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ci dé une contraction plus completce qui a
produit la ponte Ôc l'émiflion de la femence.
Cependant il eft quelques poiflons mâles ,
comme quelques oifeaux , dans lefquels
une partie, qui approche de celle des quadrupèdes
mâles, fert à F union intime de
ceux-ci avec les femelles ; dans plufieurs de
ceux qui ne jouiflent que par comaCt, on
a reconnu, comme dans plufieurs oifeaux,
un organe peu volumineux , bifurqué , qui
fe prolonge au-dehors dans le moment du
contaCt, Ôc, dans les femelles , deux orifices
ou ouvertures. Il eft probable qu’on découvrira
la même partie dans tous les portions
mâles.
Les organes de la génération font internes
dans les infêCtes, &• firués dans les deux
fexes, dans la cavité de l’anneau, qui termine
le corps, excepté dans quelques efpèces ,
comme les Araignées , les Demoifelles dans
qui ces organes ont une pofition différente.
Mais ces exceptions appartiennent à l’hiftoirè
des efpèces Ôc leur place n’eft pas dans un
difcours fur les généralités.
Quoique les; organes de la génération
foient internes dans les infectes, il eft facile
de les appercevoir au moins en partie. Il fuf-
fit de preïTer les derniers anneaux du corps
entre le pouce ôc l’index ; la prefîion oblige
une partie dès organes à paroîcre au dehors ;
dans quelques efpèces l’extrémité des organes
eft apparente au dehors* Leur nombre ,
leur ufage , quant à ceux qui font eflentiels ,
ôc fpéâalement néceffaires à FaCte de la génération,
font les mêmes que dans les autres
animaux ; mais il y a quelques accefioires
particuliers aux infectes.
Je commencerai donc par les organes ef-
fentiels , & je parlerai enfuite des parcies
accefioires. LesinfêCtes mâles s’unifTent à leur
femelle par une organe capable d’extenfion
Ôc de gonflement ; cet organe eft terminé
par un renflement , il eft d’une fubftance
cornée , fiilonné dans fa longueur par un canal
ou une gouttière j il a une origine ou ra-
O U R S
ciné très-grofle, chargée de fibres mufculai-
laires qui fe prolongent jufqu’â une certaine
diftance de fon étendue. Deux corps blancs
arrondis j fitués au-deffus de l’origine de cette
partie font les tefticules ; ils font, comme
ceux des quadrupèdes , formés par tin long
vaifleau roulé fur lui-même. Swathmerdam
parvint à dérouler de deflus le tefticule d’un
Scarabé un vaifTeau long de vingt-fept pouces,
qui fe rompit, ôc qui étoit encore loin d’être
déroulé.
Les femelles ont deux ovaires ; ils font
chacun partagés en plufieurs lobes ou en plufieurs
ovaires ; chaque lobe eft chargé d’au fs,
ôc enveloppé d’une pellicule ou membrane ;
les pellicules des différens lobes fe prolongent
juiqu’à l’extrémité des deux ovaires , s’y
réunifient, y forment un canal qui vient fe
terminer à l’anus , ce canal répond à l’ovi-
duCtus ; il eft de même dilaté ôc enfuite contracté
vers fon extrémité ; il ne fert cependant
qu’au palîage dès' oeufs qui font complètement
formés fur les lobes' des ovaires ;
les organes principaux ôc eflentiels pour l’acte
de la génération , font donc les mêmes dans
les infeCtes que dans les autres animaux.
Quant aux parties accelfoires , il y-.en a qui
appartiennent à tous lès infectes, ôc d’autres
qui n’ont encore été obfervés que dans quelques
uns de ces animaux. Celles du premier
ordre font deux crochets fitués plus près de
l’orifice du dernier anneau que les autres
parties, faillants même dans plufieurs mâles,
ils fervent, dans le premier inftant de l'accouplement
, à faifir le dernier anneau du
Corps de la femelle, Ôc à le contenir comme
entre les deux branches d’une pince ; ces deux
crochets, introduits.enfuite dans l'orifice de
l’anneau , ôc ouverts , le dilatent s’engagent
avec deux crochets qui font' fitués en fens
contraire fur les bord’s du dernier anneau dans
les femelles, ôc l’entrelace ment de ces quatre
anneaux affermit ôc confolide Faccouplemenr.
Les parties accefioires reconnues dans quelques
efpèces feulement, font une cavicé laterale
à Fenrrée de FoviduCtus. Malpighi, qui
a obfervé cette cavité ou déprèflion dans la
P R É L I M
fetfielle du ver à foie, lui a attribué pour ufa-
ge de recevoir la femence que le mâle répand
pendant fon union avec la femelle , d’en
être le réfervoir. Quand le male, eft retire ,
de que la ponte commence , chaque oeuf, en
partant devant Forifice de ia déprèflion , y
eft imprégné de la femence qui en découle
& eft fécondé. Cette, explicatiun eft. appuyée
fur un fait & une vraifembfeuce. Les oeufs
qui ont paflé devant l’orifice de la déprèflion ,
& qui ont été dépofés changent de couleur,
& il en naît des larves dans la faifon , ceux
qu’on a enlevés , aptes l'accouplement de
deflus les ovaires, Ôc avant leur partage de^
vanc la dé prefîion., demeurent, de 1a couleur
dont ils é toi eut fur les ovaires , il n’en, fort
point de larves ; quant à la conjecture vrai-
femblable, elle confifte dans la remarque que
les oeufs étant amoncelés ôc accumulés fur les
ovaires, il eft difficile que ia femence ou liqueur
fécondante pénètre les couches épaif-
fes qu’ils forment, ôc atteigne chaque oeuf
en particulier , ce que le dépôt de la femence,
fon écoulement pendant la ponte ,
rend aifé pour la file fuccelfive des oeufs.
Il eft donc probable que ce méchanifme a
lieu dans un nombre d’infeCtes beaucoup
plus, grand que celui des efpèces en qui
on l’a obfervé jufqu’à préfent. Les autres parties
accefioires qu’on a remarquées dans
beaucoup d efpèces , font des corps qu’on a
regardé comme glanduleux, fitués près de
F'oyi - duCtus, ôc qu’on a perifé qui y ver-
fent pendant la ponte une humeur vifqueufe,
donc les oeufs s’imprégnent à leur partage, Ôc
qui fe deflechant par w le contaCt de l’air ^
ferc à les faire adhérer au plan fur lequel
ils font d- pofés.
Les éphémères qui ne s’accouplent point,
ou donc l’accouplement ne confifte, comme
nous l’avons obfervé J^que dans un contaCt
entre les mâles Ôc les femelles avant la ponte,
à la manière des poiflbns, ont les parties
organifées comme ces derniers animaux ; les
tefticules des mâles confifient en des cloifons
membraneufes qui renferment la femence., Ôc
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les ovaires des femelles en des membranes
chargées d’oe-fs ; la femelle les répand tous a
la fois, ou fraie à la manière- des pui fions,
le mâle :Ies; arrofe de fa femence après la
ponte. Cette conformité daus l’açcpuple-
ment, dans la ftruCfeujre des organes, dans
fe dépôt des oeufs, dans ia manière de les
arrofer fie la femençe., encre fes. poifions ôç
des infeCtes qui vivent trois ans dans l’eau ,
quelques heures dans l’air au bouc de ces
crois ans, mérite, fans.‘douce , qu’pu y farte
attention.
Je terminerai l’article de la génération par
une dernière remarque. Depuis les quadrur
pèdes jufqu’aux infeÇtes , les organes de la
génération font rejettes à l’extrémité du corps,
ils fervent fi peu à l’entretien de l’individu ,
qu’ils peuvent être retranchés fans qu’il en
périrte , qu’il n’en acquiert au contraire que
plus d’embonpoint, preuve qu’ils lui font y
en quelque forte , .étrangers , qu’ils ne lui
font relatifs que fecondairement, qu’ils e.xif-
tenc, en quelque force , mpins ppur lui que
lui pour eux , ôc qu’ils ont lfefpèce pour ob- .
jet. Un.e notice que je demande encore à
ajouter, c’eft que ces mêmes organes font
extérieurement entourés de parties électriques
par frottement ; de poils dans fes quadrupèdes
, de plumes dans les oifeaux , d'écailles
dans les poiflons ôc dans la plupart des quadrupèdes
ovipares, dans les infeCtes de poils
qui bordent le dernier anneau de leur corps,
celui qui contient les parties de la génération
, ôc à l’extrémité duquel eft l'ouverture
qui y conduit : eft-ce que les mouvemens
qui ont lieu pendant FaCte raflembieroienc
fe fluide électrique, qu’il fe propagerait des
parties, dont le frottement le raflembleroic
aux germes , Ôc que fon activité leur communiquèrent
la vie en les mettant en mouvement
? Vaine conjecture que je préfente pour
ce qu’elle vaut, dénuée de preuves'fondées
fur l ’expérience , appuyée feulement .fur le
fait des parties électriques par frottement
qui entourent l’orifice des organes de la génération
dans tous les animaux; mais fi cette
conjecture mérite même d’être difcuiée , on