
au nombre des villes. Seulement Bonavenium &
Venufia s’étoient maintenues.
Les Hirpini étoient auprès des Samnites,,&
étoient Samnites eux-mêmes. Ils touchoient aux
Lucaniens, qui habitoient l’intérieur des terres ,
Luc uni mediterranei.
Après lesCampaniens & les Samnites, jufqu’aux
Frentaniens fur la mer Tyrrhénienne, étoient des
Piceni, amenés du Pictnum fur la mer Adriatique,
par les Romains qui les établirent vers le golfe,
appelé avant Scrabon Pojidoniate, & de fon temps
Sinus Paflanus.
Entre le Promontorium Athenaum ( i ) & Pofi-
dcnia, étoit Marcina , fondée par des Tyrrhé-
niens.
En allant de-là par Nurcia Pompcïi, jufqu’à
l’ IAhme,il y a i î o Rades. Les Picentins s’éten-
doient jufqu’au Silarus, qui divifoit leur pays de
l’ancienne Campànie.
ticenùum étoit la principale ville dès Picentins.
De la grande Grèce. Après l’embouchure du
Silarus, étoit la Lucania & le temple de Junon
i’Argienne ( 2 ) , fondé par Jafon ; Paflum (3 ) en
étoit*éloigné de 50 Rades. . . A peu de diRance
étoit l’ile de Leucofia. ( 4 ) ; elle contribuoit par
fa poiition à fermer le golfe de Paflum. Dans un
antre golfe qui fe trou voit en fui te, il y a vo it une
ville nommée par les uns Délia j & par les autres
Ella ( 5 ) , fondée par des Phocéens d’Afie. Peu
au-delà étoit le promontoire Palinurus. En face
de ce promontoire étoient les îles (Enobides.
Après le promontoire on trouvoit un port
& un fleuve , nommé en grec Pyxus, & parles
Latins Buxentiun : il y a voit une citadelle. Mi-
cythus.de MeJJàna, magiflrat de cette v ille , en
Sicile , y avoit conduit une colonie.
Après Buxentum étoit le Sinus La iis ou golfe
de Laüs (6 ), où fe rendoit un fleuve , & où étoit
une ville de même nom : c’étoit la dernière ville
des Lucaniens. Cette ville étoit éloignée de Velia
:de 400 Rades.. . Toute la côte de la Lucanie
étoit de 540. Tout près du Laüs étoit une chapelle
en l’honneur de Draco, l’un des compagnons
d’Ulyfîe.
Au temps de Strabon, toute la grande Grèce,
excepté Tarcntum & Neapolis , étoit'retombée
dans la barbarie.
Petilia étoit la métropole de la Lucanie : elle
avoit été fondée par Philoftètes. C’étoit le même
(1) Il y a dans le texte MnocÇu Se r£v ’2 eipnvou<fiv, &c.
Sur quoi Cafaubon fait obferver que par Sirenufa, Strabon
certainement défign : 1e promontoire de Minerve.
(а) Selon le texte, l'Argonienne; mais j’ai fuivi Pline,
L. j11.
(3) Le grec porte'TlovuSonia., Pofidonia. Ce nom étoit
celui dont les Grecs f..ifoientufage.
mj Queîon difoit avoir été l'une des Sirènes.
(5) Les Latins ont rendu dans leur langue l’afpirarion
qui commence ce mot par un V , & i's ont dit Velia.
C ’étoit la patrie de Zénon & de Parménide.
(б) J’adopte la correction : lé texte porte A«wc, Laos»
grec qui avoît fondé Crimtffa , aufli-bieil que la
ville de Cfiones ( 7 ) , d’où le nom de Chones avoir
été donné à ceux de ce pays.
Il avoit encore quelques petites villes dans l’intérieur
de la Lucanie, telles que Grumentum, Vertinæ ,■
Culufarna jufqu’à Venufia, que Strabon jugeoit,
ainG que celles qui étoient vers la Campanie »
devoir être des villes Samnites.
Au-deflùs de Thurii étoit le pays que l’on
nommoit Thauriana.
Le refle de la côte, longue de 1450 Aadés^
étoit occupée par les Brutiens. Antiochus, qui
avoitécrit fur l’Italie, dit que ce pays avoit d’abord
porté le nom d’CEnotrie , puis celui d’Italie. Il
s’étendoit depuis le fleuve Laüs jufqu’au détroit
de Sicile & Metapontum ; car le territoire de Ta-
rentum , qui étoit au-delà de ce dernier, étoit
hors de l’Italie & apparrenoit à i’Iàpygie.
(Strabon regarde le Brutium, formant l’extrémité
de l’Italie, comme une prefqn’île jointe au
refle par un iflhme ). Les Italiens & les "(Eno-
triens avoient habité cette prefqu’île.L’iflhme entre
les, golfes Hipponiatis, qn’Anriochus appeloit No-
pitinusSc le gol fe Scylletium, avoit de largeur 300
Rades , & la longueur de la côte , depuis l’iflhme
jufqu’au détroit, de deux milles.
Les Brutiens avoient reçu leur nom des Lucaniens
, qui appellent ainfi leurs déferteurs , car
ils avoient été leurs pafleurs, & s’étoient révoltés
contre eux , dans le temps que Dion, en Sicile,
Gt la guerre à Denys (8 ), & fe mirent en liberté.
Après Laüs , la première ville de Brutium étoit
celle de Terne fa f appelée aulfi au temps de Strabon,
Tempfa (9) /fondée d’abord par des Aufones,
puis réhabilitée par dès Æliens. Les Brutiens les
en chaflerent, & furent à leur tour fournis par
Armibal, puis par les Romains. Près de ceité ville
étoit une chapelle, entourée d’oliviers , & con-
facrée à Poliras, l’un des compagnons d’Ulyfle.
Terina n’étoit pas éloignée ; elle fut détruite par
Annibal, lorfqu’ il fe retiroit en fuyant par le
Brutium.
Confentia, peu loin de cette dernière , étoit la
capitale de cette partie de l’Italie. Pandojîâ , place
fortifiée , où périt Alexandre , roi des Moloffes ,
n’en étoit pas éloignée ; puis Hïpponium, fondée
par des Locriens, & que les Romains appelèrent
enfuite Vibo - Vàlentia ( 1 0 ) ; il y avoit un port.
Sur ce même côté étoit Medonia ( 1 1 ) , avec un
(7) J’adopte la correction au lieu de Chonis.
(8) C’efl-à-dire, la première de la cent-fixième olympiade.
Voyc\ Diodore, L. x v i.
(9 S-rabon dit exprefl'ement.. . . . Tey-lre Ti^etv Si oi
fu r x aX o v riv .
(10) Je ne feroispas étonné que le Vibo des Latins fût
une corruption de YHippo des Grecs-, Vatcntia pouvoir
avoir rapport à la nature du local.
(n )Lrg re c dit E» Si rS'Ktupa.TiKit tout»; çe qui pourroit
faire cr ire qu’elle étoit fur le rivage. Mais il fufHt qu’elle
eût été fur là côte. La verfion dit in littorc, M. d’Anville
l’a placée à une petite diRance de la mer. ■
lieu
lieu fur le bord de la mer, que l’otl décoroît du
hom (Y Emporium. . . . Aflez près étoit le Metaurus,
ayant à ion embouchure un lieu de même nom.
A 2,00 Rades de diRance du rivage, étoient
les îles Æoliennes.
Le Scyllaum Saxum, ou le rocher Scylla , étoit
peu éloigné (vers le iùd). Canys n’en étoit pas
éloigné ( 1 ) , mais il fe trouvoit à 250 Rades de
Medama.
De Ccenys à Pofidonium , ou plutôt Columna
Rhegia, il y avoit fix Rades. Rhegium avoit été fondée
par des Chalcidiens. Tout ce pays, félon Antiochus
, avoit été d’abord habité par les Sicules.
Strabon dit, en parlant de Rhegium, Aoro S'i rov
PHytov 'TrhéoVTijnrpôcid : « en navigant de cette ville
» vers le levant » ; la difpofition de la côte oblige
de dire, en allant vers le fud on trouvoit Leuco-
petra , ou le Rocher blanc, à ^o^üades : c’eR ou fe
termine la chaîne de l’Apennin.
Enfuite étoit le Promontorium Herculis (2) ,puis
le Promontorium Zephyrium , appelé ainfi parce
qu’il y a là un port expofé à ce vent. Au-delà
étoit la ville des Locri-Epi^ephyrii, colonie de Loti
iens Ozoles , établis d’abord au promontoire, &
tranfportés enfuite en ce lieu. Il y avoit 600 Rades
de Rhegium à Locri.
Le fleuve Alex ( 3 ) féparoit le territoire de
Rhegium de celui de Locri.
Les villes nommées précédemment étoient pof-
fédées par les Brutii.. . Dans l’intérieur du pays
étoit la ville de Mamertium & la forêt appelée
Sila ; elle avoit de longueur 700 Rades.
Au-delà de Locri étoit le fleuve Sagra, près duquel
étoit un temple de Caflor ; enfuite étoit Cau-
lonia ( 4 ) , fondée par des Achéens, & appelée
autrefois Alaunia ; elle étoit déferte au temps de
Strabon.
Plus au nord étoit la ville appelée d’abord Scyl-
letium, puis Scyllaùum : elle avoit été fondée par
une colonie d’Athéniens. La mer en cet endroit
forme un golfe, appelé par les anciens Sinus Scy-
laticus ( 5 ). C ’eR entre ce golfe & celui que l’on
nommoit Sinus Hippomates , que le Brutium avoit
le moins de largeur : aufli Strabon appelle-t-il cette
partie un iflhme. Denys faifant la guerre contre
les Lucaniens, avoit entrepris de fortifier cet iflhme
par une muraille.
Le territoire de Croton étoit au-delà de celui de 1 2 3 4 5
(1) Quoique Strabon n’emploie que le mot wXMiriov^rès,
j’ajoute quelquefois vers quel point de I’horifon. On voit
ici qu’il fuit la côte : le voici absolument fur le détroit.
Cenys, que M. d’Anville, à tort ce me femble, écrit
Canis, étoit au fud-efl de Mejfana.
(2) Strabon paffe quelques lieux fans les nommer.
(3) Il couloit à quelque diflance.à l’ouefl de Locri, & fe
jetoit au fud dans la mer , au lieu que Locri étoit fur la
côte orientale.
(4) Pline dit Urbs Colonia, & Horace, en parlant de la
montagne fituée près de la v ille , dit Amicus Caubn,- c’efl
ce dernier nom que M. d’Anville a employé fur fa carte.
(5) Ou Sinus Scylacius. ' Voyt\ la carte de M. d’Anville.
Géographie ancienne. Tome II.
Scylatium, aufli bien que les Tria Iapygum Pro-
montona , ou les trois promontoires des fapyges ;
enfuite le Lacinium Promontorium, où étoit un
temple de Junon.
Selon Polybe , dit Strabon , il y avoit, depuis
le détroit jufqu’au promontoire Lacinium, 2300
Rades (6).
C ’étoit là que commençoit le golfe de Tarente ,
fur les bords duquel il y avoit eu plufieurs villes
grecques, colonies d’Achéens, mais dont il ne
lubfiRoit plus alors que Tarentum.
Ces' villes étoient Croton , éloignée de 15^0 Rades
de Lacinium : là étoit le fleuve Æfar us & un
port, peu au-delà le fleuve Nemthus.
Au-delà étoit le fleuve Crathis & la ville de
Sybaris (7) ; puis celle Heracleopolis ou Heraclea ,
à une petite diRance de la mer.
Là étoient deux fleuves navigables, YAciris &
le Siris. Sur ce dernier étoit une ville du nom
de Trojana, éloignée d'Heraclea. de 24 Rades, &
d’environ 330 de Thurii.
Metapuntum étoit au-delà , à 140 Rades du port
dû Heraclea; elle avoit été fondée par des Py liens,
revenus de la guerre de Troye avec Neflor.
Enfuite on trouvoit Tarentum ècVIapygia ( 8 ) ,
appelée (p . 42/) Mejfapia. Les habitans de ce
pays font les Salentini & les Ca'abri : i's ont au
nord les Peuceùï, appelés par les Grecs Daunii (9).
Les naturels du pays nomment le pays au-delà des
Calabri, V Apulia : les habitans font nommés Pa-
diculi, & fur-tout Peucetii.
La Mejfapia forme une prefqu’île , jointe aù
continent par un iflhme qui s’étend de Tarentum
à Brundufium , l’efpace de 3 j o Rades. La navigation
autour de cette prefqu’île efl de 400 Rades.
Il y avoit 200 Rades de Metapuntum à Tarentum.
Cette ville étoit dans un fond bas, & dans une
prefqu’île; fon vieux murformoit un grand circuit.
De Tarentum à Brundufium & jufqu’à Bari ,
(p. 430 ) la navigation étoit de 600 Rades (10).
Baris, appelée depuis Veretum , étoit une petite
ville fituée à l’extrémité des terres des Tarentins :
on y alloit plus aifément par terre que par mer.'
De Tarente à Lenica, petite v ille, il y avoit
80 Rades ; il y avoit une fontaine d’eaü puante ,
& qui faifoit croire que l’intérieur de la terre
avoit été fouillé par les cadavres des géans ; mais
qui, en bonne phyfique , indiquoit la préfence
de quelques gas, produits peut-être par les fuites
d’un ancien volcan.
(6) Strabon rapporte différens fentimens que les con-
noiffances aftueUes & plus exaftes rendent inutiles.
(7) On verra à l’article de cette ville qu’elle fut nom*
mée fucceflivement Sybaris, Thurii & Copia.
(8) Ici Strabon fufpend fa deferiptioa de I'halie pour
parler de la Sicile & des îles Vulcaniennes.
(9) J’adopte la corre&ion indiquée par Cafaubon -, car
le texte porte Audanii.
(10) Le détail que Strabon donne enfuite fait porter ce
nombre à 630.
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