differentes parties de cette mer , & non pas pour
pour fignifier le Pont-Euxin , ou la mer Gafpienne,
où le Palus Mceotis, ou moins encore l’Océan
qu’ils ne connoiffoient pas dans les commencé-'
mens de leurs établiffemens en Grèce ; c’étoit un
nom appellatif qui fignifioit pont où mer. Après
qu’ils eurent connu cette grande mer, qui eft
entre la Propontide & le Palus Mceotis , ils
l ’appellèrent TJovroir. afyivoar , enfuite TIqvto<f
* ''eivotr , & enfin Amplement TIovto? j de forte
ce nom devint peu-à-peu le nom propre
cette mer. Mais ce mot ne perdit pas pour
cela fon nom appellatif. Il le confervoit toujours,
fur-tout dans les mots compofés, par éxemple dans
le mot I?kKeeTovTcoç, qui lignifie la merd’Hellé:
il le confervoit même, lorfqu’il étoit joint aux
Hfinteivcir. Si donc il fignifioit telle ou telle
mer en particulier , ce n’étoit pas comme nom
propre', c’étoit feulement comme nom appellatif,
déterminé par quelque épithète ou par quelque
circonftance.
N . B. Je place ici de fuite Varticle fuivant, que
peut-être on aiïroit pu reculer.
Po n to s Eu x in o s ou P o n tu s -Eu x in u s (mer
Noinr) , mer confidérabie, entre L’Europe & l’Afie,
ayant la Sarmatie au nord y la Colchide à l’eff ,
& l’Afie mineure au fud. On l’appela d’abord
ttPiyofs ou mer inhofpitalière, à caufe de la barbarie
dés peuples qui habitoienr fur fes bords. Mais
lorfque par leur commerce avec les Grecs, ces
peuples furent devenus plus humains, on changea
cette première dénomination en celle d’ev^eivor
ou hopiftaliere, ou favorable aux étrangers. Quelques
auteurs l’ont aufîi nommée mer Cimméritnne,
à caufe des Cimmériens qui avoient autrefois
habité fes hords. Hérodote l’appelle mer Boréienne,
ou mer feptentrionale. Il l’oppoie ainfi à la mer
Erythrée, qui eft au fud.
Les villes de commerce fituées fur la côte de
cette mer fe nommoient Emporia Pontica.
P o n t o s ou Po n tu s , le Pont, grande contrée
de l’Afie mineure, touchant à la Colchide, &
baignée au nord par la mer Noire : on a cherché
l'étymologie de ce nom quant à ce pays, puif-
que fon ufage ordinaire é’oit de fignifier la mer.
Les Grecs le fàifoient venir d’un héros appelé
‘Pontos y mais l’opinion fuivante eft bien plus probable.
La Cappadoce, q u i, dans des temps poi-
térieurs , fe trouva au fud du Pont, s’étendoit
primitivement jufqu’au Pont-Euxin. On la divifa :
«ne partie retint le nom de Cappadoce ; l’autre
prit le nom de maritime, ou de mer Pontos :
delà l’on a du le Pont, puis le royaume de Pont,
environ 300 ans avant l’ère chrétienne. Il s’eten-
doit à l’oueft jufqu’à YHalys, qui le féparoit de
la Paphlagonie. Paffons aux détails. |
Pays. Sous l’empire romain , & même àrtez
tard, la partie occidentale du Pont, réunie à la:
partie orientale de la Paphlagonie , firent une
province particulière, que l’on appeloit Proyincia
prima : dü temps d’Hélène mère de Confiantin ;
elle prit le nom d’Hellenopontus. La Proyincia fe -
cunda , qui comprênoit la partie orientale, étoit
fur - tout défignée par le nom de Pontus Polemo-
niacus, ou le Pont Polémoniaque, ce qui fignifioit'
réellement le Pont roy al, ou le royaume
de Pont ; cette épithète s’étoit formée d’après le
nom de Polémon qu’avoient porté plufieurs rois de
ce pays.
I. Les principales montagnes de ce pays étoient
le Lithrus, appelé aufîi Ophlimus, qui le féparoit
au fud-oueft de la Cappadoce : quelques auteurs
en font deux montagnes différentes.
Le Paryadres , formant au fud une chaîne de
montagnes affez étendue de l’oueft à l’e f t , entre'
la Cappadoce & le Pont. Ces montagnes fe nomment
aujourd’hui en turc Iildiz-Daghi, ou montagne
de l’Etoile.
Le Scidijfes, dans la partie orientale, appelé
Aggi-Dag , ou montagne amère, parce qu’elle
eft d’un accès difficile.
Le Dama^onius, dans l’intérieur du pays.
II. Les principaux fleuves étoient,
L'Halys, qui le féparoit à l’ouèft de la Paphlagonie,
mais dont le tours appartenoit fur-tout
à la Macédoine.
U Iris, qui, commençant dans la partie la plus
orientale de la chaîne appelée Pariadres, couloit
vers l’oueft jufqu’à Berifa , remontoit au nord-
oueft jufqu’à Amafea, d’où il s’élevoit au nord
pour fe rendre à la mer, dans le go'fe appelé
Leuco-Syrorum Ancon. Ce fleuve recevoir à fa
gauchele Scilax, qui s’y rendoit auprès d’Ama-!
fée.... ;-à fa droite le Lycus . q u i, prenant fa •
“ fource allez loin à l’e ft, couloit dans un grand
baflin, parallèle à peu près à celui de ŸLis, &L
fe rendoit dans ce fleuve à Magnopolis, au nord
d’Amafée.
Le Thermodon commençoit à l’e f t , dans les
chaînes de montagnes qui font au fud, auprès »
du lieu nommé Caîtiorejfa ; il couloit dans un long
baflin qui étoit fermé au nord par le mont Ama-
[onius : il remontoit par le nord oueft, traverfoit
la plaine appelée Themifcyra, & fe jettoit à la
mer au fud - eft du promontoire Heracleum , où
étoit un port.
Le Sidenus, moins confidérabie, couloit à peu
près dans le même fens, & fe jettoit dans la mer
à Polemonium. »
Dans la partie orientale on trouvoir, en allant
du fud au nord :
UHyJfus, prenant fa fource au mont Scydiffest
une fource appelée HyJJî'fontjs caput lui donnoit
naiffance.
* L’Ophis fervoit de borne à l ’e ft, entre le Pont
& les terres des Heniochi.
III. On trouvé dans les auteurs l’indication
de plufieurs contrées appartenant au Pont : je
vais expofer ici les principales, en commençant
par l’oueft.
La Gadilonitis, contrée qui, s’étendant à l’eft:
& à l’oueft de i’Halys, à fon embouchure, fe
•trouvoit en partie dahs la Paphlagonie.
La Saramena , entre une chaîne de montagne
& la mer : la principale ville étoit Amifus ( Sam-
foun ) , fur le bord de la mer, & donnant fon
nom au golfe Amifenus.
Le Phanaroea ctoit au fud-eft , arrofé par YIris,
qui y recevoit à fa droite le Lycus, tout près ail
fud de Magnopolis.
Le Themifcyra étoit la contrée arrofée par le
Thermodon, depuis fon embouchure jufqu’aux
montagnes : elle avoir été,'diloit-on, la demeure
des Amazones. Cette contrée , habitée par un
peuple prefque fauvage, fe nomme actuellement
Djanik
Le Sidena, au nord eft, renfermoit le territoire
arrofé par le Sidenus, à quelque diftance de fon
embouchure.
Les Tibareni étoient au nord, près de la mer :
c’ètoit tlans leur pays qu’étoit la ville de Polemonium.
Depuis le Sidenus- jufqu’à YOphis , cette partie
fe nommoit Pontus Polemoniacus : on y trouvoit
de l’oueft à l’e ft,
i 0.-Sur le bord de la mer, |
Les Mofyn&cï, où étoit Cerafus:, appelée Phar-*
nacia : ils s’imprimoient des taches lur la peau,
&. leur maifon étoient de bois.
Les Phylires, où étoit Phibocalotà.
Les Drillce, où étoit * fur le bord de la mer,
Trapeçus, plus connue fous le nom de Trébifonde.
a°. Au fud des précédentes , dans les montagne*-,
l’Hepta-Çomeuz, ou les fept communautés, étoient
un peuple fauvage & féroce.
Les Chalybes ou Chaldoei l’ètoient anffi. Ils
avoient à l’e ft, dans un petit efpace, les Ma-
crones : ils s’occupoient à forger le fer.
Dans la partie occidentale , dans le baflin que
laiffoient encre elles la chaîne du Lithrus & une
chaîne plus leptemrionale , on trouvoit, j
Le Pha^emenitis, qui droit fon nom de la ville J
de Phaçemon , fituée au pied des montagnes fepten-
trionaks.
Le Ximena, au fud-oueft, près des montagnes..
Le Daximonitis, où étoit Gajîura.
Le Zelitis, où étoit Zela fur le Scylax.
IV. Les villes les plus confidérables étoient,
en commençant par les parties occidentales.
Amifus, fur la côte occidentale dit golfe Ami-
fenus : elle avoit été bâtie par des Milèfiens, &
peuplée en partie par eux & en partie par des
Athéniens. Tant qu’elle fut au pouvçir des
Grecs, elle fut libre. Mais dans la fuite Phar-
naee , roi de Pont, s’en étant rendu maître, il
en fit la capitale de fon royaume. Cet honneur
lui fit perdre la liberté ,, & attira fur elle les
maux de- la guerre; car Lucullus, faifant la
guerre à Mithridate, afliégea Amifus la prit :
heureufement il la rendit à fa première liberté.
Magnopolis étoit dans les terres, au confluent
du Lycus & de Y Iris : elle avoit reçu ce nom de
Pompée , qui la fit achever ; d’abord fous Mithridate
, qui l’avoit commencée, elle étoit nommée
Eupaior'u.
Amajea , de l’autre côté des montagnes au
fud , fur Y Iris, étoit la ville la plus confidérabie
de Pont : c’eft la patrie du géographe Strabon :
on la nomme a&uellement Amafieh.
Pharemon , au nord - oueft d’Amafea ( Mezzi-
foun ).
Pimolis, ail nord-oueft de Phazemon, fur les
frontières de la Paphlagonie (Gaziùra).
Cafiura, fur le Scylax, à peu près au fud
d’Amajea (Gueder).
Zela (Zeieh) au fud-eft, fur le même fleuve,'
eft célèbre par la viâoire que remporta Céfar
fur Pharnace, fils de Mithridate. Une divinité
des Perfes, appelée Anaïtis, y avort un temple
célèbre.
Sebaflopolis (Turkal) , au nord, de l’autre côté
des montagnes étoit fur Y Iris.
Berifa, au- fud-eft, fur le même fleuve, eft
aéhiellement Tocar.
Comana Pontia (Aimons), auflî fur Y Iris , étoit
vers i’eft. Il y avoit un temple en l’honneur de
Bellone : on ne doit pas la confondre avec une autre
ville de même nom, fituée dans la Cappadoce.
Neo-Coefarea, ou la nouvelle Céfarée (Nikfal,
étoit au nord , de l’autre côté des montagnes, fur
le Lycus.
Colonia , .fortereffe à l’e f t , fur une montagne
au b;as de .laquelle coule le Lycus , n’étoit pas
connue avant le temps des auteurs Bizantins r
dans le pays on l’appelle Chonac; les Turcs difent
Coulei-hifar.
OEnoe ( Dunieh ) , fur le bord de la mer, dans
le Thermifcyre, étoit au fond d’un petit golfe,
à l’embouchure de deux petits fleuves, le Thoaris
& YOEnoe.
Polemonium (V a tifa ) , au nord-eft, aufîi fur le
bord de la mer, à l’embouchure du Sidenus, avoit
tiré fon nom du premier roi appelé Polémon, &
mis fur le trône par Marc - Antoine : elle étoit
très-près au fud-eft du promontoire Phadifana9
d’où il eft probable que s’eft formé fon nom actuel.
La ville de Jafonium étoit au nord fur un petit ■
promontoire : elle a confervé ion nom.
Bfiona étoit au nord, à l’extrémité de la pref-
qu’île que forment les terres entre Polemonium &
Cerafus : elle a également confervé fon nom.
Cerafus (Kerefoun), à quelque diftance à l’eft
fur la côte, paroît être le même qui porte dans
quelques auteurs le nom de Pharnafia. On croit
que ce fut du territoire de cette v ille, que fut
tranfporté en Europe, par Lucullus, l’arbre que
nous appelons cerifier, & dont le nom rappelle
le berceau.