
NOVIOMAGUS ( « Biturigibus vivifcis ) , PtO-
lemée qui s ’attribue que deux villes à ces peuples
, y place celte ci avec Burdigala. M. d’An-
-viile la place dans le Médoc.
NoviOMAGUS (m Treverts) ( Numagen ) , lieu
de la Germanie première. Conftantin faifant la
guerre aux Francs, y rafl'emble fen armée dans
un camp.
NoviOMAGUS ( in Veromanduis') ( Noyort ) ,
lieu de la G aule, dans la Belgique fécondé ; de ce
nom on a fait par corruption Novlonum, puis
N o y o n .
N O VIOREGU M ( Roy an) , ville de la Gaule
aquiranique , entre Tamnum & Msdiolar.wn Santo-
num% à douze milles de la première, & à quinze
milles de la fécondé, félon l’itinéraire d’Antonin.
NOVIS , c’eft ainfi. que s’appeloit du temps de
Tite-L iv e, Z. m , c. 4#, le lieu où Virginius
tua fa fille Virginia. Ce lieu étoit vis-à-vis du
temple de Vénus Gloactne.
NOYIUS , ou N u iu s , fleuve de la Libye intérieure
, qui a fen embouchure entre le promontoire
Sçlvenda ou Sotuenùa, & la ville de Baguai,
félon Ptolemée, L. i v , c. 6.
N o v iu s , fleuve de File d’Albion , dont l’embouchure
eft entre celle du fleuve Deva, & le
golfe Ituna , félon Ptolemée, L. 1 1 , c, 3.
NOVOPYRGUM , ville placée auprès du
Morave par Chatcondyie.
NOVUS PORTUS , port fur la côte méridionale
de file d’A lbion, entre l’embouchure du
fleuve Trîfanton, éc le promontoire Canàumy félon
Ptolemée, L. 1 1 , c, 3,
NU BÆI, Arabes aux environs du mont L iban,
félon Pline, L. v i , c. 28.
N u b æ i , peuples de l’Ethiopie , au-delà de
l ’île de M è r o ë , entre l’Arabie pétrée & la rive
orientale du N i l, félon Pline, L. r i , c. 30. Ils
font nommés Nubæ, 8c placés dans le même
endroit par Ptolemée, Z. i v , c. 8.
N U B A R TH A , ville maritime de File de Ta-
probane, félon Ptolemée, Z. v u , c. 4.
NUCERIA ( Nocera) , ville d’Italie, dans la
Campanie, au lud-eft, On ignore les commen-
cemens de cette ville ; mais on fait qu’elle étoit
fort ancienne lorfque les Romains s’en emparèrent,
La première colonie y Ait conduite au temps
d’Angufle.
Nu c e r îa , au nord - eft de P arma, ville de
l’Italie , chez les Infubriens.
NUCHUL, lac chez les Liby - Egyptiens ,
félon Orofius, qui dit que les Barbares le nomment
Dura. Pomponius Mêla, Z. 1 1 1 , ç. 9 , ne
donne à Nuchul que le nom de fontaine, &
il dit qu’on la prenoit pour la fource du Nil.
. NUDIONNUM. Ce nom fe trouve dans la table
de Peutinger. On y voit une route qui conduis
i t d’Aragenue ( vieux ) à Nudionnum, èc de-là à
fubdînw \U Mans), M,Bonamy {Mém, de lip
tir attire .* t. x x v n i , p. 481) penfe quê ce doit
être le même lieu que le Noïodumim ou Nao-,
dunum, capitale des DiablinteSy & que c’eft actuellement
le bourg de Jublains, dans le Maine.
NUDITANUM, ville d’Efpn gne, dans le pays
des Bajlhanï, félon Pline , Z. 1 1 1 , c, 1 ; quel-,
ques manuferits portent Unditanum.
NUD1UM , ville du Péloponnèfe dans FElide,’
félon Hérodote, Z. i r t c. 148 9 qui dit qu’elle
fut détruite de fon temps. Elle étoit dans la Tri-
phylie, 8c avoit été bâtie par les Minyens. Hérodote
eft le feul auteur qui en faffe mention.
^ NUIODUNCJM, ville de la baffe Moefie, près
d une des bouches du Danube, un peu au-deffus
de l’île de Peucc, félon Ptolemée , Z. m , c. 10.
NUITHONES, les Nuithons, peuple de la
Germanie. C ’étoit un de ceux que Fon compre-j
noit fous le nom général de Vandales.
Tacite les joint à ftx autres peuples qui avoient
les mêmes coutumes, & de qui les fleuves & les
forêts faiforent la défenfe.
NUMANA , ville de l’Italie , dans le Pice-
num, au fttd d'Ancona & auprès de Potentia
Pline dit que cette ville fut bâtie par les
Siciliens.
NUM AN TIA, ou N u m a n c e , ville de Fin té-;
rieur de l’Hifpanie citérieure, à l’une des four-
ces du Durius. Strabon la donne pour la capitale
de la Celtibérie. Forte par fa fituation, cette
ville l’étoit auffi par le nombre de fès habitans.
Quand les auteurs ont dit qu’elle étoit comme
Sparte, fans murailles, ils n’en ont pas donné
une idée affez précife : car on pourroit en inférer
qu’elle n’avoit de défenfe que la valeur de
les citoyens, & il y avoit une fortereffe.
Mariana dit que l ’art avoit moins contribué à
la défenfe de cette ville, que la nature; qu’elle
étoit bâtie fur une colline, dont la pente, quoi*
qu’affez douce, étoit de difficile accès , parce que
de trois côtés elle étoit entourée de montagnes.
Cette ville étoit affez grande pour renfermer dans
fon enceinte, des terres ou paiffoient fes trou-;
peaux. On n’eft pas sûr qu’elle ait été rebâtie
après fa deftr'u&ioa par Scipion l’Africain, l’an
cfe Rome 620.
Numance eft célèbre dans l’hiftoire romaine ^
par la longue guerre qu’elle foutint contre cette
république, & par le courage féroce de fes habitans,
lors du dernier fiège qui finit par fa def-
truélion, après une guerre de vingt ans.
Il y avoit déjà quelque temps que les Ro«î
mains avoient projetté, mais inutilement, de fe
rendre maîtres de Numance , après Faffaffinat de
Viriathus, chef des Lufitaniens. Ils envoyèrent
donc en Efpagne le conful Mancings, l ’an de
Rome 615 ou 616 , félon la chronologie de
Varron, ou celle des marbres capitolins. Ce général
ayant fait une fauffe opération, les Nu-
mantins tombèrent fur fes troupes, lui tuèrent
vi/igt milig hommes a & Veufermèreut de façon § n
N Ü M
*uè lui & fon armée auroieot infailliblement
p éri, fi Fon n’eût offert & accepté des conditions
de paix. Entre autres articles -, on ftipula ,
i° . que les Numantins permetti oient aux Romains
de fe retirer ; a°. que les Numantins en
confervant leur indépendance, feroient admis au
nombre des amis des Romains. Le conful Man-
cinus , le quefteur Tibérius Sempronius Grac-
chus , & les principaux officiers de l’armée, fignè-
rent ce traité ; mais l’ambition du fénat s’oppofa
à la ratification de ces articles. On crut donner
à ce refus l’apparence de la juftice, en faifant
conduire à la porte de Numance le conful Mandons
, dont Rome défavouoit la démarche , &
qu’elle abandonnoit ainfi au pouvoir de ceux
dont il n’avoit pu remplir les efpérances. Les
Numantins refusèrent d’exercer une vengeance
atroce, fur un homme qui n’étôit pas coupable
de la perfidie qu’ils éprouvoient; mais ils repré-
fentèrent que puifque R.ome ne ratifioit pas le
traité i il falloir qu’elle leur remît non-feulement
le conful mais le refte de l’armée au même
état où ils étoient, lorfqu’ayani pu faire main-
baffe fur eux, ils leur avoient confervé la vie
& rendu la liberté. Cette demande fut inutile ;
& le conful P. Fnrius, qui eommandoit alors,
fit ramener au camp, à la fin du jou r, le malheureux
Mancinus.
Peu de temps après, Scipion l’Africain , depuis
la deftruéfion de Carthage, ayant fait la guerre
en Hifpanie en qualité de conful, fut continué
dans'le commandement jufqu’à la prife de Numance.
Les habitans de cette ville firent tout ce
que l’on peut attendre de la valeur la plus déterminée,
& oppofèrent tout ce que le courage &
la férocité peuvent employer contre un ennemi
patient, aéfif & prudent. Scipion avoit entouré
la ville d’un foffé que les Numantins ne purent
jamais forcer; & jamais non plus ils ne purent
engager Scipion à combattre. Il exigeoit d’eux
qu’ils fe rendiffent à diferétion. Enfin, après avoir
éprouvé toutes les horreurs de la famine, après
avoir mangé des cadavres, & même s’être entre-
tués pour fe dévorer, la plus grande partie des
Numantins fe rendit, tandis que d’autres-attendirent
la mort dans leurs maifons, ou fe la procurèrent
en y mettant le feu. Pour prix de cette
conquête, Scipion reçut le furnom de Numantin ,
qti’il ajouta à celui d’Africain. Cinquante Numantins
furent menés en triomphe à Rome, les au-
trent furent vendus, & la ville détruite.
De ce que cette ville eft nommée par Ptolemée
& par Antonin , quelques auteurs fe font crus en
droit d’en conclure qu’elle avoit été rebâtie ; mais
peut-être fon emplacement même étoit-il affez célèbre
encore , pour mériter qu’on en fît mention.
NUMER ITÀ, peuple Arab e, nommé de la
forte par Curopalate & par Cédrène.
NUMESTRÀNl, habitans de la ville de Nu-
vùjlro , en Italie, félon Pline , Z. u i , c, n,
Géographie ancienne Tome Z&
n u m 44 9
NüMHSTRUM ( Niafira ) , on a dit auffi Nu.
m'fftro t ville de l'Italie, dans le Brutium, Voye^
Cluvier.
NUMICIANA V IA , route ou voie Numicienne.
Cette voie dont parfç Horace, n’eft pas différente^,
félon M, l’abbé Chaupy, de la voie Minu-
cienne dont parle Cicéron; elle étoit une continuation
de la voie Valérienne.
NUM1C1US , ou Numiçus , fleuve d’ Italie ,
dans le Latium. Il couloir aux confins du pays
des Rutules, auprès de Lavinium. Ce fut entre
ce fleuve & le Tibre, qu’Enée prit terre, lorf-,
qu’ il arriva en Italie.
N [/MIDI, les Numides. Voici ce qu’en dit le
favant préfident Desbroffes. Toute la Numidie
étoit habitée par plufieurs petits peuples , dont les
principaux étoient les Maffyliens & les Maffoefyles.
Selon les apparences , ceux-ci étoient les plus
occidentaux ; mais la reffemblance de nom , fait
que les hiftoriens les prennent fouvent l’un pour
l’autre. Diodore rapporte q ue , dès le temps de
la guerre du Péloponnèfe, chacun de ces diffé-
rens peuples avoit fon petit fouverain particulier,'
comme l’ont encore aujourd’hui prefque tous les
Africains. La Numidie fut enfuite, en partie, fou-
mife par les Carthaginois, puis par Agarooe, tyran
deSyracufe. Celui-ci n’ayant pas gardé Ion g-te ups
fa conquête, toute la Numidie revint au pouvoir des
naturels du pays, dont les principaux fbuverains
étoient les ancêtres deSyphax & de Jugurtha. Les
premiers tenoient leur cour dans la vdle de Siga ,
vers l’oueft ; les autres à Zama. Le plus ancien de
ces derniers princes eft Narva ; mot que Fon croit
être une corruption de Nergal. Î1 époufa une foeur
d’Annibal, fille d’Hamilcar Borcas. Gala , fon fils,
régnoit en Numidie au temps delà fécondé guerre
punique, & fut père du célèbre Maftiniflà. Syphax
régnoit alors fur les Numides occidentaux.
La guerre s’étant allumée d’une manière fort
vive entre les Carthaginois & les Romains., apres
la ruine de Sagonte, les deux Scipions; généraux
de l’armée d’Efpagne , fe liguèrent avec Syphax ,
dans la vue d’oppofer à Carthage un ennemi fur
fes propres frontières. Les Carthaginois, de leur
côté, firent alliance avec G e la, leur voifin , à
l’ inftigation de fon fils Maflîniffia, jeune homme
de dix-fept ans, dont le courage & la force fin-
gulière étoient bien connus à Carthage , où il avoir
été élevé. Ils lui fiancèrent Sophonishe , fille
d’Afdrubal Gifcon, la plus belle femme de toute
l ’Afrique , & le mirent à la tête de leur armée.
Maftiniffa fe hâta de prévenir Sy phax, l’attaqua
dans fes propres états, remporta fur lui une
viéloire fanglante , & le contraignit à s’enfuir
en Mauritanie. Il l’y pourfuivït avec les feuls
Numides, ■ & acheva de le défaire entièrement ;
après quoi il ramena fes troupes en Efpagne, à
l’armée d’Afdrübal. Syphax , en fon abfence,
rentra dans fes états, & fe rend t à fon tout ft
redoutable aux Carthaginois, que pour le détache*