
d’abord je ferai remarquer que c’étoît, ce me
femble, le plus célèbre des temples de Junon. La
fucceflion des prêtreffes de cet Heræum fervoit
d’autorité en chronologie.
La plus ancienne de ces prêtrefies eft, félon
Eufèbe, I o , furnommée Callithyiaou CaUirko'é,
la belle prêtreffe : ce chronologie place la facri-
fîcature d’Io 459 ans avant la prife de ïro y e s .
O r , en plaçant ce fiège, avec M. Larcher, à l’an
1470 avant J. C. on aura pour l’époque relative à
I o , l’an 1729 avant notre ère. Cette prêtreffe def-
eendoit d’Inachus, à la cinquième génération (1).
Junon, comme on fait, étoit la divinité tutélaire
de l’Argolide ; ainfi i les peuples de cette
contrée dévoient concourir à l’embelliffement de
fon temple. Mais beaucoup d’autres peuples Grecs
en avoient auffi augmenté les richeffes. Au temps
de Paufanias, on y voyoit entre autres curiofités,
i°. Le bouclier que Ménélas avoit arraché à
Euphorbe lors de H guerre de Troyes.
a0. Une ftatue de Junon d’une hauteur extraordinaire
& toute d’ivoire & d’or. La déèffe étoit
repréfentée affilé fur un trône, tenant d’une main
une grenade myftérieufe, & Jde l’autre un fceptre,
à l’extrémité duquel étoit un coucou : elle avoit
fur la tête une couronne, où étoient repréfentées
avec élégance les Saifons & les Grâces. Cette
ftatue étoit l’ouvrage de Polyclète (a) , qui avoit
fait encore plufieurs autres liâmes de ce temple.
3°. Un paon d’o r , enrichi de pierres précieufes :
il etoit d’une grande beauté : c’étoit un préfent de
Temperèur Adrien.
L’adulation avoit porté les Argiens, à mettre le
nom d’Augufte au bas d’une belle llatue d’Orelle :
îl y avoit tout à la fois fauffeté & avarice. Mais
la groffiéreté du menfonge n’échappoit pas aux con-
noiffeurs : & cette llatue n’en avoit pas moins
confervé le nom de l’ancien héros grec. Heræum , temple de Junon, dans la Béotie,
devant Platée, à vingt llades de la fontaine Gar-
gaphie. Ce fut vers ce templa que fe retira une
partie de l’armée des Grecs, enrayée par la cavalerie
des Perfes , conduite par Mardonius : ce
qui n’empêcha cependant pas le gain de la bataille
qui porte le nom de Platée. Un peu avant cette
bataille, Paufanias, qui commandoit les Lacédémoniens,
avoit tourné les yeux vers VHeraum,
en implorant le fecours de Junon.
(1) Ces prêtreffes pouvoient fe marier. Ca* les traditions
grecques donnoient pour fire à Callithyia, Throchilus,
inventeur des chariots.........Hypermneftre, fille
de Banaiis , & femme d&Lyncée, fut revêtue de cette
dignité, de même qp? Admit a , fille d’Euryfthée. La prêtreffe
qui occupoit le facerdoce au' temps du fiège de
Troyes, eft nommée Callifiho. ( Doiw. de Cyclis ).
(a) Strabon ( L . y m , p< pjt ) , fans entrer dans aucun
détail, dit de ceftatuaire,/» e» TxIIoXvxXurovi'oavet' r»
xdwtçct t»» Cependant on v o it , par ce
qu'il ajoute, qu’il préféroit les ouvrages de Phidias à
ceux de Polyckte.
H e ræ u m , temple de Junon , dans l’île de
Samos. Hérodote {L. l u , c. 60) . qui le compte
entre les trois grands ouvrages faits par les Sa-
miens (3 ), dit que c’étoit le plus grand temple dont
on eût connoiffançe. Il étoit l’ouvrage de Rhcecus,
fils de Phileus.
N. B. J’ajouterai, pour nnftru&ion de ceux qui
aiment les arts, que ce fut ce Rhoecus, avec Théodore
de Samos, qui inventa l’art de faire des moules
'avec de l’argile ; que les premiers ils jetèrent en
fonte l’airain pour en faire des ftatues. Heræum , ville de Thrace, bâtie par les Sa-
miens, & fituêe à côté l ie Pèrinthe. On la nom-
moit Heræum Tichos, les murailles'de Junon.
HERÆUS PORTUS, port de l’Afie mineure,
fur le Bofphore.
H ER AS , île de la mer Atlantique, fur la côte
de la Libye , félon Ptolemée, L. i v , c. 6.
HERATEMIS, rivière de la Perfe propre, félon
Arrien, in indic. Pline en parle auffi & dit qu’elle
eft navigable.
HERBANUM, ville d’Italie, dans la Tofcane.
HERBESSUS, rivière de Sicile, dans le territoire
d’Egefta , félon Solin , Polyhifi.
HERBULENSES, nom d’un peuple de Sicile *
félon Pline, L. u t , c. 8.
HERCATES, peuple d’Italie, en-deçà de l’Ap.-
pennin, vers la Ligurie, félon Tite-Live, L. x l j ,
c. 23.
HERGULANEA V IA . Cicéron, agrar. 2 , c. 14,
en parle comme d’un canton délicieux & fort
riche : ce chemin étoit en Italie, dans la Campanie,
entre le lac Lucrin & la mer. C’étoit une
chauffée qui ,.au rapport de Strabon , L. v,p. 24ƒ,
paffoit pour être l’ouvrage d’Hercule.. '
HERCULANEUM, ville d’Italie, au pays des
Samnites. Tite-Live, L. x , c. 4?. Le même que
le fuivant.
HERCULANEUS PAGUS, bourgade fituée au
fommet des Tifates, dapS le pays dès Samnites.
Hercule y avoit un temple, qui fut caufe que cette
bourgade fe forma. C ’eft le lieu où efi a&uellement
Caferta Vecchia.
Herculançus R iv u s , ruifleau d’Italie; il a
fa fource dans le chemin de Sublaque, à foixante-
deux mille pas de Rome, félon Frontin.
HERCULANUM ( Porticï), ville d’Italie, dans
la Campanie, fur le bord de la mer, vers le fud-
eft. Elle fut détruite par l’embrafement du Véfuve
de l’an 79 de notre ère. On ne-connoît de cette
ville que ce qui en a été découvert dans les temps
modernes. Elle exiffoit dans le lieu où eft à présent
le village de Portici.
HERCULEUS LACUS : Diodore de Sicile,
L . i v , nomme ainfi un lac de Sicile, dans le territoire
de Leontini. Il avoit quatre ftades de circuit,
& paffoit pour avoir été creufé par Hercule.
(3) Foye{$AM05.
HERCULIA. Selon l’itinéraire d’Antonin, ville
de la Pannonie, fur la route de Sopianæ à Bre-
gêntio, entre Gurtiana & Floriana, à vingt mille
pas de la première, & à quinze de la lecor.de.
HERCULIS A RÆ , ville de la Sufiane,près
de la Méfopot^mie & du T ig re , à l’oppofite d’A-
pamée, félon Ptolemée, L. v i , c. 3. y j Herculis Castrum , lieu fitué vers la Moefie,
entre NeJJiis & Ulpiana, félon Jornandès, cité par
Ortélius. Ce lieu eft défîgné dans la table de Peu- J
tinger par un édifice nommé ad Herculem. Il paroît 1
répondre au lieu aftuel d’Uskup. Herculis Columnæ , ou les colonnes d’Hercule.
On nommoit ainfi les montagnes de Calpe
en Europe , &. d*Abyla en Afrique , dans la fup-
pofition ridicule qu’elles avoient été placées par
ce héros, o u , ce qui feroit plus raifonnable ,
qu’elles avoient fervi de bornes à fes courfes.
Quelques auteurs ont cru qu’il avoit exifté des
colonnes placées en Hifpanie , plus près de Cadix ,
& que ce ne fut qu’avec le temps que l’on donna
le nom de colonnes aux montagnes.
Herculis Fanum, lieu de l’Italie, en Etrurie ,
vers l’eft de Luca. Herculis Insula , petite île , fur la côte occidentale
de la Sardaigne, félon Ptolemée, Z.. 1 1 1 ,
c. 3. Pline, L. 1 1 1 , c. 7 , met deux îles du même
nom dans le même lieu. Herculis Lavacra, ou les bains d’Hercule ,
lieu delaDriopide, félon Antoninus Liberalis, cité
par Ortélius, thefaur. Herculis Oppidum , ville d’Egypte, dans une
île du Nil. Herculis Pagus. Cédrène&Curopalate, cités
par Ortélius, nomment ainfi un lieu de l’Afie
mineure, que ce géographe croit avoir été vers
la Cilicie.
Herculis Petra , roche d’Italie, dans la Campanie
, an bord de la mer, dans le territoire de
Stables. Pline, L. x x x u , c. 2.
Herculis Portus , port d’Italie, au pays des
Brutiens, auprès de la ville de Vibo-Valentia,
félon Pline , L. t u , c. y.
Herculis Portus, port de l’île de Sardaigne,
dans fa partie méridionale, félon Ptolemée, L. 11 1,
c. 3. Antonin la nomme ad Herculem. Herculis Monæci Portus {Monaco), ou
port d’Hercule feul, port de TItalie, fur la côte
de la Ligurie, tout près de la Gaule. On croit
qu’il devoit fes commencemens aux Marfeillois.
L’épithète de Monotcus a exercé les commentateurs.
Les uns ont dit que c’étoit parce que Hercule
, ayant défait fes ennemis, y étoit refté feul
maître ; d’autres ont prétendu que c’étoit parce
que, félon les oracles, il avoit voulu être adoré
feul dans ce temple. Au refte, ceci eft bien indifférent.
Ce fut à Portus Herculis Monæci que Mancinus,
conful, allant en Hifpanie, crut entendre une-voix
qui l’en détournoit. Virgile en parle comme d un
paffage des Alpes. (Æn. L. x i , v. 830). Herculis Labronis , ou Liburni Portus ,
port d’Italie. Antonin , itinér. dans la route de
Rome par la Tofcane & les Alpes maritimes, le
place à douze milles de Pife-, & le nomme ad,
Herculem. Zozime dit que, de fon temps, il utoit
nommé Liburnum ; c’eft actuellement Livourne. Herculis Promontorium , ou promontoire
d’Hercule, au fud-eft de l’extrémité meridionale
de l’Italie, fur les terres des Brutiens , & au fud
du promontoire Zephirium. Herculis Promontorium , promontoire de
l’Afrique, de l’autre côté de la baie, & à l’eft-
fudreft de Carthage. Herculis Promontorium , cap de la Mauritanie
tingitane, fiir l’Océan Atlantique, entre 1 embouchure
du fleuve Luth & la ville de Tamù-
figa, félon Ptolemée, L. i v , c. 1. Herculis Promontorium , cap d’A fie , dans
la Galatie, près de Thémifcyre, félon Ptolemée,
L. v , c. 6. Herculis Promontorium , cap de 1 île de la
Grande-Bretagne, fur la côte occidentale, félon
Ptolemée. Herculis Speculæ. Florus, L. i v , c. 1,
nomme ainfi les deux extrémités de 1 Europe &
de l’Afrique qui refferrent le détroit de Gibraltar. Herculis Templum, lieu de la Bétique, fur
le bord de l’Océan, à quelque diftance au fud-
eft de Gades. On croyoit que c’étoit en ce lieu,
i qu’avoient été les colonnes d’Hercule.
Ce temple avoit été bâti par des Phéniciens,
bien long-temps avant la guerre de T roy es , félon
Philoftrate ; il étoit d’une grande beauté. Les bois
que l’on y avoit employés étoient incorruptibles.
On y voyoit des colonnes chargées d’infcriptions
& de figures hiéroglyphiques. Et l’on avoit peint
dans l’intérieur, fur les murailles, les douze travaux
d’Hercule. On y confervoît auffi un olivier
d’or , donné par Pygmalion, roi de T y r : des émé-
raudes en formoient les olives. Herculis Turris , ville de la Cyrénaïque,
fur la mer Méditerranée, félon Ptolemée, L. i v ,
c. 4. h Herculis V i c u s , village d’A fie , dans la Cilicie
, félon Curopalate, cité par Ortélius.
HERCULIUS, torrent de Grèce, dans la Pho-
cide, près de la ville de Bulis^ lelon Paulanias,
HERCYNIUM. Etienne le géographe nomme
ainfi une montagne de l’Italie. Mats Saumaife croit
qu’il faut lire , au lieu d’iVetAisw. G P Oï TaKKtcis ;
ainfi ce feroit le mont Hercynien ou la forêt Hercynienne
J commençant fur les frontières de la
Gaule, qu’il aurait voulu défigner.
HERCYNIUS SALTUS {forêt noire), &Hek-
cynia Sylva. Jules-Céfar dit qu’il paroît qu’il
faut neuf jours de marche pour parcourir la largeur
de la forêt Hercynienne. 11 dit qu’elle com