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e temple de Junon étoit fur la gauche d’Argos 5
a 0, que la pofition de Mycènes n’en étoit pas
éloignée, puifque c’eft en regardant du même coté
qu’on peut les appercevoir. D ’ailleurs, Paufanias
dit pofitivement qu’il n’y avoit que quinze ftades.
Donc il convient d’adopter la pofition que je luirai
donnée fur ma carte du Péloponèfe : cette petite dif-
cufiion étoit néceflaire , puifque les cartes de Grèce
qui ont précédé celles de M. d’A nville, mettoient
Mycènes au fud-oueft d’Argos. On rapporte la
fondation de Mycènes par Perfée, à l’an 1348
avant l’ère vulgaire. Agamemnon en fut le cinquième
roi : on fixe le commencement de fon
xegne à l’an 1226 , & il fut de 19 ans. Ce royaume
fut détruit par les Héraclides en 1129. Les
Argiens, dit Paufanias, détruifirentMycènes par
jaloufie ( uVo «A«TUT/ctr ) ; de ce que , tandis
qu’ils étoient reftés dans l’inaftion , les Mycéniens
ayant envoyé quatre-vingts hommes à la
défenfe des Thermophiles, lors de l’arrivée des
Perfes, ils avoient eu aufli part à l’honneur de ce
combat, qui avoit couvert de gloire les Lacédémoniens.
Du temps de cet auteur, on n’y voyoit
plus que les. refies de l’enceinte; & , dans l'intérieur
le tombeau d’Atré e , & de tous ceux qu’A-
gamemnon avoit ramenés avec lui du fiège de
T r o y e , & qu’Egifte avoit fait périr dans un repas.
Il y avoit encore d’autres tombeaux, entre autres
celui d’Eleâre. Les tombeaux de Clitemneftre &
d’Egifte étoient hors des murailles , à quinze ftades-
de Mycènes & au pied du mont Eubée ; fur la
gauche on voyoit un temple de Junon: le chemin
qui y menoit étoit arrofé par les eaux de la fontaine
Eleutérie, dont les prêtreffes fe fervoient
pour leurs purifications , & pour le s . fonctions
lecrètes de leur miniftère. On nommoit Projymne,
une grande place qui étoit au-devant du temple,
& la montagne qui étoit vis-à-vis s’appelloit Acrée. .
X ’Aftérion couloit au bas, & fe précipîtoit dans
ûn gouffre. Le devant d elà porte du temple étoit
décoré de plufieurs ftatues de femmes, qui avoient
ete honorées du facerdoce de Junon , & de ftatues
de héros, parmi lefquelles on remarquoit celle
d Orefte. Les grâces, en ftatues d’un goût antique,
étoient à la gauche du veftibule : le lit de Junon
étoit à la droite, ainfi que le bouclier que Ménélas
prit à Euphorbe, lors de la guerre de T ro y e : ce
bouclier étoit un des préfens que l’on avoit con-
facrés à la déeffe. La ftatue de Junon, toute en
or & en ivoire, ouvrage de Poiyclète. Elle étoit
d une grandeur extraordinaire, affife fur un trône
& a 1 entree du temple. Sur la tête de la déeffe
etoit une couronne où l’ouvrier avoit repréfenté
les Heures & les Grâces. Junon'tenoit un fceprre
d’ufle main, & une grenade de l’autre. On avoit
mis un coucou au-deflus du fceptre. La ftatue
d’Hébe, aufli d’or & d’ivoire, étoit près de celle
de Junon. Auprès de celle-ci.,, on .voyoit, une colonne,
fur laquelle on avoit placé une très-ancienne
ftatue de Junon, On avoit renfermé dans ce tem-
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pie uri autel d’argent, fur lequel oiî £V©it grav$
en bas-relief les noces d’Hercule & d’Hébé. Secondement,
un paon d’or & enrichi de pierres pré-
cieufes, qui avoit été., donné par l’empereur
Adrien. Et enfin, une couronne d’or & un voile
de pourpre : l’un & l’autre avoient été donnés par
Néron. Sur la cime de la montagne où ce temple
étoit bâti, on voyoit les fondemens & quelques
reftes d’un temple, que le feu avoit épargnés.
Le monument héroïque élevé à Perfée , étoit
fur la route de Mycènes à Argos. Paufanias ,
Corint. L. 2, c. 17.
M YCENI, peuples de la Mauritanie céfarienne,
Ptolemée, L. i v , c. 2 , les met avec les Na-
cuenjii & les Mcccurcz , au - deffous des monts
Garaphi.
M YCHOPONTION, norû que leshabitans de
la Bithynie donnoient à la caverne d’Achérufe, par
où on fuppofoit qu’Hercule étoit defcendu aux
enfers. Ammien Marcellin , L. x x n , p. 230.
MYCHUS, port de la Phocide, félon Strabon ,
L. i x , p. 409 , & Etienne le géographe.
MYCI , peuples d’Afie , dit Etienne le géographe
, fans marquer dans quel pays ; car le
paffage d’Hécatée qu’il cite eft fi court, que l’on
n’en peut rien conclure pour leur pofition. Hérodote
, L . v u , nomme un peuple de ce nom, qu’il
place dans la Perfie. C ’eft apparemment le même..
Ils ne dévoient pas être éloignés des Outiens &
des Sataugéens.
MYCO N1U S , montagne de Sicile, félon Ap-
pien , de bell. civil. L. v t p. 739.
MYCONUS, ( Miconi) , île de l’Archipel, &
l’une des Cyclades ; elle étoit au nord de Naxe ,
& tout près au nord-eft de Delos. Strabon dit
que les Myçoniens étoient fujets à devenir chauves
de bonne heure, & les voyageurs modernes difent
encore lg même chofe. Mais Pline exagère lorfqu’il
dit .que les enfans y naiffent fans cheveux. Cette
île étoit pauvre, ce qui avoit donné à fes habitans
un goût d’économie qu’ils avoient porté jufqu’à
l’avarice.
On prétendoit qu’elle avoit reçu fon nom de
Myconos , fils d’Enée, petit-fils de Caryftus & de
Rhio, fille de Zarex.
Il y avoit un proverbe grec, vrâvS' V'xo ptccv
Mvkovov. Tout eft fous la feule Mycone, dont
le fens figuré étoit, faire entrer des matières
toutes différentes dans un feul difcours. Mais l’origine
du proverbe étoit fabuleufe : on rapportoit
que les’ derniers géans avoient été enterrés dans
Myconus, comme il n’y en avoit pas eu d’autres
depuis, on s’étoit accoutumé à dire qu’ils y étoient
tous.
M YD IO N IA , ville de l’Etolie. Polybe, L. 2 9
c, 3 , lui donne un port.
MYECPHORISTES, tribu ou nônae en Egypte.
Hérodote, L. 11 , c. 156, dit que ce nome étoit
à l’oppofite de la ville de Bubaftis.
MYECPHORIS, ville d’Egypte, dans une île
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fttuèe vis-à-vis de Bubajlis, 8c capitale du nome
Myecphorites.
MYENUS, montagne de l’Etolie. Elle fe nom-
moit auparavant Alphius, félon le témoignage de
Plutarque, de fiuminib. & rnontib.
M Y E S , ville de l’Ionie, félon Etienrift le géographe
, qui cite Hécatée.
M Y E ZA , ville de la Macédoine, dans l’Ema-
îhie, félon Ptolemée; L. m , c. 13. Pline, L. i v ,
c, 13, dit Mieça.
MYGDONES, peuples d’A fie , au voifinage de
la Troade & de la Phrygie. Strabon, l . x i i „
p. 364, dit qu’il eft difficile de marquer les bornes
du pays qu’ils occupoient.
M. d’Anville les place s’étendant fur la Myfie
à l’oueft, & fur la Bithynie à l’eft.
MYGDONIA , province de l’Afie , dans la
Méfopotamie. Théodoret dit qu elle étoit ainfi
nommée d’un fleuve qu’on appelloit Mygdonius ;
mais, félon Pline, L . v i , c. 12 , ce nom lui avoit
été donné par les Mygdoniens de Macédoine, qui
y avoient apparemment envoyé une colonie.
Straboq, L. x v i ,p . 747.» qui dit la même chofe,
nous apprend que la Mygdonie s’étendoit le long
de l’Euphrate , depuis Zeugma- jufqu’à Thapfacus,
& il y renferme Nijibis, qu’on appella Antiochia
'Mygdonia. De cette façon la Mygdonie de Méfo^
potamie comprenoit la partie occidentale de la
Méfopotamie.
M YG D O N IA , contrée delà Macédoine: elle
avoit au nord la Pélagonie J à l’orient la Calcidide ; i
au midi la Péonie ; & à l’occident la province
d'Euriopus. Hérodote, L. v u , c. 123 ; Pline ,
L. v , c. 32 , & Ptolemée , L. 1 1 1 , c. 13 , parlent de cette province. ( Voyeç l’article Macedonia ).
M Y G D O N IU S , ou SAOCORAS, rivière de
l ’A fie , dans la Méfopotamie , félon Ptolemée.
Cette rivière étoit formée de plufieurs courans,
alloit fe perdre dans le Chaboras.
Ptolemée écrit Saocoras ; mais cette rivière prit
le nom de Mygdonius fous les Séleucides, félon
les oraifons de l’empereur Julien, où il eft dit
que les champs voifins de la ville de Nejîbis ,
font inondés par une rivière de ce nom.
M YGD U S , lieu de l’Afie mineure. : Ammien
Marcellin , L. x x v i , p. 347, dit que ce lieu étoit
fituê fur le bord du fleuve Sangarius.
MYGISI, ville de la Carie, félon Etienne le
géographe, qui cite Hécatée, L. m , genealogiar.
M Y LA , fleuve de Sicile. Il couloit, félon Tite-
ÎLive, Z/V. x x i v , chap. 30 , entre Syractife &
Leontium.
MYLACES , peuples de l’Epire, félon Etienne
le géographe , qui cite Lycophron. lfacius veut
que les My/ac« fuffent voifins de l’Illyrie.
MYLÆ , îles au voifinage de l’île de Crète.
Pline, L. i v y c. 12, eft le feul des anciens qui
. en faffe mention,
My l æ , ou Myles , ( M i la n o , ou M e la ^ o ),
yille de la Sicile à l’oueft. Cette petite ville
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eft peu connue : ce fut près d’elle que la flotte
d’Augtifte, fous le commandement d’Agrippa ,
eut un avantage fur la flotte du jeune Pompée.
My l æ , ville de la Theffalie. T ite-Live, L. 42,
c. 34 , dit qu’elle étoit extrêmement forte , &
que cette force en rèndoit les habitans infolens.
Elle fut cependant prife & abandonnée au pillage.
MYLANTIA , promontoire de l’île de Rhodes,
dans la ville de Camirus , félon Etienne le géographe.
M Y L A O N , petit fleuve de l’Arcadie, à l’oueft
de Megalopolis; il couloit du fud-oueft au nord-eft,
& fe jettoit dans YAlphée.
MYLASAjville de l’Afie mineure, dans la Carie.
Quelques écrivains écrivent Mylajfa : c’eft en grec
un pluriel neutre.
La pofition'de cette ville n’étoit pas bien connue
avant le voyage de M. le comte de Choifeul-Gouf-
.fier en Grèce & en Afie. Aufli la pofition que lui
donne M. d’Anville a-1-elle befoin d’être rectifiée
( 1 ) ; ce qui doit cependant juftifier un habile
homme , c’eft le texte de Strabon dans lequel on
lit ce paffage ,'7rhwr,iaZ>ei S's p.àhiçct, rît‘ Keirei d?v o’x.ov
Ttiy TTohis Kcci tout èç)v cIvtoTç sttivsiov.
« La mer la plus proche de cette ville eft celle où
» fe trouve Phyfcus qui lui fert de port ». Or Phyfcus, aujourd’hui Marmara, étoit fur la côte
! du fud : il étdit raifonnable que M. d’Anville en
approchât aufli Mylajfa. De plus, des marchands
Anglois, dont le récit fe trouve dans le voyage
de W ehier, avoient dit qu’il y avoit de Mylajpt
i à l’ancien lajfus dix à douze heures de marche.
Mais enfin, M. le comte de Choifaul-Gouffier
qui a fait ce voyage avec use grande attention, n’a
trouvé que cinq à fix heures de marche entre lajfus
& Mylajfa, & en a donné la jufte pofition fur fa
carte (2). Mais comment Strabon s’eft-il mépris ?
Phyfcus, quoique plus éloigné , étoit-il en effet
le port de Mylajfa ? Je ferois porté à le croire ,
quoique je n’en puiffe pas donner la raifon. Car
enfin les intérêts de ces villes entre elles pouvoient
être tels que le poirt de Mylajfa ne fût pas la
" ville la plus proche. Il lui refte encore d’avoir dit
que la ville étoit plus près de la mer où fe trou-
voit Phyfcus. Il convient donc de rapprocher cette
ville du golfe Céramique, comme l’a fait M. Je
comte de Choifeul.
L’origine de Mylafa "remontoit à des temps
reculés où les faits font incertains. Selon Etienne
de Byzance , cette ville devoit fa fondation à
Mylalus, fils de Chryfari. Selon Hérodote, cette
(1) Non pas en la mettant fort loin au fud de Strata-
riicca, comme on le voit dans une carte mpderne , qui
ne répond guère à l’annonce que l’on a faite de la col-
ledtion dont elle fait partie. Ce reproche peut s’étendre à
toutes les autres cartes qui l’accompagnent.
(2) La carte inférée dans la géographie de Cellarius,
place aufli cette ville'encore plus près d'lajfus que de
Phy fiu s.