
lègue de Brutrs , par la retraite "de Collatîn , fe
trouva feul conful. Il mtr tous Tes foins à mériter
1 arïe&ien du peuple. On rapporte qu’il fit même
abattre la nuîfon, parce qu’étant fur une colline
qui commandoit Rome , cette fituation ,-
trop ayantageuie, effrayoît le. peuple, qui la
trouvoit trop insccetTibk. l'état lui en fit élever
une autre. Il fit pafier plufieurs Ioix favorables
au peuple ; de là lui vînt le fumera de Publi-
c&Ia9 plus fort encore, quoiqu’avec un feus à
peu près pareil, que celui de populaire,
L honneur de- üiscéder à Brunis fut conféré à
Sp. Lucrêtîus, pere de Lucrèce r il mourut peu
après fea ê l éfion.
Selon P c lvb e , la première année après l’ex-
aîiion des Tarqtnns, il y eut un traité entre les
omaras & les Carthaginois. Mais pendant qu’ils
ie propofoient de fe livrer à quelques vues de
commerce , le roi banni fe prêparoit à exciter
entre eux un ennemi redoutable. Porfenna; le
plus puitfart prince de i’Errurie, excité par Tar-
quin . prend les armes, s’avance julqu’aux portes
de Rome . s'empare du Janicule. Il feroit entré
dans la v;lle, fi Hcratius Codés n’eût arrêté i’armée,
.€D combattant à Pëhrrée du pont, pendant qu’on
labattck derrière lui. Des que la communication
fut interrompue, il fe ieta dans le Tibre, & fe
fauva à fa nage.
Une séficm non moins courageufe , & qui eut '
«eu peu après, fit perdre à Porfenna tout efpoir
de s emparer de Rome. C. Mucias , fumommé
depuis Scéyola, avoir pénétré dans le camp en-
Eemi , & jufqu a la tente du roi étrufque. Il fut
arrêté, & déclara à ce prince qu’ii n’étoit pas le
feut qui eût formé le projet de le tuer ; que 300
jeunes gens avoient le même deffein. Mais ce ne
furent pas feulement les hommes qui montrèrent
ce courage psiriorique. On retenoit dans le
camp de Porfenna des femmes romaines en
otage. •
Ctélie, 2 la tête de toutes ces dames, fe fauva
& montées fur des chevaux , elles pafierenr te
Tibre à la nage. Cependant comme leur fuite
étok une iefraftion au traité, on les renvoya à
Porfenna, qui, plein d’admiration, les fit reconduire
a Rome.
Etonné des obfîades qu’on lui oppofoit, il leva
1: liège, & b iffa , dans fon camp, des vivres
pour la ville, qui en avoit le plus grand befoin. Le
fê tâ t, par reconnoiffance, lui envoya la robe
triomphale & divers autres ornemens à l’tifaee
des rois. °
On acheva enfuxte le Capitole, & l’on en fit
la dédicace.
Après un an de tranquillité ( l’an 248 ) , les Sa-
bins ayant appris la mort de Publicob , prirent
les armes. D ’abord ils furent battus. Et dans la
fuite (en 250), ayant trouvé le moyen dé faire
tomber dans une embnfeade le conful Poflhumius, ils étoient près d’être vainqueurs, lprlque Mé- J
I nemius arriva , & remporta -fur eux une vie-J
totre complète. La guetté continua encore quelque
temps, après quoi le conful Caflirts fit la
pmx ; mais ce fut en fuivant toujours ce plan
« agrandiffement, adopté dès le commencement
par les Romains. On enleva aux Sabins une
poru®n confidèrable de terre, & l’on impofa à
chacun d'eux une certaine contribution par tête.
con^ul ^7>*'ginius s’étoit fait aufii beaucoup
d honneur à la rédu&ion de Camérie ; mais il
n eut pas 1 avantage du triomphe comme fon
collègue. On peut croire que ce fut parce que
yailius avoit fournis une nation redoutable ; au
ueu que Vjrginius n’avoit châtié que des rebelles;
ceft du moins lexpreflion des hiiloriens, qui
trairoiem ainfi des peuples courageux, dépouillés
par la. force, & cherchant à s’affranchir des entreprîtes
de la violence & de l’iiïjuftice.
Outre ces ennemis que la politique barbarè
oc ambitieufe de Rome lui enrretenoit au dehors,
fon adminiftration vexatoire & oppretfive
des droits de l’homme lui en enrretenoit fans
celle dans fon fein. Quoiqu’un abandon total de
ces droits imprescriptibles, & un aveuglement
general dans l'antiquité, eûr fait regarder l’efcla-
vage comme up état auquel des ho næes pou-
voient être légirimemenj' fournis, cependant la
conduite cruelle des maîtres excitoir fouvent la
révolte des efclaves & la juftifioit.
Deux fois les efclaves-furent à la veille d’ex-
cirer de grandes féd-itions. Leurs projets furent
découverts. La cruauté dont on ufa envers les
coupables, qui furent battus de'verges 8c mis en
croix , fit trembler les autres, A la fécondé fédi-'
tien, ces malheureux furent furpris & enrourés
dans la place publique , où les citoyens armés fe
jetterent fur eux & les égorgèrent : Je conful
bulpicius commandoit cette abominable boucherie.
On fit pendant plufieurs jours des jeux &
des facrifices folemnéJs, pour remercier les dieux
de la proteâion qu’ils continuoient d’accorder à
la ville.
Cependant l’ambition nationale ne fe ralen-
tiffoit pas : on s’occupoit toujours de l’étcndr®
au dehors. En 15 4 , le conful Veturius invefiit
Fidenes : d un autre côté, les Tarquins met oient
le fiège devant Signie. Mars la fortune des Ror
mains ne les abandonna pas. Les Tarquins furent
obligés de lever le fiège. Prénefte fe rendit; & 1 année fuivaate , le conful Lartius s’empara de
Fidencs.
Ce bonheur fut cependant un peu traverfé.
Tous tes Latins, lignés- cnfemblc par une confédération
générale , déclarèrent la guerre aux
Romains , & fe préparèrent à entrer fur leurs
terres. On fongea auffi-iôt à faire des levées ;
mais Je peuple , chargé de dettes, rêfufa de
prendre les armes, à moins que l’on ne mit fin
?tix persécutions continuelle» des riches 8c des
toômes, & que l’on ne le déchargeât entièrement
de ce qu’ri devoir.
*On voit donc que le peuple géofiffbit dès-
jors fous une injufte 8c pelante ariffocratie ,
dont les effets étoient d’autant plus odieux que
les moeurs étoient a ors plus féroces. Mais à
Rome, comme ailleurs', c’eft le peuple qui fait
J a force de l'érai , 6c les circonfhnces font qtrei-
q itfois éclorre des occaficns où cette vérité de-
.Vient bien K nlible. .
Aufli les fénàteurs le fentirent-üs bien en cette
occafion. Un dellberoit Ir.ns (avoir qur: réfoudre.
Les (énatairs les plis raifonnables vouloic-nt que
Ion farisfit ie peuple. Ceux qui, à un caraélère
p us dur joignoient l’avantage d’avoir des fonds
placés entre les mains du peuple , refufoient de
le rendre à un avis difté par l’iiumaniré, mais
contraire à leurs intérêts , & en apparence aux
réglés c)e la juflice. Mais c’eft que le mai ve-
noir de plus loin ; c ’eft que la claffe des riches
pofledant tout, & Mnfima plebs ne poffédant rien,
ceux - ci étoient opprimés par les autres , qui
ne leur prêtoient des fonds qu’à un très-fort intérêt.
Appius Claudins étoit à la tête de la faôion
.contraire au peuple : il. appuyoir fes fentimens
.de. ddeours pleins de force & de fermeté. Mais
pendant .que 1 on delibéroit & que l’on perfiftoit
dans la réfolution de mécontenter le peuple, les
entremis fe mirent en marche. On fentit la néceffité
d’une réfolution vigoureufe & prompte.
Ce. fut alors que, pour la première fois ( l ’an
de Rome 256 ) , on. créa un magiftrat que l’on
revêtit d un pouvoir abiolit, pendant un temps
déterminé : ce fut le diftateur ( t ) : il. fe nom-
iîioi.r Larrius.
Ce magiftrat fe préfenta devant le peuple
■ précédé de 24 lifteurs armés de bâches. La
crainte s’empara de tous les efptits, & perfonne
nofa refufer de donner fon nom. Cet appareil
formidable & 1 là défaite de quelques 'détaille-
mens qui s’éroiem avancés fur le ‘ territoire de
Rome,, effrayèient les Latins. On en vint à des
Voies d’accommodement. Les Sabine obtinrent une
trêve qui. dura près d’une année. Dès que les fix
mois, terme marqué pour la diflature, furent expirés
. les troubles recommencèrent à Rome à
l’pccafion des dettes. Le peuple-, qui en étoit
écrafii, .cominuoit d’en demande r l’abolition ■ le
fcnai s’obflinoit à la refufer. Certainement ’ les
dates une fois conrraftées étoiem exigibles; mais
ou cm dû ramener la couiîitmion s un meilleur
01 die de cltofes, & avoir plus d’égards aux dernières
dalles.
La trér. croit expirée ; les Latins alloient fe
ineme en campagne avec une année nombreufe.
L/n prit donc le parti de nommer un nouveau
« dlétetetfr : ce fut Pofihumîus, Il marcha aux ennemis
, 8c tes défit cmiérem-ent auprès du lac
Régile (1). A fon retour , il reçut les honneurs
au triomphe & le titre de repllenfis. Tl éleva en-
■ fuite un temple -à Bacchus & à Cérès, & un autre
a Gaftor & Pollu'x, qui, difoit-on, montés fur
des chevaux blancs , a voient combattu pour les
Romains, pqfihumius abdiqua avant la fin des
J fix mois. ' ■ '
Les troubles caufés par les vexations des riche;
continûment toujours. La plus giande par.
tie des plébéiens étoit foulevée. Les fénateurs fe
j divifoienr en deux faSions , l’une populaire 8c
! oompatiliante ; l’autre impérieufe & abufant do
| l’afendmt de fes richefles. Sans çloure, ces trou--
I blés inteftins n’étoient pas ignorés au dehors. Les
Volfques effayèrent d’en profiter, en fe difpofanr a entrer fur le territoire de Rome, qui fe trou-
voit ainfi menacée au dedans & an dehors. Le
I foln fi‘ t partagé entre les'deux confuls.
Appms refta à la garde de la ville.
Servilius, fon collègue, mai cita contre l’en--
nemi.
• C " COnful avoIt Promis au peuple fa protection.
On le fnivit avec ardeur ; l’ennemi fut mis
en fuite, fon camp abandonné au pillage, avart-
tage précieux pour la partie pauvre du peuple
enfin on s’empara de Sueffa Poméria, capitale
dont ies habitans furent égorgés & les liens
- devaftés. Le conful revint viâorieux à Rome. Il
1 Oï2 finit
(1) Il en a été parle ci-devant.
, — — - r - .- 'i iic a o uu trtompne,.
ans les oppositions d’Appius, qui, jaloux dé fa:
I p'ojrè, & probablement de l’afcendac-t qu’il avoit
rurale peuple , le cndit fiufpeiâ coiiîme cherchant
a s’en faire aimer pour un but' contraire au bien
de l’état. Servilius s’arrêta aux pertes de la ville,
f 5 îaii aPrès Vèfre plaint à l’armée de la condui-e"
j >°n collègue , 'il' fe défera à lui - même les
honneurs -qu’on lui refufoàr. C ’eft ainfi qu’une
| première injufiiee amène une infra-aï on, & q ,’en.
| cro yam pouvoir ' s'affranchir des ioix
par les renverfier.
Peu de temps après, es Acreacas, qui
j voient jamais fait la guerre aux Romains"
j rent dans le Lrîium, & sWancèrerr ùrtec
ville d’Aricic. Ils furent défaits a ban don n
j leur camp . 6^ le retirèrent dans leur -»avs.
L e m a l , q u i n 'a v o i r é t é q u e p a l l ié ' r - r
d i v e r f io n , f e fit fie t ifir a v e c u n e v iu s « r a n d e
l e n c e , io T fq u e l ’o n f u t p n s tra iiG u ilie .*L e% e ;
s ’é c î i a i i f f è r e n t . l e s c o n f i a s a v a n t v -hj'u ‘ air
r o .C î q u e lq u e s - u n s d e s p lu s le n
Ù ) '«te n e f e t e t r o u v e p l u s c o m m e l a c fsr j]
e f t p lu s Q u e p ro b .f t ’ te q u 'i i a u r a c t é d e l ï c c h é M k ■
P°>! <*«d W a n c e de Rome, près des v e f t , - s r râ c itL î
v o t e L t v i c a n c , e u u n ' i e u a o n e l e P s n t . - n o e r
q u i e n r a p p e l l e d e f o u v e n i r . & p a v o r t e n i n d i c c e r la
E l « " ' La Viile de ùlcmpeç a fucccdv a celle de
1 1