v u } .
HORTENSES, peuple d’Italie, dans le Latium,
félon Pline.
HORTENSIS, fiège épifcopal de l’Afrique, dans
la province proconfulaire.
HORTONA. Voye^ H o r t a n a .
HOSP1TENSIS, fiège épifcopal d’Afrique , on.
ne fait dans quelle province ; mais la conférence
de Carthage fait mention de Benenatus Hofpltenfis.
HOSTICUM, lieu d’A fie , vers la Perfe propre,
félon Ammien Marcellin, L. x i x .
H OST IL IA , village d’Italie, entre Vérone &
Modène, félon Antonin, itînér. à trente mille pas
de la première, & à cinquante mille pas de la
fécondé. Pline, L. x x i f c. 12> dit qu’il étoit fur
le Pô ; & Tacite, hifl. L. 111 & i x , c. 14 & 40, dit
qu’il dépendoit de Vérone.
h u
HUCAC , ville de la Paleftine, dans la tribu
d’Afer. Elle fut cédée aux. Lévites, & aflignée
pour fervir de yille de refuge. Jofué, c. ip , v.' 33.
H U CU CA , ville de la Judée, dans la tribu de
Nephtali, félon le livre de Jofué.
H UMAGO, nom d’une ville de i’Iftrie. Les
Hongrois &. les Vénitiens s’en emparèrent en
l ’an 1149.
HUMATIA, fleuve de l’Italie, qui, félon Cluvier,
fe rendoit dans le Padus.
HUMESEN, lieu de la Paleftine, dans la tribu
de Jnda. Les Septante en font mention.
HUNGUNUËRRO , lieu de la Gaule, compris
dans l ’i inéraire de Jérufalem , au nombre de ceux
qui font appelés Mutatïones ; ce lieu étoit entre
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Aufcius & Tolofa. On retrouve un lieu qui, par
le nom de Gifcaro, femble rappeler l’ancien nom
latin.
HUNI , les Huns ; je ferai fuivre ce qu’en dit
M. de Peiflonnel, d’une courte analyfe du très-
favant ouvrage de M. de Guignes.
M. de Peyffonnel , dans fes obfervations historiques
& géographiques, dit, après Amien Marcellin
, que les Huns étoient des peuples peu connus
des anciens ; qu’ils habitoiënt entre le Palus-Méo-
tide & l’Océan glacial, qu’il paroît défigner par
là les anciens Mofcovites ; qu’il lés repréfente
toujours à cheval. Que les portraits qu’il donne
de ces peuples, reffemblent infiniment aux Tar-
tares d’aujourd’hui, & fur-tout aux Nogaïs, qui
font extrêmement laids & mal-propres, agiles,
infatigables, toujours à cheval , ne fâchant presque
pas faire ufage de leurs jambes , & poffédant
parfaitement l’art de fe rallier, après avoir été
défaits & mis en fuite dans le combat. Quoique
l’on obferve entre ces deux nations une parfaite
reffemblance de moeurs, & qu’elles puiffent avoir
eu une origine commune dans les temps les plus
reculés , il faut les regarder comme deux peuples
très-diftinéls, puifque leurs langues n’ont pas la
moindre affinité. Les Huns étoient des Scythes
Sclavons ou Sarmates, & les Nogaïs font des
Scythes Tartares & Circaffiens.
I l y avoir auffi des Huns établis dans la Cher-
fonnèfe Tatirique & les pays qui font entre le
Tanais, leVolga, la mer Noire & la mer Cafpienne.
Juftin fe fervit utilement de ces derniers dans la
guerre qu’il fbutint contre les Perfes pour la dé-
fenfe des Ibériens.
L’an 424, Jean , l’un des premiers fecrétaires
de l’Empire , après la mort d’Honorius, aidé par
Aëtius , un des plus habiles capitaines de fon
fiécle , marcha en Italie avec une nombreufe
armée de Huns; mais Jean fût battu par le parti
de Théodcfele jeune. La fin du règne de Théodofe
fut troublée par les Huns, qui entrèrent dans la
Thrace, fous la conduite d’Attila.
Les Huns, félon M. de Guignes, étoient une
nation Tarrare, que les Chinois appeloient Hiong•
no u , nom qui lignifie dans leur langue ,.elclàves.
C ’eft de ce même- mot que. par corruption , on a
fait Hunnl, & chez nous Huns.
Ce peuple habitoir un grand pays, appelé Ta-
tan, qui confinoit à l’Orient avec YOmo-le ang-ho,
& avec le pays des Tartares Man - tcheoux. IL
avoit au midi la fameufe muraille de la Chine,
qui s’étend le" long des provinces de Pékin , de
Chanfi & de Chenu. En Tartariele pays dts Huhni,
s’étendoit jufqu’au fleuve Irftich : au nord il avoit
les Kalkas & les Eleuthes. Au refte , les Chinois
n’ont jamais bien connu Te pays de Ta-tan, &
les Barbares qui l ha itoient -na-voient pas d’écrivain
propre à le bien décrire.
Le chtf des Huns, qu’ils appeloient Tanjou ,
c’eft-à-diré fins du ciel* faifoit fa réfidence ordi-
HUN naire fous un des rameaux du mont Altao 011 Alta»,
montagne d’o r, lequel avoit huit mille lys d’orient
en occident (1 ). Ce prince s’amufoit à y faire
fabriquer des arcs & des flèches.
Les Huns étoient d’une figure affireufe ; dès l’enfance
on leur faifoit des incifions fur lq vifage, afin
de leur faire connoître le fer avant le lait. Ils avoient
le corps ramaffé , l’eftomac large »Te col court,
la tête groffe, les cheveux rafés ; ils exerçoient
leurs enfans à chaffer & à faire la guerre. Ils les
moptoient fur des moutons , qui leur fervoient
de chevaux, les faifoient tirer fur des oifeaux^xl
des fouris avec des petites flèches. Lorfqu ils
avoient acquis plus de force, ils les envoyaient à
la chaffe aux renards & aux lièvres, qui leur
fervoient de nourriture. Dès qu’ils etoient en^etat
de manier les armes, ils les envoyôient a la
guerre, qui devenoit leur unique occupation.
C ’étoit d’ailleurs le feul moyen d’acquérir l’eftime
de cette nation guerrière. Les enfans entroient en
fureur aux récits des exploits guerriers de leurs
pères, & les pères gémiffoient de douleur lorfque
l’âge leur avoit ôt$ le pouvoir d’imiter leurs, en-
fans à la guerre. On oublioit alors leurs fervices
pafifés, leuradverfité les rendoit un objet de mépris.
Des racines & de la chaire crue, feulement mortifiée
entre la felle & le dos des chevaux, faifoit
la nourriture de ces barbares. Ils ne fe croyoient
point en sûreté dans une maifon ou dans un bâtiment
folide. Errant dans les plaines & les forêts, ils
laiftoient leurs femmes & leurs enfans fous des
tentes, pofées fur des charriots, qu’ils tranfpor-
toient à leur gré. Ils n’avoient enfin aucune demeure
fixe. Ils fupportoient la faim , la foif &
Us rigueurs des faifons avec beaucoup de patience.
Ils n’ étoient habillés que de peau ou de toile qu’ils
laiftoient pourrir fur leurs corps. Leur étendard étoit
dé peau. Us étoient toujours à cheval ; ils dormoient
même peu dans la nuit, & prefque toujours fur le
dos de leurs chevaux : ils combattoient fans aucun
ordre, & en jettant de grands cris. Leurs chevaux
étoient fi légers qu’on les voyoit fondre fur l’ennemi
& difparoître au même inffant. Celui quipouvoit.
enlever le corps de fon camarade tué dans un
çombat, devenoit fon héritier, & s’emparoit de
fon bien. En guerre , ils cherchoient à faire le
plus d’efclaves qu’ils pouvoient, & s’en fervoient
pour garder leurs troupeaux & avoir foin de leurs
befljaux. Leurs armes confiftoient dans un arc ,
des flèches & un fabre. Ils ne fongeoient qu’à
enlever & piller leurs voifins. Mais entre eux ils
étoient d’une fidélité à toute épreuve. Le nombre
de leurs femmes. n’étoit point fix é, ils en pre-
noient autant qu’ils en pouvoient nourrir, fans
avoir égard au degré d’alliance ni de parenté.
(i) Cette mcfure chinoife a varié félon les différentes
dynafties. Ainli, elle eft indéterminée. Cependant, en
général, il en faut dix pour faire une lieue de France,
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La fertilité de la Chine atriroit ces Barbares.
Ils faifoient fans ceffe des courfes dans les pro-
vinces feptentrionales de cet Empire , $oht ils
étoient voifins. L’Empereur, pour les arrêter,
envoyoit fur les frontières de fes Etats des armees
innombrables ; mais les Huns , qui combattoient
à la manière des Partîtes, en fuyant & revenant tout-
à-coup fondre fur l’ennemi, trouvoient le moyen
de les beaucoup fatiguer ou de les détruire, & con-
tinuoient leurs ravages. Si iesChinois les fuivoient
de trop près , ils les attiroient dans les déferts,
les y égaroient, & les faifoient périr de mifere.
Prefque tous les règnes des Empereurs de la Chine
font marqués par des courfes des Huns dans les
provinces feptentrionales de cet Empire. Ce fut
pour les arrêter que ces monarques firent conf-
truire la fameufe muraille de la Chine , vers 1 an
210 avant J. G.
La Chine ne fut pas le feul pays que les Huns
attaquèrent. Us fe répandirent dans la Tartarie fous
la conduite d’Efle-Té ; les lan jou fournirent tous
les peuples qu’ils rencontrèrent, & étendirent let.r
domination depuis les provincés feptentrionnales de
la Chine, jufqu’au milieu de la Sibérie, & depuis
la mer orientale jufqu’à la rivière d II. L ambition
de Efle-té ne fut point fatisfaîte d un fi vafte
empire , il voulut conquérir la Chine, y entra
avec quatre cens mille hommes , y fit des ravages
affreux ; mais il en fortit à force de prefens & de
foumiffions. L’entreprife de ce Tanjou avertit les
Chinois de ce qu’ils avoient à craindre; ils levèrent
des troupes, fortifièrent les places frontières, firent
des courfes fur les terres des Huns ; ceux-ci armèrent
de leur côté : la crainte réciproque fit
confentir les deux nations à la paix , que la cupi-
dité*des Huns faifoit rompre fans ceffe ; ces deux
_ nations s’attaquèrent réciproquement pendant plu-
fieurs fiè-cks', & fe firent beaucoup de mal. Enfin,
l'empire des Huns s’affoiblit, & donna du relâche
à celui des Ghinôis. Plufieurs nations fecouèrent
le joug des premiers : deux officiers d entre les
Huns prétendirent enfemble a la qualité de Tanjou
, chacun faifoit un parti, & l’empire des Huns
fe divifa. Les uns s’établirent, l’an 48 de J. C.
au midi, les autres au nord. Ceux du-midi fe
mirent d’abord fous la protection des Chinas *
fe déclarèrent folemnellement leurs vaffaux ; mais
ils fe rendirent fufpeéts à l’empereur de la Chine,
qui profita de quelques divifions furvenues entre .
eux , & les fournit entièrement vers 1 an 216 de J.
C. Mais au commencement du quatrième fiecle,
ils s’ennuyèrent de la domination des Chinois 9
prirent les armes, s’emparèrent de Loyam , capitale
de l’empire, la réduifirent en cendres, firent
l’empereur prifonnier, le mirent a mort, & fournirent
une partie de cet empire ; 1 autre refta aux
Chinois, qui proclamèrent un nouvel empereur.
Ainfi l’empire de la Chine fut partagé entre les
Chinois & Huns , jufqu’en 4 3 1 , que les Tartares
Topa fournirent ces derniers, dont la nation oc
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