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butaire de l'Egypte, avec laquelle il étoît en guerre >
s’empara de la Judée 6c de la ville de Jérufalem.
D ’abord, il en changea le roi, en mit un autre en fa
place. Celui-ci s’étant foulevé au bout de trois ans,
Nabuchodonofor envoya chez lui des Chaldéens,
des Syriens , des Moabites & des Ammonites :
ils ravagèrent la Judée, & emmenèrent à.Baby-
lone plus de trois mille Juifs. Entrés dans Jérufalem
, ils prirent le roi & le mirent à mort. Dans
un troifième fiège, la ville fut prife & pillée.
Enfin, Nabuchodonofor prit Jérufalem pour la
quatrième & dernière fois. Il fit brûler & ruiner
la ville 8c le temple.
Après la captivité, la ville fut rebâtie & repeuplée
de nouveau, la première année du règne de
Cyrus à Babylone ; mais on n’en rebâtit les murs
& les portes qu’après le retour de Néhémias,
environ 82 ans après le retour de la captivité.
Alexandre-le-Grand entra dans Jérufalem en qualité
de fouvërain de la Syrie; & , après fa mort,
cette'ville demeura fous les Ptolemées, comme
fouverains de l’Egypte.
Elle paffa enfuite aux rois de Syrie. Elle fut bien
traitée par Antiochus-le-Grand, mais fort mal par
ion fils Seleucus. Antiochus Epiphanes, fon frère,
traita les Juifs fort bien d’abord; mais ayant à fe
plaindre d’eux, il fit marcher fes troupes contre
Jérufalem , la prit, la pilla, en enleva les tréfors
6c les vafes les plus précieux, 8c y fit mourir plus
de 80,000 hommes. Deux ans après il la fit traiter
encore plus mal. Apollonius, qui y étoit venu par
fes ordres, fe jeta tout-à-coup fur Jérufalem, y
fit un grand carnage, en enleva le peit de richeffes
qui s’y trouvoient, 8c y mit le feu. Il fit bâtir
une citadelle près du temple 8c y mit garnifon.
Alors Jérufalem fut abandonnée de fes propres
citoyens 8c lai fiée aux étrangers.
Cependant fous Antiochus Eupator, la paix fut
conclue entre ce prince 8c Judas Macchabée, qui
s'étoit mis à la tête de fa nation, 8c la ville recouvra
une apparence de tranquillité; mais les
Macchabées continuèrent leurs fuccès contre les
rois de Syrie. Il eft vrai qu’elle fat encore affiégée
par Antiochus Sidetès ; mais quelques arrangemens
amenèrent la paix.
Pompée fe trouvant dans le Levant, prit part
aux troubles domeftiques furvenus en Judée,
qui s’étoit donné de petits rois. Hirçan 8c Ari(lobule
fe difputoiént le trône. Pompée prit parti
pour Hircan ; en conféquence , il afiiégea la v ille,
la prit 8c la fournit au roi qu’il vouloit lui donner.
Antigone , fils d’Ariftdbule, foutenu par les
Parthes, attaqua Jérufalem quelques années après.
Hérode abandonna la ville 8c (e fauva. Il vint à
Rome, ou , par le crédit de Marc-Aurèle 8c de
Céfar, il obtint le titre de roi. A fon retour, il
afHégea Antigone dans Jérufalem.
Archélaüs, fils 8c fucceffeur d’Hérode, ayant
été envoyé en exil par les Romains, toute la
Judée fut réduite en province fous l’obéiflance du
H 1 L
gouverneur de Syrie. Les empereurs enfretidreut
toujours une garnifon dans la citadelle Antonia,
qui commença par la révolte des Juifs. Ils afliê-
gèrent cette citadelle 8c paffèrent au fil de l’épée
la garnifon romaine. L’année fuivante, Titus aflié-
gea la ville, la prit, la brûla 8c la réduifit en une
trifte fofitude.
L’empereur Adrien fit bâtir une nouvelle ville
de Jérufalem, près des ruines de l’ancienne, 8c
la nomma Ælia Capitolina. Mais le vrai nom fe
conferva, 8c fous Conftantinqiii avoit embraffé
le chriflianifme, il fut feul en ufage.
Cependant la religion chrétienne, qui regardoit
ce lieu comme fon berceau, y avoit fes pafteurs.
Saint Jacques en avoit été regardé comme le premier
évêque, 8c faint Siméon lui avoit fuccêdé.
Les horreurs, inévitables dans une guerre telle
que celle qui eut lieu entre les Romains 8c les
Juifs, avoient éloigné les chrétiens de Jérufalem,
Mais dans le troifième fiècle ils y Revinrent. Il s’y
forma une nouvelle églife, qui eut un évêque
fuffragant de celui de Céfarée, reconnu pour le
métropolitain. Cet ordre fut fixé au premier con- ,
cile de Nicée, tenu par les ordres de Conftantin.
Ce monarque fit rebâtir la ville , finon avec les
mêmes dimenfions 8c renfermant les mêmes objets,
au moins d’une manière plus conforme aux defirs
des chrétiens, qui y trouvent raffemblés dans fort
enceinte plufieurs objets de leur foi ; tels que
l’églife du faint Sépulcre , 8c quelques autres
lieux.
Au commencement du feptième fiècle, les
Perfes prirent 8c brûlèrent la ville de Jérufalem;
ils emmenèrent un grand nombre de prifonniers.
Quelque temps après, elle fut prife par les Arabes,
qui étendoient par la violence 8c le fabre à la
main, 8c leurs conquêtes 8c la religion de leur
nouveau prophète : cet événement eft de l’an 636.
La fuite de fon hiftoire 8c fon état aéluel appartiennent
à la géographie moderne. Voyeç cet article,
ou, je crois, cela (e trouvera.
HIERPINIANENSIS , HÏRPINIANENSIS ,
fiège épifcopal d’Afrique, dans la Byfacène, félon
la conférence de Carthage.
HIERUS, nom d’une rivière de l’île de Corfe ,
dans fa partie orientale. Ptolemée, L. 1 1 1 , c. 2.
H i e r u s , rivière de l’île de Sardaigne, dans fa
| partie occidentale ; fon embouchure étoit entre
Ufellis 8c Ofæa. . ’ j ^
H i e r u s S i n u s , ou le golfe faeré, golfe près
de la ville d’Arade, félon Etienne le géographe.
HIGNATIA V I A , ou voie facree, grand
chemin public, dans la Macédoine. Il avoit cinq
cens trente milles de longueur, félon Strabon ,
L. v i l. Il eft nommé Egnatia dans l’épitome d»
fon livre. C e chemin menoit depuis la mer Ionienne
jufqu’à l’Hellefpont. Cicéron en fait meption dans
fon oraifon touchant les provinces confulaires. .
H IL A , ville d’Afie, dans la Carie , félon quelques
éditions de Pomponius Mêla.
* HILARENSE
H I L
HILARENSE OPPIDUM, bourg d'Afrique,
suprès de Carthage ; faint Augufiin en fait mention,
epift. 262. t> */•
H1LDINACUM, nom d’un lieu, dans lA he
proprement dite, félon la conjeâure d’Ortélius j
theUur. qui foupçonne ce mot d’être corrompu.
Il .fe trouve, dans Frontin , ftratag. L. m , c. 17;
quelques manufcrits portent ThUlacum,
HILEIA, lieu d’Afie, vers la Perfe propre, félon
Ammien Marcellin, L. r m , c. 3. Hileia , ville de l’Italie.|H » V/ L1A', , SU
HILISSUM CASTRUM , place forte de la Bulgarie
, & qui en. étoit autrefois la métropole, t-al-
fifte dit qu’auprès de cette place, le Drin.fe mêle
aveHc ILl’OLEriVn.IONES,peuple de la Scandinavie .félon
Pline, L. IV , c: ,3, qui en parle
nation qui- habitoit cinq cens villages Ptolenje ,
Z. 21, c. u , les nomme Levoni, fie tes. place au
milieü de la prefqu’ile.
HILOTES, peuples du Peloponneie , dans la
Laconie ; ils habitoient la ville d’Hélos. Quoique
l’on ignore les commencemens) de ces peuples, il
paroît que c’étoit une colonie d’Achéens qui vint
s’établir dans la Laconie, & qui avoit fes loix & ion
gouvernement particulier, vraifemblablement ions
la protection des rois de Lacédémone, puifque les
Hilotes accompagnèrent Ménélasau fiègedeTroyes.
Il y a aufli apparence qu’ils corifervèrent leur
pays jufqu au temps où les Héraclides rentrèrent
dans le Pèloponnèfe, fous la conduite des Doriens ,
environ quatre-vingts ans après la prife deTro yes ,
8c s’emparèrent des royaumes de Lacedemone,
de Meffène 8c d’Argos, félon Thucydide, L. I
A g is , roi de Sparte , jaloux d’accroître fa
puiffance, fubjuguà les peuples qui l’énvironnoient.
Les habitans d’Hèlos crurent être en état de lut
réfifter; mais ils furent vaincus 8c réduits à l’ef-
clavage; beux à qui ils échurent , n’eurent ni lë
pouvoir de leur rendre la liberté, ni de les vendre
hors du pays. Plutarque 8c Strabon placent cet
événement au règne d’Agis ; mais Paufanias le
met fous le règne d’Alcamènès.
Lycurgue ne diminua'rien de la dureté de fes
concitoyens à l’égard des Hilotes, félon Straboh,
L . v i n j p. 278'
Les Lacédémoniens perdirent beaucoup des leurs
dans la guerre qu’ils firent aux Mefféniens : ils
remplacèrent leurs pertes par des Hilotes , à
qui ils accordèrent la qùalité de citoyens , félon
Athénée. ' ,
Thucydide, L. / , rapporte que le fort des
Hilotes, devenant trop dwir à fupporter, ils- fe
révoltèrent en faveur de Palifanias, tuteur du jeune
roi Pliftarqüe, qui vouloit afîWvir fa patrie 8c la
Grèce entière ; mais le priÜjet échoua par un -ef-
clave qui vint le dénoncer aux Ephores, 8c Pau-
faniàs fut puni.
Quelque temps après, les Hilotes furent condamnés
à mort ; mais ils fe‘ réfugièrent dans le
Géographie antienne. Tome U.
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temple de Neptune fur le promontoire de Ténare;
d’où ils furent arrachés par les Ephores & conduits
3UVers^ce" temps-,là , un,affreux tremblement de
terre irénverfa la v ille de S p a r te , ou une
partie des habitans fut engloutie g les H.lo.es; &
les Mefféniens efclaves voulurent fa;fir ce tte,occa*
fion de fe remettre en liberté ; mais A t c 1 amu
fe préfènta à la tête: des fien s , 8c fa bonne contenance
les; obligea-à retourner fur leurs pas : ’• s
fe retirèrent fu r ie mont Ithome , d’011 us raitoient
des courfes continuelles fur le tènitoirè de .Sparte,
félon Diodore dé Sicile.
Les Lacédémoniens les aifiègerent dans Ithome,
8c, après dix ans de fuccès diffère ns, les \ ° l es
rendirent fous la condition-exprefle de iorur du
Pèloponnèfe 8c de n’y jamais rentrer , lelon ia u r
Les Athéniens les reçurent! & les eiabhrent a
Naupafte, félon T h u c y d id e , L. r . - c k t o j .
. .Ceux des Hilotes qui lésaient refiés dans la L a .
coriie , payèrent-cher la rêfiflante faite a It -ome.
les auteurs de la révolte furent punis de mort-,
& les Lacédémoniens redoublèrent de cruautés
envers ceux à qui ils firent grâce de la vie.
Les Athéniens- s’étanttrendus maîtres: de P y lo s ,
les Lacédémoniens firent- palier leurs1 met-entes
troupes dans l’île de Spbaéterie , pour e ay er e
fermer l’entrée du. port aux- Athéniens ; mais ceut-ci
ayant battu la-flotte des Lacédémoniens, ceux qui
étoient dans l’ile s’y- trouvèrent enfermes au nombre
d’ environ trois cens, fans pouvoir avoir des v ivres
ni en fortif. Les Hilotes firent ce qu’ ils purent pour
les fecourir ,-dans l’èfpoir de la liberté ;.mais enfin
ils forent fo r c é s , chargés: de fers* & en vo yé s a
' L e s Athéniens cbnfiètent la garde de P y lo s aux
Hilotes de N a t ip à é e , dont- la-fidèlité étoit garantie
par la haine qu’ils avoient.poiir ies Lacedeniomens,
& , commé ’ ils parloient- la -langue du pays , ils
s’abouchèrent avec les anciens Hilotes & en firent
dèferter un grand nombre. Les Lacédémoniens,
aigris-par lé mauvais fuccès , ufèrent de 1 expédient
le plus horrible pour arrêter la defertion des
Hilotes.-ls prétextèrent de!voufoir lesrccom|:enler
des fervices qu’ils avoient rendus >à V’e ta t , « rendirent
un édit pour qu’ils fe fiffent informe dans
les regiftres pu b lics, pour être remis en libeitq,;.
D eu x mille furent couronnés dé fleurs & promenés
amour des temples; mais .on- n’en entendu plus
parler ; & même on n é pur favoir comment ils
étoient morts, félon Diodore de , 1 Lès Lacédémoniens, aides par les Hilotes les
pîtis entreprenans , eurent des foncés a Ampht-
po'.is ; colonie d’Athènes,' dans la Thrace ; ce qui
aména entre les deux nations une p a ix, dont le
réfoltat fut la liberté des H ilo te s , qui avoient aide
les Lacédémoniens dans cette occafion , & on leur
donna un établiffement à t e p r é e , fur les confins
1 de la Laéonia Sc de l’Elide.
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