
qui concourent à la bizarrerie apparente de
forme dans les ihfeèfces. Palfons aux parties
dépendantes du corcelet ôc fenfibles à la vue
(impie j ce font les aîles ôc les pattes.
Les aîles font attachées une ou deux de chaque
côté du corcelet, près de fa furface fupé-
rieure,, & y tiennent par une bafe formée
de la réunion des différentes parties principales
dont elles font compofées; cette pofî-
i ion & cette adhérence font les mêmes que dans
les oiféaux ; dans ces derniers animaux en qui
les aîles répondent aux bras de Thomme ôc
aux extrémités antérieures desrauaclr.upèdes.,
les aîles font compofées de trois portions,
une près du corps, qui eft la plus eonfîdé-
rable, & par laquelle elles y font attachées,
à laquelle les deux autres aboutilTenr ôc qui
répond au bras , une moyenne qui répond
a i’avant-bras, Ôc une troifîème plus petite
que, les deux autres, qui tient la place de
la main ; il eft aifé de remarquer dans les
infeétes qui plient leurs aîles trois divi fions
exprimées par les plis, elles répondeur à celles
des aîles des oifeaux ; ces mêmes divisons
fe remarquent auffi fur les nervures
qui fonde foutien des aîles dans tous les
infectes, Ôc dans ceux qui les plient comme
dans ceux qui les portent toujours étendues.
Mais ces rapports que découvre l’oeil
attentif, échappent au fîmple afpeéfc, d’après
lequel nous devons juger des aîles en ce
moment : celles des oifeaux font couvertes
de plumes, qui en font une partie fi confi-
dérable quelles en paroiffent toutes compofées
; elles font proportionnées,au volume du
corps; elles ont toutes une.forme à-peu près
femblaSlb, ôc qui approche d’un triangle
plus ou moins régulier ; enfin tous les oifeaux
portent leurs aîles à découvert.
Les aîles des in feétes ne font qu’une fi triple
membrane nue dans le plus grand nomb
re, couverte dans certains d’écailles ou de
pouflière, fi l’on veut de plumes ; mais de
plumes ou d’écailles , qui au fîmple afpeéfc,
iront aucune reffemblance' avec de vraies
plumes ou de vraies écailles, & n’en rappellent
en rien l’idée ; les aîles ont une forme
irrégulière , tantôt triangulaire, comme les
aîles des oifeaux ; tantôt étroite de devant
en arrière Ôc large fur les côtés ; tantôt elles
ont des dimenfions directement oppofées à
celles-ci : elles font fou vent, échancrées Ôc
feftonnées fur leurs bords ; mais de quelque
forme qu’elles foient elles n’ont pas de proportion
avec le volume du corps ; en effet
dans certains infectes dont le corps eft petit,
comme les papillons, les aîles ont une étendue
qui paraît démefurée; dans les abeilles,
au contraire, les bourdons, dont le corps à un
volume affez Confidérable , des aîles font
courtes ôc furtout étroites ; enfin les coléoptères
ne portent pas ordinairement leurs aîles
à découvert ôc feulement quand ils volent,
ils les plient & les cachent dans les autres
temps fous deux étuis membraneux , qu’on
nomme élytres 3 qui font articulée avec le
corcelet au-defl us de l’origine des aîles ôc qui
couvrent tout le deflus du ventre.
La ftru&ure , la forme | le volume des.aîles
en raifon de celui du corps, les élytres
font donc autant de traits diftinétifs , très—
frappans dans les infeétes : ajoutons encore
que les oifeaux n’ont que deux aîles , que
beaucoup d’infeéfes en ont quatre, ôc que
fous chacune des aîles de ceux qui n’en ont
que deux, qu’ils portent à nud _,i] y a un filet
| terminé par un bouton ; on nomme ce filet
le balancier’
Les pieds diffèrent dans les infecftes pour
le nombre ôc la pofition ; cependant on peut
dire qu’en général, parce que c’eft la loi
commune pour le nombre infiniment plus
grand , qu’ils font au nombre de fix , ôc
attachés trois de chaque côté , au-deffous du
corcelet ; dans ceux en qui le nombre en eft
plus grand, ils font fixés le long du corps,
fur les côtés ôc fuivant prefque toute fou
étendue. Ainfi le nombre ôc la pofition des
pieds, ou au milieu du corps, ou le long
de toute foin étendue fournirent déjà une
différence bien remarquable entre les autres
animaux Ôc les infeétes : ils paroiffont rem-
pans , ôc ils touchent prefque en effet
le plan fur lequel ils marchent , quoique
leurs pieds foient fort longs, ôc le foient a
proportion plus que ceux des autres animaux;
ce qui vient de ce qu’ils plient Recourbent
les unes fur les autres les portions dont
ils font compofés : ajoutons que les pieds
des in fedes font grêles , qu’ils paroilfent d’une
grolTeur égale dans toute leur longueur, &
qu’ils font articulés latéralement avec le corps,
au lieu d’être dirigés en avant comme dans
les autres animaux ; enfin au lieu d une bafe,
large.& applatie pat la furface qui touche
le ïûl , ils font terminés par un ou deux
crochets déliés, aigus , arques ; toutes ces
différences font notables , faciles a faifir a la
vue & propres à faire diftinguer les infedes ;
mais malgré Lut nombre , maigre le caractère
(ingulier qu’elles impriment aux animaux
en qui on les remarque, en ne s’en tenant
pas à l’apparence , en examinant de près les
pieds des infedes on trouve qu’ils ne diffèrent
au fond de ceux des autres animaux
que par leur nombre , la pofition , la Ion-,
gueur- des pièces donc ils font compofés ,
& la manière dont les pièces font relevées
& couchées le long les unes des autres ; que
le nombre de ces'pièces, leur difpofltion ref-
pedive , leurs différences enir’elles , leur articulation
les unes avec les autres, leur ufage
font les mêmes que dans les autres animaux;
en effet les extrémités ou les pieds des animaux
font compofés de trois portions , la
cuiffe qui eft la plusgrofle,& qui s’articule
avec le corps ; la jambe qui eft la plus longue
& qui eft placée au milieu; le pied,
proprement dit, qui comprend le tarfe & les
doigts : le même nombre, la même difpo-
fition, les mêmes proportions entre les pièces
ont lieu pour les pieds, des infedes ; I leur
cuille eft plus grade , plus courte , applatie,
& déprimée fur les côtés comme dans les autres
animaux; leur jambe eft la piece du pied la
plus longue, elle, eft arrondie : leur pied ,
proprement d it, eft divifé & les pièces longues
, grêles dont il eft formé répondent par
leur divifion , leur longueur , leur forme aux
doigts de la plupart des autres animaux ;
mais ce qui eft plus encore à remarquer', entre
l’extrémité de la jambe des infedes 8c les
crochets qui terminent leur pied, font placées
des pièces articulées, mobiles les unes
fur les autres, flexibles d’arrière en avant
& fur les côtés ; elles répondent au tarfe ;
& ce rapport a paru fi exad à un des
naturaliftes qui a le mieux obfervé les infedes
, à M. Geoffroy, qu’il a donné à la
réunion de ces pièces le nom de tarfe ; ex-
preflion qu’on n’avoit pas avant lui appliquée
aux infedes;qu’il a compté le nombre des
pièces & en a fait un des caradères principaux.
Ainfi les pieds des infedes, qui au
premier afped paroiffent fl différents de ceux
des autres animaux, qui, à cet égard font fl
propres à les faire reconnoîcre , ont au fond
la même conformation , & ce qu’on n’avoït
pas lieu de fbupçonner , ils fe rapprochent
plus par la conformation du tarfe des extrémités
de l’homme , de fa main &. de fon
pied , que les extrémités de tous les autres
animaux ; ce rapprochement & ce rapport
bien importans nous expliquent , comme
nous le développerons plus au long ailleurs,
pourquoi les infedes ont plus d’adreffe , exécutent
plus de travaux & des-travaux plus
difficiles que les autres animaux.
Il y a peu de parties extérieures annexées
au ventre , & par coriféquent nous avons peu
de remarques à faite à cet égard; il fuffira
d’obferver que dans certains infedes il eft
terminé ou par un filet plus ou moins long,
comme dans les ichneumons , ou par un prolongeraient
applati , droit ou courbe, en forme
d’épée ou de coutelas, comme dans les
fauterelles. Les femelles feules ont un pareil
prolongement; c’eft un infiniment tranchant
& perforatif qui leur fert à ouvrit les fubf-
tauces propres, à recevoir leurs oeufs & à les
y dépofer : ce prolongement contribue comme
les autres traits à faire diftinguer les infedes,
dans lelquels on le remarque. 11 eft donc aifé
de les reconnoître, comme nous venons de
le voir par un examen détaillé, par la forme
& l’enfemble de leur corps entier ; par la
configuration des parties ou membres qui y
font annexées; & comme il ne faut qu’un
coup-d’oeil pour faifir tous ces traits diftinc-
tifs , la fîmple infpedion fuffit pour qu’on
diftingue & qu’ou reconnoifTe les infedes en