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cinq peuples que les Romains trouvèrent établis en
Efpagnè, lorfqu’ils y pénétrèrent poûr la première
fois ; mais on croit que ce n’étoit qu’un nom ap-
pellatif, que l’on donnoit à ceux qui habitoient
au-delà d’un fleuve ou d’une montagne. Ce fen-
tftnent eft très-raifonnable ; je l’ai adopté. Foyer
les mots H i s p a n i a & I b e r .
IBERI, les Ibères , peuples qui habitèrent les
premiers la partie feptentrionale de l’Italie. Ils y
étoient entrés par le paflage que laiffent les Alpes
entre elles & la mer ; paflage qui établifloit une
communication entre la Gaule tranfalpine & l’Italie,
dans les temps poftérieurs. Ils appartinrent plus
particuliérement à l’Efpagne; mais alors ils s’éten-
doient fur toute la côte de la Méditerranée , dèpuis
les Pyrénées jufqu’aux Alpes. Ils entrèrent en
Italie vers l’an 1500 avant Père vulgaire. Preffés
par ceux qui les fuivirent, ils pàffèrent dans l’E-
trurie, le L a tiu m & la Campanie. Ce furent les
habitans de ces derniers pays, qui, s’étant avancés
jttfqu’à R e g iu m -, pàffèrent peu-à-peu en Sicile, où
ils furent connus fous le nom de S ic a n i. Le paf-
fage en Sicile eft fixé au plus tard à l’an 1400.
, IBERINGÆ, ville de l’Inde, au-delà du Gange,
félon Ptolemèe, L . v u , c. 2.
IBERÜS ( PEbre ) , fleuve de l’Hifpanie cité-
rieure. Il eft confidérable ; fa fource eft dans le
pays habité autrefois par les Cantabri. Il pafloit 1
par les villes de Juliobriga, Deobriga, Varia, Ca-
lagurris, Graccuris, Ccefar Augujla, Celfa, Otfogefa,
Bifcargis & Dertofa. Il fe rendoit à la mer par
plüfieurs embouchures , où les fables qu’il roule
ont formé une petite péninfule.
Ce n’eft pas de ce fleuve que Feftus Avienus dit :
Iberus inde m a n a t am nis & locus
F oe cu n d a t tin dâ. P lu rim i a b ip fo fe ru n t
D'tÜo lberos ; non ab illo fluminc
Q u o d inquiétas V a fc o n e s p ra la b itu r.
Mais il a tort ; l’autre petit fleuve de ce nom eft
peu connu , & ne figure pas dans l’hiftoire des
premières émigrations des peuples.
I b e r u s , petite rivière de l’Hifpanie, que l’on
croit être le Rio-Tinto aâuel.
I b e r u s , petite rivière , dans l ’Ibérie afiatique.
Pline, L . v i , c. 10, dit qu’elle fe perd dans le
C yru s. , . •
I b e r u s . N o n iu s d it , fu r l ’autorité de C a t o n ,
qu’une r iv iè re nommée ainfi avo it fa fource chez
les C a tin a tes ( L a M artini'ere ) .
IB E T TE S , rivière de l’ile de Samos, félon
Pline, L . v , c. 31.
IB I , peuple des Indes. Diodore de Sicile,
L . x v i i , rapporte une ancienne tradition ,
félon laquelle ce peuple tiroit fon origine d’Her-
cu ie , qui 1 àvoit laide là après la vaine tentative
qu’il , fit pour fe rendre maître d’Aorne. Orofe»
L . m , c, i p , le nomme S i b i , ou S ÿ b i. ju f t in
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l’appelle A fybï, 6c Quinte-Curce Sobii, félon
Ortéhus.
1 IBIDINGES, fiège épifcopal de l’A fie , dans
1 Ifaurie.
IBIONES, ou Vibiones , peuple de la Sarmatie,
en Europe ; félon Ptolemèe, L. 111, c. j , ils étoient
entre les Nafci & les Idroe.
IB IR TH A , ville de l’Arabie heureufe, félon
Ptolemèe, L. v i , c, 7. Elle étoit en avant dans
les terres.
IBI H, lieu d’E gypte, entre Oxirinchon & Her-
mupolis, à trente mille pas de la première, & à
vingt-quatre mille pas de la fécondé, félon l’itinéraire
d’Antonin.
IBLIODURUM, lieu de la Gaule belgique,
félon l’itinéraire d’Antonin, fur la route de Duro-
cortorum a Divodurum, entre Fines & Divodurum ,
a fix milles de l’une & à huit de l’autre. Mais
M. d’Anville trouve que ce dernier nombre eft
une faute de copifte, & qu’au lieu de VIII il fauÉ
lire XIII. Car la diftance du lieu qu’il retrouve
au paflage de l’Iron, pour être celui qui eft ici
nomme lbliodurum, eft de 14,000 toifes ; ce qui
donne les treize milles ou lieues gauloifes. ( Voyeç
notice de la Gaule).
IBO R A , ville d’A fie, dans la Cappadoce, félon
Porphyrogénète, cité par Ortélius. On lit dans
la notice de Hiéroclès : entre les fept villes épif*
copales de la province d’Hêlénopont, îbyra.
IBRIONES, peuple d’entre les Germains, félon
Jornandès..
IB Y L LA , ville de la Tartéfie, où fe trouvent
des minés d’or & d’argent, au rapport d’Etienne
de Byfance.
1 c
ICAMPENSES, peuple de la Mauritanie, félon
la table de Peutinger, fegm. /.
ICANUM 6» le anus, rivière de Dywachium ,
ainfi appelée à caufe d’une forterefle de même
nom , félon Vibius Sequefter , p. $2, edit. Hejfeliu
IC A R , montagne de la Scythie, en A fie , félon
Callifte, qui femble la nommer aufli Mons Aureus,
ICARIÀ , peuple de l’Attique, dans la tribu
Ægéïde. Il tiroit fon nom d’Icarius, père d’Eri-
gone, félon Etienne de Byfance.
I c aria , île de la mer Egée. Elle étoit fituée
à l’oueft de l’île de • Samos, à Teft de celle de
Délos, & au fud-fud-eft de celle de Chios, vers
le 37« deg. 35 min. de latit.
Paufanias dit qu’avant la chute d’Icare, cette
île étoit nommée Pergame.
ICARIUM, île du golfe Perfique , vis-à-v is
l’embouchure de l’Euphrate. Strabon , L. x v i ,
p. 76 6 , dit, qu’en partant de Térédon, & côtoyant
le continent à main droite, on voit l'île
d’Icarium, où étoit un temple & Un oracle d’A pollon.
Arrien, dans l’hiftoire d’Alexandre, Z. v u ,
p . 487, la nomme Icaros; Pline, L. v i ,0.28 , l’ap-
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pelle lchara ; & Ptolemèe , L . v i , c. 7 , qui la met
fur la côte de l’Arabie heureufe, la nomme lchara
& Icaros. < _
Icarium Ma r e , ou mer Icarienne. On defi-
gnoit par ce nom, la partie de la mer de l’Archipel
, dans laquelle, difoit-on , Icare tomba ,
ayant voulu , dit la fable, fuivre Dédale, fon
père, qui s’échappoit aufli du labyrinthe de Crète,
;©ù il avoit été'.enfermé.
îcctrus le arias nomme fecit aquas.
IC A R IU S , montagne de G rè ce , dans l’Attique,
félon Pline, L. i v , c. 7 ; & Solin, c. 7 ,
p. aq, edit. Salmaf.
IC A R T A , vil^ de l’Inde, en-deçà du Gange ,
félon Ptolemèe, L. v n , c. 1. Il la met au pays
des Arvorni, dans les terres.
ICA R U S , fleuve d’Afie , dans la Scythie. C ’eft
un de ceux qui grofliflent l’Oxus , félon Pline,
L, v i , c. 17.
ICARUSA , rivière de la Sarmatie, en A fie ,
au pays des Cercètes, félon Pline, L. v i ,c .$ .
1C A T A LÆ , peuple d’A fie , dans la Sarmatie,
-félon Pline, L . v i , c. 7 , qui les étend jufqu’au
Caucafe.
ICAUNA FLUVIA. Il eft probable- que c’eft
la rivière d’Yonne qui eft défignée par ce nom,
ainfi que l’a conje&uré M. l’abbé le Boeuf, qui
a trouvé fur une pierre le nom Deoe Icaunl, c’eft-
à-dire, Icauniæ. ( Voye% l’hiftoire de la ville
d’Auxerre de ce favant).
1C C A , ville de l’Hifpanie, capitale des laccé-
tans, au pied des Pyrénées, vers l’eft de Pompelo.
ICCIUS PO R TU S , ou Itius Portus. Céfar
\de Bel. Gai. L . v , c. .5 ) , fuit cette dernière orthographe.
On a été longtemps incertain fur la jufte
pohtion de ce port de la Gaule, & d’ou Céfar
faifoit pafler fes troupes en Angleterre. Comme
il nomme trois ports fur cette côte, M. Dulange
penfe, & fon fentiment eft adopté par M. d’Anville,
que le plus méridional eft celui qui répon-
doit à Bologne ; Y Itius Portus à Witfand ; & le
troifième à Calais. On penfe même que le,nom
de Witfandx ou fable blanc, eft ancien , & qu’il
fut dénaturé par les Romains,. qui, n’ayant pas
_ de W , Commencèrent le nom par l’I ; èc au lieu
d’Itfand, dirent Itius, en prenant dans leur langue
une terminaifon latine.
ICENI, peuple deftîle d’Albion. Il femble qu’il
y en ait eu en deux endroits. Les plus connus font
ceux qui étoient au nord-eft de Trinobates. Cambden
croit que leur nom venoit du celtique Iken,, un
coin, parce qù’en eflFet ils étoient reculés de ce
côté, & que leur pays, en s’avançant circulaire-
ment dans la mer, prend, en quelque forte , la.
forme d’une prefqu’île^
> Cette nation, dit Tacite, étoit puiflante-j
même après s’être1 mife fous la protedion. dès
Romains, elle fut inébranlable jufqu’au temps de.
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Claudius. Car alors le propréteur Oftorius voulant
établir des forts le long des rivières, & ôter les
armes aux Bretons, ils afîemblèrent des troupes
pour s’oppofer à leur deflein : mais les Romains
ayant forcé les retranchemens, les vainquirent,
& en firent un grand carnage. Cette guerré étant
affoupie, treize ans après, Prafutage, roi des lceni,
voulant prévenir les malheurs de fa nation, inf-
titua Néron fon héritier. Il arriva le contraire de
ce qu’il avoit efpéré. La guerre fe fit avec v igueur.
Boodice, veuve du dernier ro i, fit périr
80,000 hommes, tant des Romains que de leurs
alliés, démolit Camalodunum &. Verulanum, mit
en déroute la neuvième légion, & força Catus
Decianus de prendre la fuite. Elle fut enfin vaincue
par Paulinus Suetonius. Selon Dion Caflius, elle
$’empoifonna pour échapper à fes vainqueurs^
Ce pays, fous les Saxons, fit partie de l’Ef-
tanglie.
Le P. Briet donne pour villes aux lceni, les
fuivantes : Venta lcenorum, Durobriva, Garianum ,
Extenjio, Combretonium, Sitomagus , Villa Faujlini,
Camboritum , Me taris, ÆJluarium.
IC E S IA , île de la Méditerranée, dans la mer
de Sicile, félon Ptolemèe, L. m , c. 4.
ICH A N A , petite ville de Sicile , félon Etienne
de Byfance.
ICHANENSIS, peuple de Sicile, habitant la
petite ville d'ïchana, félon Pline, L. 1 1 1 , c. 8.
ICHNÆ, ville de Grèce, dans la Macédoine,
dans la Bottiée, ou plutôt la Bottiéïde. Pline,.
L. iv 3 c. io , la met fnr la côte de la mer , près
de VAxius. En effet , elle devoit être dans'la
partie étroite qui borde la mer, près d’un canal..
Selon Etienne de Byfance, Eratofthènes là nomme.
Achnes.
Ichnæ , bourgade de la Theffàlie, dans la
Phthiotide, feion Etienne de Byfance.
Ichnæ, ville de l’A fie , dans la Méfopotamie,,
fur le bord du fleuve Billicha, au nord-oueft de
Nicephorium, vers le 36e deg. 10 min. de lat. •
Cette ville étoit dans le parti des Romains „
lorfque Craflùs fut défait par les Parthes,
ICHTHYOPHAGI, peuples qui habitoient le
long de la côte, au midi de la Gédrofie, aux environs
de la Carmanie, félon le récit de la navigation
de Néarque<
Les anciens ont ainfi nommé des nations quf
habitoient au bord de la mer, & vivoient principalement
de la pêche. Ptotemée en place vers la
Chine ; Agatarchide, vers la Carmanie & la G é drofie;
Paufanias, fur la mer Rouge; & Pline en
peuple plufieurs îles à l’orient de l’Arabie, heureufe.
M. Larcher penfe que M. d’Anville a eu tort
de placer les Ichthyophages dont parle Paufanias,
à la hauteur de Tentyra, & de les étendre moins
que la hauteur de LatopQÎlsJ
Ce nom vient des mots grecs poiflbn ;.