
cette ville.\ telle qu’elle étoit de ion temps , fous
Ptolemée Lagus, lui donne de circuit cinquante
iladas,’ Il s’enfutvrpit qu'elle-avoit «éprouvé une
diminution d’étendue c.onôcjérable au temps de
Jofeph : çequi n’eft pas croyable ; ou plutôt qu’Hé-
catèe avoit compris dans fa mefure des parties adjacentes
au-dehors , telles'que. feroient des efpêces
de faiixbourgs. Selon le même auteur grec, il y
avoit dou?e myriades d’habitans , c’eft; - à - dire ,
120,000 (l).<
On eftimôit la fitüation de Jérufalem. L’agréable
variété des environs, les prairies arrofées de divers
ruiffeâiix, fes ëâùx, qui defcendoient en quantité
des montagnes voifines, & les hauteurs fur
, lefquelles elle étoit fituée, difpofées en forme d’amphithéâtre
, donrioient à cette ville le plus bel afpeét
qu’il" foit pofîible de voir.
Sion 8c Acra, vis-à-vis l’une de l’autre , étoient
les deux plus c'onfidérables de ces hauteurs. Ce fut
fur celle de Moriah , -qui poùvoit avoir trois-quarts
de mille d’étendue , que Salomon bâtit le temple.
La montagne de Sion comjDrenoit toute cette
partie du circuit de la ville qui étoit au midi, &
s’étendoit depuis la côte occidentale jufqu’au côté
oriental. Le côté occidental étoit le plus élevé &
étoit borné par la vallée de Hinnb'n, comme le
côte oriental féroit par la vallée de Jofaphat, laquelle
, à ce que l’on croit , joignoit l’autre du côté
du midi. Il y avoit en cet endroit plufieurs ruif-
feaux, entre autres celui dé Gihon 8c celui de Shilho
ou Siloë, qui fourniffoient une grande abondance
d’eau. Sion avoit au nord un autre vallon qui la
côtpyoit depuis un bout jufqu’à l’autre, probablement
la même que Sophonie défigne par l’épithète
de, Ma&hesh (2). 4
Acra qtôit au feptentrion de Sion : elle avoit de
tous côtés; une. peijte égale, ainfi que le dit Jofeph.
jérufalem étoit bâtie fur les deux montagnes de
S io n & d'Acra, qui étoient.vis-à-yis l’une de l ’autre,
8c, réparées Amplement par une vallée. La première
. étoit plus éleyée; 8c plus roide que l’autre. Sur k
montagne de Sion étoit la haute ville, que l’on
appeloit, du temps de Jofeph , le haut marché. La
ville baffe devoir être dans la vallée appuyée fu&
le m'ont Acra. Jérufalem fe divifoit en plufiejirfc
quartiers. - - . ■ i ; ' ^
Le principal quartier s’appeloit la cité de David ,
8c étoit au haut de la montagne de-Sion , vers l’occident.
-C’etoit:un endroit fortifié, daps l’intérieur
duquel étpit le palais de ce prinçq ,■ 8c il y a quelque
apparence que, dans la fuite 6 le palais d’Hérode,
qui fervoit en même temps de citadelle, n’étoit pas
loin de-là. A l ’occident du fort étoit M i^ p a h ou
(O Les auteurs de-Tniftoire univerfelle trouvent que
cetté population n’e-ft-pas affez forte la comparent
à ce qui eft dit dans Jofeph de la pradigieufe quantité
dè Juifs qui périrent au fiëgë : mais il faut obferver qu’ils,
s’y 'étoient retirés eh foulé.
(pî) Ce mot fignifie à lalèttre une chofe crëùffe.
Mafpha. Mais on demande fi Mafpha faifoit partie!
de Jérufalem , parce qu’il y avoit dans le voifinage
une petite ville qui por.toit ce nom. No.us lifons dans
Néhémie que ShaÜum, capitaine du quartier de
Mafpha, répara la porte de la fontaine.
On peut affùrer que Mafpha étoit -un des quartiers
de jérufalem , 8c que ce quartier étoit partagé
en deux; L’un étoit à l ’occident, l’autre à l’orient ;
c’eft.r là qifétoit l’arfenal.« C’eft ce quartier que’
Jofeph appelle la cité, par diftinélion de la citadelle
, qui, conjointement avec cette cité, formoit
la haute ville. Il y avoit encore trois autres quartiers
qui paroiffent devoir fe trouver fur la partie ap-*
pelée Acra; c’étoientBethakerem, Bethçur 8c Keilah
'Quant aux rues , appelées en hébreu houçoth, on
fait feulement qu’il y en avoit une qui s’appeloit
Haophim, c’eft-à-dire, la rue des Boulangers. On
peut préfumer que d’autres rues portoient aulli le
nom de certaines profeflions q u i, probablement
y étoient raffemblées en'plus grand nombre qu’àil-,
leurs.
Il y avoit plufieurs places publiques : c’eft ce qui
eft défigné, du moins on le préfume, par le nom
de Rehob. Il y a des exemples d’une partie du
peuple, 8c même de tout le peuple raffemblé dans
un de ces Rehoboth.
Voici , d’après les auteurs de l’hiftoirë univerfelle
, quelle étoit donc la diftribution de la ville
8c des principaux monumens qu’elle renfermoit,
au nord d'Acra ou les fauxbourgs, ayant à l’eft
le mont àe* Moriah : ces deux parties avoient au
fud la vallée de Bor ou Maktesh, nommée dans
la fuite Gyrojoeon.
. Ali fud ô'Acra, en-deçà de la vallée, étoit le
mont de Sion, fur lequel.étoit la cité de David,
de- forme circulaire* 8c au milieu,, fon palais.
La yilie s’étendoit, à l’eft: de la montagne de
Sion, par le fud de celle- de Moriah, jufques au
torrent de Cédron.
Le P. Jofeph-Romain Joli,, dans fes lettres fur la
géographie facrée., diftribue la ville de Jérufalem
autrement. Il la-fépare en trois grapdes parties,
i°. au.nord-oueft, le mont Ac ra, ayant au ftid
8c au fud-eft la ville baffe, appelée Salem ; 20. au
nord-eft, Be^eta ou la ville neuye ; 30, aîfTud des
deux parties précédentes , 1e mont Sion, ou la ville
haute. Mais il faut obferver. qu’il parle de cette
ville dans, un temps où elle s’étoit étendue au nord-
eft; ç’eft alors que l ’on avoit compris dans fon
enceinte les Éeçetha ou fardins.
Selon les auteurs anglois,. on trouvoit.. . . Sur
le mont Moriah, i<>. le temple. . . 20. au nord‘du
temple la tour de Mealy.. . . 30. au nôrd-oueft,,
la tour de Kanancel.. .. .4°. au nord-eft, la porte
du Bercail........50. au fud -e ft, la falle des changeurs,.
& tout près, la porte de Miphkad , qui
dorinoit fur le torrent -de Cédron. . . . 11 y avoit
une galerie qui èommùniqiioit du temple avëfc la
maifon du ro i, fituée dans la partie de la Ville
l qui étoit à l’eft du mont Sion. v
Dans'les fauxbourgs fituis fur le mont A<xa,
on trouvoit..'. au nord-eft, la porte aux Poiflons...
àu nord, la porte Vieille........au nord-oueft, la
notre d’Ephraïm.. . à l’oueft, la tour des Fours.;..
au fud-oueft, la porte de la Vallée, Depuis cette .
porte , en remontant par le nord jufqu’à la tour
de Hanancel, il y avoit une forte'muraille, appel
èe la muraille large; ’ .
Dans la partie bâtie fur le mont de Jion, IX
à l’eft de ce mont, on trouvoit, x». la cite ae
David, fur le haut de la montagne, & au milieu,
fon palais. On fortoit de cette ville- par deux
portes; l’une , au nord-oueft, fe nommoit porte
de la Vallée ; l’autre, au fud-eft , pane de l tjca-
■ lier. 'Cet efcalier fervoit à établir une'communication
facile de ce côté , avec la partie' inferieure
du mont de Sion. Dans cette partie on trouvoit...
ail fud-oueft, la porte des Immondices.. . . & au
fud , la porte de la Fontaine... t a 1 eft de la . t | |
de David, le fépulcre de ce rot.... peu au lud,
la maifon des forts ou. le corps-de-garde.. . . . au
nord, la partie appelée Milia.. .. à le ft , la mailon
du ro i, qui communiquoit avec le temple... ; au -
fud, étoit la plaine où Efdras lut la lot : il eft de-
ftgné dans l’écriture par le nom de Rehob , ou
grand-plaid..... Tout près’à l’oueft étoient les
prifons d’état.. . . . un peu plus loin le palais au
grand - prêtre , qui avoit au fud-eft , la maifon
d’Azariàs.'.. . .vers le fud-oueft étoit l’arfenal.
Depuis, la porte de Miphkad; il y avoit une
forte muraille, le long de laquelle on trouvoit1,
à partir de cette porte, & tout près, la demjure
des Néthinims-. . .. plus au fud , la porte aux Chev
aux.. . . au fud, la tour d’Opheh . v affez près,
à l’oueft de cette tour;, la porte de l’Eau.. . puis
le coude de la muraille & le niur, continuoit jufqu’à
la porte de la Fontaine.
- Monumensi Lé temple étoit le premier monument
i non-feulement dé Jérufalem, mais de toute
la Judée; Il étoit compbfé de plufieurs parties
importantes à connoître pour entendre les livres
faims : j’en abrégerai la defcrtption.
Le temple étoit placé de l’eft a Fôüeft : on y
entroit dp côté de l’orient. Il cômprenoit un très-
grand efpace, dans lequel étoient des conftruéHons"
intérieures. ' . .
Pour parvenir à me faire comprendre fttns le
fecours d’un plafi, je vais commencer par les
parties les plus intérieures. . - •
Imaginons-d’abord un quârré fort slongé , ayant
xent coudées de long fur vingt - cinq . dé large ,
i°. la partie la plus occidentale., ’c’eft-à-dire, la
plus éloignée de l’entrée, étoit le 'lieu appelé en
hébreu debir, ou parloir : on l’appelle dans la
Vulgate le faint des fainls; c’étqit-ià .quelle grande
prêtre entroit pour annoncer !enïuftë. Jàu, peuple
les ordres qu’il lui intimoit aü ïiom de pieu; (t
-h.(î) Chaque côté avoit vingt coudée^'hébraïques. Je
préfume que les mefures feront difcUtées dans le .dictionnaire
d’antiquités.
2®. La porte dé communication de. ce lieu, avec
celui qui Iç prêcédoit,,étoit fermée par un voile.
En-dèçà du voile étoit lé lieu faint Çi)... 30. En-
deçà étoit le porche , féparé du .lieu faint: par un
mur interrompu par une entree qui établiffoit la
communication (3). Exceptéde porche, les deux
' autres parties "étoient entourées de quatre-vingts
petites chambrés , .cliftribuées. en .trois étages , de
trente chacun. Les trois parties, que je. viens d n>-
diquer, aufli-biép que les chambres.* étoient. enfermées
dans un quarré long- de i'èft . à l’oueft .de
plus de cent coudées, 8c large d’un peu. moins.
En-deçà-étoit. un autre quarré de cent coudées
fur tous ,'fen.s. Au milieu, c’étoit le parvis des
prêtres, l’autel des hçloeaùftes., Au dehors étoit
un efpace très-confidérjible de plus dé croîs cens
cinquante coudées fur tous fens : c’étoit le grand
parvis ou le parvis du peuple.
L’éditice le plus confidérable après le temple ,
étoit le palais de David, au milieu de la forte-
reffê. Il y avoit un efcalier pour y monter : à peu
de diftance étoit la maifon des forts, efpèce de
corps de- garde..
Hifoir.e. J’ai dit précédemment que la ville de
Jérufalem avoit été laiffée aux Jébiiféens par
Jofué, .prife enfin fur eux par David. Il l’embellit
8c l’augmenta confidérablement. Mais Salomon
y fit des ouvrages fi confidérables, qu’il la
rendit une des plus belles villes de l’orient], Sons
le /règne de Roboam, fils 8c fucceffeur de Salo-
mon , Jérufalem fut prife 8c pillée par Séfac, roi
d’Égypte. Ce prince enleva tous les tréfors du
temple 8c du palais du roi.
Hazaël, roi de S yrie, ayant marché contre Jérn-
falem 8c menaçant de la prendre , Joas ,• roi de
Juda,-racheta la ville par une grande fomme d argent,
qu’il envoya au roi de Syrie pour l’engagçr
à lever le fiège. Il épuifa à cette occafion les tréfors
de là maifon de Dieu 8c ceux du palais. L’avide
Hazaël n’en revint pas moins l’année Suivante avec
une armée qui défit celle de Juda.
Quelque temps après, Aiiiafia's , roi d’Ifraël,
défit l’armée de Joas., roi de Juda, le fit prifon-
nier, 8c étant entré dans Jérufalem, enleva les
tréfors qui y étoient rèftés. Il fit de plus démolir
. quatre cens coudées'des murailles de la ville,
| depuis la porte d’Ephraïm jufqu’à la porte de
î l’Anglék -. -
Néchar. au retour - de fon expédition fur l’Euphrate,
entra dàns Jérufalem, détrôna^Joachaz 8c
mit EHàkim eh fs '’place. S’il ne pilla pas la ville,
c’éft parce qu’apparemment il s’y trouvoit peu de
richeffes. Mars‘il iin^ôfa le pays,, en mettant une
; taxe fur tous les, biens.
\ Nabùchod'ônofqr regardant la Judée comme triétoit
d é quarante coudées* & auffi large de vingt,
43).Ce porche avoiràufli vingt coudées de large ; mais-
feulement dix de profondeur.