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Les manuscrits de ces deux hiftoriens s’accordertt
tous fur ces termes, & Ton ne dpit pas fuppofer
qu’ils aient été altérés, précifément parce qu’on
a befoin d’étayer un fyftême. Si l’on veut que ce
foit une méprife d’expreffi-on , comme l’avance M.
d’Anville ( Mêm. fur ÏEgypte , page iy6 ) , c’eft,
dans deux hommes d’un mérite Supérieur en fup-
pofer une dont ne feroient pas capables les plus
médiocres écrivains.
3°. Le lac Mceris ne peut être le lac Bathen
puifque le premier ètoit près de la ville des Crocodiles
, qui, depuis, a pris le nom d’Arfinoè’ , &
s’appelle aèluellement Feïum , 8c que le Bahr-
Bathen en eft éloignée de plufieurs lieues.
Le Bahr-Jofef me paroît être le lac Mceris.
i° . Il va du fud au nord, comme le dit Hérodote
; mais cette raifon ne fuffit pas.
2°. Il fait un coude à l’oueft, fe porte dans le
milieu des terres le long de la montagne au-deffus
de Memphis, 8c peut communiquer à laS y rte, s’il
a une iffue louterraine, comme le prétendoient les
gens du pays.
3°. Le Bahr-Jofef a environ 32 lieues du midi
au nord, & fa courbure jufqu’au lac du nom
Arfinoë, eft de 8 à 9 lieues, ce qui fait en Ja
doublant 80 à 8a lieues: cela s’accorde très-bien
avec ce qu’Hérodote & Diodore de Sicile donnent
de circuit au lac Mceris. Les 3600 ftades de cet
hiftorièn ou 60 fchènes, font un peu plus de 73
lieues. Cela approche beaucoup; mais filefchène
étoit un peu plus fort, cela nous rapprocheroit
encore davantage de la mefure du Bahr-jofef : or,
l ’on fait que le fchène varioit d’un lieu à un
autre.
4P. Il y ayoit des éclufes à l’entrée du lac
Moeris ; on trouve encore à l’endroit où. elles dévoient
être placées, des ruines d’une ville que
les Arabes appellent Babain , ville des Portes.
Le canal commence à Hermapolis ( Mellari ) ,
bu plutôt en deçà, fuivant la carte de M. Norden ;
court quatre lieues vers l’oueft, fuivant M. Gran-
g e r , & fe recourbant enfuite, continue fa route
du fud au nord, jufqu’au Faïum. Diodore de
Sicile parle d’un canal de communication ( L. 1 ,
^ .2 ) de 80 ftades de long', qui font un peu
plus de trois lieues. Il eft évident que c’eft cette
partie^ de Bahr-Jofef qui va de quatre lieues vers'
î ’oueft, ou plutôt un peu moins, fuivant M. Norden
, puifque ce voyageur en met le commencement
en deçà entre Roda 8c Ashmunein.
Mais l’opinion qui paroît le mieux fe rapporter à
ce qu’ont dit les anciens, & à l ’ufage qu’on devoit
attendre de çe canal, c’e ft, félon moi, celle de
M*le Roy , aufti de l’académie des belles-lettres. Il a
un avantage fur celui de M. Gibert; ç’eft qu’en expliquant
très-exa&ement les paffages des anciens, il
établit upe double communication du 'Nil avec le
lac de Moeris ; au lieu que fuivant M. Gibert, il
n’y en avoit qu’une , qu’il falloit aller chercher
prodigipufçmçnt haut vers le fud. Je crois que ce
M CS S
mémoire qui paroîtra imprimé dans les Mémoires
de l’académie dont il eft membre, eft ce que l’on
peut préfenter de plus fatisfaifant fur cet objet.
MCESIA, pays d’Europe, que les Grecs ont affez
unanimement appelé Myfia , mais dont il faut
d’autant plus conferver le nom latin , que l’on
évite ainft la reffemblance avec celui de laMyfie,
province d’Afte. Peut-être les premiers habitans
de la Mcefie y étoient-ils paffês de la M y fie, &
que de-là étoit venu le rapport des deux noms.
Si l’on veut de plus grands détails fur les autorités
en faveur des noms M oe jîa ou Myfia, on peut voir
Cellarius, T. 1 , p. y68.
Situation. La Moefie, qui ne fut guère connue
des anciens Grecs, 8c dont on n’eut des détails
que depuis les conquêtes des Romains, étoit au
nord de la Macédoine & de la Thrace, & s’é-
tendoit en remontant du fud au nord, depuis ces-
deux grands pays , jufqu’à la rive droite du
Danube.
De l’oueft à l’eft, elle s’étendoit depuis la Pannonie
, ou le Drinus ( le Drin ) , paffant à Sir-
mium & à Singidunum ( Belgrade ) , pour fe rendre
dans le Danube, lui fervoit de bornes; àToueft,
c’étoit le Pont-Euxin, depuis le promontoire appelé
Hcemi-extrema , au fud , jufqu’au-delà d’ ifiropolis ,
au lieu où étoit Salices.
Cette vafte étendue qui comprenoit, depuis le
17e degré de longitude à l’eft de Paris, jufqu’au
27e , étoit partagée en deux parties, en partie
par des montagnes , & en parties par le Cebrus (1 ) ,
( lë Zebris, félon M. d’Anville ) , qui fe rend
dans l’Ifter,- à peu près fous le 20e degré 40-
minutes de longitude, félon M. d’Anville : au lieu
que d’autres cartes mettent le Zebris au 10e degré
40 minutes.
La partie comprife entre le Drinus & le Cebrus,
fe nommoit. Moefia fuperior ; celle qui s’étendoit
depuis le Cebrus jufqu’à la mer, étoit la Moefia
inferior: ce qui répond à ces expreffions, la haute
&, la baffe Moefie. Les principales places fe trou-
voient^e long du Danube.
MCESIA SUPERIOR. Le principal fleuve de
la haute Moefie étoit le Margws ( fa Morava ) ,
formé au fud de Sarmathe ( 2 ) , de deux autres
rivières ( 3)...... U y avoit plus à Teft , le Timacus ,
( le Tirn^k ).
Les villes principales étoient...... Singidunum
(B elgrade ), Viminacium (des Mines), Bonomia
( Vidin ) , & Ratiaria ( Artzar ) ; ayant eu le rang
de métropole de laDacie riveraine. Dans les terres
on trouvoit Naijfus ( Niffa )-, patrie de Conf-
tantin. Je paffe d’autres lieu* moins confidérables , 1 2 3
(1) Zibrîs fe trouve au nord Vifzederina, ayant à
l’oueft la rivière.
(2) Ceft à préfern Stujat* qui eft confluent.
(3) Celle qui vient de l’e ft , eft la Marava, de Bulgané,;
celle de ïou eft, la Marava de Seule.
M d s
qui fe retrouvent dans la géographie de P tôle -
mée.
Moefia inferior. Les principaux fleuves étoient
V(ELficus ( l’Esker ) . . . . . . YOfimus ( l’Ofmo ) . . . . .
YUtus (le V i d Y Intrus ( l’Iantra) : ces fleuves
coulant du fud au nord fe rendent dans le Danube.....
Le Panyfius ( Daphe fui ) , couloit de
l’oueft à l’e ft, & fe rendoit.dans le Pont-Euxin ,
près A'Odefius ( Vafna ).
Les villes principales étoient, fur le Danube,
Æficus (A r t z a r ) , Nicopolis (N ic o p o li) ........
Duroflom (Driftra , mais appelée plus'ordinairement
Siliftria ) ..... Axopolts (Raffovat) .... &
Trafimi, qui étoit un pofte confidérable , mais dont
on ne connoît pas la pofition correfpondante.
Dans les terres , on trouvoit Sardica, appelée
enfuite par les Bulgares. Triadït\a, & dont il refte
quelques veftiges, tout près de Sopkia : TaurefiiiuÀ,
où Juftinien prit naiffance, 8c qui fut appelée en-
fuite Jufiiniana prima ( Dginftendil )..... Nicopolis
ad. Hctmum ( Ternova ) ...... Nicopolis ad latrum ,
(Nicopi).... Marcianopolis, (Marcenopoli).....
Sur les bords du Pont-Euxin on trouvoit, dans
la partie appelée Scythia, & au fud de cette partie,
les villes de Tomi ( Tomefwar ) , qui eut le rang
de métropolitaine, 8c qui fera à jamais célèbre
pour avoir été le lieu d’exil d’Ovide..... Caria
(K a lg r i) , 8c Odeffius (Varna).
Géographie de la Moefie, félon Ptolemêe,
Par ce que j’ai dit précédemment, on ne fera
pas furpris de voir que Ptolemêe écrit M vtria. 3
Myfie, au lieu de 'Moefie.. Je fupprime ce qu’ il
dit des bornes de ce pays , pour ne pas trop
m’étendre.
Sur les bords du Pont-Euxin, au fud de l'embouchure
du Danube , appelée Sacrum ofiium , on
trouvoit :
Pterum, prora.
Ifiropolis.
Tomi.
Callatia.
Dyonifiopolis.
Les Triballi ou Triballes "occupoient la partie
inférieure de la baffe Moefie ( c’eft-à-dire fur le
Danube ) , mais un peu reculés vers l’oueft.....
Ceux qui étoient au fud des embouchures du
Danube , étoient appelés Troglodyte ou Troglodytes.
... Entre ces embouchures étoient les Peu-
cini, ou lès Peucins.... Vers le Pont-Euxin étoient
les Crobysfi , ou Crobyfes; au - deffus d’eux les
(Etefii ou Etéfiens, 8c les Obulenfii, ou Obulen-
•fiens. Les parties entre ces peuples étoient habitées
(t) Cette ville fe trouvant fur la côte qui eft au fud ,
après que, venant de ^embouchure du fleuve , on aurait
double le promontoire Hamixtroma , eft attribuée à la
Thracè.
Géographie ancienne. Tome IL
M O L 393
parlesDemenfii, les Demenfiens & les Piarenfii, ou
Piarenfiens.
Les villes le long du Danube étoient
Rhegianum. Tromarifica.
(Sfeus Triballorum. Sucidava.
Diàcum. Axiopolis.
Nova. Carfium.
Trhnmanium. Trifimis.
Tirifia. Dinogetia.
Durofiolon. Nuidtinum. #
Legio prima Italie a. Sitiotenta.
En-dëçà du fleuve.
Danfidava. Tibifica.
N. B. Les villes que Ptolemêe nomme enfuite ,•
font fur la côte au nord des embouchures du Danube
, & appartenoient à la Dacie.
M oesià , ville de la Phrygie, au voifinage de
Troye , félon Servius, fur ce vers de Virgile :
......... Nullo tantum fie Moefia cultu
Jaâet.-
Etienne de Byzance nomme cette ville Myfia.
M CESIUM, ville de l’Italie, dans l’Etrurie, félon
le livre des origines , attribué à Caton.
MCESUS, MESUS & NÆSUS : ces trois diffé-
rens noms font employés par Valerius Fl accu s ^
L. v i , pour défigner le même peuple qui habitoit
la Scythie pon tique.
M O G AR ON , ville de l’Afie, dans la- Galatie ;
fur la route de Tavia à Sebafte, entre Tavia 8c Da-
ranon , félon l’itinéraire d’Antonin.
M O G E T IÀ N A , cm Mogentiana , ville de
la Pannonie inférieure, fur la route de Sirmium
à Trêves, entre Valcum 8c Sabaria, félon l’itinéraire
d’Antonin. "
MOGLAENA & MOGLE , peuples de là
Macédoine, félon Cédrène 8c Curopalate.
M O G O L A , ville de l’Afie mineure aux environs
de la Carie , félon Conftantin Porphyrogénète.
MOGONTIACUM ( Andernach ) , lieu de la
Gaule dans la partie appelée Germanie fupérieure :
elle en devint la métropole 8c la réfidence d’un
Générai qui, fous le nom de D u x , commandoit
depuis la frontière du diftriâ particulier <EArgen-
toratum, jufqu’aux limites delà Germanie inférieure.
MOGRUS (Mogaridzé ) , fleuve de l’A f ie ,
dans la Colchide. Son cours étoit de l’eftà l’oueft',
8c il alloit fe perdre dans YAci/ufis.
Ce fleuve eft nommé par Arrien.
MOHAILA , ville de la Paleftine , félon la
notice des dignités de l’empiré.
MOLADÀ , ou Molathi , ville de h Paleftine
dans la tribu de Juda, félon le livre de
Jofué. Elle fut mife dans la tribu de-Siméon.
Hadriel, qui époufa la fille aînée de Saiil, étoit
de cette ville.
MOLARIA , lieu de l’île de Sardaigne , fur . la
D d d
Tirifiria, prom.
Odyjfius.
P any f i , fl. Oftia».
Mefembria. (1)