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; Les Lacédémoniens obtinrent que les Hilotes,
mis à Pylos par lès Athéniens , feroient envoyés
à Cranies, dans la Céphallénie, ainfi que ceux
qui ètoient reftés à Naupaéle & ceux de la Laconie
, qui avaient pris leur parti, félon Thucydide
, 1 . y , c. 34.
Les Hilotes ne relièrent pas long-temps à Cranies,
parce qu’il y eut de nouveaux démêlés entre Athènes
& Lacédémone ; ce qui les ramena à Pylos. Les
Lacédémoniens firent le fiège de cette place, 8t
s’en rendirent les maîtres quinze ans après qu’elle
leur eût été enlevée.
Quelque temps après, les Hilotes fe rendirent
complice d’un certain Cinadon, qui tranioit la perte
de la république ; mais Cinadon fut arrêté : on fît
fuftiger fes complices, & enfuite on les mena au
fupplice.
Les Hilotes dévoient perdre l’efpoir de la liberté,
après tant d'efforts pour fe la procurer ; mais il eft
vraifemblable que ceux qui purent déferter, paf-
fèrent à Meffène, dont les murs avoient été relevés
après la bataille de Leudres, félon Diodore
de Sicile.
Il ne fut plus queftion des Hilotes jufqu’au règne
de Cléomène, qui procura la liberté à tous ceux
qui purent avoir cinq mines attiques.
Lacédémone fut enfuite abandonnée à des tyrans
qui maltraitèrent auffi les Hilotes. Tite -L iv e -,
L. x x x i v , c. 4 7 , rapporte que Nabis, fur le
foupçon que quelques-uns vouloient paffer dans
les troupes romaines , les fit expirer fous les
coups.
■ Les Hilotes, comme peuple fubjuguê, tenoient
le milieu entre les gens libres & les efclaves do-
meftiques, félon Pollux. C eux -c i vivoient dans
les villes ; les Hilotes, au contraire, étoient à la
campagne, félon Tite-Live, Z. x x x i v . Les Hilotes
étoient chargés de la culture des terres , fous la
condition d’un tribut qui ne pouvoir pas être
augmenté, ce qui adoutifloit leur efelavage, au
rapport de Plutarque.
Hérodote, Z. v i , c. dit que les Hilotes
affiftoient aux funérailles des rois de Lacédémone ,
& que dans cette cérémonie , ils fe frappoient la
poitrine 8c , félon l’ufage crioient que, c’étoit
le meilleur roi que l’on eût encore eu.
Ariftote, cité par Plutarque, in Lycurg. p. 56 ,
dit que les Ephores, en entrant en charge , dé-
claroient la guerre aux Hilotes, afin qu’il fût permis
de les tuer impunément : c’eft ce que l’on appelait
la Cryptiez Qn envoyoit en conféquence, les jeunes
Lacédémoniens les plus adroits à la campagne dans
de certains temps , avec cjes poignards, : ils paf-
foiént le. jour dans des lieux couverts; & la nuit,
fë répandant fur les grands;chemins, ils poignar-
doient tous les. Hilotes, qu’ilsL pouvoient for-
prendre,
Les Hilotes donnoient beaucoup d’inquiétudes-
aux Lacédémoniens., à cau-fe-.de leur grand nombre
its étoient trente-cinq >niUe. fur cinq mille Sparh
1 M
tîates à la bataille de Platée* Plutarque, cité par
Cragius, dit que les Etoliens en emmenèrent une
fois cinquante mille de la Laconie.
La politique exigeoit qu’on les menât à la guerre ;
au fil ils fe mettoient rarement en campagne fans
eux.
La guerre feule pouvoit procurer la liberté aux
Hilotes; aufîi la donna-1-on à ceux qui furent
porter des fecours aux Spartiates enfermés dans
File de Spha&erie..
Les cérémonies de l’affranchiffement cônfiffoient
a les -couronner de fleurs & à leur faire faire le
tour des temples. Les affranchis pouvoient fe
retirer où bon leur fembloit ; mais, pour l’ordinaire
, on les envoyoit en colonie avec un har-
moffe pour les commander. Alors les Hilotes
étoient appelés nouveaux citoyens, renvoyés, gens
de mer, parce qu’ils fervoient dans les armées
navales. Lorfqu’ils étaient dans le pays, ils n’ha-
bitoient que dans les environs de Sparte. Héfy-
ehius dit que l’on donnoit le nom à'Argiens à ceux
qui fe diftinguoient .par leur fidélité.
Ariftote dit, dans fa politique, Z. n , que les
Hilotes font autant d’ennemis que les Lacédémo- •
mens nourriffent dans leur fein : fi oivleur laiffo
trop de liberté, ils en abufent 8c s’égalent à leurs
maîtres : fi on les. traite trop durement, on s’en,
fait haïr & on les porte à la rébellion,.
HILTENSIS, fiège épifcopal d’Afrique, dans la
province proconfulàire, félon la conférence de
Carthage*
HIM ANTOPODES, peuple de l’Ethiopie, félon
Pomponius Mêla, Z. 111, c. 8; il dit qu’ils habir
toient un pays peuplé d’animaux fauvages ; qu’ils
avoient des jambes fi foibles & fi tortues, qu’ilç
fe traînoient plutôt qu’ils ne marçhoient, Pline,
L. v y c. 8 , les nomme Himantipodes.
HIMELLÀ , ou H i m e l a , petit fleuve d’Italie.
Il fe jetoit dans le Tibre aii-deffous du Nar. ( Voyeç
Cluvier )»
H IMER A, rivière de Sicile, paffant par la
ville à'Himera*
Himera , ville de la Sicile , à l’oueft de Cépha?
lénis, .& à- l’embouchure d’une rivière de fon nom.
Elle pafl'pit pour avoir été fondée par une colonie
de Zancliens vers l’an de Rome 104. Des Chair
cidiens 8c quelques bannis de Syracufo s’y mêlèrent
enfuite. ËUe fut détruite par les Carthar
ginois.
L’an 273. de Rome,. Amilcar fut défait devant
cette place par G.ékon; mais en 350, les Ségeflains
ayant appelé les Carthaginois en Sicile, Annibal;
petit-fils- d’Amilcar, prit Himera d’aflaut , traita
les habitans ayec toute forte de cruauté, en fit
égorger trois, mille pour appaifer les mânes de
fon aïeul, & fit entièrement rafer la place, 24a
ans depuis fa. fondation. Un lieu appelé T lier me ,
8c qui était tout près,. à l’e ft fu c c é d a à, c.ettç.:
ville.
Elle eft maintenant en ruines.,
h 1 P Himera. ville de la Libye , félon Etienne le
géographe. ^
KIMERÆ THERMÆ, ou les bains d’Himere,
en Sicile. Ils étoient près de cette ville.
HIMERIA, ville épifcopale d Afie, dans i UI-
rhoène, fous la métropole d’Edeffe. Il en eft parlé
au concile dé Chalcédoine. . .
HINAMANES ; Polyæn, Z. v i n , nomme ainli
un fleuve d’Afie, qui terminoit à l’orient 1 empire
d© Sémiramis. t t
HlNA TU S, ville de l’de de Crete , félon Ptolemée.
.
HIOROPI, fiège épifcopal d’A fie , en
félon Guillaume de T y r , cité par Ortèlius; u
ajoute qu’elle avoit Séleucie pour métropole.
HIPANIS 6* Callipidæ. Jornandes femble en
faire deux villes. Mais Callipidæ eft le nom dun
peuple. ( Voyei ce mot). Et l’on ne dit pas
Hipams, mais Hypanis; 8c c’eft un fleuve appelé
suffi Bogus. , , ,
HIPNI, lieu de Grèce, dans laTheüalie , dans
le mont Pélion. ( Ortèlius ).
HIP(EPA, ville de l’Afie mineure., dans la
Lyd ie, fur le flanc méridional du mont Tmolus.
I l en eft fait mention par Strabon, Ptoiemee &
Paufanias. Ce dernier dit qu’elle étoit fituée a 1 extrémité
du territoire des Lydiens , furnommes Per-
fiques. Ovide en parle comme d’une ville pente
& peu importante. On y a cependant frappe des
médailles impériales.
HIPOTHEBÆ, ou plutôt Hy po th e bæ . On
trouve dans différentes éditions d’Homère, ce nom
écrit différemment. i°. On lit , & c eft la leçon
la plus ftiivie, , Bypothebes ; 20. vtto
enfiuc /fous thèbes. Dans l’un & dans l’autre cas
l’attention du poète eft toujours de prefenter le
même fens à l’efprit. Si l’on admet la fécondé
leçon, on explique l’idée d’Homère de la manière
fuivante. La première ville de Thèbes, bâtie fur
la montagne où fe trouvoit la fortereffe appelée
Cadmie, ayant été détruite lors de la guerre des
Epigones & des fept chefs ; les Thebains conf-
truifirent la nouvelle Thèbes au pied de la montagne
, & l’embellirent d’édifices magnifiques;
de-là l’épithète d'évKTip.evov qu’emploie Homère.
Ainfi , quand ce poète dit Hypothèbes, c’eft comme
s’il difoit la ville bajje, la ville bâtie au-deffous de
Fancienne. C ’eft parce que Fon ne trouve pas le
nom des Thébains dans le catalogue des peuples,
que quelques auteurs ont cru qu’ils n’avoient pas
eu part au fiège,de Troyes : mais on v o it , par
l’explication que je viens de donner, que ce fen-
timent n’eft pas fondé. Quant à ce qui concerne
la'ville de Thèbes, voye\ Thebæ.
HIPPADIS PELAGUS. Ptolemée, L. iv , c. 8 ,
ayant nommé les îles des Aromates, dit que la
mer qui eft à l’orient de ces îles, s’appelle la mer
d’Hippade, & qu’elle s’étend depuis là jufqu’à la
mer des Indes»
H I P 131
H1PPAÖIS PlLÆ, lieu de Grèce, où Plutarque
dit que l’orateur Hypéride fut enterre. Ortèlius,
thefaur. ... „ . r • r 1
H IPPAGRETA, grande ville d Afrique, félon
Appien ) Punie, p. 67. Il ajoute que c’étoit une
grande ville, défendue par des murailles & par
une citadelle, avec des ports, un arfenal & des
chantiers , qu’Agathocle, tyran de Syracuie, y
avoit établis. Elle étoit à moitié chemin, entre
Carthage & Utique. J e .
Elle eft nommée par Polybe Hippacrita ; vnaïs il
faut obferver qu’Etienne'de Byfance dit Hip-
ponacra, ville de Libye , dont l’habitant eft nommé
Hippacrita. J .
Ainfi, conclut la Martinière y ffippacritce. dans
Polybe eft le nom des habitans, & non celui de
la ville d'Hippacra, qui fe trouv© dans Diodore
de Sicile. UHippagreta d’Appien eft un mot corrompu.
Il y avoit deux villes d’Hipponacra, ou.
la fortereffe du cheval. L’une étoit fur le bord
de la mer, & fut prife par Agathocle ; l’autre f
dans les terres, Si fut prife par Eumachus.
HIPPANA, ville -de Sicile, félon Polybe, Z. 1 ,
c. 24, entre Panormus & M'uijlrate.
HIPPARENUM. Voyt{ Si p p a r a .
HIPPARIS , rivière de Sicile , fur la cote meridionale.
Pindare, Olymp. od. 3 , parle des canaux
qu’elle remplit, & du bois qu’elle fournit pour
bâtir.
HIPPENE, canton de la Paleftine, qui prenoit
fon nom d’Hippos, qui en étoit le chef-lieu.
HIPPI PROMONTORIUM ( Ras-el-Hamrah ) ,
promontoire de l’Afrique, félon Ptolemée. Il étoit
à l’eft du promontoire Tapfusf 8c vers le nord-oueft:
du promontoire Stoborrum.. ^
On voit des ruines de bâtimens au - deffiis de ce
■ promontoire.
Hippi Insulæ. Strabon nomme ainfi quatre
îles qui font fur la côte d’Ionie, devant la ville
d’Erythès. •> .
H ip p i C om e , village d’A fie , dans la L y c ie ,
félon Etienne le géographe. Ce lieu pourroit bien
avoir été près d'Hipponacra 9 q ui, félon l’étymologie
, en auroit été la citadelle.
HIPPI A , ville de Grèce, en Thefîalie, dans
la Perrhébie, félon Etienne le géographe. 11 dit
qu’Hécatée la nomme Phalanna, & Ephorus Pha-
lannum. ,
H ip p i A , campagne fertile & dêlicieufe, auprès
de l ’embouchure du Céphife. C ’eft où vient I©
meilleur rofeau, félon Théophrafte, A i y ? . L . v i,
. HIPPICI MONTES, montagne de la Sarmatie .
en A fie , félon Ptolemée.
H1PPINI, peuple de l’Afie mineure, félon Pline.'
C ’étoit le même que les Halydienfes du même
auteur L. V , c. 29 ; il. les . place dans la Carie.
HIPPIOPROSOPI, nom d’un peuple d’anthropophages
, peu fréquenté & peu connu, qui
habitoit dans l’Inde, en-deçà du Gange , félon
Arrien ; peripl. mar. erythr.
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