
M é m o i r e .
c cx x x v iij D I S C O U R S
miers tems de l’état de chryfalide. La coétion
eft un moyen brufque de coaguler, qui peut
déranger, & qui probablement dérange une
©rganifarion commençante, qui réunit en
une malle des fibres pulpeufes , & les confond
en détruifant leur arrangement ; il ne
paroît pas quon puilTe tirer de conféquence
des faits qu’elle préfente, 8c que l’opinion
de M. de Réaumur foit fondée.
Au bout de quelques joursy les parties de
la nymphe deviennent fuccefiîvement lenfi-
bleSj M. de Réaumur fuit les degrés de leur
développement y 8c il expofe fes opinions lur
la manière dont ils s’opèrent. Nous ne pouvons
le fuivre dans ces détails : mais* nous
obferverons avec lui que le chaud 8c la féche-
relie, le froid 8c l’humidité accélèrent ou
retardent, fur-tout le froid, le tems que le
Ver demeure en boule aiongée 8c en nymphe
fous fa propre peau : en jforte que les
Vers qui ne fe transforment qu’en automne
ne deviennent des Mouches qu’au printems
fuivanr.
M. de Réaumur parle de légères différences
que préfentent le changement de quelques
Vers de la première claffe, 8c il pâlie à ce*
lui des Vers de la troifième. Ces Vers font
aquatiques ; on les trouve fur-tout dans les
mares. Il y en a qui , près de fe changer,
n’ont que fept à huit lignes de long, 8c
d’autres plus de trois pouces. Ce dont, différentes
efpècer; ces Vers refpirent par l'anus
qu’ils élèvent en conféquence à la fur face de
l ’eau '( nous n’entrons pas ici dans plus de
détails, parce que l’extrait que nous donnons
de Swammerdam, qui décrit un de ces Vers
à l ’article du quatrième ordre des métamor-
phofes donne une idée fuffifance de ces Vers,
8c que nous ne ferions que nous répéter ).
Nous nous bornerons à remarquer que ces
Vers ne fe raccourcirent pas pour fe méta-
morphofer, que leur changement fe fait fous
une peau qui conferve ion étendue 8c fa
couleur y mais que ces Vers deviennent roides
8c immobiles. C ’eft ce qu’ils offrent de par-
^jculier,
7e-
De la dernière métamorphofe des infectes
qui fartent des coques faites de la peau
du Fer, fous la forme de Mouches à
• deux ailes.
L’objet de ce mémoire eft de décrire comment
les Mouches fortent de la peau de Ver
qui s’eft durcie & leur a fetvi de coque. Il
y a deux fortes de coques quant à la forme,
les unes en forme d’oe uf, les autres qui con-
fervent la forme aiongée du Ver. La_forrie
des Mouches de ces deux genres de coques
ne s’opère pas précifément de la même manière.
Les nymphes dans leur coque font en
général revêtues d’une double enveloppe ,
une immédiate , l’autre externe. La première
eft mince , & non-feulement elle
ceint tout le corps, mais elle fe partage en
autant d’étuis qu’il y a de parties ; c’eft un
gant en quelque force ; l’enveloppe externe
entoure feulement tout le corps, l’une eft
membraneufe & mince , l’autre coriacée ou
comme cruftacée , l’une flexible, l’autre caf-
fame. Les membres de la Mouche qui fort
de fes enveloppes font abreuvées de férofîté Sc
fans force. Cette circonftance fembleroit
devoir empêcher fa fortie, & c’eft cependant
ce qui la favorife ; coures les parties de la
Mouche font fufceptibles de fe dilater &
fe dilatent en effet par de l’ait que 1 infeéle
abforbe en grande quantité ; fa tête fur-tout
fe gonfle plus que les autres parties, & elle
s’alonge en une veflie très-ample ; les parties
font alternativement dilatées & contradtées;
ce mouvement, l’expanfion de la tête détache
le bout de latoque compofé de deux demi-
calottes jointes par deux cordons qui fe
rompent , les calottes tombent , la coque
eft ouverte; l’enveloppe immédiate fe fend,
la Mouche fait fottit fa tête, fon corcelet,
fes deux premières pattes, & fucceffivement
les fuivantes qu’elle tire de leur étui & qui
lui fervent, en te cramponnant, à tirer le
refte de fon corps.
P R E L I M I N A I R E .
La Mouche nouvellement fottie de fes
enveloppes eft beaucoup moins grade qu’elle
ne le deviendra ; .triais l’ait quelle afpire en
plus grande abondance dilate fes parties
encore molles, diflipe la férofîté qui les
abreuvé, & alors elles fe trouvent, par
leur confiftance , hors d’état d’être amplifiées
, & elles.demeurent fixées à la grandeur
quelles doivent avoir.
Les nymphes enfermées dans une coque
aiongée l’ouvrent , non en faifant tomber
un des bouts de cette coque , mais eu le
forçant de s’entt’ouvrir pat la dilatation de
leurs membres, & fur-tout de leur tête,
& les Mouches fortent par cette ouverture
comme le Papillon de la peau de chryfalide
qui fe fend fur ie dos. Cependant les
Mouehes donc il s’agit fortent de leur coque
fur Peau , & ne la quictent que quand toutes
leurs parties font développées & affermies.
Mais ces Mouches fe foutiennent fur l’eau,
pofées fur leur patte fans enfoncer, & même
de quelque manière qu’on les renverle elles
fe remettent toujours fur leurs pattes qui
les foutiennent à la furface de l’eau.
8e> M é m o i r e .
Hijloire abrégée de divers genres & de di-
verfes efpèces de Mouches à deux ailes de
la première claffe nées de Vers aujjî
de la première clajfe ; de'leurs alimens
fous la formé de Vtr j de l’accouplement
de ces Mouches , de leur ponte , de
la figure de leurs oeufs:
Toutes les Mouches à deux ailes de la
première claffe ont du goût pour les matières
fucrées , quoiqu’il y en ait qui font
auffi avides de fa n g ,& quoique les Vers,
fous la forme defquels ces Mouches ont
d’abord vécu, fe nourriffent d’alimens très-
différens. M. de Réaumur entre dans l’énumération
de ces différentes fortes d’alimens.
Les détails fur ces objets deviendroient trop
longs ; il faut les chercher dans le mémoire.
De la nourriture des Vêts , l’auteur paffe
ecxxxix
à leur accroiffement, il eft fi promt, quand
le tems eft favorable , c’eft-à-dire, chaud ,
que des Vers de la Mouche de la viande
pefoienc, quarante - huit heures après leur
naiffance , chacun fept grains , candis que
vingt - quatre heures plutôt vingt - cinq
n’égaloient pas le poids d’un grain.
Chaque efpèce de Mouche ne dépofe fes
oeufs que. fur l’aliment qui-conviendra aux
Vers ; c’eft une erreur de croire que les chairs
& les cadavres recouverts de terre à une
médiocre épailTeur foient la pâture des V ers;
fi on y en crouvoic ce ne ferait que parce
que des oeufs auraient été. dépofés fur les
chairs avant qu’on les eût enfevelies.
Les Mouches bleues de la viande dépo-
fent leurs oeufs par grouppes ou tas ; les Vers
naiffent ordinairement en moins de vingt-
quatre heures après le ponte ; ils s’enfoncent
dans la viande auffi-tôt ap'rès leur naiffance
, & ils ctoiffent, comme il a déjà été
dit , avec une rapidité furprenante.
I L ’auteur parle enfuite d’un Ver qui vit
dans les truffes , qui en hâte la putréfaction
, d’autres Vers qui fe nourriffent de la
boufe de Vache, & de Vers qui vivent dans
les excrémens humains. Les Vers dont il
s’agit fe changent en Mouches; car on trouve
dans les mêmes fubftances des Vers qui deviennent
d’autres infeétes. Leur hiftoire n’offre
point de faits affez particuliers pour les recueillit
dans cet extrait. Il faut pourtant
excepter celui-ci qui eft très-remarquable ;
ceft que la ponte de la plupart des Mouches
& peut être de toutes, fe fait a plùfieurs
reprifes, comme celle des Oifeaux, que dans
les intervalles les femelles s’accouplent plu-
fieurs fois , & que la ponte dure fouvent
quatre à cinq jours. 1! eft enfuite queftion
de la figure des oeufs des différentes efpèces
de Mouches ; de l’accouplement du mâle &
de la femelle; il commence par la pofitiom
du mâle fur la femelle dont il fai fit le
dernier anneau en abaiffant l’extrémité de
fon corps ; dans quelques efpèces cette acti