
1)4 H I R près de ^embouchure de ce fleuve, félon Ptole-
mée. Ce doit être le même que YHippos cité plus
haut.
H IR , lieu de la Paleftine, aux confins du pays
de Moab. Numer. c. 21.
H IR A , montagne de la Meffénie, dans le Pé-
loponnèfe, félon Etienne le géographe & Suidas.
Homère, lïiad. L . 7 i, nomme ce lieu Hire, 8c
Euftathe, fon commentateur, dit, à cette occafion,
que c’eft une montagne & une ville de la Meffénie.
Mais dans l’ufage & fur les cartes on écrit
Ira.H
i r a , ou A leXANDRIA ( Mesjid-Ali ou Mekam-
A li ) , ville de l’A f ie , près d’un lac, à quelque
diftance fur la droite de l’Euphrate, vers le 31e
deg. 50 min. de lat.
Cette ville étoit la réfidence d’une dynaftie de
princes, qui fervirent les Perles & les Parthes
contre les Romains.
HÏRCANIA. Voye^ H y r c a n ia .
HIRCANIUM, château de la Judée, dans la
tribu d’Ephraïm. Il avoit été bâti .par Alexandre,
roi de Judée. Jofeph, Antiq. L. x v n , c. /p.
Hérode y fit enfevelir Antipater, fon fils, qu’il
avoit fait mourir.
HIRE , ville de l’tle de Lesbos, félon Euftathe.
HIRENENSIS , fiège épifcopal de l’Afrique ,
félon la conférence de Carthage.
HIRMINIUM, ou H irm in iü s , rivière de Sicile,
félon Pline, Z . 111, c. 8. Elle eft dans fa partie
méridionale.
HIRPI , familles particulières d’Italie. Pline
(Z . v u , c.Ja ) ,d i t :à peu de diftance de la ville de
Rome, au territoire des Falifques, il y a un petit
nombre de familles que l’on appelle Hirpi. Tous les
ans, dans un facrifice fait en l ’honneur d’Apollon,
au mont Sorafte, ils marchent, fans fe brûler les
pieds, fur un gros tas de bois allumé. C’eft pour
cela que, par un décret perpétuel du fénat, ils
font exempts d’aller à la guerre, & de toutes autres !
charges. Aruns, qui étoit de l’ordre des Hirpi,
parle ainfi dans l’Enéïde, Z. 1 1 , v. 78$.
Summe Deûm , fartEli cuflos SoraElis Apollo
' Quem primi colimus, cui pineus ardor acervo
Pofcitur, & medium freti pietate perignem
Cultores multa premimus vejtigia pruna.
Il paroît donc par ce paffage, ainfi que par
Silius Italiçus, que cette cérémonie s’obfervoit en
l ’honneur d’Apollon. Strabon (Z . v ,p . 226), en
parlantde cette jonglerie, car c’eft ainfi quel’on peut
qualifier la ridicule cérémonie obfervée par les
Hirpi, dit qu’elle étoit obfervée en l’honneur de
Féronie. Mais on penfe que Strabon fe trompe;
ce qui me fait préfumer que les gens éclairés n’y
donnoient alors qu’une attention médiocre. On
favoit le fait, on le citoit fans faire beaucoup
d’attention à quelle divinité il avoit rapport. Varron,
qui en parle, dit que ces Hirpi fe frottoient les
H I S
pieds avec quelques préparations qui les préfer-
Voient de la brûlure,
HIRPINI, peuple d’Italie, faifant partie des
Samnites. On faifoit aufli, par rapport à ce peuple,
un petit conte, pareil à celui dont il eft parlé à
l’article des Pic en t e s . De ce que le nom Hirpus
fignifioit, en famnite, un loup, on prétendoit que
la colonie, en s’allant fixer dans fes nouvelles habitations,
y avoit été fur les traces d’un de ces
animaux.
Ce fut vers la fin de la fécondé guerre punique j
que l’on commença à diflinguer lès Hirpins des
autres Samnites. Les villes de Beneventum, de
Candium, à* Abellinum 8c de Compfa étoient fur leur
territoire.
HIRRENSES, peuple d’Italie, dans la Campanie.
Il en eft fait mention au livre des limites.
Ortéiius, thefaur.
HIRRI, peuple de la Sarmatie. Pline, Z. i v ,
c. /y, les nomme avec les Scyri, les Venèdes &
autres Sarmates.
HIRUS. Ce nom fe trouve dans un ouvrage
moderne, donné pour être celui d’une montagne:
c’eft une erreur. ( Voye^ HeRMUs ).
HISPALIS •( Séville ) , ville de l’Hifpanie, au
nord & fur le Bâtis. C ’étoit une des plus cônfi-
dérables de la Bétique. On lui donne Hercule
pour fondateur. Devenue colonie romaine, elle
étoit très-fréquentée à caufe de fon commerce.
Elle avoit le furnom de Romulenfis 8c le titre de
Conventus. Quelques auteurs ont dit qu’elle avoit
eu pour fondateur un prince nommé Hifpalis ( 1 ) ,
à peine connu des mythologues.
Le changement du nom d’Hifpalis en celui de
Colonia Romula, qu’elle porte dans fes médailles ,
eft attribué à Jules-Céfar par fairit Ifidore. Jules-
Céfar, dit-il Z. x v 9c. 1 , fonda Hifpalis ; 8c, de fon
nom, joint à celui de la ville de Rome, il fit celui
de Julia Romula. Plufieurs des médailles de cette
ville font des monumens de baffeffe & d’adulation
à l’égard d’Augufte. On y voit fa tête avec
les attributs du maître de toute la nature. Julie
eft traitée de même dans quelques autres. Il y
en a où l’on voit Tibère d’un côté , & de l’autre
Germanicus & Drufus, qu’il avoit adoptés.
HISPANETA, lieu de la Pannonie, félon An-
tonin, fur la route de Sirmium à Salones, entre
Budalia & les Ormes, à huit mille pas de l’une 8c
à dix mille pas des autres.
HISPANI , les Hifpaniens , c’eft-à-direy les
anciens habitans de l’Efpagne. Je rapporterai ici
quelques paffages pris dans les anciens’, concernant
les peuples qui font ici compris fous un même
nom. A l’article Hifpania on trouve les fentimens les
(1) Ce mot d’Hifpalis, felon Montanus, venoit du phénicien
Spila , ou Spala, plaine ou pays couvert de verdure.
En en faifant le 110m de Sevilla,, les Arabes l’ont rapproché
de fon origine.
H I S
« |l| vraifemblables fur la manière dont le pays fut .
peuplé. Voici ce que dit un fragment de Nicolas
de Damas, donné par M. le P. Desbrofles.
On raconte que les Celtes & les ïbériens fe
firent long-temps la guerre ( en Hifpanie) au fujet
de leur habitation; mais que ces peuples s étant
enfin accordés, ils habitèrent en commun le meme
pays que s’alliant les uns avec les autres
par .des mariages, ils prirent le nom de Celnbe-
riens , compofé des deux autres. L alliance de
deux nations fi belliquenfes, & la bonté du territoire
qu’ils cultivoient, contribuèrent beaucoup a
rendre les Celtibériens fameux ; & ce n a été
qu’après plufieurs combats, & après bien du temps,
qu’ils ont été vaincus par les Romains.' On convien
t, non-feulement que leur cavalerie eft ex cellente
, mais encore que leur infanterte_ qft des
plus fortes & des phts aguerries. Les Celtibériens
s’habillent tous d’un fayon noir & v e lu , dont la
laine reffemble fort au poil de chevre. Quelques-
Uns portent de légers boucliers à la Gamoife, & les
autres des boucliers creux & arrondis comme ceux
des Romains. Ils mettent des efpèces de bottes,
faites de poil, & des calques de fer, ornes de
panache de couleur de pourpre. Leurs epées font
tranchantes des deux côtés, 8c d’une trempe admirable.
Ils fe fervent encore dans, la mêlée de
poignards qui n’ont qu’un pied de long. La manière
dont ils travaillent leurs armes eft fort particulière.
Ils cachent fous terre des lames de fer,
& ils les y laiffent jufqu’à ce que la rouille ayant
rongé les plus foibles parties de ce métal, il
n’en refte que les plus dures & les plus fortes.
C ’eft: de ce fer ainfi épuré qu’ils fabriquent leurs
excellentes épées ( 1 ) , & tous leurs autres inf-
trumens de guerre. Ces armes font fi fortes qu elles
enlèvent tout ce qu’elles rencontrent, 8c qu il
n’eft ni bouclier ni cafque, ni, à plus forte rai-
fon, aucun os du corps humain qui puiffe réfuter
•à leur tranchant. Dès que la cavalerie des Celti-
hériens a rompu lés ennemis , elle met pied à
terre, & , devenue infanterie , elle fait dès prodiges
de valeur. Ils obfervent une coutume étrange.
Quoiqu’ils foient très-propres dans leurs feftins,
ils ne Iaiffent pas d’être en un autre point d’une
mal-propreté- extrême ; ils fe lavent tout le corps
d’urine, ils &’en frottent m ême les dents,. efti?
mant que cette eau ne contribue pas peu à la
netteté du corps. Par rapport aux m oe u r s ils
font très-cruels à l’égard des malfaiteurs 8t de
leurs ennemis ; mais ils font pleins, d’humanité
pour leurs hôtes. Ils accordent, non-fèulemsnt ,
avec plaifir, l’hofpitalitp aux étrangers qui voyaÇi)
Efiips epées étoient fort larges & à’deux tranchans;
Les Romains adoptèrent cette forme fans pouvoir réuffi»
à,leur donner la même trempe. On croit pouvoir affurer
que les Celtibériens avoient un autre procédé, pour la,
trempe que de ipetfre le fer dans la terre..
H I S ïjî
gent dans leur p a y s , mais ils fouhaitent qu ils
demeurent chez eux ; ils fe battent à qui les aura,
8c ils regardent ceux chez lefquels ils demeurent
comme des gens favorifés des dieux. Us fe nour-
riffent de différentes fortes de viandes fucculen-
tes, 8c leur boiffon eft du miel détrempé dans du
v in , car leur pays leur fournit du nuel en abondance
; mais le vin leur eft apporte d ailleurs par
des marchands étrangers. Les plus policés des
peuples voifins , font les Vaccéens , ( voye^
V a c c e i . ) Ces peuples partagent entre eux chaque
année le pays qu’ils habitent ; chacun ayant
cultivé le morceau de terre qui lui eft échu, rapporte
en commun les fruits qu’il a recueillis. Ils.
font une diftribution égale , 8c Y on punit de mort
ceux qui en détournent la moindre chofe.
La plus courageufe nation des Hifpaniens eft
celle des Lufitanieris. Ceux-ci portent à la guerre,
de très-petits bôucliers, faits de cordes de boyau a
affez ferrées pour garantir parfaitement le corps.^
Ils s’en fervent adroitement dans les batailles, pour
parer de tons côtés les traits qu’on leur laneçv
Leurs fannies font tontes de fer, & faites en forme
d’hameçon ; mais leurs cafques 8c leurs epees font
femblables à celles des Celtibêriens.Ils lancent leurs
traits avec une grande jufteffe ; 8c quoiqu’ils foient
fort éloignés de leurs ennemis, les bleffitres qu’ils-
leur font font toujours confidérables. De plus, ils.
font très-légers à la courfe, fioit qu’il s’agiffe d éviter
ou d’atteindre leur adverfaire : mais ces mêmes
hommes font paroître dans les adverfités moins de
courage què les Celtibériens. En temps de paix ils
s’exercent à une forte de danfe fort légère,& qui demande
une grande foupleffe dans les jarrets. Quand
ils vont à la guerre, ils obfervent toujours la
cadence dans leurs .marches, 8c ils chantent ordinairement
des hymnes dans le moment de l’attar
que. Les ïbériens ^ 8c fur-tout les Lufitaniens,
ont une coutume affez finguliere: ceux d entre eiuc
qui font à la fleur de leur âge , mais plus parti?
culièrement ceux qui, fe voyant dénués des. biens
de la fortune, fe trouvent de la force 8c du courage
; ceux-là, dis-je, ne prennent avec eux que
leurs armes feules, s’affemblent fur des montagnes
efearpées, forment enfuite de,nombreux corps dé
troupes, ils parcourent toute llberie , 8c s’enn-
chiffent par leurs vols 8c leurs rapines. Ils fé
croient même à l’abri des dangers dans ces expéditions
; car étant-armés à la légère, & d’ailleurs
extrêmement agiles, il eft tres-difficile de les fur*
prendre ; d’autant plus qu’ils fe retirent fréquemment
dans les creux de leurs rochers, qui font
pour eux des lieux dé sûreté & où l’on ne
pourroit conduire dès troupes réglées. C’èft pourquoi
les Romains les ont fouvent attaquas, & ont
réprimé leur audace-; mais n’ont jamais pu faire
entièrement ceffer leurs brigandages. On trouve;
dans le pays des ïbériens beaucoup de mines d’argent
, & ceux qui les font exploiter deviennent:
extrêmement riches*. Diodore: de, Sicile.