en dedans elle forme une
cavité..................................M», P a R i T 4.
Celte cavité eft deftinée
à contenir le cerveau, 8c le
contient dans les infeéles
comme dans les autres animaux.
. . . .................... IV e. PAR IT É.
Mais la tete dans les autres animaux eft
d’un volume allez confidérable en proportion
du refte du corps, elle eft fupportée par le
cou qui l’y réunit & la met en évidence;
dans les infeéles elle eft exceffivement petite,
même en proportion du refte du corps auquel
elle eft ou immédiatement jointe, ou
a l’intérieur d iquel elle eft même enfoncée,
cachée en partie, faifanc à peine faillie au
dehors; la pofition de la tête des autres animaux
en rend les mouvemens prompts, faciles,
étendus ; celle de la tête des infeéles
les rend difficiles, lents & bornés.
Ce font donc le peu de volume de la tète
des infeéles en proportion du refte du corps,
fa jonélion immédiate avec le tronc, la lenteur,
le peu d étendue & de variété dêffes
mouvemens, conditions purement accidentelles,
qui, au premier afpeél, la font paraître
très-différente de celle des autres animaux
, empêchent même qu’on ne la remarque
quelquefois, malgré les rapports eflèn-
tiejs de forme , de Jlruclure, à’ufage avec la
tête des autres animaux.
Le cou , intermédiaire entre la tête & la
poitrine, fert à les réunir; c’eft une partie
reflerrée, moins large que celles dont il
forme la jonélion. Un filet ou étranglement
rient lieu de cou dans les infeéles; ainfi la
tête & la poitrine font dans les animaux &
dans les infeéles unies par une partie intermediaire;
la poitrine eft jointe, dans les
animaux & les infeéles, avec le ventre ou
abdomen; les extrémités fupérieures dans
l’homme, les extrémités antérieures dans les
quadrupèdes, ou les parties qui y répondent,
comme les aîies dans les oifeaux , les nageoi
res latérales dans lés poilfons, font, ou articulées
avec la poitrine , ou au fnqins adhérentes
à cette partie ; les ailes des infeéles, •
qui répondent à celles des oifeaux , 8c aux
extrémités antérieures des animaux, font attachées
à leur corceler.
Il y a donc parité entre la poitrine des
anin aux & le corcelet des infeéles dans leur
fituation entre la tête, & le ventre , leur
connexion avec la tête & lés parties attachées
à la poitrine ; mais ces rapports , quoi-
qu’effentiels au fond du mécanifme , font foi-
bles,& fur-toutàl’infpeélion feule,encompa-
raifon des différences qui vont nous occuper.
La poitrine des animaux eft ample; lé corcelet
des infeéles a peu de capacité ; l’une eft
arrondie fur les côtés, -déprimée en deflus
& fatll ante en defïousj l’autre eft ou entièrement
cylindrique ou approche beaucoup de
l’etre ; la poitrine eft continue avec le ventre
; la jonction de ces deux ca'vicés n’eft pas
fenfiblç l’oe il, ni marquée à l’extérieur ;
le corcelet des infeéles eft toujours féparé
du ventre par une articulation diftinéte ; ils
ne tiennent l’un à l’autre que. par un filet
ou pédicule , fenfible à la vue dans tous les
infeéles, très-étroit & fort long dans plu-
fieurs; enfin , ce qui conftiruè une différence
encore plus remarquable, c’eïl qu’outre les
aîies qui répondeur aux extrémités fupérieures
00 antérieurs , toutes les pattes font attachées
au corcelet.
Il y a donc des différences très-grandes
& très-frappanres à l’afpeél entre la poitrine
& le corcelet, dans leur capacité, leur forme
, leur union avec le ventre, le nombre
des parties qui y fönt attachées.
Ces différences, fetifibles à la vue, contribuent
à Faire paroîrre les infeéles d une
forme particulière. Mais les points effentiels,.
la pofition entre la tête & le ventre , la forme
même cylindrique. dont la poitrine fe rapproche
plus on moins & s’éloigne bien plus
à l’extérieur qu’au dedans & ce qui eft plus
important , mais ce qui n’eft pas fenfible à
li vue, les fonétions de la poitrine & du
corcelet fe correfpondenr. Je n’infifterai pas1
davantage fur les premiers de cès 'articles,
mais feulement fur les féconds. C ’eft dans la
cavité de la poitrine que font renfermés le
coeur & les poumons, ces organes fi effentiels
à l’entretien de la vie 8c qui en font les premiers
moteurs ; le coeur & les poumons ne
font pas ifolés dans les infeéles comme dans
les autres animaux , 8c concentres dans la
feule saviré de la poitrine ; ces mêmes organes
, ou ceux qui les repréfentent, qui ont
la même.ftruéture , les mêmes ufiges, s’étendent
dans les infeéles d’une extrémité du
corps à l’autre, & pénétrent dans toutes les
parties ; cependant c’eft dans la cavité du
corcelet que les trachées, qui font les poumons
des infeéles, four plus nombreufes, plus amples
, d'une texture plus forte ; c’eft fur fes
côtés que font placées les plus grandes flig-
maces , qui font les bouches par lefquelles
les infeéles refpirent ; c’eft dans la cavité du
corcelet que le long artère qui fait les fonctions
de coeur a plus d’ampleur, de confif-
tance, des battemens plus forts. Il réfulce de
l’organifation qui vient d’être expofée, que
les plaies de la poitrine font d’un danger
exceflïf pour le commun des animaux ,
qu’elles leur caufent une mort inftantanée
quand elles font confidérables & plus ou
moins prompte à proportion de leur inten-
fité ; que pour les infeéles, pour qui les
plaies font en général fi peu dangereufes ,
celles du corceler le font plus que celles des
autres parties ; que fi elles font confidérables,
elles ne les tuent pas, comme les autres animaux,
à l’inflant, mais en peu de temps, au
lieu que les plaies faites aux autres parties
intérelfent très-peu leur vie & ne les en. privent
pas. C ’eft ce que favent très-bien ceux
qui font des colleétions d’infeétes, & q u i,
pour empêcher qu’ils ne fe gâtent en cherchant
à s’échapper , s’efforcent de leur donner
une mort prompte en les bleffant ; ils
les percent au corceler, ou ils le compriment
, bien allurés qu’ils ne parviendraient
pas également à leur but en attaquant toute
autre partie.
Il y a donc rapport même dans les ufages,
encre la poitrine dans les grands animaux ,
& le corcelét dans les infeéles, comme il y
en a dans leur fituation, leur forme & leur
connexion avec les parties qui y font attachées.
La cavité du ventre eft la plus ample
dans les infeéles comme dans les autres animaux
; il eft la portion du corps la plus
volumineufe ; il eft plus fotiplo & moins
fortifié , ou il entre dans fa Utuélure moins
de parties folides, .& celles qui en font partie
ont moins de denfité ; enfin , il contient les
vifeères qui fervent à la digeftion, les organes
de la génération dans les femelles , une
partie de ceux qui concourent à la même
fonétion dans les mâles; il eft fitué au-def-
fous de la poitrine , 8c il termine le tronc
en finiflant par un prolongement qui forme
la queue, ou un rétréciffement qui l’indique,
qui en eft un commencement ; au - deflous
eft une ouverture, fim'ple dans les mâles ,
double dans les femelles , qui donne iffue
aux excréments & entrée à la partie du
mâle.
Les infeéles reffemblent aux autres animaux
par plufieurs des traits qui viennent
d’être détaillés : il y a donc de grands rapports
, des rapports, nombreux & effentiels
entre le ventre ou abdomen dans les diffé-
rens animaux & les infeéles ; mais il y a
des différences dans la forme, frappantes à
la vue , qui en impofent, qui rendent les
rapports nuis à l’afpeél, & qui contribuent
en grande partie à la fingularité de la figure
des infeéles.
Nous lavons déjà que le ventre eft continu
avec la poitrine dans les animaux ; que
ces deux cavités ne font pas diftinéles à l’oeil;
elles le font d’une manière frappantes dans
tous les infeéles, & dans un grand nombre
le ventre ne tienc à la poirrine que par un
filet très-long & ttès ■ délié. Le ventre eft
arrondi en général dans le-s differens animaux,
& il l’eft fur-tout en deflus, & en avant ou
en deflous ; il eft au contraire applati en
deflus & en deflous dans la plupart des infeéles
, & circulaire feulement fur les côtés.
Dans ceux en qui il n’a pas cette forme,
qui eft la plus ordinaire , il ne fe rapproche
pas, il s’éloigne au contraire davantage de
celle du ventre des autres animaux ; ainfi dans
certains infeéles, comme les guêpes, il eft
pyriforme ; dans d’autres, comme les aurai