6 4 4 ROM des villes que leur attribue Ptolemée. Elle étoit
au nord de Forum (Feu r) : c’eft aujourd’hui
Roanne.
R CETACES , rivière de l ’Afie , au voifinage
de l’Arménie. Selon Strabon, c’étoit une des rivières
navigables qui alloient fe perdre dans le
Cyrus.
RCETIUS, montagne fituée fur la côte occidentale
de l’ile de Corfe. Ptolemée l’indique entre
l’embouchure du fleuve Cïrcidius & le promontoire
Rhium.
ROGEL {la fontaine de ) , fontaine de la Judée
, dans la tribu de Benjamin. C ’efl auprès de
ce lieu qu’étoient cachés Jonathas & Achimaas,
lorfqu’ils furent avertir David de fe mettre en
défenfe contre Abfalon, fon fils. T. u des Rois}
ch, »7, v. 17.
C ’eft auffi près de cette fontaine qu’Adonias
aflembla fes frères & ceux dé la tribu de Juda,
pour leur découvrir le deffein qu’il avoit de
fuccéder à fon père.
ROGELIM, lieu de la Judée, dans la tribu
de Gad.
Berzellai, qui offrit à David & à fes gens des
vivres , pendant que ce prince fuyoit Abfalon
fon fils, étoit de Rogelim.
Il en eft fait mention dans le livre des Rois.
ROHOB , ville de la Judée, dans la tribu d’A -
fer. Il en eft fait mention dans le livre de Jofué
& dans Ctlui des Nombres.
C ’eft jufqu’où allèrent les douze hommes que
Moïfe envoya pourpréndre connoifFance de la terre
promife.
Fohob fut donnée aux Lévites de la famille
de Gerfon.
R o h o b , ou R o o b , village fi tué- à quatre
milles de Scythopols, félon Eufèbe.
R O H O BO TH , fleuve de l’idumée, fur les
bords duquel étoit né S aül, qui régna dans i’I-
dumée. Genef. c. 36, v. 37*
ROM A ( Rome ), fur le Tiberis, ou Tibre, à quelque
diftance de la mer, avoit été f ndee par R émus
& Romulus, comme on le croit, l’an 753 avant J. C.
La defcripjion détaillée de cette villelnous mèneroit
trop loin ; qu’il nous {bit permis de nous ref-
treindre à des chofes quelquefois néceflaires à-
l’intelligence des aureurs.
Rome , fondée d’abord fur une ou deux montagnes,
en, comprit enfuite huit dans fon enceinte
; elle fut divifée par Augufte en quatorze
quartiers ou régions ; elle avoit huit ponts ;
communiquoit au dehors [ ar quinze portes ; .recevoir
de i’eau par vingt aqueducs,. & pou voit
faire pafler fes armées d-’un bout à l’autre de l’Italie
, par un grand nombre de beaux chemins
©u voies publiques , dont quinze fortoient des
portes de Rome, & aboutiffbient dans l’intérkur
à une colonne appelée mi lium aure.um, • ou mille
doré, dont on commençoit à compter les dsftan-
ces. Il étok dans le forum ou la place, publique..
R O M
Les montagnes de Rome étoient, an centre ^
le mont Capitolin & le mont Palatin ; au nord ,,
le mont Quirinal ; au nord-eft,le mont Viminal;
à 1 e ft, le mont Efquilin & le mont Cselius ; an
fud, le mont Aventin ; à l’oueft, au-delà du T ibre,
le mont Janicule.
Quartiers. Ces quartiers étoient, i ° . celui de 1»
porte Capène, au fud-e ft; 20. celui du mont
Cælius,où demeuroient les courtifannes; 30. celui
d’Jfis & de Sérapis, fur le mont Efquilin y
4°. celui de la voie facrée , entre les monts Capitolin,
Palatin, Efquilin & Viminal ; 50. l’Ef-
quilin , fur la montagne de ce nom; 6°. celui
d’Alta Semita , comprenant le mont Quirinal &
tout l’intervalle jufqu’au mont Viminal; 7 0. celui
de la Via lata, à l’oueft du précédent; 8°. le
fo rum , ou place publique ; 90.. le champ de
Mars, ou Campus Martius, s’étendant entre le
feptième quartier & le Tibre , au nord - oueft
io°. celui du mont Palatin, fur la montagne de
ce nom; u ° . celui du grand Cirque, entre les
monts Palatin & Aventin; 120. celui de la pif-
cine publique , au fud du deuxième & du onzième
quartiers; 130. celui du mon'teAventin »
s’étendant prefque jufqu’à la porte Capène; 140.
celui d’au-delà du Tibre ; où furent logés les
Juifs ; il comprenoit le Janicule.
Ppntsr. Les ponts qui communiquoient au dehors
de la ville ou au quartier du Janicule étoient
au nombre de huit;, favoir, le Ml'vius ; l’Aliusf
le Triomphal-; le pont rompu, auffi appelé, dans
la fuite, Aurèlien ; le Fabricius ;i le Ceftius; le
Sublicius ou fait de poudre ; rétabli eri pierres, il
prit le nom d’Æmi’iem
Voies romaines. Je ne nommerai guère ici
que celles qui aboutiffoient aux portes de Rome:
c’étoit, au nord-oueft, la; voie Triomphale; au
nord, la voie Claudia, d’ou fe formoit à quelque
diftance la voie Caflîa ; la voie Flaminia- &
la voie Salaria ; au nord-eft, la voie Nomentià*-
na ; à l’e ft, la voie Tiburtina, d’où fe formoit
la voie Valeria ; la voie Præneftina & la voie
Labicana ; au fud-eft , la voie Latina, d’où fe
formoit la Tufculana ; au fud , l’Ardeatina &.
l’Oftienfis au fud-oueft, la voie Portuenfis; à
l’oueft, la voie Aurélia & la voie Cornelia.
Je finirai cet expofé, un peu fe c , par donner
une idée générale de cette ville, d’après Sirabon
& Pline.
R o m e , fé lo n Strabon..
Rome , dit Strabon (Z . v , p. 317') » fituée-
fur le Tibre, a été bâtie par parties. Ses fondateurs
furent conduits par la néceffité & non par
le choix. Les premiers renfermèrent de murs le
Capitole , le Palatium. & le Quirinal ; Ancus-
Martius y ajouta le mont Célius & le mont
Aventin ; Servius, l’Efquilin & le Viniina). Le
grand travail & la perfévérance des Romains,
ont vaincu toutes les difficultés qu’offroit en
R O M
<grand nombre, la fituation naturelle du lieu j &
en ont fait une ville fuperbe, où fe trouvent
réunis tous les biens & toutes les commodités.
Il eft très-aifé d’y bâtir & d’y réparer les édifices
détruits par les révolutions & les incendies.
11 y a des carrières & des forêts voifines, dont
on peut aifément- tranfporter des matériaux jufqu’à
Rome. A tout ce que les Grecs ont exé-,
cuté pour la beauté & la sûreté des villes &
des ports, les Romains ont ajouté la conftruc-
tion des grands chemins, des aqueducs & des
cloaques ; ouvrages magnifiques, & qui leur
font propres. Le champ de Mars, qui eft le lieu
de tous les exercices, eft digne d’admiration :
tout près eft un autre champ environné de portiques
, de bois facrés, de trois théâtres , d’un
amphithéâtre & de temples fuperbes. Les Romains
, qui regardent ce lieu comme facré , y
ont placé les monumens de leurs concitoyens
les plus diftingués & les plus illuftres de l’un &
de i’autre fexe. Le plus remarquable eft celui
qui renferme les cendres d’Augufte & celles de
fes parens , & même de fes amis les plus intimes.
Les dedans de la v ille , aiiifi que les dehors,
en font une ville magnifique.
R o m e , félon Pline.
Rome avoit trois portes lorfqu’elle perdit Ro-
tnuliis, ou, comme quelques-uns le penfcnr, elle
en avoir quatre. Les deux Vefpafiens, empereurs
& cenfeurs, renfermèrent fes murailles dans une
enceinte de treize mille deux cens pas, l’an de
Rome 826. Elle comprend fept montagnes : on
la divife en 14 quartiers , renfermant 265 carrefours
, fous la prôteâion des dieux Lares : en
mefurant fon. étendue, à prendre du centre du
Forum ( 1 ) , jufqu’à chacune de fes portes, qui
font au nombre de 3 7 , mais qu’il convient de
réduire à douze, parce qu’elles font ou petites ,
ou abandonnées comme portes, on trouvera
30765 pas. Si l’on mefure, à prendre toujours
de la colonne milliaire, jufqu’aux dernières mai-
fons , y compris les champs prétoriens & les
màifons écartées des voies, on trouvera pkis de
70 milles. A cette étendue confidérable, fi l’on
joint la hauteur des édifices , on concevra aifé-
mtnt qu’il n’eft pas dans l’'univers de ville qui
puiffe être comparée à celle de Rome. Elle eft
fermée à l’orient par la levée de Tarquin le S11
perbe ; ouvrage digne de la plus grande admiration
( 7 ) : car ce prince fit élever ces travaux 1 2
(1) Où étoit une- colonne dorée, de laquelle on
comptoir les milles des grandes v o ies romaines.
(2) Pline en parle au L. x x x n , c. iy. Mais ces
détails fortiroient des bornes de la géographie : ils
appartiennent plutôt aux antiquités comme art &
comme monumens,
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immenfes à la hauteur même des murs, dans
l’endroit où la ville étoit le plus à découvert au
dehors, du côté de la plaine. Du refte elle avoit
été défendue dans l’origine, tant par de hautes
& fortes murailles, que par des montagnes ef-
carpées. Mais infenfiblement ces maifons ont
occupé plus d’efpace, & une même ville en a
contenu plufieurs.
Du culte de Vénus à Rome.
Le culte d’Adonis avoit pénétré dans cette
ville. Vénus y avoit un temple où elle étoit
honorée avec Adonis , fuivant le rite Affyrien.
Les courtifannes de cette ville avoient coutume
de s’y trouver, & ceux qui en recherchoient
les faveurs s’y rendoient.
Dans le temple de la Félicité, élevé dans le
fécond quartier de Rome , fur le terrein de la
curie Hoftilia, il y avok une ftatue de Vénus
en bronze , faite par Praxitèle, & qui pafloit
pour être auffi parfaite que celle de marbre qui
étoit à Cnide. Cette ftatue périt dans l’incendie
de ce temple, fous l’empire de Claude.
Dans le troifième quartier de cette v ille , il y
avoit une chapelle de Vénus.
Dans le quatrième quartier, il y avoit une rue
appelée Ficus Veneris, & un temple de Vénus
Clôacma.
Dans le cinquième quartier, une rue s’appeloit
Ficus Veneris P lad ‘'ce , avec une chapelle du
même nom. Les temples de Vénus Erycine &
Verticordia étoient dans ce même quartier , ainfi
qu’une chapelle de Vénus Cloacina.
Dans le fixième , le temple de Vénns des jardins
de Sallufte , & une chapelle de Vénus.
Dans le feptième , une rue étoit nommée
Vicus Veneris Statuez.
Dans le huitième étoit le Forum, où éfoir un
temple de Jules Céfar , dans lequel Au gu fie
confacta le tableau de Vénus Anadyomène. On y
voyoit auffi deux temples de Vénus Ch iuvet l’un
ancien & l’autre récent; un temple de Vénus
Genitrix ; le Forum Coefaris, où l ’on voyoit deux
ftatues de Vénus.
Dans le neuvième quartier, il y avoit au Panthéon
de Jupiter, une ftatue de Vénus avec la
perle de Cléopâtre en pendant d’ore lies ; un
temple de Vénus Viâo ieu e ; un temple de Ju-
non dans le portique d’Oclavie, avec une ftatue
de Vénus & de Jupiter : dans le portique d’Oc-
tavie, une ftatue de Vénus par Phidias.
Dans le dixième quartier, une chapelle de Vé*
nus Volupia,
Dans le onzième , une rue nommée Vicus
Veneris y un temple de Vénus. Le temple de Vénus
qui étoit près du Cirque , félon le rapport
de Tite-Live , fut bâti par Fabius Gurges T du
produit d’une amende à laquelle on avoit condamné
des dames romaines qui s’étoient laillées