
plans ; leur corps terminé en pointe s’élargit
en remontant vêts la tête ; ils donnent la
chaffeaux Pucerons en parcourant les plantes
qui en nourrilTent, ils les faillirent & les dévorent
à l’aide de leurs mâchoires; lorfqu’ils
font au terme de leur accroilTement', ils fe
cramponnent par l’extrémité du corps für
quelque feuille, & ils y fubiffent leur méca-
morphofe. Au bout de- quatorze à quinze ,
jours, iis patoilfent fous la forme de petits
Scarabés.
Un des Vers-lions des Pucerons qui deviennent
des Scarabés , eft remarquable pat
un duvet blanc dont il eft couvert, ce qui
a porté l ’auteur à l’appeller Hériflon blanc.
Ce duver eft difpofé par aigrettes , il a quelque
reflemblance avec les piquans du Hérif-
fon , il rient fi peu qu’on l’enlève pat Je plus
léger attouchement , & que la peau refte
rafe. Elle paroît alors très-délicate, elle eft
de couleur verdâtre. Mais les toulfes qu’on a
enlevées font remplacées par de nouvelles
qui croiflent fi rapidement, qu’ un Ver qu’on
a dépouillé eft au bout de dix à douze heures
aulfi bien vêtu qu’avant qu’on l’eût touche.
Quelle eft la nature de ce duvet ? font-ce
des poils , un véritable duvet cotonneux
formé par l’exudation d’une humeur qui fe
delfèche ? C ’eft ce qui n’eft pas déterminé ,
<?£ ce qui eft mis en queftion dans ce mémoire.
i i s. M é m o i r e .
Des galles des plantes & des arbres , £* des
productions qui leur font analogues. Des
infectes qui habitent ces galles;
On donne le nom de galles a des tubérofités.
des exçroiffances qui naiflent fur toutes les parties
des plantes, plus communément furies
feuilles,bu au fommet des jeunes pouffes; elles
font occafionnées par des infeétes qui trouvent
la nourriture & l’abri à l’intérieur des
galles, & produites par des fîtes extravafés,
par un changement dans l’arrangement des
fibres ; elles ont différentes formes, mais les
olus ordinaires font celles d’un fruit ou d’une
fleur, à tel point qu’il eft facile de s’y méprendre
au premier coup-d’oeil.
Les infccles qui occafionnent les galles
naiflent d’oeufs que les mères ont dépofés
dans l’intérieur de quelque partie d’une
plante ; la piquure de ce premier infeéte, le
déchirement qu’oceafionne leVer qui naît,
font fuivis du gonflemenr de l’endtoit qui
a été piqué, & de- la formation d’une galle.
M. de Réaumur en diftingue de trois fortes :
les unes n’ont à leur intérieur qu’une cavité,
mais grande & remplie de plufieurs infccles,
ou plufieurs cavités moins vaftes, mais qui
communiquent les unes aux autres.Les galles
de la fécondé efpèce font compofées de
cellules fans communication entr’elles, &
le nombre de ces cellules n’eft quelquefois
que de trois ou quatre, quelquefois il paffe
cent ; enfin , il y a des galles qui ne renferment
qu’une cavité .& qu’un feul infeéte.
Les galles diffèrent par leur texture comme
par leur forme ; il y en a de rondes & de
très-dures, comme celles qu’on connoît fous
le nom de noix de galle ; de rondes & d’un
tiflu pulpeux comme les galles qu’on appelle
des pommes de chêne; d’alongées, d’autres
femblables à des grains de grofeille, & qui
ne font qu’une pellicule remplie de féro-
fité, &c. Ces différences ont fait diftinguer
les galles par les noms de galles en pomme,
en grain ou pépin de raifin , de grofeille,
&c.
Les galles foat ou lifles ou couvertes d’af-
pérités , elles tiennent immédiatement à la
plante , ou elles y font attachées par un court
pédicule. Mais il y en a beaucoup qui n’ont
point la régularité de forme de celles dont
nous venous de parler , & qui ne confident
qu’en un épaifliffement, une deformation des
parties de la plante. Chaque efpèce de galle
eft habitée par une efpèce d’infeéte différent
& toujours par un infeéte de même efpèce,
M. Malpighi a fait voit qu’il n’y a pas
de partie des plantes qui ne ne porte des
galles.
Lorfqu’une galle eft intatfte,qu’on n’y peut
découvrir aucune ouverture , on peut être
affuré qu’elle renfetme Tinfeéte ouïes infeétes
qui l’ont produite ; mais fi elle eft percée
c’eft une preuve qu’elle nlelt plus habitée ou
quelle ne l’eft plus par tous les individus
qu’elle a renfermés. Plufieurs font fi petits
que ce n’eft qu’à l’aide d’une,forte louppe
qu’on peut appercevoir les trous dont ils
percent les galles pour en fortir. Suivant le
tems où l’on ouvre ces excroiflances, on y
trouve les infeétes dans différens états ; car
tous ceux qui vivent dans des galles paffent
par trois formes différentes. Le plus grand
nombre devient, des Mouches à quatre,
d’autres dès Mouches à deux ailes, quelques-
uns des Scarabés , d'autres des Papillons, &
il y a même une Punaife qui prend foti.
accroilTement dans une forte de galle.
M. de Réaumur décrit enfuite différentes
galles, d’abord celles qui font habitées
par plufieurs infeétes , enfuite celles qui
n’en contiennent qu’un ; je ne le fuivrai
pas dans ces détails qui deviendroient trop
longs.
Après avoir décrit la forme des différentes
galles en général , M. de Réaumur
s’occupe de leur formation , de leur accroif-
fement, des caufes de la différence de leurs
formes. Sa première obfervarion eft que les
galles croiflent en général fi rapidement qu’il
eft très-difficile de les fuivre dans leur crue;
que deux à trois jours fuffifent pour que
cellçs qui deviennent les plus groffes , qui
le deviennent autant & plus qu’une noix aient
acquis tout leur volume. Quant à leur origine
aucun des modernes ne l’a rapporté
avec les anciens à la corruption des parties
fut lefquelles elles fe trouvent, mais Redi,
qui s’eft fi fort diftingue par ,fon courage
à combattre les préjugés-,, s’eft abandonné
lui-même au vain Ifyftême d’une a me,.végétative
dont il doue les végétaux , & qpi,
veille à la produétion des infeétes renfermés
dans les galles. Nous ne fuivrons pas
plus loin ces idées chimériques qui ne trouvent
plus'de croyance ,t& nous nous fixerons
à rapporter l’origine des galles, à la
piquure d’infeétes de i’efpèce de ceux qui
les habitent. Malpighi a prouvé que.ee n’êft
pas un fyftême, mais un fait.. Cependant,
eft-ce la feule piquure de l ’infeéle qui dé-
pofe fesoeufs qui oceafionne le développement
de là galle; eft-il indépendant. de
cette piquure, qui n’en eft que Toccafion,
ou cè développement eft - il dû à Tâétion
des Vers fortis des oeufs on enfin eft-ce &
la'piquure deTinfeélequi dépofe,& Taétion
des Vers qui naiflent qui ptoduifent des
galles? Jufqu’ici ces quittions ne paroiflent
pas .bien réfolues-, )
M. de Réaumur croit que la mère entame
toujours la plante en dépofant fes
oeufs, & que les plaies qulelle’ fait, font la
caufe de la produétion des galles; & ce qui
paroît le prouver , , c’eft , qu’on trouvé les
oeufs déjà renfermés . dans plufieurs galles
avant la naiffancè des. Vers. :.Ainfi , la feule
plaie faite, par la mère les a produites. ,
M. de Réaumur entre enfuite dans des
détails très-circonftanciés à l'égard ’ de Tef*
pèce de Mouches qui produit à elle feule
plus de galles que tous lès autres infeétes.
C ’eft une Mouche’ à-'quatre ailes, armée
d’une carrière; nous dirons par anticipation,
& pour en faciliter la co.nnoiflan.ee , que c’eft
un Cynips. Elle oceafionne une galle en
j forme d e , grofeilles & prefque ligneufe.
L’auteur s’attache à décrire la carrière de
cette Mouche; .il la fuit dans Tes opéra-,
rions &, dans les ehangemens qui arrivent
aux Vers ijçs de Tes oeufs ; if lùi--compare-
! les autres infeétesides. galles ; &■ il obfervë
ce qu’elle offre de particulier ; mais les,bornes.
qui nous.fpnr prefcrires-, ne nous permettent
pas.de le fùivre,dans, ces détails
quT ne font, pas .fufcepcibles d’extrait. ,
i. îÆous - nous .borderons à obferver qu’il